Mémoires d'une toute petite queue

Lundi 3 décembre 1 03 /12 /Déc 06:23

- Paraît que tu cherches un appart ?… C’était Morgane… Une BTS en alternance du rayon Luminaires… Venue me trouver au milieu des bouquins… Je cherchais, oui… - J’en connais un… Juste en face du mien… Sur le même palier… Il est nickel… Et pas cher… Je te fais visiter si tu veux… C’est moi qu’ai les clés… Ca t’engage à rien de toute façon…

 

 

Une salle de séjour spacieuse avec une baie vitrée qui donnait sur un parc… Deux grandes chambres claires… Une cuisine fonctionnelle équipée dernier cri… - Et attends… Attends… T’as encore rien vu… Qu’est-ce tu dis de ça ?… La salle de bains… Avec une immense baignoire… - On tient à quatre là-dedans si on veut… Et ça te fait des remous… Ca te masse… Il y a des tas de trucs que tu peux régler… Et regarde pour le dos… C’est prévu… C’est creusé… Tu peux y rester des heures à bouquiner si ça te chante… Elle me laissait y venir des fois Sarah quand c’était elle qu’habitait là… J’arrivais jamais à en sortir… - C’est l’ancienne locataire Sarah ?… - Non… La propriétaire… Elle est rentrée aux Etats-Unis… En janvier… - Et elle en demande combien ?… - 750… C’est donné, avoue !…

 

 

Je me suis installé le samedi suivant avec l’aide de quelques collègues et celle de Morgane qui, le soir, m’a proposé de venir dîner chez elle… - T’as eu le temps de rien préparer… Et puis au milieu des cartons c’est pas trop le top… On a parlé du boulot… - Je sais pas toi, mais moi ça va… C’est pas trop chiant de mon côté… De toute façon faut bien bosser… Alors ça ou autre chose… Des voisins… - Dans l’ensemble c’est calme… Il y a juste le type du sixième qui pique sa crise de temps en temps, tu sais pas pourquoi… Il s’en prend à tout le monde à tour de rôle… Le mieux, c’est de pas s’en occuper… De le laisser gueuler… Quand il en a marre il s’arrête…

 

 

Elle est repassée le lendemain… - Alors, tu t’en sors ?… Non, hein !… C’est encore un sacré bordel… Tu veux un coup de main ?… Elle n’a pas attendu la réponse… Elle a déballé, réparti dans les différentes pièces, rangé… - Là… C’est pas encore ça, mais on y voit quand même plus clair… Bon… Tu viens manger à côté ?… Mais rêve pas, hein !… Ca deviendra pas une habitude…

 

 

Véronique était aux anges… - C’est vrai ?… Ca y est ?!… T’es chez toi ?!… Super !… J’arrive… D’ici deux jours… Trois maximum je suis là… Je te dirai exactement… Je te préviendrai…

 

 

- Elle a voulu voir ton nouvel appart, je parie !… - Oui… - Ca non plus elle s’en est pas vantée… Et… vous avez étrenné ton lit… C’est ça, hein ?… - Non… - Non ?… - Non… On a parlé… Elle m’a dit qu’elle regrettait pour l’autre jour… Que c’était une erreur… Qu’on risquait de gâcher nos excellentes relations de travail… Et notre amitié à laquelle elle est très attachée… Elle était désolée, mais elle préférait qu’on s’en tienne là… Qu’on oublie tout… Qu’on fasse comme s’il n’y avait jamais rien eu… - Hein ?!… Mais qu’est-ce qui lui prend ?… Quand on voit comment elle te porte aux nues… Mais insiste !… Insiste !… Elle a toujours adoré ça se faire supplier… 

 

 

- Et à toi qu’est-ce qui te prend ?… Ca t’amuse déjà plus ?!… - C’est pas ça, non, c’est pas ça… Mais j’ai envie que ce soit le plus vrai possible… Et si ça se passait vraiment c’est sûrement comme ça que ça se passerait… Elle hésiterait… Elle aurait toutes sortes de réticences… - C’est pas elle qui les aurait… C’est toi… C’est toi qui les as… Et il y a de bonnes raisons à ça… Tu sais très bien lesquelles…

