Mémoires d'une toute petite queue

Lundi 29 octobre 1 29 /10 /Oct 07:24

- Vous allez où ?… - Nous laver… On peut encore ?… - Il y a déjà Mathilde dans la buanderie… - Et alors ?… Où est le problème ?… Il y a largement de la place pour trois, non ?… Oui, mais… - Mais quoi ?… - Non, rien…

 

 

- Pourquoi tu les as pas empêché de venir ?… - J’ai essayé, mais elles ont rien voulu savoir… - De toute façon je savais que ça finirait par arriver… Depuis le temps qu’elles cherchent une occasion de m’humilier… - Qu’est-ce qui s’est passé ?… - Oh rien !… Rien !… Sauf que t’aurais vu comment elles m’ont regardée !… Et ce coup d’œil qu’elles ont échangé entre elles… - Tu te l’es imaginé… - J’ai rien imaginé du tout… Et comment elles se sont précipitées pour sortir les leurs de nichons… Ce sont de belles petites salopes, oui !… Mais je leur revaudrai ça !… Tu peux être sûr que je leur revaudrai ça…

 

 

- Mathilde ?!… - Oui ?!… - On peut te dire quelque chose ?… On t’a vue tout à l’heure dans la buanderie… - Oui… Et alors ?… - Et alors… On te dit ça, c’est pour toi… Mais t’as pensé à la chirurgie esthétique ?… Ils obtiennent des sacrés résultats maintenant…  - J’y ai pensé, oui, merci… Je vous ai pas attendues… Le seul problème, c’est qu’une anesthésie j’ai neuf chances sur dix de rester sur le billard… - Il y a sûrement une solution… Tu peux pas laisser ça comme ça… Elle s’est levée d’un bond… - Merde !… Vous me faites tous chier !… Et elle est partie en claquant la porte…

 

 

- Ben qu’est-ce qui lui prend ?… - Tu veux aider les gens et ça te retombe dessus…     - Qu’est-ce qu’on en a à foutre, nous, qu’elle ait pas de nibards… Cette comédie dans la buanderie tout à l’heure avec ça !… T’aurais dit qu’être à poil devant nous il pouvait rien exister de pire… - Heureusement qu’elle sait pas pour là-haut !… Parce que alors là !…

 

 

Dans la chambre elle pleurait… - Là… Allez… C’est pas grave… - Si, c’est grave, si !… Parce que tu vas être fâché contre moi en plus maintenant… - Mais non, je suis pas fâché… - C’est vrai ?… - Bien sûr que c’est vrai… Pourquoi je serais fâché ?… - Parce que… Parce que je peux pas les supporter les deux autres… Elle s’est pelotonnée contre moi… - Je suis bien avec toi… Je suis si bien… C’est vrai, tu sais !… Qu’est-ce tu regardes comme ça ?… - Rien… Pourquoi ?… - Tu quittes pas la fenêtre des yeux… - Ah oui ?… Je sais pas… - Caresse-moi !… Caresse-moi !… J’ai trop envie…

 

 

Jessica a posé les deux coudes sur la table du petit déjeuner… - Elle est jamais levée avant onze heures Mathilde… Si on allait là-bas ?… - Où ça là-bas ?… - Ben à la piscine, tiens !… Elle râle drôlement que tu viennes plus Martha… - Tu sais bien que c’est pas possible… - Pourquoi pas possible ?… - Parce que si on va là-bas je vais forcément me prendre une fessée, c’est couru… - Et alors ?… - Ben et alors… - Ah oui… je vois… Il y aura des marques et elle va s’en apercevoir l’autre chieuse… On se demande ce que vous fichez ensemble… Parce que tu lui parles de rien finalement… Tu lui racontes rien… Vous faites rien tous les deux… Parti comme c’est parti ça va pas aller bien loin votre histoire… Et elle nous gâche nos vacances en plus… Nous non plus on fait rien du coup… On profite de rien… A part te regarder l’engoder, de temps en temps, le soir… Tu parles !… Non… Ce qu’on peut se faire chier !… Bon… Tu fais ce que tu veux, mais moi en tout cas je vais là-bas…

