Mémoires d'une toute petite queue

Lundi 20 août 1 20 /08 /Août 06:21

Il y a eu d’autres jeudis… Il y a eu tous les jeudis… Pour rien au monde je n’aurais manqué ces rendez-vous hebdomadaires qui me l’offraient longuement et intégralement nue… Et puis… Et puis il y a eu ce jeudi-là… Qui a commencé comme tous les autres : elle a fait chauffer son café… Elle a ouvert le frigo, des placards… Elle s’est installée, après avoir longtemps tourné dans la cuisine, devant son bol qu’elle a vidé, à petites gorgées, tout en grignotant des biscottes… Elle l’a repoussé… Elle est restée assise, l’air rêveur… Longtemps… Elle a fini par glisser une main sous la table… L’autre… Ses jambes ont râclé le carrelage, se sont ouvertes… Elle a porté un doigt à sa bouche, l’a humecté… A recommencé… Son bras a vibré, bougé… De plus en plus vite… Elle a renversé la tête en arrière, sangloté en sourdine… Elle s’est levée… C’était fini…

 

 

Quand je suis descendu, à midi, on a mangé tous les deux face à face… - Mais qu’est-ce t’as aujourd’hui ?… - J’ai rien… Pourquoi ?… - Tu desserres pas les dents… Et tu me regardes comme si c’était la première fois que tu me voyais… - Ah oui ?!… Je sais pas… Je pense à des trucs… - T’as des soucis ?… - Non… Pas spécialement… - Des peines de cœur alors ?… - Non plus… Non… Laisse… Ca va s’arranger… - J’espère… Parce que c’est pas très agréable pour moi…   

 

 

Eva s’est montrée péremptoire… - Evidemment qu’elle va recommencer !… Là ou ailleurs… Forcément… Quand tu te le fais c’est souvent… Chaque fois que tu peux… Oui, mais elle avait mon père… Non, mais alors là tu m’amuses !… Tu m’amuses vraiment !… Qu’est-ce ça empêche ?… Ca a rien à voir… Et puis enfin je voudrais pas te vexer, mais s’il est aussi bien monté que toi ton père c’est pas souvent qu’elle doit y trouver son compte la pauvre femme…          

 

 

Melissa avait Benjamin… Elle avait Damien… Elle en avait d’autres… Mes extras comme elle disait… Autour desquels elle tissait méthodiquement sa toile… J’avais droit chaque soir à un compte-rendu détaillé du déroulement des opérations… - Tu crois que je vais y arriver celui-là ?… Et celui-là ?… Elle y arrivait toujours… J’étais son confident attitré…   - Mon ami… Si, c’est vrai !… A toi je peux tout dire… T’es le seul… Parce que les filles c’est même pas la peine d’y penser… Dès que t’es un peu bien foutue c’est jalousie et compagnie… Ca pense qu’à t’en faire une… Quant aux types forcément ils vont essayer de coucher… Et ça fout tout par terre… Un type avec qui tu couches c’est plus pareil… Il y a plein de trucs que t’es obligée de garder pour toi… Et de ce côté-là au moins avec toi je suis tranquille… Je suis sûre qu’il y a pas de risque…

 

 

Eva a enfoncé le clou… - Ben evidemment !… Qu’est-ce que t’imaginais ?… Qu’est-ce que tu peux espérer de mieux avec les filles ?… C’est déjà pas si mal, non ?… Retire-toi une bonne fois pour toutes de la tête qu’elles pourraient avoir envie avec toi… Il y en a pas une à qui ça viendrait à l’idée… Il y a rien il y a rien… Et même que tu tirerais dessus sans arrêt ça poussera pas… Et nous qu’est-ce que tu veux on a besoin qu’il y ait quelque chose… C’est comme ça… Alors tu peux toujours essayer avec celles qui savent pas… T’y gagneras de te faire envoyer sur les roses et foutre de ta gueule en prime… C’est ça que tu veux ?…