 

 

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Jeudi 29 novembre 4 29 /11 /Nov 06:55

- Pourquoi j’ai épousé Pierre-Antoine ?… A cause de Patrice… C’est le seul que j’aie jamais aimé Patrice… A en crever… Le jour où j’ai enfin compris – j’avais joué mon va-tout… il s’est montré très clair – qu’il n’y avait pas le moindre espoir mon univers s’est effondré… Plus rien n’avait d’importance… Pierre-Antoine passait par là… Il était convaincu que nous étions faits l’un pour l’autre… Il était poli, courtois… Il me couvrait de cadeaux… Lui ou un autre je m’en fichais… Et ça a été Pierre-Antoine… Ca aurait pu être n’importe qui…

 

 

- Alors !… Raconte !… Tu as avancé ?… - Un peu… Oui… - Un peu ?… C’est-à-dire ?… - C’est-à-dire que je l’ai invitée au restaurant hier à midi… - Et elle a accepté… Evidemment elle a accepté… Elle m’en a pas parlé… Et alors ?… Après ?… - Après… Ca a suivi tout doucement son cours… En regards qui disent… En mots qui explorent… - Tu lui as tenu la main ?… - Pressé… Deux fois… - Tu l’as embrassée ?… - Effleuré les lèvres sur le trottoir en sortant… - J’en étais sûr… J’en étais sûr… Avant la fin de la semaine tu l’auras emmenée à l’hôtel, c’est couru…

 

 

- Et c’est là que les ennuis vont commencer…

 

 

- Et sa mère !… Ah, sa mère !… Tout un poème sa mère !… Parce qu’evidemment on l’a sans arrêt par les pieds… On a notre aile à nous… Oui… Bien sûr… Indépendante… Il paraît… Mais on mange avec eux… Et elle dispose toujours d’un excellent prétexte pour nous tomber dessus dix fois par jour… Figure-toi qu’elle s’est mis en tête de me dégrossir… Me dégrossir, oui… C’est son mot… Parce que, selon elle, je n’ai aucune éducation… Je ne sais même pas mettre la table… Eh non !… Je sais pas mettre la table… La queue des petites cuillères ça se tourne vers le couteau… Et pas de l’autre côté… Quant aux verres… Ah, les verres !… T’en as quatre à chaque repas… Tous différents… Et ça se dispose pas n’importe comment les verres… C’est toute une organisation les verres… Et c’est comme ça pour tout… Absolument tout… Mais qu’est-ce que je suis allé faire dans cette galère, moi ?…

 

 

- Ca y est, hein ?… Je suis sûr que ça y est… - Ca y est, oui !… - Vous êtes allés où ?… - Dans le petit hôtel près de la pharmacie avenue de la République… - Ah oui, je vois, oui… Et alors ?… - Ben et alors elle avait très envie… Moi aussi… - Il y a eu des préliminaires ?… - Pas beaucoup, non… Elle s’est déshabillée… - Oui… Elle a horreur qu’on la déshabille… Elle trouve ça humiliant… Et après ?… - On s’est un peu embrassés… un peu caressés… Elle m’a voulu presque tout de suite en elle… C’est elle qui m’y a mis… - Elle a joui ?… - Deux fois… Et ça a été très… tempétueux… - Ca… avec elle… j’imagine… Et t’es pas au bout de tes surprises…

 

 

- J’en crois pas un mot… T’arrives pas à rentrer… T’as tout inventé… Oui, j’avais inventé… Bien sûr que j’avais inventé… Et alors ?!… L’imaginer, le lui raconter à lui, c’était un peu comme si ça avait vraiment eu lieu… Comme si j’étais comme tout le monde… Je pouvais bien avoir droit au moins à ça, non ?… Tout était faux alors ?… - Sauf le restaurant… On y est vraiment allés, mais bon… - Et s’il s’en rend compte ?… - Faudrait qu’il lui en parle… Il le fera pas… Ca l’excite trop qu’elle sache pas qu’il sait…

