Jeudi 2 octobre 4 02 /10 /Oct 07:39

Lundi 29 Mai 2034

 

En fin d’après-midi, samedi, elle a absolument tenu à m’emmener chez elle… - Que tu voies où j’habite au moins… Et que je prenne des affaires… Qu’elle a fourrées pêle-mêle dans un grand sac… Une fille a surgi… - Qu’est-ce que tu fais ?… Tu te casses ?… - Juste pour la nuit… - Fais attention, Sérane !… Fais attention à ce que tu fais… Parce que c’est moi qui pourrais bien finir par partir à force que tu tires trop sur la corde… Et pour de bon… Elle a éclaté de rire… - Toi ?!… Tu feras trois fois le tour du pâté de maisons et tu reviendras me manger docilement dans la main… Comme d’habitude… Allez, à demain…

 

Juste le temps de se passer un coup de peigne dans la chambre et on est descendues dîner. Valentine est venue – presque aussitôt – occuper la table à côté de la nôtre… Elle nous a lancé un souriant bonsoir et nous a ensuite, en apparence, complètement ignorées… - Bon, ben voilà… T’as fait la connaissance de Melline tout à l’heure… - Elle avait l’air de mal le prendre nous deux… - T’occupe… Ca n’a pas d’importance… - Je voudrais pas qu’elle te plaque à cause de moi… - Ce serait pas une grosse perte… Mais de toute façon elle le fera pas… Elle a pas l’étoffe pour… Je peux bien faire tout ce que je veux… Coucher avec qui je veux… La pousser à bout – et je m’en prive pas – elle reste… Ou, si elle part, ça dure vingt-quatre heures et elle revient me supplier à genoux de la reprendre… Je sais pas pourquoi j’accepte d’ailleurs… Enfin si !… Quelqu’un comme elle qui n’a pas la moindre personnalité, pas la moindre consistance dans un sens ça a quelque chose de profondément jouissif d’en faire tout ce que tu veux. Absolument tout. Même si, dans un autre, c’est mortellement ennuyeux… Bon, mais on va pas passer la soirée à parler d’elle… Je me la coltine assez comme ça… Dis-moi des trucs sur toi plutôt… Sur tes mecs, tiens !… Ben prends pas cet air effaré… T’en as bien eu avant tout ça, non ?… Et alors ?… Ca se passait comment ?… Tu regrettes ?… - Oui et non… - Mais si, tu regrettes, c’est obligé… Tout le monde regrette… Celles qui prétendent le contraire encore plus que les autres… Parce qu’on peut dire ce qu’on veut les nanas c’est bien, c’est super même souvent, mais ça remplace pas… J’en crève, moi, certains soirs de pas en avoir un de mec, un qui ait une queue, un qui me prenne contre lui et qui me baise toute la nuit… Et me dis pas que ça t’arrive pas d’en avoir envie aussi… Que ça t’est jamais arrivé… Parce que je te croirai pas… Et, tiens, tu veux que je te dise ?… Tu sais pourquoi je me montre aussi odieuse avec Melline souvent ?… Parce que je voudrais que ce soit un mec à sa place… Parce qu’elle en est pas un…

 

De retour dans la chambre j’ai trouvé un prétexte bidon – j’ai prétendu que j’avais oublié les clefs de chez moi en bas sur la table – pour passer faire un petit coucou à Valentine à côté. Je me suis jetée dans ses bras. On s’est fougueusement embrassées et je suis repartie, heureuse de ce que j’allais lui offrir. Que je lui ai passionnément offert.

