Mémoires d'une toute petite queue

Lundi 24 septembre 1 24 /09 /Sep 06:16

Clotilde ne m’attendait pas à la gare… Elle était à la maison, les yeux gonflés, la mine défaite… - Qu’est-ce qui se passe ?… Qu’est-ce qui t’arrive ?… - Rien !… - Ben si !… Il y a bien quelque chose… - Tu demanderas à ton père si tu veux savoir… S’il consent à rentrer… Il est rentré, sur le coup de neuf heures, avec son air des mauvais jours et je me suis bien gardé de lui demander quoi que ce soit… Dans leur chambre, en haut, après, il y a eu des cris, des pleurs, des supplications… Une gifle… Tout s’est tu…

 

 

- Tu le fais sur quoi, toi, ton mémoire ?… - Faulkner… Dorothée a écarquillé les yeux… - C’est pas vrai !… Moi aussi… On ne travaillait pas vraiment dans la même perspective – pas du tout même – mais… et si on confrontait nos points de vue, si on échangeait les informations et les documents dont on disposait ?… On s’en trouverait aussi bien l’un que l’autre, non ?… Et ce serait sympa en plus…

 

 

C’était sympa… On se voyait souvent… Très souvent… On passait des heures ensemble… On parlait littérature… Pas seulement… Elle avait un petit ami auquel elle semblait beaucoup tenir… Je me suis senti rassuré… Au moins je ne courais pas le risque de me retrouver encore dans une situation impossible…

 

 

- Oh, alors ça !… Ca veut rien dire du tout… Tu sais jamais comment ça tourne ces trucs-là… J’ai bien vu, moi, avec Ludo… Bon, mais alors… finalement… elle met une culotte ou pas ?… J’en savais rien… - Elle revient jamais s’acheter des fringues là-bas ?… Elle venait, si !… Assez souvent même… - Eh ben alors !… Remets tes cartons en place !… Tu me raconteras…

 

 

Mon père ne rentrait pas… Presque plus… De moins en moins… Dans la nuit il y a eu des sanglots… Redressé dans mon lit j’ai écouté… Des plaintes d’animal blessé… Je suis descendu… Assise nue sur le rebord de la baignoire, Clotilde s’efforçait maladroitement de dégager une lame de rasoir de son alvéole… J’ai bondi pour la lui arracher… Elle m’a lancé une gifle à toute volée et s’est effondrée en larmes… - Pardon !… Je te demande pardon… J’ai mal… J’ai trop mal… J’ai si mal… Je me suis assis à côté d’elle, l’ai attirée contre moi… - Là… Là… C’est tout… On va aller bien sagement dormir maintenant, hein ?… Je l’ai emportée, déposée sur son lit… Elle m’a agrippé la main… - Pars pas !… Me laisse pas toute seule… - Non… Non… Je suis là… Et elle s’est doucement endormie…

 

 

- Et toi, évidemment, t’en as profité pour te rincer l’œil tant que t’as pu !… T’es resté longtemps ?… Toute la nuit, je parie… L’occasion était trop belle… T’es un salaud, je l’ai toujours dit…

 

 

Dorothée était passée au magasin… - Oui… Hier après-midi je suis venue… On t’entendait marcher comme un dératé au-dessus… T’avais pas l’air de chômer… - J’étais à la bourre… Si tout n’est pas prêt quand la camionnette arrive… - Il y avait une femme qu’était là… Ca la faisait rire… Moi aussi… On a parlé du coup toutes les deux … Elle te connaît…    - Ah oui ?!… Qui c’est ?… - Une cliente… Une brune… Dans les quarante-cinq ans… Tu l’as livrée chez elle… Plusieurs fois… - Ah oui !… Je vois, oui !… - Je lui ai dit que je te connaissais moi aussi… Qu’on était en fac ensemble… J’ai peut-être eu tort ?… Ca va pas te poser de problèmes ?… - Oh non !… Je crois pas, non !… - Elle m’a laissé son téléphone… Elle veut me faire découvrir un magasin un peu dans le genre du tien, mais pour les godasses cette fois… Je l’appellerai…  

 

 

