Regards croisés

P A S S I O N

 

 

 

Non, mais comment il peut faire de toi tout ce qu’il veut un mec quand tu l’as dans la peau !… Il te détruit, il te bouffe, il te déglingue et t’y retournes… Tu peux pas t’empêcher… C’est plus fort que toi… Dix mille fois je l’ai quitté ce con… En me jurant chaque fois que c’était la dernière, qu’il pouvait bien venir me supplier à genoux… Dix mille fois je suis revenue… Il me reprenait quand il voulait… Il avait qu’à claquer des doigts… Il avait même pas besoin… Parce que trois jours… Quatre au grand maximum… Et j’en pouvais plus de pas le voir… De pas être dans ses bras… De pas être à lui… Alors j’appelais… Je finissais toujours par appeler… - Stéphane ?… C’est moi, Aurélie… Un petit rire moqueur… - Alors ça y est ?… T’es calmée ?… Elle me faisait fondre sa voix… Non, mais comment est-ce que j’avais pu ?… Je me faisais toute douceur… Tout apaisement… - Je te demande pardon… Je… - Bon, bon, mais ça tombe mal là, parce que j’ai des tas de trucs à faire… J’ai pas le temps… Je t’appellerai… Dès que j’ai un créneau je t’appelle… Promis…

 

 

Et j’attendais que mon portable sonne… Ca pouvait être le soir même… Ou le lendemain… Ou huit jours après… Quand il voulait… Quand ça le prenait… Quand ça devenait trop insupportable d’attendre je finissais par rappeler… - Stéphane ?… - Mais tu m’emmerdes !… Tu m’emmerdes !… J’ai pas le temps, j’t’ai dit… Et il me laissait mariner dans mon jus… Quinze jours… Ou un mois… Exprès…

 

 

Et puis : - Qu’est-ce tu fais ?… - Rien… Rien… Je… - Eh bien amène-toi alors !… Et j’accourais… Je volais, ivre de bonheur… Du bonheur d’être avec lui… Dans ses bras… A lui… Et ça recommençait… Cahin caha… Avec des hauts… Avec des bas… Ca le prenait d’un coup tu savais pas pourquoi… - J’ai envie d’être tranquille ce soir… Alors tu te casses… - Hein ?!… Mais je… - Tu te casses,j’te dis !… Ca servait à rien de discuter… Qu’à le mettre en fureur… Il rappelait au milieu de la nuit… Et je me précipitais… Un petit chien qu’on siffle…

 

 

En boîte il draguait sous mon nez… - Quoi ?!… Qu’est-ce qu’il y a ?!… T’es pas contente ?… Ca te va pas ?… Tu la vois la porte là ?… Tu la vois ?… Et je restais… Et il lui roulait des pelles sur la piste à la fille… Et je pleurais… Il profitait du moment où elle allait aux toilettes pour me pousser contre le mur… - Tiens, t’es toujours là, toi ?… Il m’embrassait, il me tripotait les seins, les fesses et il la reprenait, elle, quand elle revenait… Il l’emmenait dans la voiture et j’attendais en larmes sur le parking qu’ils aient fini… - Cette fois c’est trop Stéphane !… Je te quitte… J’en peux plus… Tu as tout gâché… Tout… Je m’en vais et je te jure que cette fois-ci… - Mais oui, c’est ça, c’est ça… Il s’arrêtait… Il ouvrait la portière… - Bon vent !…

 

 

Je rentrais à pied… J’allais chez Emilie… Ou chez Marine… Ou chez Vanessa… Qui m’hébergeaient… Qui me remontaient le moral… Qui essayaient… - Mais enfin tu peux nous dire ce que tu fous encore avec ça ?… T’as pas encore compris ?… Si, si, mais il pouvait changer… Il finirait par changer… Avec de la patience j’arriverais bien à… - T’as qu’à y croire !… Mais continue !… Continue !… Vas-y !… Laisse-toi marcher dessus… piétiner… Fais la serpillière… Il adore ça… Evidemment elles avaient raison… Evidemment… Il fallait faire une croix dessus… Il fallait l’oublier… Je l’oubliais… Deux jours… Trois jours… Une semaine… Et puis… Et puis je rappelais… Et ça recommençait… Jusqu’à la fois suivante…

 

 