 

Dans la nuit j’ai rêvé. J’ai rêvé que tout était redevenu comme avant. Il y avait des hommes. Partout. Encore plus qu’avant. Et j’en avais un avec moi dans mon lit. Qui allait et venait en moi. Tournée sur le côté, béante, je l’accueillais avec reconnaissance. Il y avait si longtemps !… Une première ondée de plaisir m’a réveillée… Mais… Mais c’était vrai !… Il y avait vraiment une queue qui m’avait investie, qui me besognait avec conviction. Et quelqu’un au bout. Un ventre contre mon dos. Une main dans mes cheveux. Je n’ai pas cherché à comprendre. J’ai pris ce qu’on me donnait. Tout au fond de moi quelque chose savait que ce n’était pas un homme. Que ça ne pouvait pas être un homme. Dans mon demi-sommeil, dans l’obscurité, j’ai fait semblant de croire que si. C’était si bon… J’ai joui. Deux fois. Trois fois. Je ne sais plus. Ca m’a quittée… C’est resté tout dur, tout gluant contre mes reins… Ca s’est détaché… Je me suis mise sur le dos. A côté, dans la pénombre, Sérane l’a porté voluptueusement à sa bouche… - Il est tout plein de toi… Elle l’a enfoui en elle. Je suis venue me poser sur ses seins.

 

Au petit matin elle s’est penchée sur moi, m’a déposé un rapide baiser sur les lèvres… - Faut que j’y aille… Je travaille… Tu reviendras ?… J’ai fait signe que oui… Je me suis levée, je l’ai regardée s’éloigner en bas par la fenêtre et je me suis précipitée pour rejoindre Valentine à côté… Je me suis blottie contre elle… - Tu as aimé ?… Elle ne m’a pas répondu. Elle m’a serrée très fort contre elle.

 

 

 

 

Mardi 30 Mai 2034

 

On n’est pas rentrées tout de suite. On a pris notre journée toutes les deux. Pour une longue promenade, main dans la main, en bord de mer. Un déjeuner en tête à tête sur le port. Une longue errance, de magasin en magasin, à travers les petites rues derrière. On n’en a pas reparlé. Pas une seule fois. Mais il y avait quelque chose d’autre entre nous. Quelque chose de plus. Quelque chose de fort et d’infiniment rassurant. Quelque chose dont j’ai la certitude absolue que ça nous lie indissolublement à tout jamais. Parce que ce qui a eu lieu a eu lieu. Comme ça a eu lieu. Et aura encore lieu. C’est un bonheur que je lui offrirai – et que je m’offrirai – chaque fois que je le pourrai…

 

Au retour je me suis précipité sur l’ordi. Christopher était bien là. En pleine conversation, mais il était là. Ouf !

 

 

 

 

Par Fabien - Publié dans : 2034
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Dimanche 28 septembre 7 28 /09 /Sep 18:40

Vendredi 26 Mai 2034

 

Valentine a fait la moue… - Il n’en sait rien du tout ton Christopher en fait… Dans le contexte actuel on entend tout et le contraire de tout… N’importe qui affirme n’importe quoi… Et on peut trouver de quoi justifier scientifiquement les a priori les plus contradictoires… Qu’il faille prendre la situation au sérieux c’est évident, mais de là à en dresser un tableau apocalyptique… Tu auras toujours des optimistes béats et des pessimistes radicaux… Ce sont rarement eux qui trouvent des solutions. Parce qu’ils n’ont pas du tout envie qu’il y en ait… - Ce que je voudrais pas, surtout, dans l’immédiat, c’est qu’il fasse une grosse connerie Christopher… Qu’il se tire du centre et qu’il aille se ramasser cette saloperie de virus… - Il ne le fera pas… Il y pense… Il en rêve… Ce qu’on peut comprendre : ça fait des mois qu’ils sont enfermés là-dedans… Sa fuite il passe son temps à la construire… A l’argumenter… A s’en donner quotidiennement la représentation… Tu lui as servi de public hier soir… Tu as donné à son départ un semblant de réalité… C’est suffisant… Il ne partira pas : il sait trop bien ce qu’il risque… Il restera bien sagement là où il est. A l’abri. Loin d’un monde extérieur qu’il est de moins en moins en état d’affronter au fur et à mesure que le temps passe… Il ne court aucun danger… - Tu crois ?… - Je crois pas… Je suis sûre…