 

 

- Reste !… Mais si, reste !… Tu vas pas rentrer maintenant… Il est bien assez grand pour deux le lit… On se serrera n’importe comment… Il était une heure du matin… On avait un peu travaillé, beaucoup discuté… - Je vais à la salle de bains… Je reviens… En petite culotte et soutien-gorge verts… Elle s’est glissée à mes côtés… On a éteint… - Bonne nuit… - Toi aussi…

 

 

- Qu’est-ce que tu respires vite !… Tu respires toujours comme ça ?… - Des fois… Ca dépend… - Tu sais quoi ?…  C’est la première fois… - La première fois que quoi ?… - Que je dors avec un mec sans coucher… Ca fait tout bizarre… Mais c’est pas désagréable finalement… J’aurais pas cru… Elle a poussé un long soupir… - Tu dois me prendre pour une sacrée salope n’empêche !… - Non… Pourquoi ?… - Tous ces types qui défilent… J’ai compté… Huit depuis le début de l’année… - Et alors ?!… C’est toi que ça regarde… - Je peux pas m’empêcher de toute façon… Et puis j’ai pas envie… J’aime trop ça… J’aime les mecs… J’aime leurs queues… J’aime quand elles sont dures et qu’elles me remplissent… Tu peux pas savoir ce que ça fait… Bon, mais allez, on dort…

 

 

- Gabriel !… Oh, Gabriel !… Réveille-toi!... T’as vu l’heure ?… On va être à la bourre… Amène-toi !… On se lave vite fait et on y va… Amène-toi, j’te dis !… Elle a laissé tomber culotte et soutien-gorge, a filé sous la douche… - Alors tu viens !?… Qu’est-ce t’attends ?… Elle a écarquillé les yeux… - Ah oui !… Ah oui !… Eh ben dis donc !… J’en avais entendu parler, mais… mais… Eh ben dis donc !… Elle a repris sa toilette, est passée longuement entre les cuisses… - Il y a un truc que je me demande quand même c’est comment ça devient quand tu bandes… Elle s’est rincée… - Tu peux bien me montrer… Qu’est-ce qu’on s’en fout !… Allez, quoi !… C’est tout ?… T’es à fond ?… C’est vrai ?… Mais ça change presque pas !… C’est complètement fou ce truc !… Elle est sortie de la douche, a attrapé une serviette, s’est vigoureusement frictionnée… - Tu sais comment elles te surnomment les filles ?… « Riquiqui »… Qu’est-ce que ça te va bien finalement !...

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Jeudi 16 août 4 16 /08 /Août 08:08

A la sortie du quai on m’a tiré par la manche… Une jeune femme… Blonde… Souriante… - C’est toi Gabriel ?… - Oui…  - Je t’ai trouvé… Et du premier coup en plus… Ton père disait que j’y arriverais pas… « - Tu l’as vu qu’en photo… C’est trompeur une photo… Et avec le monde qu’il va y avoir à la gare !… » Une fois de plus il avait tort… Mais bonjour quand même !… Deux bises… - Bon, mais faut y aller… Je suis garée n’importe comment… Si les flics passent…

 

 

- Vous m’emmenez où ?… - Ben à la maison, tiens !… Elle a éclaté de rire… - Tu verrais ta tête !… Bon, mais que je t’explique quand même !… Alors voilà : je m’appelle Clotilde… J’ai trente ans… Ton père et moi on se fréquente depuis dix mois… Ca se passe plutôt bien et, fin Juillet, on a décidé de vivre ensemble… Et, du coup, je me suis installée chez lui… - Il aurait pu m’en parler quand même !… - Ca !… Je me suis tuée à le lui répéter… Mais tu le connais !… Il se fait une montagne de tout… Il avait peur que tu le prennes mal… A cause de ta mère… - Il y a quinze ans qu’elle est morte ma mère… - Et qu’on s’entende pas, toi et moi… Paraît que j’ai un caractère de cochon… C’est ce qu’il dit en tout cas… Mais ça, tu jugeras par toi-même…