 

 

- Alors ?… - Alors… ben alors c’est moi qui l’ai prise… A cause de toi en plus !… Parce que j’ai pas réussi à t’amener… Tu veux voir ?… - Si Mathilde descend… - Elle nous gâchera tout celle-là, hein !… Tout… T’as pas envie de voir ?… - Bien sûr que si !… - Eh bien alors !… Qu’est-ce tu te poses tant de questions !… Et elle a baissé son pantalon… Ca avait été presque tout au même endroit… En plein milieu… - Elle y a pas été de main morte Martha… Je peux te dire que ça chauffe… Elle m’a laissé tout mon temps pour regarder…       - Là… C’est bon ?… S’est tournée vers moi en se reculottant… - Dommage pour toi que tu veuilles pas venir… Parce que demain c’est le tour de Celia… C’est prévu… Et quand c’est Celia…

 

 

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Jeudi 25 octobre 4 25 /10 /Oct 07:26

- C’est Eva… Tu sais bien… Je t’ai parlé d’elle… - Ah oui, oui !… - A moi aussi il m’a beaucoup parlé de toi… - Vous allez voir… Vous allez très bien vous entendre toutes les deux… - Il y a pas de raison qu’on s’entende pas… Mais dis… Je voudrais te demander un truc… Elle arrive demain Jessica… On pourra pas venir ici quand même ?… Comme avant ?… Parce que sinon ça va tout nous compliquer là bas… - Ben évidemment !… Evidemment !… Il y a rien de changé… Et c’est pas la place qui manque…

 

 

Comme à son habitude Jessica était levée la première et, comme l’année précédente,  on a déjeuné tous les deux, dehors, sur la petite table, au soleil…  - Elle va pas mal le prendre ta copine là-haut ?… - Oh non, non !… Pourquoi elle le prendrait mal ?… - Je sais pas… Moi, je serais en vacances avec mon mec et je me réveillerais toute seule dans le lit j’apprécierais pas trop… - Elle dort… Elle a besoin de récupérer… - Faut dire qu’après la nuit qu’elle a passée !… Comment ça donnait !… Tu caches bien ton jeu, toi, hein, finalement !…

 

 

- Evidemment !… Quand on s’aide avec des trucs c’est facile !… On n’avait pas entendu arriver Eva qui s’approchait, son bol de café à la main… - Mais… comment tu sais ça, toi ?… - Ben je vous ai vus, tiens !… J’allais pas louper l’occasion… Il y a une corniche là-haut je te rappelle… Qui, du côté où tu l’as pas bousillée, est en parfait état… En tout cas on peut pas dire… question lolos c’est carrément le néant cette fille…

 

 

- Vous venez avec nous ?… - Où ça ?… - A la plage… Mathilde a sèchement refusé… - Oui, ben pas moi en tout cas !… Mais vas-y, toi, Gabriel, si tu veux… - Ben non, non… Je reste avec toi… Elles n’ont pas insisté… On les a regardées s’éloigner, la serviette sur l’épaule… - Elles vont me détester… - Mais pas du tout !… Qu’est-ce que tu vas chercher ?!… - Ben si !… C’est obligé, attends !… Il y a des années que vous passez vos vacances ensemble… Moi, j’arrive là-dedans… Je suis l’intruse… Et en plus je joue les emmerdeuses… Mais la plage je peux pas… C’est au-dessus de mes forces…

 

 