- J’ai la trouille, Eva, j’ai vraiment la trouille… T’imagines si elle lui raconte pour les cartons ?… De quoi je vais avoir l’air, moi !… Et si Dorothée en parle aux autres filles… Je suis complètement grillé… Je remets plus les pieds en fac… - Les cartons, c’est une chose… Mais si jamais elle lui dit pour les fessées alors là je voudrais pas être à ta place…
Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Jeudi 20 septembre 4 20 /09 /Sep 05:06

Au réveil il y avait un camping-car sous la fenêtre… - Qu’est-ce que c’est que ça ?… « Ca », c’était Norbert… - Un copain de Patrice… Il revient d’Afrique… Elles bavent toutes devant… Elles vont se battre comme des chiffonnières pour l’avoir… Ca promet…

 

 

Elles buvaient ses paroles, suspendues à ses lèvres, et les repas se prolongeaient jusque tard dans l’après-midi… Jusqu’à ce qu’il regagne… - Bon, c’est pas tout ça, mais j’ai du travail… son camping-car dont il ne ressortait que le soir pour aller en boîte avec toute la bande…

 

 

- Ce boute-en-train que c’est en plus !… Tu verrais ça !… Il te met une de ces ambiances !… Mais pour le reste… Elles sont de la revue… Elles ont beau essayer – et toutes, hein !… Faut voir la gueule des autres mecs – il en a rien à foutre… Il rentre se coucher tout seul dans son truc là-bas en dessous… Elles en sont vertes… Elle restait longtemps à la fenêtre, dans la nuit… - On voit rien… Il y a de la lumière, mais on voit rien…

 

 

- Tu sais pas quoi ?… Ca s’est engueulé Lionel et Véronique… Elle l’a foutu dehors… Et en beauté… T’aurais vu ça !… En tout cas elle a intérêt à s’en retrouver un autre vite fait parce que sinon ça va être mort là, le soir, à droite… 

 

 

- Bon, mais c’est pas tout ça !… Faudrait peut-être te laver, toi, depuis le temps !… Ca fait combien ?… Trois… Non… Quatre jours… Florence et Véronique se sont scandalisées…      - Quatre jours !… T’es vraiment un gros porc… Tu vas puer à force !… - Bon, allez, on y va !… Ah si !… Ah Si !… Ca s’impose… - Ils sont où les mecs ?… - Partis… Je sais pas où… - Ils sont chiants… Comment on va faire ?… En tout cas, moi, je le soulève pas… Pas question… - Il y a Norbert dans le camping-car… - J’y vais… Je vais le chercher…

 

 

Il les a aidées à me faire monter dans le bac… Et puis regardées faire… - Eh ben dis donc !… Ca vaut le coup de se casser les abattis… Trois petites nanas qui te frottent partout… Je me demande si je vais pas suivre son exemple, moi !… M’arranger pour me démolir quelque chose… - Pas la peine d’en arriver là… Il y a un autre bac à côté… Un de plus un de moins… On n’est pas à ça près… - Faudrait pas me le répéter deux fois… - Il y a un autre bac à côté… - Faites gaffe !… Je vais vous prendre au mot… - T’as qu’à de la gueule !… - Vous l’aurez voulu… Et il s’est déshabillé… Il a tout enlevé… Il est grimpé à côté… - Là !… Et maintenant vous êtes bien avancées… Qui c’est qui va se dégonfler ?… - Oh, alors là, tu nous connais pas !…

 

 

Et elles m’ont planté là… Elles l’ont copieusement aspergé… Avec de grands rires… - Ah, on est des dégonflées… Tu vas voir si on est des dégonflées… Savonné… Frotté…Tant et plus… - Lève les bras !… - Tourne-toi !… - Encore !… Eva s’est approchée d’en bas… S’est éloignée… Est revenue… Plus près… - T’oseras pas !… - Ah oui ?!… J’oserai pas ?… Et elle l’a empoigné… A pleine main… Ca s’est dressé… De toute sa hauteur… Gigantesque…

 

 