 

 

 Ce qu’il redoutait surtout c’était que grand mère l’apprenne… - Sa fille aînée c’était tout pour elle…  Elle ne comprendrait pas que j’aie seulement pu envisager de refaire ma vie… Elle est âgée… Elle est malade… Elle ne s’en remettrait pas… Alors je compte sur toi hein ?!…

 

 

En classe, le jour de la rentrée, Melissa - la fille qui m’avait brocardé, à la fin de l’année scolaire précédente, au sujet de ma relation avec Lucie - est venue s’installer, d’autorité, à côté de moi, avec un grand sourire, comme si rien ne s’était passé… J’ai immédiatement soupçonné que c’était intéressé : mes résultats scolaires étaient généralement excellents, les siens, par contre, avaient toujours beaucoup laissé à désirer… J’avais vu juste : Elle s’inspirait systématiquement – et discrètement – de mes copies, pendant les contrôles, pour remplir les siennes, me sollicitait chaque fois qu’elle rencontrait une difficulté et en était même rapidement venue à me demander de rédiger ses dissertations de philo à sa place…       - J’ai rien fait… J’ai pas d’idées… Et c’est pour demain… Tu peux pas m’aider ?… Toi, t’assures là-dedans… Et pas qu’un peu !…

 

 

Tous les jours il y avait quelque chose qui lui posait problème, dans une matière ou dans une autre, et on avait fini par se retrouver tous les soirs pour travailler ensemble… On marquait, de temps en temps, une petite pause au cours de laquelle elle me parlait invariablement de Benjamin… - Forcément… j’arrête pas de penser à lui… Et, plus rarement, de Damien… - Ben oui, j’en ai deux !… Ca te choque ?… Ca me choquait pas… Non… Pas du tout…  - C’est de ta faute n’importe comment !… - De ma faute ?… -  Tu m’aides pour les devoirs… Tu me fais pratiquement tout… Alors du coup j’ai du temps pour les mecs…

 

 

 Avec Clotilde - mon père me posait presque quotidiennement la question - ça se passait plutôt bien… Très bien même… Elle était aux petits soins pour moi… Elle me préparait les plats que j’aimais… Je trouvais mon linge repassé au pied de mon lit… Elle s’intéressait à mes études, à ce que je vivais et n’hésitait pas à s’interrompre dans ce qu’elle faisait quand je manifestais le désir de bavarder un peu avec elle… Ca se passait même d’autant mieux que tous les matins nous déjeunions ensemble et qu’elle n’était alors vêtue que d’un tee shirt ras des cuisses sous lequel elle laissait les seins libres et qui découvrait inéluctablement sa petite culotte quand elle se penchait au-dessus de l’évier ou qu’elle se hissait sur la pointe des pieds pour attraper les biscottes dans le placard du haut… J’en étais ensoleillé pour toute la journée…

 

 

Dans mes lettres je parlais à Eva de Clotilde en long, en large et en travers… - Tu es amoureux d’elle ?… - Hein ?!… Mais ça va pas !… C’est la copine de mon père… - Et alors ça empêche quoi ?… Tu peux bien être amoureux d’elle quand même… Ca se commande pas… J’ai pas de conseils à te donner, mais enfin moi, à ta place, je m’aventurerais pas là-dedans !… C’est un truc à avoir des tas d’histoires, ça !… De toute façon, dans ton cas, pour ce que ça peut donner !…  Et puis même !… Pour tout le monde… Quand on voit où ça mène d’être amoureux !… Ca n’allait plus du tout avec Ludo… Mais elle ne voulait pas en parler…         - N’insiste pas !… J’ai pas envie, j’te dis !…

 

 