- Tu te souviens ?… On était à table… - Tu te souviens l’année où on était obligées de te donner à manger comme un bébé ?… Il t’a pas raconté celle-là, Mathilde ?… Monsieur s’était tapé une crise de somnambulisme et il avait dégringolé par la fenêtre… Résultat : les deux abattis cassés… Il pouvait plus s’en servir du tout… Il fallait même qu’on le lave avec ses cousines… Et qu’on l’aide à faire pipi… Mais reconnais quand même !… On était des vrais nounous pour toi… Et on avait du mérite… Parce que qu’est-ce que tu pouvais être grognon…

 

 

- S’il te plaît !… Pourquoi tu veux pas?… - Si !… Mais plus tard !… Une autre fois… Quand on sera rentrés… - Pourquoi ?… De quoi t’as peur ?… Ca te fera pas mal… C’est un petit… Et avec ça ça va glisser tout seul… Je ferai doucement en plus… J’aimerais trop ça te le faire… Allez, quoi !… Tu vas voir comment c’est trop bon… Je me suis abandonné… En va et vient voluptueux… J’ai enfoui la tête dans l’oreiller…

 

 

Jessica a fini de beurrer consciencieusement ses trois tartines… - Eh ben dis donc !… T’en tires une tronche ce matin !… Il y a quelque chose qui va pas ?… - Hein ?!… Oh non !… Mais dis-moi !… Elle est venue sur la corniche Eva hier soir ?… - Eva ?!… Non… Non… Hier soir c’était moi … Chacun son tour, attends !… Et je regrette pas… Ca valait le coup d’œil… Elle a éclaté de rire… - Ben fais pas cette tête-là !… T’es trop, toi, quand même dans ton genre… T’es le premier à vouloir mater les autres, mais dès qu’on veut te le faire à toi… On a bien le droit d’en profiter, nous aussi, non ?…

 

 

- Et en dessert vous voulez quoi ?… Des glaces ?… Il en reste ?… - Dis, Eva, tu l’as connu comment, toi, Gabriel ?… - Comment je l’ai connu ?… La première fois que je l’ai vu c’était à la plage… Il était le seul garçon au milieu de toute une flopée de filles… Son maillot de bain arrêtait pas de descendre… Il était obligé de le tenir à deux mains… Jusqu’au moment où il a voulu faire je sais pas quoi et où il lui est tombé sur les chevilles… On devait avoir dix ans… Quelque chose comme ça… Alors je te dis pas cette partie de rigolade !… Et toi, Jessica ?… - Chez une prof de danse que je connais… C’est Eva qui l’avait amené… Mais pourquoi tu demandes ça ?… - Non… Comme ça… Pour rien…

 

 

Elles sont parties se baigner et on est montés tous les deux dans la chambre… - Dis, Gabriel, il y a eu quoi avec ces filles avant ?… - Mais rien du tout !… Qu’est-ce tu veux qu’il y ait eu ?… - Je sais pas… Je sens des trucs… Comme si il y avait un secret entre vous…        - Elles t’ont dit quelque chose ?… - Non… Pourquoi ?… Il y a quelque chose à dire ?… - Ce sont de bonnes copines, c’est tout… - En tout cas elles peuvent pas me voir… Ca fait pas l’ombre d’un doute…

 

 

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Lundi 22 octobre 1 22 /10 /Oct 05:54

- Les femmes ?… Pires… Pires que les mecs… Bien pires… Elles ont une de ces façons de te les balancer sous le nez certaines !… De se déshabiller devant toi dès qu’elles en ont l’occasion… Exprès… Pour t’humilier… Et les réflexions !… Toujours avec cet insupportable petit air de pas y toucher… Dans le rôle de la bonne copine qui s’intéresse à toi, qui compatit et qui jubile tant qu’elle peut au fond d’elle-même… Si elles croient que je le sais pas !… Si elles croient que je le vois pas !… Non, je les déteste !… Toutes…. Je les déteste elles et leurs nibards… Tu sais pas ce qu’elles m’ont fait pour mes dix-huit ans ?… Elles s’y sont mises à une dizaine et elles m’ont offert un cadeau… Qu’elles m’ont regardée déballer, toutes en cercle autour de moi… Et tu sais ce qu’il y avait dans le paquet ?… Un sous-tif… Un 105D… Je les ai encore là leurs rires… Là… Ils partiront jamais… Tiens, attends, tu vas voir !…