 

 

 

 

Samedi 27 Mai 2034

 

On a pris la route à cinq heures… - Et si ça tombe elle va pas venir… - Bien sûr que si !… Elle t’a dit quoi au téléphone ?… - Ben ça… Qu’elle me rejoindrait sur la plage… Et qu’après on aviserait… - C’est tout ?… - Oui… Elle avait l’air surprise… Comme si je lui étais sortie de l’idée… C’est pour ça… Si ça tombe elle avait prévu autre chose… Elle viendra pas… Elle en a rien à foutre de moi… - Oui… Alors ça !… Il y a pas de risque… Quand on voit comment elle te dévorait des yeux… Non… Elle s’attendait pas à ton coup de fil… Surtout aussi tôt… Elle est tombée des nues… Elle doit se maudire maintenant de n’avoir pas mieux réagi… Et être sur son petit nuage…

 

- Eh !… Tu vas où ?… C’est là l’hôtel… - J’ai réservé ailleurs… C’était un truc grand luxe en front de mer… - T’es complètement folle… Ca doit coûter une fortune un machin pareil… - T’occupe !… C’est mes oignons… - Et ce balcon !… On est pratiquement sur la plage… - Comme ça je pourrai surveiller ce qui s’y passe… A condition bien sûr que vous ne vous éloigniez pas trop toutes les deux… Bon, mais viens !… Je vais te montrer ta chambre… - Ma chambre ?… Comment ça ma chambre ?… - Tu auras très certainement envie de la ramener… Vous aurez besoin d’un peu d’intimité toutes les deux… Et moi je suis supposé ne pas exister… Mais j’aurai le balcon pour être un peu avec vous… - Tu es machiavélique… Epouvantablement machiavélique… - Ca te choque tout ça ?… - Non… Je t’adore… Et on a roulé toutes les deux fougueusement sur le lit…

 

A peine le temps de m’installer – juste sous les fenêtres de l’hôtel – et elle a surgi de nulle part… - Salut !… T’es arrivée drôlement de bonne heure, dis donc !… Mais t’as raison… C’est le matin qu’on en profite le mieux… Quand il y a pas trop de monde… Elle est toujours pas avec toi ta copine ?… Non ?… C’est tous les week-end qu’elle travaille alors ?!… Et tu t’ennuies pas trop toute seule ?… Oh mais ici, t’auras pas le temps, tu verras… Je t’emménerai dans tout un tas d’endroits… Je te ferai rencontrer des filles… Et des pas tristes… Si tu veux, bien sûr… - C’est gentil, mais du monde, tu sais, j’en vois en pagaille toute la semaine… Alors je préfèrerais rester au calme, là, sur la plage… Toute seule… Ou à discuter tranquillement avec toi… - Oui, ben franchement, moi aussi…

 

Et on a parlé. De tout. De rien. D’elle. De moi. Elle travaillait dans un cabinet d’architecte. Ca lui plaisait. Sans plus. Elle en avait une, elle aussi, de copine, oui, mais bon... Ca durerait ce que ça durerait. Et moi ?… C’était sérieux avec la mienne ?… J’ai éludé… Elle n’a pas insisté… - Oui… Tu veux pas en parler… C’est pas facile… Pour personne…  

 

- Ca commence à cogner sérieux… - Pas mal, oui… - J’ai de la crème… Tu veux que je t’en passe ?… Elle n’a pas attendu la réponse. Elle s’est agenouillée et a doucement massé les épaules, les omoplates, le dos, à petites touches fermes et légères à la fois… - Tu sais y faire… - C’est surtout que j’aime bien … Les reins… Le creux des reins… Sous l’élastique du maillot le haut des fesses… Les fesses… Je me suis abandonnée… Voluptueux bien-être… Elle est descendue entre elles, s’est aventurée plus bas, plus loin… - Non… S’il te plaît… Non… Il y a du monde autour… - On va quelque part alors… - C’est là-haut que je suis à l’hôtel… Juste au-dessus…