Le jeudi matin je n’avais pas cours et je n’émergeais jamais d’un long sommeil réparateur avant midi… Mais, ce jeudi-là, exceptionnellement, j’étais réveillé à sept heures… Clotilde devait être en train de déjeuner… J’ai eu la soudaine envie de la voir, une fois de plus, dans son sempiternel tee shirt blanc… A son insu… Je suis sorti silencieusement de ma chambre, je me suis approché à pas de loup, je me suis accroupi derrière la rampe, juste en face de la porte ouverte de la cuisine… Debout, légèrement penchée au-dessus de la table , elle me faisait face… Et… elle était nue… Entièrement nue… Quand elle était seule il n’y avait plus de tee shirt… Elle allait, elle venait, sortait de mon champ de vision, y rentrait… Je regardais… Je regardais tout mon saoul… Elle a lavé son bol… Elle allait quitter la cuisine… J’ai regagné ma chambre…

 

 

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Lundi 13 août 1 13 /08 /Août 08:07

- On pourra pas se voir beaucoup… Je suis très prise… Elle était amoureuse… - De Ludovic… Et c’est sérieux… Mais je vais quand même te montrer quelque chose… Que tu puisses t’occuper… De toute façon va bien falloir que tu t’y habitues à être tout seul… Ca t’arrivera plus souvent qu’à ton tour… J’en étais de plus en plus convaincu…

 

On a pris le car… - C’est à l’autre bout du lac, là-bas, là où tout le monde va se baigner… T’y es jamais allé ?… Non ?… Il y a des cabines pour se changer… Juste contre un vieux hangar… Il est fermé à clé, mais il y a un truc pour y rentrer qu’il faut savoir… Et là tu peux les voir se déshabiller les gens… Tant que tu veux… A travers des trous… Et pas seulement se déshabiller… Parce que t’as des types comment ça les énerve toutes ces filles sur la plage autour d’eux… Ils vont dans les cabines juste pour se le faire… Et toi, t’es là… Ils le savent pas, mais t’es là… - Il y a aussi des filles qui se le font ?… - Ca arrive, oui, mais pas souvent…

 

 

J’ai d’abord eu une petite brune qui a très vite, de dos, enfilé son maillot… Puis, à côté, un type s’est soigneusement enduit de crème solaire… Un autre, plus tard, s’est vaguement caressé, sans réelle conviction, a rapidement abandonné… Une femme d’une cinquantaine d’années, aux formes généreuses, est restée nue, face à moi, tout le temps qu’elle a – méthodiquement – replié un à un ses vêtements…

 

 

 Grand mère avait beaucoup baissé et ne quittait pratiquement plus son fauteuil près de la cheminée… Tous les matins j’allais lui faire les courses…La boulangerie… La boucherie… L’épicerie… C’est assises sur le dossier d’un banc, près de l’église, qu’elles m’attendaient au retour… Trois filles… Qui pouffaient de rire du plus loin qu’elles m’apercevaient… - Petit !… Petit !… Petit !…  Je traversais la place aussi vite que je pouvais… - Petit !… Petit !… Petit !… Elles s’esclaffaient… - Petit !… Petit !… Petit !… Jusqu’à ce que j’aie disparu…

 

 

Je passais toutes mes après-midi là-bas à regarder inlassablement les femmes se déshabiller et se rhabiller… Il y avait les habituées dont je connaissais par cœur la pente des seins, la cambrure des fesses, la texture de la toison, chacune des attendrissantes petites manies… Je les retrouvais toujours avec le même bonheur… Il y avait les petites nouvelles découvertes avec gourmandise, apprises pas à pas avec volupté… Je regardais… Je regardais tout mon saoul… Et j’espérais… J’espérais que l’une ou l’autre finirait un jour par se prodiguer son plaisir devant moi… C’était parfois esquissé… Quelques effleurements… Quelques attouchements… Ca tournait toujours court… Je rageais… Les hommes, eux, par contre… J’avais presque tous les jours l’occasion d’en voir au moins un à l’œuvre… Tout se passait généralement très vite : ils verrouillaient la porte, laissaient tomber leurs vêtements et s’activaient frénétiquement, sans marquer le moindre temps d’arrêt, jusqu’à ce que leur plaisir surgisse… Je les regardais procéder avec beaucoup d’envie : si seulement j’avais été pourvu ne fût-ce que comme le moins bien loti d’entre eux…