 

 

Elle est revenue de sa chambre avec un grand album photos qu’elle a ouvert sur ses genoux… A la première page c’était une photo de classe… - Tiens, regarde !… Elles sont toutes là… Toutes… Il y avait celle-là !… Et celle-là !… Et celle-là !… A hauteur de la poitrine elles avaient toutes été transpercées d’une multitude de petits trous d’épingles… Elle a tourné les pages… D’autres filles… D’autres femmes… D’autres seins… Parfois nus… Toujours rageusement piquetés sur toute leur surface… Elle a refermé l’album et elle a éclaté en sanglots…

 

 

Je l’ai attirée contre moi… - Tu me prends pour une folle, hein !?… - Mais non !… Pas du tout… - Tu le fais aussi, toi, avec les queues des mecs ?… - Pas vraiment comme ça, non !… Mais ça revient un peu au même… - Comment t’as dû en baver !… Peut-être pire que moi, même, si ça tombe… On s’est pressés l’un contre l’autre… Nos lèvres se sont trouvées… Je l’ai tout doucement caressée… Le visage… Le cou… Les bras… Les cuisses… Entre les cuisses…

 

 

Elle m’a embrassé, s’est posée au creux de mon épaule… - Il y avait longtemps… Comment il y avait longtemps… Même que ce soit qu’avec la bouche qu’est-ce que c’est bon !…  Mais tu sais – en chuchotement à l’oreille – ça les empêche pas d’être drôlement sensibles les bouts… Peut-être d’autant plus justement… Et… Et j’ai jamais laissé personne les toucher… Jamais… Je voulais pas… Mais toi, tu pourras…

 

 

- Bon, ben moi je vous laisse bavarder entre hommes… Je tiens plus debout… Je vais me coucher… - Elle t’a drôlement à la bonne, tu sais !… - Et Gabriel par ci… Et Gabriel par là… - On travaille toute la journée ensemble… Alors forcément… - Oh, mais je te reproche rien, hein !… Rien du tout… Au contraire… Je suis ravi qu’elle ait des atomes crochus avec toi… C’est si rare entre collègues… En général ça se tire plutôt dans les pattes… J’en sais quelque chose… Non… Et puis elle traverse une période difficile en ce moment… Elle voit tout en noir… Rien ne va jamais… Tu peux bien te mettre en quatre… Tu lui décrocherais la lune que ça lui suffirait pas… Et je fatigue, moi, à force… Je fatigue… Je finis par baisser les bras… Et puis de toute façon dès que ça vient de moi… Alors peut-être que toi – toi, elle t’écoute – peut-être que toi tu arriveras à lui refaire prendre pied dans le réel… Sinon… ben sinon je sais vraiment pas où on va…

 

 

- Tu paries qu’elle écoutait derrière la porte ?… Je te le dis : fais gaffe !… Fais bien gaffe !… A l’arrivée c’est sûr que c’est toi qui vas trinquer… Et Mathilde ?… Tu m’en parles plus du tout de celle-là !…

 

 

Je n’en avais pas envie… Mathilde je préférais la garder pour moi… On se retrouvait tous les soirs… On profitait des longues soirées de Juin pour se promener, des heures durant, main dans la main, le long des quais… Puis, on rentrait chez elle… - Finalement t’habites ici en réalité… Ce serait aussi simple que tu t’y installes carrément, non ?…

 

 