Jusqu’au jour où… On était assis sur le lit… - Bon, écoute !… J’ai réfléchi pour nous deux… T’es vraiment pas stable comme fille… Tu sais pas ce que tu veux… - Quoi ?!… Non, mais attends, Stéphane, attends, je rêve là… je rêve… C’est toi qui… - Ben voyons !… Qui c’est qu’arrête pas de se tirer et de revenir… C’est moi peut-être ?… - Ben évidemment… Evidemment… c’est parce que toi tu… - Ca va être de ma faute, mais bien sûr !… Tu penses ce que tu veux, mais en tout cas, moi je peux pas vivre avec une fille qui change d’avis comme de chemise… Alors se voir comme ça, de temps en temps, juste pour tirer un coup, okay !… Mais pour le reste c’est niet…

 

 

Je pouvais pas me passer de lui… C’était impossible… Et puis j’espérais toujours qu’avec le temps… à force… à la longue… Alors quand il voulait… Dès qu’il voulait… T’arrives ?… J’ai envie de baiser… Et j’arrivais… Tout de suite… Les filles s’étouffaient… - Non, mais tu te rends compte à quoi t’en es réduite ?… Je me rendais compte, oui, et alors ?!… Ca valait mieux, elles, avec leurs mecs ?… Ils se foutaient d’elles pareil… Sauf qu’ils le disaient pas, c’est tout…

 

 

Il a définitivement mis fin un beau jour comme ça d’une petite claque sur les fesses… - Voilà… Tu peux te rhabiller… C’est fini… C’était la dernière fois… - Hein ?… Mais pourquoi ?… - Parce que j’ai plus envie… J’en ai fait le tour de toi… Il y en a des tas d’autres des filles… - Juste une fois de temps en temps… S’il te plaît, Stéphane, s’il te plaît… Je ferai ce que tu voudras… Tout ce que tu voudras… Il est resté intraitable… Il ne m’a jamais rappelée… Il raccrochait quand c’était moi…

 

 

Ca fait cinq ans… Je ne l’ai toujours pas oublié…     

Lun 8 jan 2007 5 commentaires
Je pence que quelque unes (surtout) se reconnaitront ici... malheureusement
CorinneDuSud - le 08/01/2007 à 18h24

Certainement, oui... Malheureusement, comme tu dis...

Bises à toi...

Fabien
comme cela semble vraie... je me demande si tu n'es pas une sorte de meilleur ami de certaines filles qui se confient ou se sont confiées à toi et toi tu en refais des histoires... @ bientôt françois sam
sam - le 10/01/2007 à 15h11
Ce n'est pas complètement faux... J'adore la compagnie des femmes... Et j'aime les écouter...
Fabien
Il faut les aimer, les femmes, pour les écrire aussi bien. J'adore ton style, même si j'ai du mal à me faire aux points de suspension, mais bon, c'est si féminin...
vagant - le 16/01/2007 à 16h17

J'aime les femmes... Les observer... Les écouter... Les découvrir... Pas de doute là-dessus... Quant aux points de suspension... je sais qu'ils dérangent certaines personnes et pas du tout d'autres, mais j'aurais beaucoup de mal à m'en passer...

Fabien

Sous pretexte de l'amour, tu es prete à te laisser rabaisser plus bas que tout...Non, ce n'est pas cela l'amour. Tu lui as juste donné le pouvoir de t'avilir, de te blesser, de te faire du mal...


Fais en sorte que le prochain ne lui ressemble pas. En general, c'est la betise que refont tant de filles...


Fais plutot le poing...et reapprends à vivre sans l'attendre...Quand un vase est cassé ou fele, il le reste toujours...


Bises toutes douces pour te consoler


 


Marie

Erotica51 - le 21/01/2007 à 20h41
Merci d'entrer dans le jeu et de faire comme si cette jeune fille existait vraiment... Sans doute aurait-elle effectivement eu besoin des consolations que vous lui prodiguez... Amicalement...
Fabien

François, votre texte est tellement vrai, qu'il en est à pleurer!!!


Oui en effet vous connaissez bien les femmes, et leurs aptitudes à la soumission quand elles sont amoureuses...........


La tristesse , c'est qu'hélas cette "race de salaud" existe et en profite un maximum...... votre texte est malgré tout trés agréable à lire comme d'habitude.....


Amicalement


Louise

louise - le 21/01/2007 à 20h55

Qu'il paraisse vrai je ressens cela comme un compliment, mais c'est aussi dommage...

Amicalement à vous...

Fabien