 

 

- J’en peux plus, Gabriel !… J’en peux plus… J’étouffe… J’ai besoin d’air… De respirer… Respirer… Ils m’étouffent… Si t’avais ton chez-toi tu me verrais débouler… Pour une bonne semaine… Ca me ferait du bien… Mais il y a ton père… Qui va me prendre la tête avec la maison de grand-mère… Que les papiers sont toujours pas faits… Qu’il faudrait quand même bien qu’on finisse par se mettre d’accord… Et j’ai vraiment pas besoin de ça en ce moment…

 

 

- Oui… C’est vrai ça !… Pourquoi t’as pas ton appart à toi ?.. A trente ans passés il serait temps quand même, non ?…

 

 

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Lundi 26 novembre 1 26 /11 /Nov 07:13

Véronique ne supportait plus Pierre-Antoine… - C’est physique… Tout m’agace chez lui… Tout… Il me hérisse… Dès qu’il me touche… Tiens, rien que d’en parler tu peux pas savoir ce que ça me fait… J’ai les poils qui se dressent de partout… Non, mais comment j’ai pu aller me marier avec ça ?… Tu fais de ces trucs des fois !… Et maintenant il veut que je lui fasse un gamin… Il parle plus que de ça… Mais je veux pas, moi !… Pas avec lui… C’est moche, Gabriel, tout ça !… C’est moche !… Et le pire, c’est que je vois vraiment pas comment je peux en sortir…

 

 

J’ai gardé la cassette aussi longtemps que j’ai pu, mais il a bien fallu que je finisse par la rendre à Loïc… - Ah oui, merci… Ca donne, hein !… Faut pas lui en promettre… Et il assure Gilbert… Je peux t’assurer qu’elle attend l’été prochain avec une impatience !… Mais je la connais… Elle tiendra jamais jusque là… Moi non plus d’ailleurs… Oh, mais on va bien lui trouver quelqu’un en attendant… Ce sont pas les candidats qui manquent…

 

 

- Et ça, c’est pas un appel du pied peut-être ?…

 

 

- La corvée !… L’insupportable corvée… A laquelle je m’efforce d’échapper aussi souvent que je peux… Je suis capable de déployer des trésors d’imagination pour ça… Mais hier soir pas moyen de faire autrement… J’ai dû y passer… Tu sais que j’ai jamais eu de plaisir avec lui ?… Jamais… Pas une seule fois… J’en ai même seulement jamais approché… Je vois pas comment je pourrais d’ailleurs… Vu la façon dont il s’y prend… T’es vraiment qu’une vide-couilles pour lui… Il y a pas d’autre mot… C’est gratifiant, hein ?… Enfin… Il a eu ce qu’il voulait… Et, dans trois jours, il va me demander, d’un air attendri, si je suis enceinte… Il y a pas de risque… Je prends la pilule en douce…

 

 

A mon avis elle avait un amant Irina ?… Il voulait dire… Quelqu’un pour qui il serait pas au courant… Hein ?!… Mais j’en savais rien, moi !… J’aurais pu... J’aurais pu remarquer quelque chose… Des coups de téléphone… Des regards lourds de sens furtivement échangés avec un collègue ou un prétendu client… Autre chose… Mais non !… Non !… J’avais rien remarqué du tout… Parce qu’il sentait que ça la travaillait en ce moment… Qu’elle avait envie de vivre quelque chose en dehors de lui… Et de Gilbert… Il y avait des indices… Beaucoup d’indices concordants… Elle n’allait pas tarder à sauter le pas, c’était évident… Oh, mais il en ferait pas une maladie, hein !… Au contraire même !… Au contraire ?!… Au contraire, oui… Ca allait peut-être me paraître bizarre, mais l’idée qu’elle puisse avoir, en cachette, un ami de cœur – et de corps… parce qu’évidemment… la connaissant… ça va de soi… – n’était pas pour lui déplaire… Il la trouvait même extrêmement troublante… - Ah, si je pouvais me trouver un complice… Un complice en qui j’aurais toute confiance, qui la séduirait et qui me raconterait tout… Jusque dans les moindres détails… Ca te dirait pas ?…    - Moi ?!… - Toi, oui !… Elle te plaît pas Irina ?… - Oh, si, si !… - Eh bien alors !… Toi aussi tu lui plais en plus !… Et pas qu’un peu !… T’entendrais comment elle parle de toi… Il suffirait que tu te montres un peu entreprenant…