On sortait du restaurant… Un couple étudiait attentivement le menu devant l’entrée… Elle s’est arrêtée à leur hauteur, s’est brusquement retournée et a donné un violent coup de coude dans la poitrine de la femme qui a grimacé de douleur et laissé échapper un cri… - Oh, pardon !… Excusez-moi !… Je vous avais pas vue… - Tu l’as fait exprès ?… - Evidemment que je l’ai fait exprès… T’as vu ces mamelles qu’elle avait… Et comment elle te mettait ça en avant… Souvent je leur fais à celles-là… Elles le cherchent, non ?…

 

 

Dans la chambre, au retour, elle est venue se blottir contre moi… - Tu sais comment je faisais avant quand j’étais toute seule ?… Je me servais de trucs… Ca te choque ?… Non ?… Ben oui, c’est idéal, attends !… C’est bien épais juste comme il faut… Et au moins t’es sûre que ça va rester dur tout le temps que t’as besoin… L’inconvénient, c’est que t’as pas le mec qui va avec… Tu peux pas sentir sa peau, te serrer contre lui, te voir dans ses yeux… Elle m’a parcouru le torse de petits baisers… - Mais avec toi je pourrais avoir les deux si tu voulais… Tu voudrais pas ?… - Bien sûr que si !… Mais comment ?… - Avec ça !… Et elle a sorti de sous le lit un imposant gode-ceinture… - Je l’ai acheté exprès pour nous en plus !… Ca te vexe pas ?… Tu peux pas autrement n’importe comment… Attends !… Attends !… Je vais te le mettre…

 

 

Nouée à moi, elle a eu un plaisir comme jamais… - Et toi aussi !… Ben oui !… Forcément !… Parce que ça te frottait dessus en même temps… 

 

 

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Jeudi 18 octobre 4 18 /10 /Oct 05:26

Irina a refermé sa caisse… - Ca te dirait pas de venir dîner à la maison un soir ?… Tu ferais la connaissance de mon mari… Tu me dirais comment tu le trouves… Ce que t’en penses…

 

 

- Gabriel, c’est pour toi… - Allo !?… Oui ?!… - Gabriel ?… C’est Mathilde… Tu vas ?… - Et toi ?… Tu travailles pas aujourd’hui ?… - J’ai craqué… Je suis en arrêt… - Et justement !… C’est pour ça que je t’appelle… Tu pourrais pas me faire passer un bouquin ?… Je m’emmerde quelque chose de rare… - Bien sûr que non !… Tu veux quoi ?… - Un truc facile à lire… Choisis, toi !… T’as l’habitude… Ca t’ennuiera de me l’apporter ?… Ca te fait pas un grand détour…

 

 

- Oh, mais c’est sympa comme tout chez toi !… - Tu trouves ?… - Ah oui !… Oui !… Mais toi par contre t’as une de ces mines !… - J’ai neuf de tension… Ca fait des nuits que je dors pas… - Tu prends tout ça beaucoup trop à cœur… T’occupe pas d’eux !… - C’est facile à dire !… On voit que c’est pas toi qui les supportes toute une journée… Et puis tu crois que c’est marrant, toi, de te retrouver toute seule chez toi, après, le soir, à te dire que toute ta vie elle sera comme ça… Que t’auras jamais un mec, en plus, fichue comme tu es… Ils veulent qu’on en ait les hommes de la poitrine… C’est hyper important pour eux… Et moi j’ai rien… Mais ce qui s’appelle rien… - Il y en a bien quand même pour qui c’est pas aussi essentiel que ça !… - T’as qu’à y croire !… Il y en a qui le disent, oui, mais tu finis toujours par t’apercevoir que c’est pas vrai… Qu’ils te mentent… Ou qu’ils se mentent… Non… Je resterai toute seule… Et j’en crève… Tu peux pas savoir quel enfer c’est ma vie il y a des jours… - Oh, si !… - Non !… Personne peut savoir… Personne… Hein ?… Mais qu’est-ce que tu fais?… T’es pas bien ?… - Et avec ça je peux pas te comprendre peut-être ?… Tu crois vraiment que je peux pas te comprendre avec ça ?… Elle a écarquillé les yeux… - C’est pas vrai !… Non, mais c’est pas vrai !… - Ben si !… La preuve !… - Attends !… Attends !… Elle a retiré son chandail… Rien… Rien… C’était plat comme la main… Pas même une toute petite boursouflure… On s’est regardés et on est partis, tous les deux, d’un immense éclat de rire… Qui a interminablement duré… - J’en pleure, moi, tiens !… Elle s’est essuyé les yeux… - Ah, ça fait du bien… Comment ça fait du bien… Il y a longtemps que j’avais pas rigolé comme ça…