 

 

Les trois filles des courses du matin s’étaient enhardies… Elles me faisaient chaque matin un brin de conduite… - Petit !… Petit !… Petit !… De plus en plus près… De plus en plus loin… Jusqu’à la grille chez grand mère… C’était qui ces filles ?… Eva n’en savait rien… - Qu’est-ce que ça peut foutre qui c’est ?… Laisse-les dire !… Si tu dois faire toute une histoire chaque fois que tu fais rigoler des filles ben t’as pas fini… 

 

 

Une femme à la quarantaine épanouie, aux formes généreuses… Elle était tournée vers moi, entièrement nue… Elle avait enrobé ses seins de ses mains et, du bout du pouce, en agaçait délicatement les pointes… L’œil rivé au trou dans la paroi de la cabine, le slip sur les chevilles, je l’accompagnais avec délice… Elle est descendue…C’était mes doigts sur elle, c’était mes doigts en elle… C’était nous… Que nous… Longtemps… Si longtemps… Elle est venue… Moi aussi… Elle s’est rhabillée… Elle est sortie… C’était fini…

 

 

- C’est vraiment trop de te voir faire… On dirait une femme comment tu te la presses et que tu tournes… On dirait que c’est un clito que t’as… Un gros clito, mais un clito quand même… Ca a rien du tout à voir avec quand les autres types ils se le font… Rien du tout… Ben fais pas cette tête-là !… Il y a un étage au-dessus d’où tu peux regarder ceux qui regardent… - T’étais toute seule ?… - Ca !… A ton avis ?…

 

 

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Jeudi 9 août 4 09 /08 /Août 08:32

- Je t’aime, Gabriel !… Ah non !… Non !… Ca allait pas recommencer… Quinze jours qu’elle me tournait autour, Lucie, qu’elle me faisait les yeux doux, qu’elle essayait de me faire comprendre que je l’intéressais… Quinze jours que je freinais des quatre fers, que je la tenais à distance, que je la fuyais… Et maintenant : - Je t’aime, Gabriel !… Si, c’est vrai, tu sais !… J’ai fixé quelque chose quelque part très loin derrière elle… - Laisse-moi au moins une chance !… Laisse-moi te parler… Je t’embêterai pas, je te promets… Je te parlerai pas de ça… Jamais… Elle était jolie… Elle avait partagé secrètement mes nuits à plusieurs reprises… J’ai accepté… 

 

 

Et on a parlé… Seulement parlé… Dans la cour… En classe… Au café… Beaucoup parlé… D’elle… De moi… De ses rêves… De mes rêves… Je l’écoutais… Je me gorgeais d’elle et le soir, seul dans mon lit, je la rendais heureuse, je l’étais…

 

 

Ca a été sans le vouloir… Sans le faire exprès… On était assis tous les deux, côte à côte, sur la banquette de moleskine rouge… Une impulsion soudaine… J’ai passé mon bras autour de ses épaules… Elle s’est aussitôt blottie contre moi, a posé ses lèvres sur les miennes… Je me suis dérobé… - Mais pourquoi ?… Pourquoi ?… - Je te dirai… Je t’expliquerai…

 

 

Elle a poussé les hauts cris… Oh, mais ça avait pas d’importance, ça !… Pas du tout !… C’était pas ça qui comptait… Ce qui comptait c’était comment on s’y prenait et surtout… surtout… de s’aimer… Non, je croyais pas ?… Si, je croyais, si !… - Eh bien alors !… Et on est allés chez elle…