Il s’est penché vers elle, lui a murmuré quelque chose à l’oreille… Elle a fait signe que oui… Oui… Il est sorti du bac… Il a dégouliné jusqu’à la porte… Elle l’a suivi… Véronique et Florence ont couru jusqu’au petit vasistas… - Ils vont au camping-car !…           - Evidemment !… Tu t’attendais à quoi ?… - La salope !… Non, mais ça te viendrait à l’idée, toi, de te faire tirer comme ça par le premier venu, juste parce qu’il claque des doigts ?…        - Oh, mais avec elle tu peux t’attendre à tout… - En tout cas elle a bien su manœuvrer pour arriver là où elle voulait, ça, t’inquiète pas, va !…

 

 

- Il est toujours là, l’autre !… Dans le bac… - Faut le finir !… Elles l’ont fait… A grands coups de gant rageurs… Sans un mot… - Et pour sortir de là-dedans t’attendras qu’ils aient tiré leur coup… Elles ont claqué la porte…

 

 

 

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Lundi 17 septembre 1 17 /09 /Sep 05:46

- Viens voir !… Eva était penchée à la fenêtre… - Regarde !… Ca doit être possible finalement… - Quoi donc ?… - Elle est assez large la corniche… En faisant bien attention… En s’accrochant au mur… Elles sont pas si loin les fenêtres… Et on peut tout voir à travers les fentes des volets… J’ai vérifié… Ce soir j’essaie…

 

 

- Ca valait le coup ?… - Un peu que ça valait le coup… T’as pas entendu ?… Elle en est de la comédie Florence… Et il y a aucun danger… C’est un boulevard cette corniche… Avec plein d’aspérités dans le mur pour se tenir… Si tu tombes c’est vraiment que tu le fais exprès…

 

 

- A ton tour !… Ca commence Véronique… Dépêche-toi !… Tu vas manquer le meilleur… A mon tour, oui… Oui, elle avait raison Eva… En étant prudent on risquait pas grand chose… Encore deux mètres… Encore un mètre… Le volet était là tout près avec la lumière derrière… J’allais poser la main dessus quand… tout s’est dérobé sous mes pieds…

 

 

C’est Véronique qui m’a emmené… Avec Eva… Chaque cahot m’arrachait un gémissement… - Mais qu’est-ce qui s’est passé ?… Qu’est-ce qu’il fichait là-haut ?… - Une crise de somnambulisme… Il en fait presque toutes les nuits… Je l’ai bien vu enjamber, mais j’ai toujours entendu dire qu’il fallait jamais réveiller un somnambule… J’aurais peut-être mieux fait finalement…

 

 

Le médecin urgentiste a élevé les radios dans la lumière… - Fracture du poignet droit… Foulure du poignet gauche… Faut plâtrer… Il n’y a pas d’autre solution…

 

 

- Comme tu t’y prends t’y arriveras jamais… Elle me regardait essayer maladroitement de me déshabiller… - Et t’es capable de te casser encore quelque chose… Laisse-moi faire !… Ca vaudra mieux… Avec mille précautions… - Là… Et maintenant au lit…

 

 

Un peu plus tard dans la nuit, Véronique a doucement arpergé son plaisir… - Tu vois ce que t’as perdu ?… A croire que toi, dès qu’il y a une occasion de se casser la figure, tu la loupes pas… Elle a ri tout bas… - Tu mériterais que je te donne la fessée… Comme ta bonne femme des cartons là-bas…

 

 

- Une cuillerée pour papa !… Une cuillerée pour maman !… Elles me donnaient la becquée… Elle me coupaient ma viande… Elles m’essuyaient la bouche… Elles m’y versaient à boire… Elles étaient aux petits soins pour moi… - Maintenant qu’il est handicapé… - Oh, ça, il l’a toujours été… Et elles sont parties d’un grand fou rire toutes les trois… - Et… mais… pour se laver ?… Il va faire comment ?… Il y arrivera pas tout seul !… - Oh ça !… Je m’en occuperai… - On t’aidera… On viendra t’aider… Parce qu’ils sont hauts les bacs… Sans les mains il pourra jamais y grimper… Faudra qu’on le monte dedans… Et là on sera pas trop de trois…

 

 

