Lundi 16 octobre 1 16 /10 /Oct 06:20

Le pauvre!... Il a bien du souci à se faire... Les semaines et les mois qui suivront ne seront vraiment pas une partie de plaisir...

L A     G I F L E

 

 

 

- Je suppose, Frémont, que cette année encore vous allez nous faire faux bond?!… - Je ne skie pas, Monsieur le Directeur… - Vous savez, aussi bien que moi, que ce n’est pas là l’essentiel… Si j’ai décidé - quoi qu’il doive en coûter à notre société - « d’offrir », chaque hiver, une semaine de détente à la neige à mes collaborateurs c’est pour qu’ils puissent se retrouver hors du contexte habituel, pour que se tissent entre eux, à cette occasion, des liens différents… Ils n’en sont par la suite - l’expérience l’a prouvé - que beaucoup plus efficaces… Or, vous occupez, au sein de l’entreprise, des fonctions éminentes et je ne vous cacherai pas que vos esquives systématiques, sous des prétextes divers, font, en haut lieu, le plus fâcheux effet… Vous pourriez, à terme, avoir à en subir les conséquences… Vous m’êtes très sympathique, Frémont, et je n’ai eu jusqu’à présent qu’à me louer de vos services… C’est pourquoi il me semble de mon devoir de vous mettre en garde et de vous conseiller, en toute amitié, de penser à reconsidérer votre position…

 

 

Ils sont arrivés les uns après les autres, le samedi soir, équipés de pied en cape, la mine réjouie, bien décidés à en découdre avec une neige qui était tombée en abondance… Le directeur nous a présenté Lucile, sa fille… - Qui rejoindra notre effectif comme stagiaire en Janvier… Elle a échangé avec chacun une brève poignée de mains et s’est dirigée résolument vers la porte… - Tu vas où ?… - Je sors… Je vais en boîte… Il l’a couvée d’un regard attendri… - Il faut bien qu’elle s’amuse… C’est de son âge… Et on est passés à table… - Bon… Bon… Mais avant tout on est bien d’accord… On parle pas boulot… On n’a parlé que de ça… Jusque tard dans la nuit…

 

 

Dès l’aube ils étaient prêts à s’élancer sur les pistes… - Vous voulez pas essayer, Frémont, vous êtes sûr ?… Il n’a pas insisté… - Je vous laisse en compagnie de ma fille, alors !… Qui s’est levée à quatre heures, a englouti coup sur coup trois hamburgers, sans m’adresser le moindre mot, et a couru s’enfermer dans la salle de bains dont elle n’est ressortie, resplendissante, que trois heures plus tard… - Je vais au resto… Et puis en boîte… Vous lui direz ?…

 

 

Le lendemain, à la première heure, ils étaient de nouveau opérationnels… - On est venus pour skier… On va skier… Et j’ai profité tout à loisir de ma journée… J’ai lu, flâné, respiré l’air, à pleins poumons sur le balcon, contemplé le paysage par la grande baie vitrée, vaguement somnolé… Comme la veille Lucile s’est extirpée de sa chambre sur le coup de quatre heures, a fait un bref passage éclair par la cuisine avant de disparaître dans la salle de bains dont elle a bruyamment refermé la porte… J’ai résisté cinq minutes… dix minutes… et puis la tentation a été la plus forte… Je me suis approché, à pas de loup, et, le cœur battant, j’ai collé mon œil à l’antique serrure désaffectée qu’avait remplacée, à l’intérieur, un énorme verrou en acier… Juste en face c’était la baignoire… Elle s’y douchait, de dos : un petit derrière en pente douce, au sillon largement creusé entre les fesses, que j’ai longuement savouré… Elle s’est retournée, a enjambé le rebord de la baignoire… Juste l’instant furtif de la toison bouclée sur l’encoche entrouverte… C’était fini…

 

 

Et je n’ai plus vécu mes journées que dans l’attente de ce moment-là… Sans pouvoir penser à rien d’autre… Sans pouvoir rien faire d’autre… Elle apparaissait enfin, me concédait un vague bonjour du bout des lèvres, avalait n’importe quoi - ce qui lui tombait sous la main - et prenait la direction de la salle de bains… Le verrou claquait… Je patientais quelques instants et je la rejoignais… Agenouillé, pour être à bonne hauteur, je me repaissais de son corps… Je l’explorais, je le fouillais, je m’en emparais… Je décomposais à l’infini chacun de ses gestes, de ses mouvements, de ses attitudes… Elle était à moi… Pour quelques précieux instants… J’étais heureux…