 

Elle s’est redressée, appuyée sur un coude… - J’étais sûre que je t’aurais… Sûre… Dès que je t’ai vue je me le suis dit : « Celle-là, elle est pour moi… Il me la faut… Sous ses airs de Sainte-Nitouche… »… Ca n’a pas été bien difficile finalement… Beaucoup moins que je croyais… Elle te contente pas ta copine ?… - Oh si, si !… Bien même… Pourquoi tu demandes ça ?… - Non… Je sais pas… Comme ça… Vu comment t’as joui… On dirait que t’es sevrée depuis des semaines… J’ai souri… - Tu t’y prends si bien… Je pouvais quand même pas lui dire que savoir Valentine là, tout près, à côté, à nous épier ça me mettait dans tous mes états… 

Par Fabien - Publié dans : 2034
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Jeudi 25 septembre 4 25 /09 /Sep 06:22

Mercredi 24 Mai 2034

 

Maintenant que j’y suis – grâce à Valentine – attentive je suis bien obligée d’admettre que je ne laisse pas indifférente. Que ce soit à la fac, dans la rue, ou ailleurs. Et j’avoue que l’intérêt qu’on me porte à l’évidence – quelquefois de façon extrêmement appuyée – ne laisse pas de me surprendre. Je ne me suis jamais considérée comme laide, mais je ne me suis jamais ressentie non plus comme une beauté irrésistible. Plutôt banale. Comme il en existe des milliers. Alors pourquoi moi ? La question fait beaucoup rire Valentine… - Et pourquoi pas toi ?… Elle m’embrasse… - Tu es trop dans ton genre… Je ne te connaîtrais pas aussi bien je penserais que tu nous fais le coup de la fausse modestie… Mais tu es belle, Roxane !… Tu es belle !… Et surtout… surtout… tu as quelque chose… quelque chose d’indéfinissable… quelque chose que les autres n’ont pas… Quelque chose qui fait qu’on ne peut pas ne pas te remarquer… - Et c’est quoi ?… - Ca !!!…

 

 

 

 

Jeudi 25 Mai 2034

 

Ca continue. Je plais, c’est clair et il faut bien reconnaître que c’est, ma foi, fort agréable. Ca ressemble un peu à ce que je pouvais éprouver avant quand je sentais que le regard des hommes s’attardait sur moi. Je n’en ai jamais vraiment joué – j’étais sans doute trop jeune ou trop complexée – ni vraiment profité – il y avait Kerwan – ça y ressemble un peu, oui, mais c’est quand même très différent. Et beaucoup plus gratifiant. Parce que les hommes ont toujours été les hommes : prêts à simuler toutes les admirations pour obtenir ce qu’ils voulaient. Et on n’était au fond jamais vraiment dupes. Même si on faisait souvent semblant de l’être. Avec les femmes on est dans un autre registre. Entre égales. Elles savent de quoi elles parlent. Leur admiration n’est jamais feinte. Et quand elles te désirent – si elles te désirent – c’est en toute connaissance de cause. Pour toi. Le désir des hommes, lui, se nourrissait de ce qu’ils croyaient que tu étais ou de ce qu’ils avaient envie que tu sois.

