Vendredi 21 novembre 5 21 /11 /Nov 21:21

J’avais un bon métier, je gagnais bien ma vie… Qu’est-ce que j’avais besoin d’aller m’expatrier à 600 kms de là pour reprendre un magasin de souvenirs qui partait à vau-l’eau. Je cherchais vraiment les cordes pour me faire battre ! Même si elle ne s’exprimait pas toujours ouvertement la réprobation était générale.

 

Il n’y avait qu’Emilie, la fille de mes plus proches voisins, pour, du haut de ses vingt ans, me soutenir énergiquement… - Laisse-les dire !… Ils sont jaloux… Ils ont peur de tout n’importe comment… C’est des vieux… Et même ceux qui le sont pas ils le sont dans leur tête… Son soutien n’était pas complètement désintéressé. Elle escomptait bien que je l’embaucherais pour la durée des vacances universitaires… - T’auras besoin de quelqu’un là-bas… Avec tous les touristes qu’il va y avoir !… Alors autant que ce soit moi…

 

Ce fut elle. Elle était dégourdie, pleine de bonne volonté et ne rechignait pas à la tâche. En dehors des heures de travail elle était de compagnie très agréable et mettait la main à la pâte sans qu’il soit nécessaire de le lui demander. Aussi le jour où elle a sollicité l’autorisation de recevoir son petit ami… - C’est juste pour une nuit… Il descend rejoindre sa famille en Italie… Ca lui fera une étape… Et ça nous donnera l’occasion de nous voir un peu tous les deux… je la lui ai bien volontiers accordée.

 

Ce n’était pas forcément une bonne idée parce qu’il y avait, à l’évidence, de l’eau dans le gaz. A peine était-il arrivé qu’ils se sont enfermés dans la chambre d’Emilie pour une conversation animée dont ils ont généreusement fait profiter tout le quartier. J’y ai mis fin en les appelant pour passer à table… - Ca va être trop cuit… Pendant le repas ils ont essayé de faire bonne figure, lui surtout que je voyais pour la première fois, mais le cœur n’y était manifestement pas. Elle, elle mastiquait rageusement sans desserrer les dents. Elle a expédié son dessert, puis la vaisselle… - Tu nous excuses, mais on a à parler tous les deux… C’est important…

 

A parler ? A hurler plutôt, oui !… Elle en tout cas. A pleins poumons. Elle l’accablait de reproches auxquels elle l’empêchait de répondre, si il s’y essayait, en le traitant de tous les noms. C’était entrecoupé de brusques crises de sanglots auxquelles il essayait tendrement de mettre fin… - Me touche pas, espèce de salopard !… Garde tes caresses pour ta pétasse… Et ça repartait de plus belle…

 

A dix heures j’ai donné quelque coups dans le mur… - Ca suffit maintenant, Emilie !… Il y a des voisins… Ils ont droit à leur tranquillité… Ca s’est apaisé. Ca a chuchoté. Je me suis endormi…

 

C’est un hurlement qui m’a brusquement tiré du sommeil sur le coup de deux heures du matin… - En plus !… Mais t’es qu’une ordure !… T’es vraiment qu’une sale ordure !… Tu vas me le payer… Je te jure que tu vas me le payer… - C’est bon maintenant !… Tu me lâches… Tu me laisses dormir… J’ai de la route à faire, moi, demain !… Et alors !… Qu’est-ce que j’en ai à foutre !… Et elle l’a bourré de coups de poing. Il s’est levé. Il est venu frapper à ma porte… - S’il vous plaît, vous pouvez pas faire quelque chose ?… J’y arrive pas… - Il y a un canapé dans le séjour…

 

Un canapé sur lequel elle a voulu venir le rejoindre, d’autorité, quelques instants plus tard alors que je venais de me recoucher… - Parce que tu vas pas s’en tirer comme ça… Ah, mais non !… Ah, mais non !… Ce serait trop facile… Espèce de lâche !… Tu fuis encore… T’arrêtes pas de fuir… C’est tout ce que tu sais faire… Fuir… Je m’apprêtais à intervenir quand on a sonné… C’était le voisin du dessus… - C’est pas bientôt fini cette comédie ?… Je vous préviens : si ça continue j’appelle les gendarmes… Ca l’a complètement dégrisée. D’un coup… - On va dormir… Oui, oui, on va dormir… Juré… Ils ont regagné la chambre. Le silence enfin. Un silence au cœur duquel, au petit matin, elle a gémi doucement son plaisir.