Elles m’ont dépiauté de mes vêtements… - Lève les bras !… Mais lève !… Fais pas semblant… Ce que tu peux être empoté quand tu t’y mets… Qu’est-ce qu’il y a ?… Ca fait mal ?… Oh la la !… Pauvre choune !… T’en verras d’autres, va !… Bon, allez !… Attention !… On le soulève… Un !… Deux !… Trois !… Je suis retombé lourdement sur le ciment… - Mais non !… On s’y prend mal… Tiens-le sous les bras, Florence !… Et toi, Eva, bien en même temps que moi… On recommence… Je suis resté suspendu en l’air… J’ai désespérément battu des chevilles sur le rebord du bac… En vain… - On n’y arrivera jamais !… - Mais si !… Allez, cette fois c’est la bonne !… - Ouf !… Ca y est !… Il est lourd l’animal…

 

 

Elles m’ont fait ma toilette… Toutes les trois… En mains partout… La figure… Le torse… Le dos… - Tu te rappelles du temps de grand mère dans le bac, le samedi ?… - Si je me rappelle !… Ce qu’on a pu rigoler !… - Il supportait pas qu’on le voie… Et nous évidemment on regardait tant et plus… - La tête qu’il faisait à chaque fois !… Le ventre… Les pieds… Les fesses… - En tout cas c’est resté pareil… Exactement pareil… On se demandait, tu te souviens ?… - Ca paraît même encore plus petit maintenant qu’il a grandi…

 

 

C’est Eva qui me l’a lavée… Consciencieusement… En décapuchonnant bien à fond… En glissements doux… En frottements légers… - Il bande !… - Mais non !… - Je te dis qu’il bande !… - Peut-être un peu, oui, mais pas vraiment… Eva a tranché… - Il peut pas plus… - Ah, tu vois !… Elle s’est attardée tout au bout, s’en est éloignée, y est revenue… - Tu vas le faire jouir si tu continues… Elle a haussé les épaules… - De toute façon il peut pas tout seul… Sans les mains !… Et elle s’est faite plus précise, plus insistante… Elles se sont penchées… Tout près… C’est venu… - Mais il y a presque rien… - Ben forcément!… C’est proportionnel…

 

 

- Bon… C’est pas tout ça, mais maintenant faut le sortir de là… - Oui, ben on appelle les garçons, hein !… Je tiens pas à me tuer le dos… Et si on l’échappe et qu’il se casse encore quelque chose on aura tout gagné… - Lionel !… Patrice !… Vous voulez pas venir là ?… Ils sont venus… Isabelle aussi… Qui m’a jeté un regard stupéfait… On m’a sorti… On m’a rhabillé… Je suis retourné dans ma chambre… Sur la terrasse, en bas, longtemps je les ai entendus rire…

 

 

- Tu fais des progrès… Si, c’est vrai !… C’aurait été il y a pas encore si longtemps  que ça qu’est-ce que j’en aurais entendu parler de cette après-midi dans la buanderie !… T’aurais ressassé pendant des heures… Tu t’y es enfin fait on dirait… C’est pas trop tôt… De toute façon t’as pas d’autre solution… Toute ta vie tu seras confronté à ça… Parce que tu t’en rends peut-être pas compte, mais à ce point-là tant qu’on l’a pas vu on peut pas y croire… Alors c’est obligé que ça commente, que ça rigole, que ça se moque… C’est pas forcément méchant pour autant… Et puis si ça tombe de te faire moquer de toi comme ça un jour tu finiras peut-être par trouver que c’est pas si… Mais bon, allez !… Ca commence à côté… Et elle a enjambé la fenêtre… - Qu’est-ce tu fais ?… T’es complètement folle !… Elle s’est cassé la gueule la corniche… - Du côté de Véronique… Pas du côté de Florence…
Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Jeudi 13 septembre 4 13 /09 /Sep 06:06

- Si la solitude te fait pas peur !… Mais tu sais, c’est resté en l’état… Exactement comme c’était le jour où ta grand mère est morte… On n’a touché à rien… La solitude ne me faisait pas peur, non !… Mes souvenirs non plus… Et puis je me faisais une fête de revoir enfin Eva… Qui avait, depuis peu, rompu avec Ludo… Qui me réclamait à cor et à cris…        - Mais si, allez !… Ca te changera les idées…    

