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Mardi 16 janvier 2 16 /01 /Jan 06:49

L A     G R A N D E     M A I S O N

 

 

 

- Cette baraque!… Vu le prix des loyers on avait décidé de prendre quelque chose ensemble, Corentine et moi… C’était le seul moyen de s’en sortir… Et on prospectait… - Non, mais t’as vu cette baraque ?… Immense… Avec une salle de bains de rêve… Et un jardin !… - On croirait presque un parc… - Il nous la faut !… - 1400 euros de loyer… Sans compter les charges… Tu veux qu’on trouve ça où ?… - Il y a quatre piaules… Et pas des petites… Suffirait de trouver deux autres nanas… Royales on serait… Ma collègue Sofiane déjà je suis sûre que ça l’intéresserait… Quand tu vois ce qu’elle paie pour un truc minable… - Et Sandra ?… Mais oui, Sandra !… Il reprend son appart le proprio… Elle est à la rue…

 

 

- Bon, les filles… Mais alors une chose faut qu’on soit bien d’accord tout de suite… On n’amène pas de mecs… Ca va être le bordel sinon… - Même pour une nuit ?… - Même… Parce que je vois le truc d’ici… Il viendra une fois le type… Deux fois… Vingt fois… Il commencera par laisser des affaires… Il en amènera d’autres… Petit à petit… Et au final il sera installé là… On voudra toutes faire pareil… Forcément… Et ce sera des histoires de cul à n’en plus finir… Et le mec de celle-ci il tourne autour de celle-là… Et l’autre salope elle allume le mien… Elle arrête pas de se balader à poil devant… Je suis sûre qu’ils couchent derrière mon dos… Et talali… Et talala… On s’entend bien… Alors si on veut que ça dure…

 

 

C’est vrai qu’on s’entendait super bien toutes les quatre… Jamais d’engueulades… Pas des vraies en tout cas… Pour le fric tout le monde était nickel… Et on se tapait des mega soirées délire… Finalement on pouvait très bien s’en passer des mecs !… Non, vous trouvez pas ?… Elle trouvait pas Sandra, non… - C’est quand même con d’avoir un chez soi génial et d’être obligée d’aller se faire tirer dehors… Corentine, elle, elle s’en foutait… - Oh, moi, je les aime bien les mecs… Mais j’aime aussi m’amuser toute seule… Alors je m’adapte… Quant à Sofiane elle a levé lers yeux au ciel, soupiré… - Bien obligée de faire avec…

 

 

C’est la semaine suivante qu’elle a annoncé qu’elle partait… - Hein ?… Mais pourquoi ?… Tu te plais pas avec nous ?… Oh si, si, c’était pas la question… Ben, c’était quoi alors ?… C’était son petit ami… Qui se demandait pourquoi il pouvait pas venir… Qui se faisait tout un film… Qui s’imaginait qu’elle avait quelqu’un d’autre… Alors elle préférait prendre quelque chose de plus petit, mais au moins…- Ils sont chiants ces mecs !… Ils sont là ils nous emmerdent… Ils sont pas là ils nous emmerdent quand même… Bon… Mais si on faisait une exception ?… Si on la laissait l’amener ?… Non, non, c’était gentil, mais ils avaient déjà pris leurs dispositions… Et puis de toute façon ça passerait pas avec elles… Il était persuadé qu’elles lui montaient la tête…

 

 

C’était clair qu’on allait le retrouver ce problème… Forcément… Chaque fois qu’il y en aurait une qu’aurait quelqu’un… Non… C’était une connerie de pas vouloir les laisser venir les types… On allait toutes finir par se casser… Les unes après les autres… D’autant que nous elle savait pas, mais elle, Sandra, elle avait besoin de baiser… Tous les jours… Si elle baisait pas… Oui, bon, c’était pas tout ça, mais fallait la remplacer maintenant Sofiane… Qui ?… Ben oui, qui ?… On voyait pas… Non, on avait beau chercher… On voyait pas… A moins que… Elle avait peut-être une idée Corentine, mais… - Dis toujours !… - Alex… - Alex ?!… - Alex, oui… On le connaît… Il est cool… Et question de baiser il assure… Sans prise de tête… On sera plus obligées de courir ailleurs… On aura tout ce qu’il faut sous la main… Sandra a voulu savoir… - Vous l’avez essayé ?… - Ben oui… - Toutes les deux ?… - Ben oui… - Et il est beau gosse ?… - Pas mal, oui… - Bon, ben vous me le laissez alors… - C’est ça !… T’as qu’à y croire… Non, non, non, on partage…

 

 

Et on a partagé… Une fois l’une… Une fois l’autre… Comme ça se trouvait… Comme ça tombait… Quelquefois deux dans la même soirée… - Heureusement qu’il a la santé… Il l’avait, oui… Mais enfin il avait des limites… - Si Sandra était pas toujours après lui aussi… - Tu peux parler, toi !… Qui c’est qui fonce dans son lit le matin dès qu’on a le dos tourné ?… - Ben forcément !… Forcément !… Le soir il y a jamais moyen… Tu te l’accapares aussitôt qu’il rentre… - Bon, les filles, les filles !… Corentine a claqué la porte… - Elle m’agace, tiens !… Il y en a jamais que pour elle…

 

 