 

 

Elle me faisait taire d’un baiser… - Mais si !… Ca va très bien… T’inquiète donc pas sans arrêt avec ça !… Ca a duré huit jours… Et puis… elle a été moins libre… Elle avait à faire… L’examen approchait : il fallait qu’elle révise… De moins en moins libre… Presque plus… - De toute façon j’ai besoin de faire le point pour nous, de savoir où j’en suis… Ca va être les Vacances en plus… Alors pour le moment je préfère qu’on arrête… On verra plus tard… Je te dirai… Je l’ai croisée, deux  jours plus tard, au bras de Gaëtan…

 

 

- C’est vrai que t’es sorti avec Lucie ?… C’était dans les tout derniers jours de l’année scolaire… On était quelques rescapés à lézarder sur les pelouses du lycée… - Qui c’est qui t’a raconté ça ?… Elle s’est allongée à côté de moi… - Ben elle, tiens !… Ca a pas duré longtemps à ce qu’il paraît… - C’est comme ça… - Tu sais ce qu’elle chante partout ?… Que t’assures pas au lit, mais alors là pas du tout… Que t’as une queue si petite que jamais elle aurait cru que ça pouvait exister… « - Il y a rien… Rien du tout… T’hallucines… Comme s’il l’avait rentrée à l’intérieur… Et alors toi, tu sens rien, mais rien… Tu sais même pas s’il est dedans ou pas… » Elle a regardé un long moment des types qui jouaient au basket derrière… - C’est vrai ?… - Tu veux voir, c’est ça ?… - Pauvre con, va !…

 

 

Ca a beaucoup amusé Eva… - Evidemment qu’elle voulait voir… Y en a plein des filles qu’ont envie de voir quand on leur dit comment t’es… Presque toutes… T’es une vraie curiosité… Rien qu’ici… On arrête pas de me demander… « C’est vraiment si petit que ça ?… Raconte !… Eh bien raconte, quoi !… » Et si elles avaient l’occasion d’y jeter un œil je suis bien tranquille qu’elles la laisseraient pas passer…  

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Lundi 6 août 1 06 /08 /Août 06:24

Jamais !… Je regardais les filles au lycée, dans la rue, partout où il y en avait… Jamais !… Non, ce n’était pas possible… Non… Il y en aurait bien une un jour… Je me regardais, moi… Je me soupesais… Je me mesurais… Non !… Evidemment elle avait raison Eva !… Evidemment… Jamais !…

 

 

Plus j’avançais en âge et plus il était clair que je plaisais… J’avais, paraît-il, une belle petite gueule… Et des yeux qui ne laissaient pas les filles indifférentes… Elles me le faisaient parfois fort explicitement comprendre… Je ne donnais pas suite… Celles que je trouvais à mon goût je me contentais de les emporter précieusement avec moi et de leur faire l’amour comme un possédé, le soir, seul dans mon lit… Concrètement je ne tentais jamais rien… J’en mourais d’envie, mais la représentation – que je me donnais – du lamentable fiasco que ce serait inévitablement me tétanisait… Alors plus tard… Un jour… Oui… Un jour sûrement… Ma réputation, en tout cas, était faite : ça ne m’intéressait pas… Et il commençait à se murmurer derrière mon dos que, sans doute, je préférais les garçons…

 

 