 

 

- Et toi, t’as accepté !… Mais t’es vraiment le roi des cons !… T’as vraiment le don de te mettre dans des situations impossibles… Tu vas te ridiculiser, c’est couru… Une fois de plus… Mais je te plains pas… Non, je te plains pas… Tu l’auras bien cherché…

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Jeudi 22 novembre 4 22 /11 /Nov 06:04

Le départ de Mathilde m’avait beaucoup plus affecté que je ne me l’étais avoué… J’y avais cru… J’avais cru que nous ferions – sinon toute la route – du moins un bon bout de route ensemble… Je cédais au découragement… Qui, mais qui, avec l’infirmité dont j’étais accablé, pourrait un jour vouloir de moi ?…

 

 

- Hein ?!… Mais personne !… Quand est-ce que tu vas enfin arrêter de te raconter des histoires ?… Personne !… Ca fait des années que je me tue à te le répéter… Prends-en ton parti une bonne fois pour toutes… T’es comme ça et alors ?… Ca t’empêche pas de profiter de tas de trucs… Je suis bien placée pour le savoir… Alors profite !… Tant que tu peux… Et arrête de t’apitoyer sur ton sort…  

 

 

Irina était rentrée rayonnante… - Un peu que ça va !… Ca a rarement été aussi bien … Tu verrais comment il est redevenu amoureux Loïc… C’est de la folie !… Tu verras… Parce qu’on t’attend, hein !…

 

 

J’ai vu… J’ai vu leurs photos de vacances… Des paysages… Des châteaux… Du ciel bleu… Et puis eux… Des dizaines de fois… Eux… Enlacés, enamourés, les yeux dans les yeux… - Lui, c’est Gilbert… C’était un grand brun à l’allure athlétique… - Un ami… On a fait sa connaissance là-bas… Irina s’est levée… - C’est pas tout ça, mais demain le réveil oubliera pas de sonner…

 

 

- Oui… Un ami… Il a baissé la voix… - Un ami qui nous a bien rendu service… Elle a de gros besoins, Irina… De très gros besoins… Je défie n’importe quel type normalement constitué d’arriver à la satisfaire… Alors un ami… Gilbert est vigoureux… Et il a de l’expérience… Beaucoup d’expérience… Je peux te dire qu’elle y a trouvé son compte… Moi aussi d’ailleurs !… Parce que regarder sa femme s’envoyer en l’air avec un autre tu peux pas savoir, toi, t’es pas marié, tu peux pas savoir quel pied tu prends…

 

- Ben voyons !… Tu le vois pas venir, là, avec ses gros sabots ?… Je donne pas quinze jours avant qu’il te propose de faire un truc à trois… Le seul problème pour toi, c’est que… Mais je veux pas remuer le couteau dans la plaie…

 

 

J’ai reçu – quelques jours après mon retour – une longue lettre de Véronique… Je lui avais proposé de l’écouter… Elle avait bien l’intention d’en profiter… - Surtout que c’est à toi que j’ai envie de parler… Et à personne d’autre… Je sais pas pourquoi, parce qu’on n’a jamais été vraiment très proches jusque là tous les deux, mais c’est comme ça… Ses Vacances lui avaient laissé un goût amer… - Je l’ai découvert encore sous un autre jour Pierre-Antoine… Un de plus… Qui m’écoeure… - Tu verrais ces photos qu’il a ramenées !… Qu’il montre à qui veut les voir… Des fermes délabrées… Des dépôts d’ordures sauvages… Des pépés en guenilles… Ca existe… Bien sûr que ça existe… Il y en a partout… Mais il y a pas que ça… Le reste il l’a pas vu… Ou il a pas voulu le voir… Et cette façon qu’il a d’en parler !… Comme s’il revenait d’une dangereuse expédition chez les primitifs… Il nous méprise… Mais c’est de là que je sors, moi, merde !… C’est de là qu’on sort… Non… Jamais j’aurais dû l’amener là-bas… Jamais… Et je suis pas près de recommencer…