 

Quand je me suis levé il était parti. Elle, elle déjeunait debout dans la cuisine. Elle m’a lancé un regard contrit… - Je suis désolée pour cette nuit… Vraiment désolée… Tout est de ma faute… Elle a hésité et puis elle a lâché tout bas… - Je te demande pardon… - Tu peux… Ah, tu peux !… C’est un minimum… Tu t’es comportée d’une façon inqualifiable… Vis-à-vis de moi qui te reçois et qui t’héberge… De ton ami que tu as mis dans une situation des plus inconfortables… Des voisins… De quoi je vais avoir l’air, moi, maintenant devant les voisins ?… - Je m’excuse… - Et tu crois que ça suffit ?… Qu’on peut pousser des hurlements toute la nuit, empêcher tout un immeuble de dormir et qu’il suffit de s’excuser platement le lendemain matin pour que tout rentre dans l’ordre ?… Non… Tu sais ce que tu mériterais ?… Elle a levé sur moi un regard interrogateur… - C’est une bonne fessée… Une bonne fessée qui te serve de leçon et qui t’ôte toute envie de recommencer… Quelque chose d’à la fois sombre et lumineux est passé dans son regard qu’elle a aussitôt baissé… - Tu l’as amplement méritée, non ?… Tu ne crois pas ?… - Si !… Dans un souffle… - Et tu vas l’avoir…

 

Elle s’est laissé entraîner sans la moindre résistance jusqu’au canapé du séjour sur lequel je me suis confortablement assis. J’ai passé la main sous la robe, fait glisser la culotte qui est tombée sur les chevilles. J’ai pris ses mains entre les miennes… - Il faut absolument que tu apprennes à te contrôler… Dans ton propre intérêt… Parce que à quoi ça ressemble de te mettre dans des états pareils ?… Hein ?… Et surtout… à quoi ça t’avance ?… Tu peux me dire ?… A rien… Absolument à rien… Qu’à te mettre en position de faiblesse… Parce qu’au bout du compte dans cette histoire le vainqueur c’est lui… Non ?… - Si… - Ah, tu vois… Il faut que tu essaies de t’amender… Tu me promets de faire des efforts ?… - Oui… Je l’ai fait basculer en travers de mes genoux. J’ai lentement remonté la robe jusqu’au-dessus de la taille. J’ai déposé une main au creux des fesses. Je l’y ai longuement laissé séjourner avant de la lever. Son derrière s’est crispé dans l’attente du premier coup. Qui est enfin tombé. Suivi d’une multitude d’autres en pluie grêlée. Elle a gémi. Elle a gigoté. Elle a crié.

 

- Là… Allez, c’est tout… C’est fini… Pour cette fois… File vite ouvrir le magasin… C’est l’heure… Elle a dévalé l’escalier. La culotte est restée au pied du canapé.
Par Fabien - Publié dans : Fessées
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Jeudi 20 novembre 4 20 /11 /Nov 10:25

Quand j'ai commencé à publier 2034 j'avais "de la marge": une bonne vingtaine de chapitres devant moi à mettre successivement en ligne. Mais, suite à diverses circonstances, cette marge a fondu et a fini par totalement disparaître... 

J'ai évidemment la solution de m'astreindre à rédiger malgré tout mes deux chapitres par semaine. Ce serait au détriment de tout ce que j'ai envie d'écrire et de faire par ailleurs. Et ce serait une contrainte qui me priverait très vraisemblablement du plaisir qui, pour moi, est indissociable de l'écriture.

C'est pourquoi je préfère, pour le moment, mettre ce texte entre parenthèses tout en continuant à l'écrire posément, à mon rythme. Il reviendra en temps voulu.

Cela ne signifie nullement que je vais mettre pour autant ce blog en suspens... Non, non... J'ai en réserve d'autres textes, plus courts qui vont continuer à venir régulièrement l'alimenter...

Bonne journée à tous...