 

 

C’est arrivé le jeudi… J’attendais… J’attendais, agenouillé, l’œil rivé au trou de la serrure, le pantalon baissé, dressé… J’attendais qu’elle escalade la baignoire… J’ai attendu… Longtemps… Beaucoup plus longtemps que d’habitude… La porte s’est brusquement rouverte… Dans son regard la stupéfaction… l’incrédulité… et puis - presque aussitôt - quelque chose de dur, de froid, de métallique… Et elle a giflé… A toute volée… De toutes ses forces… Quatre fois… Gauche… Droite… Gauche… Droite… Elle m’a toisé… Ses yeux se sont portés en bas et elle a éclaté d’un large rire, interminable, offensant qui m’a poursuivi jusque dans ma chambre…

 

 

Elle m’y a rejoint deux heures plus tard… Sans frapper… - Et essaie de recommencer pour voir, espèce de vieux dégoûtant !… Ah, il serait content mon père s’il apprenait ça !… Et les autres !… Quand ils vont savoir… Je me suis fait implorant… - Vous direz rien ?… Dites rien !… Elle a haussé les épaules, tourné les talons et refermé violemment la porte sur elle…

 

 

- Bon… On a un petit problème d’intendance… Tout le monde était réuni pour le repas autour de la grande table de la salle à manger… - Il faudrait aller faire quelques courses… Pour faire le joint jusqu’à dimanche… Ses yeux se sont portés sur moi… - Frémont, vous qui ne skiez pas… Vous vous en chargez ?… Lucile vous accompagnera… Elle lui a lancé un regard excédé auquel il n’a pas prêté la moindre attention…

 

 

On était en train de déposer tous les deux nos achats sur le tapis de caisse… Elle a penché le buste au-dessus du chariot au moment même où j’y plongeais la main pour saisir un pack de bière et je lui ai, de façon parfaitement involontaire, effleuré le bout du sein… La gifle est aussitôt partie… Sonore… Cuisante… - Non, mais alors là cette fois !… Je n’ai pas pu m’empêcher de relever la tête… Tous les regards étaient braqués sur nous… Une petite fille a interrogé sa mère… - Pourquoi elle l’a tapé la dame le monsieur ?… Il a pas été gentil ?… Et tout le monde a éclaté de rire…

 

 

Je prenais le soleil sous la véranda… - Je peux vous dire deux mots, Frémont ?… Il a approché une chaise longue, s’y est installé… - C’est au sujet de ma fille… - Votre fille ?!… Ca y était… Ca y était… Elle avait… - Ma fille, oui !… J’ai eu une longue - très longue - conversation avec elle hier soir… Il y a beaucoup été question de vous… - De moi ?!…  - De vous, oui !… Ca vous étonne ?… - Oui… Enfin non… Pas vraiment… Mais ce n’est pas aussi simple que… - Elle a un caractère de cochon, ça, je vous l’accorde… Je suis bien placé pour le savoir… Elle n’en fait qu’à sa tête… Si vous saviez les trésors d’énergie que j’ai dû dépenser pour la convaincre de se mettre enfin au travail… A 25 ans !… Et encore !… Elle n’a fini par se laisser fléchir qu’à la condition que ce serait dans mon entreprise… Ce que j’ai accepté… Et directement sous mes ordres… Ca, c’est hors de question… Je vois trop bien où elle veut en venir… Profiter de notre lien de parenté pour faire ce qui lui chante… Quand ça lui chante… J’ai dû batailler ferme et elle s’est finalement rendue à mes arguments… A condition d’être placée sous votre seule et unique responsabilité… Je suppose que vous n’y voyez pas d’inconvénient ?… J’en étais sûr… Je ne vous cacherai pas que ce ne sera certainement pas de tout repos… Je la connais… Mais je compte sur vous… Je compte sur vous pour la cadrer, pour la placer face à ses responsabilités puisqu’elle ne jure que par vous… Je vous donne carte blanche… entièrement carte blanche…

 

 

Elle a fait irruption dans ma chambre juste au moment où je finissais mes valises… - Mon père m’a dit que j’allais travailler avec vous… - Oui… - Alors mettons les choses au point tout de suite… Pour éviter tout malentendu… Et pour ne pas vous exposer à des déboires à n’en plus finir… Quand les choses commencent à se savoir on ne sait pas jusqu’où ça peut aller… Et elle m’a lancé une vigoureuse paire de claques…  

Par François - Publié dans : regards.croises
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