 

Reste que je ne m’explique pas pourquoi, jusqu’à présent, je ne m’étais pas rendu compte de l’effet que je produisais sur les autres femmes. Sur certaines d’entre elles en tout cas. Monelle a une explication... Monelle a toujours des explications pour tout… - C’est tout simplement qu’avant elles ne te regardaient pas… Et elles ne te regardaient pas parce que tu n’avais pas envie de leur regard sur toi… C’est pas plus compliqué que ça… C’est peut-être pas compliqué, mais c’est pas vraiment convaincant non plus…

 

 

 

 

 

23heures30

 

Christopher envisage sérieusement de s’évader… - T’évader ?… Comment ça ?… Où ça ?… - N’importe où… Droit devant moi… - Tu vas quand même pas faire un truc pareil ?!… - Ben pourquoi ?… - Tu te rends compte des risques que tu prendrais ?… On t’aurait vite repéré de toute façon… Et rattrapé… - Pas si je me débrouille bien… Il y a des tas de cachettes possibles… - C’est de la folie !… Avec le virus… - Je vais mourir ?… Et alors ?… Un peu plus tôt un peu plus tard… Tu les regardes les infos ?… Pas les officielles… Non… Les autres… Les vraies… Moi, si !… J’ai le temps… J’ai  que ça à foutre… Et c’est éloquent… On va tous mourir… Tous… Vous comme nous… Et de la pire des façons… On va mourir de faim… - C’est pas ce que dit la ministre… On fait partie des rares pays dont les stocks alimentaires atteignent un niveau satisfaisant… - Parce que tu imagines que les autres ils vont se laisser crever en nous regardant manger ?… Ben non… Non… Quand t’as plus rien, mais ce qui s’appelle rien, à te mettre sous la dent eh ben tu vas là où il y a quelque chose… Ce sont des millions de réfugiées qu’on va voir débarquer dans les mois qui viennent… Qui vont se répandre partout avec une seule idée en tête… Manger… Manger… Manger… On va les arrêter ?… Comment ?… En déployant l’armée aux frontières et en tirant sur tout ce qui bouge ?… Il en passera quand même… Et quand bien même on y arriverait c’est reculer pour mieux sauter… Les terres sont épuisées… Si on réussit, ici ou là, à faire malgré tout, pousser quelque chose les parasites et les maladies détruisent tout… Alors quand bien même on parviendrait à rester entre nous c’est reculer pour mieux sauter… Et pour finir par s’égorger les uns les autres pour une feuille de laitue rachitique… Alors je sais pas combien de temps il me reste… je sais pas combien de temps il nous reste et je m’en fous… Le virus je m’en fous… Je demande pas grand chose : juste à mourir dehors. Au soleil. Libre…

 

« Rien à signaler » notait Louis XVI, dans son Journal le 14 Juillet 1789. Rien à signaler et son monde était en train de s’écrouler autour de lui… Sur lui. On est en train de faire exactement la même chose. On court à notre perte et moi je ne trouve rien de mieux à faire que de me préoccuper de l’effet que je produis sur les unes ou les autres. C’est pitoyable. Lamentable. J’ai mal. Mal de moi. Mal de ce que je suis. Mal de ce qui nous attend.  

Publié dans : 2034
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Mercredi 24 septembre 3 24 /09 /Sep 08:28

Depuis hier une publicité intempestive s'affiche agressivement sur ce blog. Je ne l'ai ni souhaitée ni voulue.
Nous sommes un certain nombre de blogueurs à être les victimes impuissantes de ce procédé. Nous nous efforçons d'obtenir et des explications et un retour à la situation antérieure.

Merci à tous de votre compréhension.


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Dimanche 21 septembre 7 21 /09 /Sep 20:19

Dimanche 21 Mai 2034

 

8 heures

 

Je venais à peine de me coucher hier – il était six heures du matin ! – quand Valentine est rentrée… Elle a passé la tête… - Tu dors pas ?… Elle s’est glissée à mes côtés, m’a prise contre elle… - Valentine ?!… - Oui ?… - J’ai quelque chose à te dire… C’est important… Il faut qu’on vive… Qu’on vive tant qu’on peut… Tu crois pas ?… - Bien sûr que si !… Mais pourquoi tu me dis ça ?… - Parce que… Parce que ça m’a paru tellement évident d’un seul coup… Si on faisait quelque chose aujourd’hui toutes les deux ?… Quelque chose de différent… Si on allait quelque part ?… A la mer par exemple… Ca te dirait pas ?…