Par Fabien - Publié dans : 2034
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Dimanche 16 novembre 7 16 /11 /Nov 20:47

Mardi 11 Juillet 2034

 

- Viens !… Suis-nous !… On a traversé la place. On s’est installées à la terrasse du café. Elle a, elle aussi, tiré une chaise… - Qu’est-ce que tu fais ?… Elle s’est aussitôt figée… - Ben… - Quelqu’un t’a dit de t’asseoir ?… - Non… - Eh bien alors !… Tu restes debout… Je trouve que tu en prends un peu trop à ton aise ces derniers temps… Et ça me plaît pas, mais alors là pas du tout… On va y mettre bon ordre… Te prendre sérieusement en mains… Comment tu t’appelles ?… Je sais même pas comment tu t’appelles… Non, ne dis rien !… Ne réponds pas… Je m’en fous complètement… A partir d’aujourd’hui tu seras Zaza… C’est complètement ridicule Zaza… Ca te va très bien… Alors tu sais pas, Zaza ?… Eh bien tu vas nous laisser maintenant… On a à parler toutes les deux… Tu vas bien sagement aller nous attendre sur le trottoir devant chez ma grand mère… Allez, file !… Elle est partie sans un mot en trottinant…

 

- Qu’est-ce que tu vas en faire ?… - Je sais pas… Je vais improviser… C’est elle qui les donnera les idées au fur à mesure sans même s’en rendre compte… Elle a intérêt d’ailleurs parce que le jour où ça m’amusera plus… - Faudrait bien que je m’y remette moi aussi… Que je m’en trouve une à qui flanquer une bonne peignée… Comment ça me démange par moments, tu peux pas savoir… - Je te proposerais bien de dérouiller Zaza, mais Zaza… - Oh non, non, merci, sans façons… Moi, quand il y a pas de résistance… Quand ça se défend pas je vois pas vraiment l’intérêt… Mais il y aura bien une occasion… Et si elle se présente pas on la suscitera…

 

Quand on est rentrées, en toute fin d’après-midi, elle était là, immobile, devant la grille… - Ca va comme tu veux ?… Tu t’ennuies pas trop ?… Non ?… Eh bien tant mieux !… Parce que tu vas encore rester là, sans bouger un bon moment… Jusqu’à ce que je vienne te chercher…

 

On venait juste de s’installer à l’ordi, après dîner, quand l’orage a éclaté, un orage d’une extrême violence. Le vent a tordu les arbres, la pluie battu les carreaux… - Et l’autre qu’est dehors !… Elle se sera mise à l’abri quand même ?!… - Penses-tu !… Alors là je suis bien tranquille que non… Elle est allée jusqu’à la fenêtre… - On voit rien… Il fait trop sombre… - Laisse tomber… Viens là !… Il y a Christopher…

 

Elle a voulu savoir… - Mais alors tu comptes faire quoi au juste ?… Tu comptes partir quand ?… - Le 1er Septembre… Il y a une fille qui doit venir m’attendre… - Et tu vas sortir comment ?… Oh, ça, c’était pas un problème, sortir… Il y avait mille moyens si on voulait… Non, le problème c’était après… - Parce que la fille elle peut juste me garder un jour ou deux chez elle… Pas plus… Et il me faut impérativement un point de chute sûr… Je peux pas me permettre d’errer au hasard dans les rues… On aurait vite fait de me ramasser… - Ca doit pas être bien compliqué de trouver des filles prêtes à t’héberger… Je suppose qu’il y en a des centaines qui demandent que ça… - Oui, ben alors là, détrompez-vous !… La plupart elles ont la trouille… Elles veulent pas prendre de risques… Elles ont bien trop peur que ça leur retombe dessus… Il y en a bien quelques-unes qui seraient d’accord, oui, mais le contexte dans lequel elles vivent est beaucoup trop dangereux… Si c’est pour être dénoncé trois jours après vaut mieux que je reste où je suis… - En fait t’es complètement dans le flou… T’es même pas sûr de pouvoir partir… - Oh, d’ici le 1er Septembre j’aurai bien trouvé une solution…

 

- C’était un appel du pied, non ?… T’as pas senti ça comme ça ?… - Un peu… Oui… Sûrement… - Faudrait y  réfléchir… Ca devrait être possible finalement… - On y réfléchira si tu veux, mais à tête reposée… Parce que je suis crevée, là… Je vais me coucher… - Et la fille ?… - Oh, c’est vrai qu’il y a encore celle-là… - Elle doit être partie maintenant… - Oui, alors ça, ça m’étonnerait d’elle… - Tu veux que j’aille voir ?… - Vas-y, oui !… Expédie-là !…