C’est peut-être ce qui a décidé Mélanie à relever le défi et à jeter son dévolu sur moi… - T’y as compris quelque chose, toi, aux Maths ?… - Oui… Pas toi ?… - Rien du tout !… Tu pourras m’expliquer ?… - Bien sûr… Et, à quatre heures, j’ai pris en sa compagnie, la direction du café le plus proche… - On va chez moi plutôt ?… C’est à deux pas… On sera plus tranquilles… Nous n’avions jusque là entretenu que des relations de bonne camaraderie et elle ne m’avait jamais manifesté d’intérêt particulier… Elle avait parfois habité mes nuits… Sans plus : ce n’était pas vraiment mon type de fille… Trop sophistiquée… Trop agressivement femelle… Et, jusqu’à ce que nous entrions dans sa chambre, je n’avais aucune raison de lui supposer quelque arrière-pensée que ce soit… J’ai sorti mon livre, mon cahier… Elle me les a arrachés des mains, jetés derrière elle… - On s’en fout des Maths !… Comment tu me trouves ?… - Comment ça comment je te trouve ?… - Je te plais comme fille ?… - Je serais difficile… - Eh bien alors !… Reste pas planté là comme une bûche… J’étais au pied du mur… Impossible de me dérober… Je croyais savoir, pour l’avoir lu, qu’il fallait faire durer les préliminaires, que les femmes les appréciaient tout particulièrement… Je les ai d’autant plus prolongés que je redoutais le moment fatidique où il me faudrait apparaître dans toute ma vérité… Elle s’est impatientée… - Allez, viens maintenant !… Je suis venu…  Juché sur les avant-bras, je me suis mis à l’oeuvre… - Ben qu’est-ce tu fais ?… Viens !… Elle a eu un doute, m’a repoussé, regardé en bas, incrédule…   - Ah ben d’accord !… D’accord !… Elle s’est levée, rhabillée, m’a ouvert la porte… - Bon, ben salut !… A demain… On a quoi en première heure déjà ?… Ah oui, Histoire… A demain…

 

 

Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit… Evidemment elle allait le dire… Le raconter… Evidemment… C’était même sûrement déjà fait… J’étais à peine en bas de l’escalier qu’elle avait dû s’empresser d’appeler Myriam… - Assieds-toi !… T’es assise ?… Ecoute ça… Tu vas rire… Et aussitôt après Valérie… Forcément ces deux-là étaient au courant… Et si ces deux-là étaient au courant c’était tout le bahut qui allait en faire des gorges chaudes… J’imaginais… Les sourires narquois… Les chuchotements derrière mon dos… Les allusions incessantes… Le lendemain je suis allé en classe la mort dans l’âme… Il ne s’est rien passé… Les jours suivants non plus…

 

 

Je n’étais pas rassuré pour autant… Elle ne l’avait pas dit… Elle pouvait encore le dire… Quand bon lui semblerait… J’entretenais avec Eva une correspondance régulière… Je lui ai raconté… Demandé… A son avis… A son avis elle allait le dire ?… Qu’est-ce que je voulais qu’elle en sache ?… Elle était pas dans sa tête !… Mais enfin, sûrement oui, qu’elle allait le dire… C’était le genre de choses dont les filles adoraient parler entre elles… Qu’est-ce que j’avais eu besoin d’aller me me fourrer dans une situation pareille aussi !… Elle m’avait prévenu… Elle m’avait pas prévenu peut-être ?… - Si !… Eh bien alors !… 

 

 

En tout cas j’étais vacciné… Une chose était claire : je ne serais jamais physiquement en mesure de donner du plaisir à une femme… Inutile de me bercer d’illusions… Et de m’exposer dorénavant, les mêmes causes produisant les mêmes effets, à de cinglantes et inutiles humiliations… Non… C’était fini… Et bien fini… Je pouvais, de toute façon, avoir toutes les femmes que je voulais… Il me suffisait de les convoquer, en imagination, et elles étaient à moi… Je le faisais… Inlassablement… J’en choisissais une, je lui caressais amoureusement le visage, je dessinais voluptueusement ses courbes, je l’affolais de désir et je la prenais… Elle hurlait son plaisir… Je passais à une autre… Une autre encore… J’étais un irrésistible Dom Juan… Cela suffisait à mon bonheur… Presque… Je le croyais… Je le voulais…

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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