 

 

Elle a voulu que je reste… - Me laisse pas toute seule !… Pas ce soir… J’ai pas envie d’être toute seule ce soir… On a dîné ensemble… - T’en as jamais eu des femmes alors du coup !… - Ben non !… Non… Jamais… Jamais vraiment… Comment tu veux ?… Et toi, des hommes ?… Elle a haussé les épaules… - Deux… Deux en tout… Un qu’arrêtait pas de s’apitoyer sur mon sort et un autre qui disait qu’il s’en foutait, que ça lui était égal, mais qui passait son temps à rigoler de moi avec les copains… Alors bon… Je m’en suis tenue là… Je m’en tiendrai là…

 

 

- Ben et alors après ?… Raconte !… Vous avez dormi ensemble ?… Que dormi ?… Non, mais t’es vraiment con, hein !… On fait pas plus con… T’as pas des mains ?… T’as pas une bouche ?… T’as pas une langue ?… Elle a pas une foune ?… T’as pas compris qu’elle attendait que ça ?… Depuis le temps que personne l’a touchée… Même que t’aies pas tout ce qu’il faut ça t’empêchait pas de lui faire quand même du bien, non ?…      

 

 

- J’en étais sûre… J’étais sûre que tu t’entendrais avec mon mari… Je le sentais… Comment vous avez parlé tous les deux !… Plus moyen de vous arrêter… Il t’a trouvé très sympathique… Et toi ?… - Oh oui !… Oui !… Moi aussi !… J’ai passé une excellente soirée… - Tu reviendras alors ?… - Bien sûr… Quand tu voudras… - Et… tu crois qu’on a des chances de rester ensemble, lui et moi ?… - Vu de l’extérieur comme ça tout paraît aller comme sur des roulettes… - Vu de l’extérieur, oui… Mais… Tu sais pas ce qu’on fera la prochaine fois ?… Je prétexterai que je suis crevée… J’irai me coucher… Je vous laisserai tous les deux… Tu finiras bien par savoir ce qu’il a vraiment dans la tête… Pourquoi il se détache de moi comme ça…

 

 

- Tu t’embarques dans un drôle de truc là… Ca te retomberait sur le coin de la figure… Parce que les histoires de couple dès que tu t’en mêles…
Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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Lundi 15 octobre 1 15 /10 /Oct 05:44

A force de trop tirer sur la corde Armand avait fini par la casser… Son petit commerce parallèle avait pris, au fil du temps, une telle ampleur qu’il avait éveillé les soupçons… On avait fait procéder à une vérification comptable approfondie et il avait été licencié sur le champ… Je n’avais pas accès à la caisse… On ne pouvait donc me suspecter de quoi que ce soit… Le directeur, qui m’avait reçu, avait même vanté les exceptionnelles qualités dont j’avais fait preuve dans l’exécution des tâches qui m’étaient confiées… - Et vous êtes capable de prendre des initiatives… C’est rare aujourd’hui… Et précieux… Vous avez fait des études de Lettres… Vous vous destinez à l’enseignement ?… - Oh non… Pas spécialement, non…    - Ecoutez… Je gère une grande surface pas très loin d’ici… Le secteur librairie a pris beaucoup  d’extension… Il faudrait un bras droit à mon chef de rayon… Quelqu’un de sérieux, de compétent… En qui il puisse avoir toute confiance… Je ne vous demande pas une réponse immédiate… Réfléchissez à ma proposition…