 

 

 

 

Mercredi 12 Juillet 2034

 

- Elle y a passé la nuit… - Où ça ?… Qui ça ?… - Zaza sur le trottoir… - Tu l’avais pas virée ?… - Si !… Elle en a pas tenu compte… Parce que c’est pas toi qui lui avais dit… Il y a que toi qu’as le droit de lui donner des ordres à ce qu’il paraît… En attendant avec toute la flotte qu’est tombée elle est dans un état !… Et ta grand mère arrête pas de me poser des tas de questions… Qu’est-ce que c’est que cette fille-là ?… Et qu’est-ce qu’elle fait là ?… Et pourquoi, si c’est une copine à toi, tu la fais pas rentrer ?… Tu vas lui faire attraper la mort, trempée comme elle est… Mais t’es une sans-cœur… T’as toujours été une sans-cœur… Toute petite déjà… Du coup j’ai préféré venir te réveiller…

 

Je suis descendue. Grand mère l’avait fait rentrer, fait déshabiller et avait mis ses affaires à sécher sur le dossier des chaises de la cuisine. Elle lui préparait du café… Je me suis approchée, penchée à son oreille… - Tu me paieras ça, ma belle !… Cher… Très cher… 

Par Fabien - Publié dans : 2034
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Jeudi 13 novembre 4 13 /11 /Nov 08:05

Samedi 8 Juillet 2034

 

- Il y a une fille qu’est passée ce matin pendant que tu dormais… Elle a pas voulu que je te réveille… Elle reviendra… - C’était qui ?… - Je sais pas… Elle a pas dit son nom… C’était Iliona… - Ben, qu’est-ce tu fais là ?… Je te croyais en Angleterre… - Je suis pas près d’y remettre les pieds… C’était pour me perfectionner en anglais que j’y allais, pas pour leur servir de bonniche… T’aurais vu ça t’aurais halluciné… Il y a des limites à tout quand même… - Tu vas faire quoi de tes vacances du coup alors maintenant ?… - Si seulement je savais !… - Et si tu restais ici, avec moi ?… - Je voudrais pas déranger… - Oh alors là il y a pas de risque… Au contraire !… Si tu savais ce que je me fais chier toute seule… C’est rien de le dire… - Mais ta grand mère ?… - Oh, c’est pas un problème, ma grand mère… Suffit de savoir la prendre… Je m’en occupe… Tout de suite même… Attends-moi là… J’y vais…

 

- Et voilà !… Tu vois que ça a pas été bien long… - Elle a rien dit ?… - Mais non !… Qu’est-ce tu voulais qu’elle dise ?… La seule chose, il a fallu que je lui jure que tu te droguais pas… Et ça aurait été il y a encore un an elle aurait voulu être sûre que t’étais une fille sérieuse, que t’allais pas ramener tout un tas de garçons, mais maintenant la question se pose plus… - Malheureusement… - Bon… Je te montre ta chambre et puis on va faire un tour ?… Faut que je te fasse voir quelque chose… On est sorties… Une rue… Une autre… Mais c’était pas possible, ça, elle était passée où cette dinde ?… Elle était cachée derrière des poubelles, sur la petite place derrière, avec juste la tête qui dépassait. Je lui ai fait signe. Elle a accouru… - Ben alors qu’est-ce tu foutais ?… Tu peux pas être là quand j’ai besoin de toi ?… - Excusez-moi… Je savais pas… - Tu savais pas quoi ?… - Que vous aviez besoin de moi… - Moi ?… Avoir besoin de toi ?… T’es allé chercher ça où ?… Non, mais tu te prends pour qui ?… Je t’ai pas dit que je voulais pas t’avoir par les pieds au contraire ?… Je l’ai pas dit ?… - Si !… Vous l’avez dit… - Eh bien alors !… Qu’est-ce t’attends ?… Dégage !… On l’a regardé détaler en riant… - C’est la fille à claques de la fac, hein ?… - Evidemment que c’est elle… Qui veux-tu que ce soit d’autre ?… - Tu l’as amenée dans tes bagages ?… - Non… Elle a surgi l’autre jour… De nulle part… - Pourquoi tu l’as virée ?… On aurait pu s’amuser un peu… - Tu veux que je la rappelle ?… - Oh, pas maintenant… On aura bien d’autres occasions… 

 

 

 

23 heures

 