 

 

- Coucou !… Je venais à peine d’arriver… - Coucou !… C’est nous !… Florence et Véronique… Avec un monceau de bagages… - Ben alors !… Ca a pas l’air de te faire plaisir de nous voir… - Oh si !… Si !… C’est que… je vous attendais pas… - Eh ben tu vois !… On est là… Et bien décidées à en profiter… On va te faire une de ces fêtes…

 

 

Elles se levaient à midi, allaient faire un tour à la plage, s’enfermaient aussitôt rentrées dans la buanderie… - Quand tu penses qu’avec tout le pognon qu’elle avait elle a seulement jamais été foutue de s’installer une salle de bains correcte… - Et encore faut pas se plaindre… Maintenant il y a l’eau chaude… Elles en ressortaient vers huit heures… Sur leur trente et un… - Bon, ben on y va… C’est vrai, tu veux pas venir ?… - Non, non, merci…

 

 

Elles rentraient tard dans la nuit… Avec des garçons… Des filles… Tout un groupe… Ca parlait fort… Ca riait… Ca buvait… Ca chantait… Et ça finissait par s’éparpiller dans les chambres…

 

 

- Et ça baise ?… Oui, evidemment que ça baise !… Eh ben raconte, quoi !… Je racontais… - C’est tout ?… - Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?… J’y suis pas, moi !… J’entends juste… - Et de là où est ta chambre t’entends partout… A droite, à gauche, en dessous… Et t’en profites tout seul… Comme un vrai salaud que tu es… - Tu veux venir ?… Je t’empêche pas, moi, hein !… Au contraire…

 

 

- Bon… Alors qu’est-ce qu’ils foutent ?… Ah, ça y est !… Ben c’est pas trop tôt… C’est qui là ?… Florence ?… Oui, c’est Florence… Eh ben dis donc !… Comment elle y va !… Tout le monde en profite… Mais ça avec elle j’en étais sûre… Je la connais… Faut toujours qu’elle fasse son intéressante… Elle peut pas s’empêcher… C’est qui le mec ?… Tu l’as déjà vu ?… Ecoute !… Il y en a une autre en dessous… Elle miaule… Non, mais elle miaule vraiment… Comme un chat… Tu la connais pas non plus ?… Non ?… Faudrait qu’on voie leurs têtes… Qu’on sache qui est avec qui… On en profiterait mieux après…

 

 

Ils étaient en train de déjeuner tous ensemble – tous les huit – dans la cuisine… En nous apercevant, Eva et moi, sur le pas de la porte, Florence a étouffé un fou rire derrière sa main… Véronique, elle, s’est précipitée pour embrasser Eva… - Toi !… C’est pas vrai !… Depuis le temps !… Tu as dormi ici ?… Avec lui ?… C’est pas vrai !… Oui… Ben on se quitte plus, hein, maintenant qu’on s’est retrouvées… On va à la plage… Tu viens avec nous ?…

 

 

- Que je t’explique !… Je sais tout… C’est simple… Et compliqué à la fois… Véronique est amoureuse folle de Patrice qu’en a rien à foutre d’elle… Il couche avec Isabelle, celle qu’on a entendue miauler hier soir… Alors, faute de mieux, elle se tape Lionel… Qui baise très bien paraît-il… Florence, elle, elle a décidé de se faire le plus de mecs possible pendant ses vacances… Elle en est déjà au quatrième… Elle marque tout sur un petit carnet… Avec plein de détails… Elle m’a montré… Quant aux deux autres – Corinne et Philibert – ce sont des campeurs qu’elles ont rencontrés en boîte et qui sont plus tranquilles ici que sous la tente… Tu suis ?… De toute façon ça va ça vient… Ca change tous les soirs… Bon, mais allez, on se tait maintenant… On écoute…

 

 

- Tu sors avec ?… - Avec qui ?… - Ben avec Eva, tiens !… Vous dormez ensemble… Vous couchez ?… - Et toi, avec Lionel tu couches ?… - Ben évidemment !… Mais ça n’a rien à voir… - Pourquoi ça n’a rien à voir ?… - Parce que Lionel, lui… Oh, et puis merde !… Ce que tu peux être chiant quand tu t’y mets… Garde-le si tu veux pas le dire…
Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Lundi 10 septembre 1 10 /09 /Sep 05:58

