Regards croisés
Bon, allez, on change de registre aujourd'hui... Une petite séquence nostalgie... Du vécu... Un souvenir qui remonte à... Non, c'est pas vrai!... Tant que ça!... Hou la la!...
Bonne semaine à tous...
L E P A R A P L U I E
A la sortie du métro il pleuvait à torrents. Une pluie d’orage battante et drue… J’ai eu un mouvement de recul pour me mettre à l’abri, me suis arrêté…
Dissimulée sous un large parapluie rouge et blanc la fille a vu mon hésitation… - Vous voulez que je vous abrite ?… Vous allez loin ?… - Au carrefour là-bas… - Eh bien venez !… C’était une petite métisse aux traits fins, au regard intensément clair… On a marché côte à côte silencieux pendant quelques instants et puis elle a éclaté de rire… - Ca se fait pas ce genre de choses d’habitude… Je sais pas ce qui m’a pris… - Oh, ce qui se fait ou ce qui se fait pas !…
J’étais beaucoup plus grand qu’elle et elle devait hausser le parapluie à bout de bras… - Vous permettez ?… Je m’en suis emparé… Nos mains se sont frôlées, éloignées… La pluie avait presque cessé…
Encore quelques pas et nous discutions à bâtons rompus comme de vieux amis… Elle avait un petit copain, oui, oui, mais bof !… C’était pas vraiment ça… Si seulement elle savait pourquoi elle était avec… l’habitude… ou la flemme… ou la peur de rester toute seule… Peut-être – sûrement – que le jour où elle rencontrerait quelqu’un d’autre… mais elle pouvait pas dire qu’elle en avait vraiment envie… Elle était compliquée, hein ?!… Des fois elle se comprenait pas elle-même…
J’étais presque arrivé… Je l’ai regardée… Son profil… Elle a tourné la tête vers moi, m’a souri, détendue, confiante… On s’est fait face au bord du trottoir… Un moment de silence… - Et maintenant ?… Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?… Je vous invite à boire un verre ?… C’est ce que je devrais faire normalement, non, vous croyez pas ? Qu’on fasse plus ample connaissance… Qu’on échange nos téléphones… Qu’on tombe amoureux l’un de l’autre… De toute façon c’est déjà fait… Et pas qu’un peu… Tu es belle… Tu es désirable… Tu es douce… Ca doit être extraordinairement merveilleux de vivre avec toi… Le bonheur lumineux, permanent, absolu… D’ailleurs si le destin a fait se croiser nos chemins ce n’est pas pour rien… Il a ses raisons, le destin… Et elles sont évidentes ses raisons, non, tu crois pas ?
Elle n’a pas répondu… Elle se contentait de me regarder, de m’écouter avec la plus extrême attention… - Qu’est-ce qui va se passer ?… On va s’emballer… Se dépêcher de se mettre ensemble sans même se connaître… Ca va durer quelques semaines… Ou quelques mois… le temps de s’apercevoir qu’on s’est trompés… qu’on s’est fait des illusions… On va s’entredéchirer… C’est toujours comme ça que ça se passe… Se quitter… Se reprendre… Se requitter… Se faire souffrir jusqu’au bout à la mesure de notre désillusion… Non ?
Elle n’a pas cillé… Elle n’a pas baissé les yeux… - Mais il y a une autre solution, c’est qu’on se quitte, là, maintenant, tout doucement, sur la pointe des pieds… Avec juste, au fond du cœur, le souvenir de ces quelques pas sous le parapluie… Pour toujours… Le souvenir de ce qui aurait pu être et qui aura quand même été dans un sens… Et peut-être que dans vingt ans, dans trente ans, ce sera notre seul vrai souvenir d’amour… Tu sauras que quelque part quelqu’un continue à penser à toi… Je saurai que quelque part…
On est restés silencieux, les yeux dans les yeux… Et puis, hissée sur la pointe des pieds, elle a repris son parapluie, elle a posé ses lèvres sur les miennes… - Merci… Merci beaucoup… Et elle s’est éloignée, sans se retourner, le long du boulevard…
There is a town in North Ontario ..........
Paco
Douceur souvent... et "contre-douceur" parfois, mais est-ce que ce ne sont pas les deux faces de la même réalité?... Tout s'enchevêtre parfois si intimement...
Amicalement à vous deux...
Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
Poème que Brassens a si merveilleusement mis en musique et chanté... Ces moments uniques sont si forts... Tant de choses parfois à échanger dans un regard... Et à vivre au plus profond de soi...
Vous auriez pu ensuite vous rendre au zoo, admirer le gorille.
Arpenter les champs et vous éclater à la chasse aux papillons
Vous reposer auprès de son arbre, vous baigner nus dans la fontaine.
Mais peut-être était-elle finalement une emmmerderesse.
Les regrets sont des secrets
qui vous rongent l'après
Mais il vaut mieux avant
Laisser emporter le vent
(Elle et Lui)
Et, le temps ne faisant rien à l'affaire,
Après une passionnée non-demande en mariage
Et avoir longuement vénéré son blason,
J'aurais peut-être fini à l'ombre des maris
Un bien joli souvenir....
Qui me rappelle quelque chose à moi aussi ... ces eclairs de nos vies ...ces instants fugitifs...que l'on n'oublie jamais
Elle s'en souvient sans doute elle aussi la femme aux parapluies
Sans doute avons-nous tous quelque part, enfouis bien loin, des souvenirs de cet ordre... Pas très nombreux... Ils n'en sont que plus précieux...
Si elle s'en souvient?... Je ne le saurai jamais... A moins que le "hasard" ne l'amène ici... Est-ce que ce serait une bonne chose?... Pas forcément...
je t'ai piqué ce texte avec le lien de ton blog évidemment pour illustrer une réponse à un commentaire.
j'avais beaucoup aimé ce texte, positif...
mes soucis bloguesques sont terminés, mais pas mal surbookée je n'ai pas eu le temps de lire tes dernières histoires.
bon dimanche
Un plaisir de voir ce texte sur ton blog... et un autre - au moins aussi grand - de pouvoir venir te rendre visite à nouveau...
Bon dimanche à toi...
A bientôt...
Pour un coin de parapluie
Elle avait quelque chose d'un ange
...
Joli instantané, d'un de ces petits moment de vie,
simple et discret mais qu'on n'oublie jamais.