 

- Ca fait quand même drôle !… - Quoi donc ?… - D’être sur la plage et qu’il y ait pas un seul homme… Nulle part… Avant t’en avais toujours à te tourner autour… - Ca te manque ?… - Dans un sens oui et dans un sens non… - Si t’avais autant de succès avec eux que t’en as avec les femmes !… - Comment ça ?… - Tu vois pas comment ça passe et repasse sans arrêt depuis qu’on est installées là… Comment on te dévore des yeux… - Tu te l’imagines… - Non, je me l’imagine pas, non… Et je suis bien tranquille que si t’étais toute seule il y a belle lurette qu’on serait venu te brancher… - C’est pas parce que je te plais à toi qu’elles doivent toutes me trouver à leur goût… - Il y en a beaucoup plus que tu crois… Ou que tu veux bien l’admettre…

 

Elle en a reparlé le soir à table… - Tu peux pas savoir comme j’aime ça qu’on te regarde… Qu’on ait envie de toi… Elle m’a pris la main… - Et si on faisait comme si on se connaissait pas demain à la plage ?… Ca les gêne quand je suis là avec toi… Elles osent pas autant qu’elles voudraient… Tandis que si on se sépare je pourrai les regarder te désirer tout leur saoul… Faire des travaux d’approche… Chercher à te séduire… - Oh, si tu veux… Mais tu vas être déçue, tu sais… - Ca, je crois pas, non… Dans la chambre, après, elle a été follement ardente…

 

 

 

 

Lundi 22 Mai 2034

 

Elle l’a pas été, déçue. C’était vrai. Il y en a eu. Qui passaient. De plus en plus près. Qui me jetaient des coups d’œil. Qui cherchaient à avoir mon regard. Une surtout qui a fini par venir s’allonger tranquillement à côté de moi… - Je peux ?… Moi aussi je suis toute seule… Et c’est pas marrant parce que j’adore parler. Pas toi ?… Elle n’a pas attendu la réponse. Elle a parlé. Beaucoup. Elle m’a regardée. Au moins autant. Derrière elle, par dessus son épaule, à quelques mètres de là, Valentine ne nous quittait pas des yeux… - T’as une copine ?… J’avais, oui… - Et elle est pas avec toi ?… Elle travaille ?… Elle travaillait, c’est ça… - Et t’es venue en week end toute seule… Tu repars quand ?… - Tout-à-l’heure… Faut que je sois rentrée ce soir… - C’est con !… Si on avait su… On aurait pu aller en boîte ensemble toutes les deux plutôt que de rester à s’ennuyer chacune dans son coin… Et je t’aurais montré des trucs drôlement sympas… Mais peut-être que tu reviendras ?… - Oh, sûrement!… Maintenant avec les beaux jours… - Appelle-moi alors !… Appelle-moi !… Tu m’appelleras ?…

 

Valentine a levé sur moi un regard interrogateur… - Et tu vas faire quoi ?… Tu vas donner suite ?… - Comme tu veux… - Ah non, non !… Pas comme je veux, non !… Il faut que tu en aies envie, toi !… C’est pas la peine sinon…

 

 

 

 

Mardi 23 Mai 2034

 

Et j’en ai envie, oui. C’est dingue ce que j’en ai envie. Parce qu’elle en a envie. C’est son envie qui me donne envie. Même si je ne la comprends pas forcément très bien. Mais ça la met dans un tel état que du coup moi aussi. J’arrête pas d’y penser. De m’imaginer avec cette fille. Dans ses bras. Avec Valentine qui nous observe. Que ça rend folle. La nuit dernière j’en ai même rêvé. Ca m’a réveillée. J’étais trempée. Je n’ai pas pu me rendormir avant de m’être caressée en y pensant. Et c’est venu presque tout de suite.

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