J’ai renoncé, la mort dans l’âme, à mon échafaudage de cartons… C’était beaucoup trop dangereux… Si cette femme s’apercevait que je l’avais remis en place !… Eva était formelle… - Si tu le remets en place ?… Elle te dénoncera pas… Non… De ce côté-là il y a pas de risques… La fessée ça, par contre, t’y auras droit… La fessée en échange de son silence…Et elle te loupera pas… Après, c’est à toi de voir… A toi de voir si le jeu en vaut la chandelle… Une fessée, après tout, c’est pas la mer à boire…

 

 

Les jours passaient et elle ne revenait pas… En dessous, dans le bureau, les essayages se poursuivaient, se multipliaient… Des inconnues… Des filles de la fac dont je reconnaissais, impuissant, la voix… La tentation était trop forte et, un matin, je l’ai reconstitué… Tant pis !… On verrait bien… Et puis, oui, elle avait raison Eva… Au pire une fessée ce n’était sûrement pas la mer à boire… 

 

 

Bien m’en a pris… Parce que l’après-midi même… Pour la première fois… Dorothée !… Dorothée avait un charme fou et, de toutes, c’était celle que j’espérais le plus ardemment finir par voir un jour là, en dessous… Les autres filles avaient évoqué à plusieurs reprises devant elle, en ma présence, l’exceptionnel filon qu’elles avaient découvert, mais elle n’avait manifesté qu’un intérêt distrait… Je m’étais fait une raison : elle ne viendrait pas… Et elle était là… Seule… Elle chantonnait… Elle a cherché un endroit où suspendre les robes, n’en a pas trouvé, les a étalées à même le bureau par dessus les dossiers… Et elle a saisi le bas de la sienne, l’a relevée… En dessous… En dessous rien… Elle ne portait rien… En dessous c’était sa petite fente de rouquine… A découvert… A nu… A moi…     

 

 

A son avis, à Eva, c’était qu’elle en portait jamais de culotte Dorothée ou c’était juste cette fois-là ?… - Tu veux que j’en sache quoi ?… Qu’est-ce ça peut faire n’importe comment ?… T’en as bien profité… C’est l’essentiel… Ah si, c’était important, si !… - Parce que maintenant quand je vais la voir à la fac, que je vais être à côté d’elle, que je vais lui parler comment ça va être trop si je peux me dire qu’elle en a pas… - Ah oui… Oui… Oh ben tu sais, si elle en avait pas ce jour-là il y a toutes les chances qu’elle en mette pas d’autres fois… Et même… qu’elle en mette jamais… Il y a des filles qui le font… J’en connais…

 

 

   Il y avait eu, cet après-midi là, des commandes urgentes à préparer et je n’avais pas eu le temps matériel de jeter un œil sur les essayages dans le bureau… Je finissais tout juste de boucler les derniers cartons quand Armand m’a appelé en bas… La femme était là… Encore à côté de la caisse… Et encore avec tout un tas de sacs posés sur le comptoir… - Tu sais ce qui te reste à faire… Je savais, oui…

 

 

- Tu sais ce qui t’attend ?… Je savais aussi, oui… - Alors ça t’a pas suffi la petite leçon de l’autre fois ?… Il a fallu que tu remettes ça… T’étais prévenu pourtant… T’étais pas prévenu ?… - Si !… - Et ça t’as pas empêché de recommencer… Bon… Mais on va t’en faire passer l’envie… Je peux t’assurer qu’on va t’en faire passer l’envie…

 

 

- T’as vu qui je nous ramène ?… - Encore lui !… - Encore lui, oui !… Il nous a désobéi… - Ah, c’est pas bien, ça !… Pas bien du tout… - Il veut pas comprendre… C’est une vraie tête de mule… Mais il va comprendre… Allez, déshabille-toi, toi !… Eh bien ?!… Qu’est-ce que t’attends ?… Tu préfères que je te ramène là-bas et qu’on s’explique avec ton responsable ?… Non ?… Eh bien alors !… Là… C’est bien… Tout… T’enlèves tout… Ils m’ont fait allonger sur le lit… Du genou il a pesé sur mes reins… Et cette fois il a tapé… Une fessée… A grandes claques retentissantes… Ca cuisait… Ca brûlait… De plus en plus fort… De plus en plus vite… J’ai crié… J’ai battu des jambes… Encore plus fort… Encore plus vite…