 

 

C’était tout réfléchi et, le lundi suivant, je prenais possession de mon nouveau poste de travail… Avec Gilbert, le chef de rayon, je me suis aussitôt remarquablement entendu… On partageait une même passion pour les mêmes écrivains et, dans de nombreux domaines, on avait des conceptions analogues… Quant aux trois collègues – trois femmes – que j’allais être amené à côtoyer tous les jours elles m’avaient accueilli à bras ouverts et le courant était tout de suite très bien passé…

 

 

- Evidemment !… Les nanas avec un mec elles font toujours ce qu’il faut… Des fois que… On sait jamais… Une grande surface t’en as pas que trois des filles en plus !… T’as tout un réservoir… Le problème, c’est que là tu vas pas pouvoir mater… Ca s’y prête pas… Encore que toi, tel que je te connais, t’es bien fichu d’aller inventer un truc invraisemblable pour y arriver quand même !…

 

 

Irina était en veine de confidences… Entre deux clients elle m’entretenait de ses problèmes conjugaux… - Je le comprends plus… Mais qu’est-ce qu’il veut à la fin !… Il dit qu’il m’aime… Il veut pas me quitter… Mais en même temps on dirait qu’il fait tout pour nous rendre la vie impossible… Pour que je me détache de lui… Aide-moi, Gabriel !… Aide-moi à m’y retrouver… Toi qu’es un homme… Eva s’est esclaffée… - Oui, ben alors là elle a tiré le bon numéro !…

 

 

Ce soir-là je m’étais un peu attardé à discuter avec Gilbert après la fermeture… Je regagnais ma voiture garée sur le petit parking derrière… Il en restait une autre à l’autre bout là-bas… Une fille était prostrée dessus… Je me suis approché… - Ca va pas ?… - Si !… Entre deux sanglots… - Ca a pas l’air !… - Ce sont des cons !… Ce sont tous des cons !… J’en ai marre, mais marre !… Elle a relevé la tête… C’était l’une des caissières de la jardinerie… - C’est au boulot que t’as des problèmes ?… - Oui… Non… C’est rien… Je m’en fous de toute façon… Oh, et puis fiche-moi la paix, toi aussi !… Je t’ai rien demandé… Occupe-toi de tes fesses… Elle s’est engouffrée dans sa voiture et elle a démarré en trombe…

 

 

Le lendemain soir, elle m’attendait sur le parking… - Excuse-moi pour hier… J’étais complètement à cran… A force d’encaisser il y a des moments où ça déborde… - A force d’encaisser quoi ?… - Oh, rien !… - Ca te soulagerait peut-être de vider ton sac… - T’es gentil, mais… Un type – un manutentionnaire de la jardinerie – s’est approché… - Excusez-moi !… Dis, la limande, tu les chercheras pas les géraniums… Je les ai mis dans l’autre réserve… C’est beaucoup plus frais… Allez, salut… A demain… - Et voilà !… T’as la réponse… C’est comme ça toute la journée… La limande… La planche à pain… Les œufs sur le plat… J’ai droit à tout… Et encore celui-là il est gentil… Il y en a d’autres ça l’est beaucoup moins… Je le sais que j’ai pas de seins… C’est pas la peine de me le rabâcher sans arrêt… C’est déjà assez dur comme ça… Et elle a fondu en larmes… - Excuse-moi !… Elle a ouvert sa portière… - A propos je m’appelle Mathide… Personne m’appelle jamais par mon prénom… Personne… Jamais… Je suis sûre qu’ils le connaissent même pas…

 

 

- Ah ben tu vois !… Tu vas avoir trouvé chaussure à ton pied finalement… Elle a pas de seins… T’as pas de queue… Vous êtes faits pour vous entendre…

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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