- Il y en a une autre de surprise… - Ah oui !… C’est quoi ?… Oh, ce bon vieux Christopher !… Qu’est-ce tu deviens, espèce de lâcheur ?… Ca faisait pas trente secondes qu’on était en ligne qu’il avait remis ça… - J’espère bien que vous viendrez me faire une petite visite, hein, les filles, quand je serai sorti… Ce sera plus facile pour vous que pour moi… Iliona s’y est aussitôt engagée… - Plutôt deux fois qu’une !… Depuis le temps que je me suis pas mis un homme sous la dent !… J’en arrive presque à oublier comment c’est fait à force… - Tu veux que je te montre ?… - Non, merci, non !… Ca va me faire du mal… Ca va trop me donner envie…

 

Ca lui avait quand même donné envie… - Rien que d’en parler… Hou la la !… Et pas qu’un peu… - Va dans ta chambre… Va te faire du bien… - Oui, ben alors ça… J’ai eu beau essayer cent fois c’est le flop à chaque coup… Non, moi, il y a que les mecs qui me font monter… Et rien d’autre… Alors je te dis pas ce que je vis depuis des mois… Je donnerais n’importe quoi pour en avoir un certains soirs, ne fût-ce qu’une heure… - Si il met son projet à exécution ça devrait plus trop tarder… - Sauf qu’il va falloir se battre pour l’avoir… Parce que je serai pas toute seule sur les rangs… Mais ça je sais faire et j’adore… - Tu crois quoi pour le virus ?… Qu’on l’a vraiment éradiqué ou qu’il se l’imagine parce que ça l’arrange ?… - J’en sais rien du tout… Qu’est-ce que tu veux que j’en sache ?… Je suis pas dans le secret des dieux… La seule chose que je voie c’est qu’il va se tirer Christopher… Ca fait pas l’ombre d’un doute… Et que personne l’en empêchera… Alors autant que ce soit moi qu’en profite plutôt qu’une autre…

 

 

 

 

Dimanche 9 Juillet 2034

 

Elle a pas voulu venir… - Oh non, non, merci bien !… Une boîte sans mecs c’est trop déprimant… Et puis rien que de voir toutes ces nanas qui se lèchent la tronche à qui mieux mieux ça m’écoeure… Mais vas-y, toi, si tu veux… Faut pas te priver à cause de moi… De toute façon je vais me coucher… Je suis crevée… J’y suis allée. Juste pour faire quelque chose. Pour bouger. Pour voir du monde. Pour m’étourdir. J’aurais mieux fait de rester bien tranquillement à la maison. Parce que – j’aurais dû m’en douter – je suis tombée sur des filles des fêtes de l’année dernière, quand on avait toutes encore des copains et qu’on était à cent lieues d’imaginer comment tout ça allait tourner… Et évidemment on a plongé en chœur en apnée dans nos souvenirs. Et pleuré à chaudes larmes. Et on s’est généreusement flingué mutuellement le moral…

Par Fabien - Publié dans : 2034
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Dimanche 9 novembre 7 09 /11 /Nov 20:40

Jeudi 6 Juillet 2034

 

- T’as vu… - Quoi donc ?… - Il y a quelqu’un qu’arrête pas de faire les cent pas devant la maison… Depuis ce matin ça dure… - C’est qui ?… Une fille… de ton âge… que je connais pas… Et qui se cache derrière la haie dès que je mets le nez à la fenêtre… Ou que je sors dehors… - Je vais voir…

 

C’était elle. La fille des baffes à la fac… - Qu’est-ce tu fous là, toi ?… Tu m’espionnes ?… Eh bien réponds !… - Vous êtes tellement belle… Fallait que je vous voie… Même juste un peu… Je peux pas me passer de vous voir… - Oui, ben ça, c’est ton problème… C’est pas le mien… Moi, je veux pas te voir… Alors tu disparais… Tu dégages… C’est compris ?… - Oui… Et elle a lentement tourné les talons… - Attends !… Attends !… T’oublies pas quelque chose ?… Elle s’est retournée, agenouillée. Je lui ai soulevé le menton du bout du doigt… - T’éloigne pas trop quand même… Que je puisse te siffler si j’ai besoin… J’ai levé la main. Elle a fermé les yeux. Je l’ai interminablement fait attendre. Elle les a rouverts. C’est tombé. A pleine volée… - Qu’est-ce qu’on dit ?… - Merci..