 

 

Elle l’a arrêté… - Ca devrait suffire pour aujourd’hui… Relève-toi !… Tu peux te relever… Il a constaté… - Mais c’est qu’il bande en plus ce salaud !… - Parce que t’appelles ça bander ?… - Il fait avec ce qu’il a… - Et c’est pas grand chose… Mais c’est pas une excuse… Va au coin, toi, pour la peine !… Là-bas… Les mains sur la tête… Allez !… Et tu te retournes pas… Sinon t’auras affaire à moi…

  

Il a dit quelque chose à voix basse… Elle a éclaté de rire… Une main m’a frôlé les fesses… Une autre… Des doigts les ont sillonnées, légers, en tous sens… - Comment tu l’as arrangé !… - Il l’avait pas volé… Tu as aimé ?… - Oh oui !… Oui… Un baiser… Le bruit de deux corps qui tombent sur le lit… Une respiration qui s’emballe… Des halètements… Des chuintements… Elle a gémi… sangloté de plaisir… Encore des baisers… Le silence… Longtemps… - Allez !… Rhabille-toi !… C’est tout pour aujourd’hui…

 

Eva a beaucoup ri… - Tu voudrais pas que je pleure, non ?… Une fessée !… Comme à un gamin de six ans !… A ton âge !… Ah non !… Comment j’aurais aimé voir ça !… Faut dire que tu l’as cherché aussi, non ?… T’étais prévenu… T’as pris le risque… Tant pis pour toi… Et maintenant ?… Qu’est-ce tu vas faire pour tes cartons ?… Tu vas les enlever ?…       - Evidemment que je vais les enlever… - Ca, c’est pas sûr !… T’es tellement accro… Et puis je suis sûre que ça t’a plu finalement la fessée !…

 

 

Elle est revenue le lendemain, en tout début d’après-midi… J’étais en train de disposer une série de robes, toutes identiques, sur un portant… Elle s’est approchée… - Ca brûle pas trop ?… J’ai lancé un regard inquiet dans la direction d’Armand à la caisse… - T’inquiète pas… Il peut pas entendre… Si, ça brûle, hein ?!… Et pas qu’un peu… Faut mettre quelque chose dessus… Ca soulage… Passe ce soir… J’ai ce qu’il faut… N’oublie pas… Surtout n’oublie pas !… Sinon !…

 

 

- Vas-y !… Allonge-toi !… Docilement… A plat ventre… - Hou là là… C’est dans un état !… T’as dû déguster !… Elle a massé, à petits mouvements circulaires du bout des doigts d’abord, puis en cercles plus appuyés qui sont allés en s’élargissant… Je me suis abandonné sous ses mains… Une voluptueuse somnolence m’a engourdi… Elle s’est glissée entre les fesses, s’en est éloignée, y est revenue… Je les ai insensiblement écartées… Elle s’est insinuée, précise, pressante, s’est attardée, a forcé lentement le passage… Un doigt… Un autre… Je me suis redressé sur les genoux, croupe tendue, offerte… - Mais c’est qu’il aimerait ça, ce petit vicieux !… J’ai ondulé autour de ses doigts… La porte s’est ouverte… Deux autres mains sont venues se plaquer sur mes fesses… Il se l’est frottée contre elles, se l’est fait durcir… Elle s’est penchée tout près… - Tu as envie ?… Eh bien réponds !… J’avais envie, oui !… Oh, oui !… Ca a cherché… C’est rentré… Ca m’a empli… Ca a bougé… Une main est venue me branler… Ca a palpité, déchargé dedans, à grandes secousses… Il s’est retiré avec une petite claque sur chaque fesse… Elle m’a fait retomber sur le ventre… - Voilà… Tu es un homme maintenant… Tu es content ?…

 

 

Je n’ai rien dit à Eva… 

 

 

 

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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