Jeudi 23 novembre 4 23 /11 /Nov 18:42

L A     P R E M I E R E     F O I S     D E     P I E R R E

 

 

Je l’ai tout de suite détestée… Dès le premier regard… J’ai cru la détester… - Qu’est-ce que c’est que ça, là, sur le palier ?… - Hein ?!… Mais c’est notre nouvelle voisine !… Ce matin ils sont arrivés… Lui, il est représentant… Il rentrera que le week end… Et elle je sais pas trop… Elle fait rien j’ai l’impression…

 

 

Elles ont tout de suite sympathisé toutes les deux… Elles se prêtaient, s’empruntaient, se rapportaient constamment toutes sortes de choses… - Entre femmes seules !… Enfin presque… Elles se voyaient tous les jours… Quand je rentrais de la fac elle était là… Systématiquement là… Toujours là… - Tu dîneras bien avec nous ?… Et elle restait… Je la détestais… Je détestais sa quarantaine épanouie, ses corsages gonflés, ses maquillages provocants… Tout… - Elle gagne à être connue, je t’assure !… - Tu parles !… - Fais un effort au moins !… - Je fais que ça… J’arrête pas…

 

 

Le week end elle le consacrait tout entier à son mari… Et j’avais enfin ma mère pour moi tout seul… - Non, mais franchement qu’est-ce qu’elle peut bien lui trouver ?… A ton avis ?… - J’en sais rien et je m’en fous… - Il a rien pour lui ce type… Rien du tout… Le soir, de l’autre côté, juste derrière, à la tête de mon lit, le sommier grinçait, s’emballait… Il soufflait fort et – presque aussitôt après – ses ronflements ébranlaient la cloison…

 

 

Le lundi elles se retrouvaient toutes les deux… Avec gourmandise… Avec délectation… Elles partaient faire des courses, allaient au cinéma, passaient ensemble tout le temps qu’elles pouvaient… - On a pris notre petite vitesse de croisière finalement toutes les deux, hein ?… Dommage que…

 

 

Et puis, une nuit, en pleine semaine, je fus réveillé par des plaintes sourdes, des gémissements haletés de l’autre côté tout près… le temps de réaliser et son plaisir avait pris son envol… Plein et intense… Toute la nuit… Et toute la nuit je les ai accompagnés, submergé de honte et de volupté… Il ne l’a quittée qu’au petit matin… Je l’ai regardé s’éloigner, à grands pas, vers le boulevard Voltaire… Un immense type à la démarche d’araignée… A peine plus âgé que moi…

 

 

Et je me suis aussitôt montré délibérément, obstinément, odieux avec elle. En mutisme farouche. En réflexions cinglantes, offensantes… - Mais enfin !… Qu’est-ce qui te prend ?… Qu’est-ce qu’elle t’a fait colette ?… Tu as vu comment tu lui parles ?… - Laisse !… Laisse !… Ca lui passera…

 

 

Il revenait souvent le type. Deux fois, trois fois par semaine… Et il nous épuisait chaque fois de plaisir… Et je saisissais toutes les occasions qui se présentaient pour donner libre cours à ma hargne… - Ca suffit, Pierre !… Ca suffit !… Excuse-toi !… Excuse-le !… Il est d’une muflerie… Je sais pas ce qu’il a en ce moment… - Ce qu’il lui faudrait c’est une petite amie… A son âge… Je haussais furieusement les épaules… Je la haïssais !… Elle s’en fichait… Elle se mettait hors d’atteinte… Bien au-delà de tout ça… Plus je me montrais abject avec elle plus elle en rajoutait dans la superbe indifférence… Ca me mettait dans des rages folles… - Elle t’aime bien, tu sais, Colette… sans arrêt elle me le dit… - Oui, eh ben pas moi !…

 

 

Un matin le téléphone a sonné… C’était tante Hélène… Oncle Olivier était au plus mal… - Il faut absolument que j’y monte… Je te laisse… Tu verras avec Colette pour les repas… Et tâche d’être un minimum correct avec elle…

 

 

Le soir on a dîné en tête à tête tous les deux… Je mastiquais sans un mot comme un furieux… - Eh ben dis donc, c’est gai !… Pourquoi tu me fais la gueule comme ça depuis un mois ?… C’est à cause de Jacky ?… Tu es jaloux ?… Tu voudrais être à sa place, c’est ça ?… - Hein ?!… Non, mais ça va pas ?!… Sûrement pas, alors là !… - Eh ben viens si c’est ça que tu veux… Je te laisse la porte ouverte… Je peux pas mieux dire… Et elle est partie… Je suis resté stupéfait… Et perplexe… Elle était sérieuse ou elle se fichait de moi ?…

 

 

J’ai hésité toute la nuit… Y aller ?… Pour qu’elle me flanque dehors dans un grand éclat de rire… Ne pas y aller ?… Et passer pour quoi ?… Incapable de me décider, je me tournais et retournais dans mon lit, je tendais l’oreille… A côté tout était parfaitement silencieux…

 

 

Au matin j’ai enfin trouvé un compromis… J’allais lui apporter son petit déjeuner au lit et je verrais bien… J’ai préparé un plateau pour deux avec des toasts, le café au lait, la confiture, le jus d’orange… Le grand jeu…

 

 

La porte était effectivement ouverte… Celle de la chambre aussi… Elle dormait… Ou elle faisait semblant… J’ai posé le plateau… Je me suis approché… Dans la lumière chaude qui filtrait à travers les volets les cheveux étaient répandus sur l’oreiller, les épaules nues… J’ai regardé et puis… j’ai doucement – tout doucement – soulevé drap et couvertures… J’ai découvert les seins aux larges aréoles claires, aux pointes semi dressées… Je me suis penché tout près, j’ai posé mes lèvres… Deux mains sont venues dans mes cheveux, les ont caressés… Je les ai pressés ces seins, écrasés, enfoncés, mordus… - Doucement !… Doucement !… Tu me fais mal… J’ai tâtonné en bas… Avec impatience… Avec frénésie… Avec maladresse… Elle m’a aidé, guidé et j’ai libéré, à grands coups de reins, toute la violence, toute la rancœur que j’avais accumulées contre elle… - Là… Là… Tu avais tellement envie ?… Tu étais si malheureux ?… Et elle m’a longuement caressé… Le dos… Les reins… Les fesses…

 

 

Et on a recommencé… Plus tranquille… Plus calme… Pendant trois jours on n’est pratiquement pas sortis du lit…

 

 

- Eh ben dis donc, c’est une véritable métamorphose… Qu’est-ce que tu lui as fait ?… - Oh, on a beaucoup parlé, beaucoup discuté tous les deux… Hein, Pierre ?…

Par François - Publié dans : Premières fois
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