 

Grand mère a voulu savoir… - C’était quoi ?… - Oh, c’était rien… Rien du tout…

 

 

 

 

16 heures

 

Chritopher m’a déstabilisée. Je n’arrête pas de penser à notre conversation d’hier soir. Et si c’était vrai ? Si le virus avait été effectivement vaincu et qu’on nous le cache ? Plus j’y pense et plus je trouve d’arguments sérieux qui plaident dans ce sens. A commencer par ce fameux  week end qu’on nous a obligées à passer enfermées chez nous avec interdiction absolue d’en sortir. Ce que je ne comprends pas, par contre, c’est l’intérêt qu’on pourrait avoir à nous cacher que le virus a été éradiqué. J’ai beau tourner et retourner la question dans tous les sens je ne trouve aucune réponse qui me satisfasse vraiment. Mais que Christopher, lui, ait tout intérêt à en être persuadé ça relève de l’évidence. C’est l’alibi dont il a besoin pour donner corps à des projets dont, contrairement à Valentine, je suis convaincue qu’il finira par les mettre à exécution… J’essaierai sagement de l’en dissuader pour autant qu’il dépendra de moi, mais il me paraît de plus en plus évident qu’il y a bien peu de chances pour que j’y parvienne… Et après tout si c’est son choix je ne vois pas de quel droit je m’obstinerais à faire des pieds et des mains pour l’en empêcher. Pour être en paix avec ma conscience ?

 

 

 

 

Vendredi 7 Juillet

 

Elle rôde constamment dans les parages. Me suit à bonne distance quand je sors. C’est moi qui lui ai dit de ne pas trop s’éloigner. De ne pas trop s’approcher non plus. Il est où le juste milieu ? Elle n’en sait rien. Moi non plus. Il n’y en a pas. Il ne peut pas y en avoir. J’en joue. Ca ne va jamais. Je lui fais signe, furieuse. Plus près. Plus loin. Mais non : plus près. Mais pas si près. Elle obéit. Elle obéit toujours. Fait preuve de toute la bonne volonté qu’elle peut. Ca ne va pas quand même. Ca n’ira jamais. Parce que je n’ai aucune envie que ça aille. Que ça m’amuse de la faire tourner en bourrique. Est-ce que ça lui plaît ? Est-ce qu’elle aime ça ? Peut-être. Sûrement. Ca m’est complètement égal. Et à moi est-ce que ça me plaît ? Oui. Non. Pas vraiment. Ca me distrait. Ca m’occupe. Sans doute que j’ai besoin de ça en ce moment. De quelqu’un à ma botte. Dont je fasse tout ce que je veux. Tout ce dont j’ai envie. Je remets mes pas dans mes pas. C’est comme si tout s’était ligué – cette fille, Sérane, les confidences d’Iliona – pour me signifier qu’il y avait quelque chose, avant, qui n’avait pas été mené à son terme, dont je n’avais pas tiré tout ce dont j’aurais dû tirer et pour m’en offrir l’opportunité…

 

 

 

 

23 heures

 

 Pourquoi ?… Pour Christopher ça va de soi… - Mais c’est évident pourquoi… Les circonstances ont imposé, de fait, la suprématie féminine… Et maintenant qu’elles sont aux commandes elles n’ont pas du tout l’intention de s’en laisser dessaisir… Seulement leur pouvoir est encore tout neuf. Il leur faut du temps pour l’établir solidement. Et définitivement. Irréversiblement… Nous laisser sortir ce serait courir le risque de nous voir aussitôt le battre en brèche…  Et admettre officiellement qu’il n’y a plus aucun danger ce serait devoir fermer les centres, perdre la mainmise qu’elles exercent sur la natalité, laisser se multiplier les naissances masculines et, à plus ou moins long terme, voir se rétablir la situation antérieure et c’est quelque chose dont elles n’ont pas, mais alors là pas du tout, envie… Elles veulent un univers de femmes, un monde dont les hommes, inutiles, auraient disparu… Et nous, du coup, on est condamnés à moisir là-dedans à vie… Nous et ceux – les rares mâles qu’on sélectionnera, au fil des générations, pour la qualité de leur sperme – qui viendront après nous… A moins… à moins qu’un grain de sable vienne enrayer la machine…

 

Par Fabien - Publié dans : 2034
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