 

 

- On va pas la regarder ici… C’est trop dangereux… Si jamais elle se relève et qu’elle nous surprend elle va vraiment pas apprécier… Non… Je te la confie… Emmène-la !… Mais t’y fais attention, hein !… Et tu tardes pas trop à la rapporter…

 

 

C’était mis bout à bout… Irina et Gilbert… Gilbert dans Irina nouée à lui… Irina à grands coups de bassin contre Gilbert… Irina gorgée de plaisir, éperdue, hurlant des mots obscènes… Dix fois… Vingt fois… A l’infini…

 

 

Et, au magasin, Irina me parlait, me souriait… Irina prenait appui contre moi – je sentais ses seins contre mon dos – pour s’emparer d’un livre auquel je faisais écran… Sa main rencontrait parfois rapidement la mienne dans la caisse… Je respirais son parfum… Je me baignais dans ses yeux… Je rentrais… Je m’installais devant elle… Je la retrouvais…Jusque tard dans la nuit…

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Lundi 19 novembre 1 19 /11 /Nov 05:41

- Ils l’ont fait cette nuit à côté pendant que tu dormais… - Ah oui ?!… - Oui… Je suis allée y jeter un œil sur la corniche… Oh, mais t’as rien perdu… Il la grimpe en direct, il souffle comme un phoque, il se vide et il s’endort… Et elle, pendant ce temps-là, elle regarde le plafond… Quand tu penses qu’avec Lionel tu l’entendais brailler pendant des heures… Que toute la maison en tremblait… On peut pas dire qu’elle ait vraiment gagné au change… Mais bon… elle a choisi… Elle voulait le luxe, le pognon, être une Madame… Fallait bien prendre le bonhomme qui allait avec…

 

 

- Vous formez quand même un drôle de couple tous les deux !… Véronique et Eva faisaient leur toilette dans la buanderie, Pierre-Antoine était parti photographier le coucher de soleil sur le lac… On buvait une bière, Thibaud et moi, sur le perron…  - Comment ça un drôle de couple ?… - Je sais pas… Comme si vous étiez pas vraiment ensemble… Comme si vous y croyiez pas vous-mêmes… Il a vidé son verre d’un trait… - Elle est vraiment très importante Eva pour toi ?… - Pourquoi tu me demandes ça ?… - Oh, pour rien… Comme ça… - Je la connais depuis toujours Eva… Alors forcément qu’elle est importante…

 

 

- S’il était pas aussi coincé il y a longtemps qu’il aurait tenté sa chance… Mais finalement je vais peut-être bien m’occuper de son cas… Ca nous distraira un peu…               - Comment ça t’occuper de son cas ?… - Faut que je te fasse un dessin ?… - Tu vas… - Je vais, oui… Dépuceler un type de son âge l’idée me déplaît pas… Ca doit avoir un certain charme… Je te dirai… - Il l’est peut-être plus puceau… - Alors ça ça m’étonnerait… C’est un truc qu’une femme elle sent tout de suite… Et de toute façon s’il l’est plus ça doit être tout comme…

 

 

Son dessert aussitôt avalé Pierre-Antoine s’est levé… - Bon, ben moi j’y retourne… Avec la lumière qu’il y a je vais faire des clichés superbes… Eva, elle, elle avait décidé d’aller se baigner… - Quelqu’un veut venir ?… Thibaud s’est aussitôt proposé… - Bon… Eh ben allez !… Amène-toi !…  Quant à Véronique il y avait longtemps qu’elle avait pas fait un petit tour en ville… - Tu veux que je te ramène quelque chose ?… - Non… Non… Merci… Je vais aller bouquiner un peu…

 

 

Sur le coup de cinq heures je me suis ravisé… Et si je descendais voir Mathilde ?… C’est Jessica qui m’a accueilli sur le pas de la porte… - Ah, c’est toi !… Elle est pas là… Elle a attaqué son nouveau boulot… Ce matin… T’étais pas au courant ?… - Non… Tu me payes un café ?… - Si tu veux… Mais le cœur n’y était manifestement pas… - Ca a pas l’air d’aller… Qu’est-ce qu’il y a ?… - Rien… - T’as peur que je t’en veuille pour Mathilde ?… C’est ça ?… - Non… - C’est quoi alors ?… - Ecoute… Je peux pas t’expliquer, mais vaudrait mieux que tu t’en ailles… - Qu’est-ce que je t’ai fait ?… - Mais rien !… Tu m’as rien fait… Seulement… Bon…  Il y a un couple là, derrière, dans la chambre… Et je crois que ça les gênerait beaucoup de tomber sur toi en sortant… - Ah, ben fallait le dire !… J’y vais… J’y vais… Mais… C’est pas Mathilde au moins ?… Bien sûr que non que c’est pas Mathilde… La porte s’est ouverte… C’était Véronique… Véronique avec Lionel…

 

 

- Evidemment que je suis au courant… C’est même moi qui leur ai arrangé le coup… Quand le mec il assure pas faut bien finir par trouver une solution… - Et toi, avec Thibaud, ça s’est passé comment ?… - Comme j’avais prévu… - Vous avez couché ?… - Non… Mieux que ça… - Mieux que ça ?… - Mieux que ça, oui !… Tu peux pas savoir le pied que tu prends quand un type tu sens que t’es en train de t’emparer complètement de lui… Que si tu manœuvres bien t’en feras ce que tu veux… Tout ce que tu veux… Comme tu veux… Quand tu l’auras décidé… Comme tu l’auras décidé…

 

 

Véronique m’a rejoint dans la buanderie… S’est assise sur le rebord du bac d’à côté… - Il y a qu’ici qu’on peut parler… Sans risque d’être dérangés… - Il va rien dire Pierre-Antoine ?… - Il est pas là Pierre-Antoine… Il fait des photos… Il y a plus que ça qui compte… Et puis qu’est-ce que tu veux qu’il dise ?… Il le sait qu’avec toi il y a aucun risque… Elle m’a regardé me laver quelques instants sans rien dire… - Tu me juges mal, hein ?!… - Je n’ai pas à te juger… C’est ta vie… Tu la mènes comme tu l’entends… - C’est ma vie, oui !… Si j’avais su !… Je savais… Le pire, c’est que je savais !… Je suis pas faite pour ce monde-là… Je l’ai cru… J’ai fait semblant… Et maintenant… - Divorce !… - C’est pas si simple… Elle a fondu en larmes… J’ai passé un bras autour de ses épaules… - C’est dur !… Si tu savais comme c’est dur !… Et personne à qui me confier… Jamais… - Si tu veux je suis là… Je t’écouterai… Tant que tu voudras… - Tu es gentil !… Elle m’a déposé un rapide baiser sur le front et elle s’est enfuie…

 

 

- A propos… On venait de se coucher… - A propos… Ca y est avec Thibaud… - Ah ! Et alors ?… - Et alors… bof !… Il s’y prend exactement comme son frère… Copie conforme… - Il était puceau ?… - Vu le temps qu’il a mis à trouver l’entrée il y a aucun doute là-dessus… 

 

 

Dans un grand crissement de freins une camionnette s’est arrêtée dans la cour… Les portières ont claqué… - C’est nous !… Mathilde et Jessica… - Tu viens, Gabriel ?… On monte me déménager… De toute façon va bien falloir que t’enlèves tes affaires…   
Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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