- Elle est partie Sandra… - Partie ?… Comment ça partie ?… - Ben partie… Elle a pris ses affaires et elle est partie… - Qu’est-ce qui s’est passé ?… - Oh, rien !… On s’est engueulées… - Engueulées ?… Elles se sont carrément battues, oui !… Comme des chiffonnières… Je peux te dire que ça volait… - Et la raison ?… Alex a haussé les épaules… -Devine !…

 

 

- Si on restait que tous les trois ?… - Financièrement ça va ramer… - Et puis enfin… je fatigue, moi, à force, les filles… - Tu vas plus en avoir que deux à t’occuper… - Oui, mais deux sacrées gourmandes… On a ri… - Tu proposes quoi alors ?… - J’ai un bon copain que sa nana vient de foutre dehors… Qui sait pas où aller… - Quelqu’un dans ton genre ?… - Copie conforme… Enfin presque… - Invite-le à bouffer… Qu’on voie à quoi il ressemble…

 

 

- Pas mal, hein ?!… - Tu m’étonnes qu’il est pas mal… - On le garde alors ?… - Un peu qu’on le garde !… Il s’est installé le lendemain… Et on s’est organisé notre petite vie tranquillement tous les quatre… - Lequel tu veux ce soir ?… - Et toi ?… - Ca fait trois fois de suite Quentin… Je me prendrais bien un doigt d’Alex… - Eh bien allez !… Eux ça leur convenait toujours… - On vous aime autant l’une que l’autre !… Pour le reste aussi ça se passait nickel chrome… Ils faisaient les courses, la cuisine, le ménage… Ils étaient pas chiants… Ils aimaient pas le foot… Et on écoutait la même musique… On regardait les mêmes films… - On aurait dû s’installer avec eux dès le début, tiens…

 

 

Corentine était en larmes… - Qu’est-ce qui se passe ?… - Il se passe que je suis mutée… En Guyane… Et que je peux pas refuser… Et c’est tout de suite en plus !… J’ai juste le temps de me retourner…

 

 

Et je me suis retrouvée toute seule avec Alex et Quentin… Je choisissais… Une fois l’un… Une fois l’autre… Et puis les deux ensemble un soir… Ben oui, forcément !… Et alors là !…Comment c’était trop leurs bouches et leurs mains à courir en même temps partout !… De la folie !… Toute la nuit… Ca a duré toute la nuit… Et ça a toujours été tous les trois ensemble après…

 

 

- Je voudrais pas tirer la sonnette d’alarme, mais… Il avait sorti le gros cahier de comptes Alex… - Mais ?… - Mais on est dans le rouge là… Si on trouve pas une solution… - Elle est toute trouvée la solution… Faut quelqu’un dans la quatrième piaule… Vous avez pas un bon copain sympa ?… - Ou une fille plutôt, non ?… - Oh non, non, un mec !… Un mec !… - T’es vraiment infernale, toi !… Insatiable… - Ben oui !…

Par François - Publié dans : regards.croises
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Samedi 13 janvier 6 13 /01 /Jan 08:41

C H A M B R E    2 0 8

 

 

                                                                                                                           15 Juillet

 

 

Le type de la 117 j’ai vu sa queue… Ce matin, en leur apportant le petit déjeuner… Quand je suis entrée il était tout nu, face à la porte… Il racontait quelque chose à sa femme dans le lit en faisant de grands gestes… Il m’a lancé un regard stupéfait et il a filé dans la salle de bains dont il a précipitamment refermé la porte… Elle a vaguement ri, mi-gênée, mi-complice… Je n’ai pas cillé…

 

 

Quand t’arrives avec tes plateaux comme ça, le matin, forcément il y a plein de choses à voir… Parce que les gens sont en train de se lever, encore à moitié endormis… Souvent, ils ont même complètement oublié qu’on allait leur apporter le petit déjeuner au lit… Ou bien ils ont pas vu passer l’heure… Et ils se méfient pas… Je remonte le couloir sans bruit… Je frappe… J’entre… Résolument… - Le petit déjeuner, messieurs-dames… J’adore ça les surprendre… Surtout les types… Il y en a des tout gênés, comme celui de tout à l’heure, qui se dépêchent de se cacher… Il y en a qui font semblant que non, mais on voit bien que si quand même… Il y en a aussi qui s’en foutent et d’autres qui font exprès d’être à poil quand tu rentres… Ca m’est égal… Du moment que j’en profite… Le tout c’est qu’ils s’en rendent pas compte…

 

 

J’aime voir… C’est ma passion… Ma raison de vivre… Personne ne sait… Personne ne doit savoir… C’est mon secret…  J’aime voir… Des queues… Des fesses… Des femmes aussi… Des couples… J’aime voir… J’aime tout voir…   

 

 

                                                                                                                          

                                                                                                                            17 Juillet

 

 

Sous les draps, les petits jeunes de la 202 étaient en pleine action… Ils se sont aussitôt séparés, éloignés l’un de l’autre, réfugiés chacun à un bout du lit, rouges et confus… - Je vous le mets où ?… - Hein ?… Quoi ?… - Le plateau… Je vous le pose où ?… - Ah ! Oh là… Là… Entre eux… Sur le lit… En refermant la porte je l’ai entendue demander… - Tu crois qu’elle s’est rendu compte ?… - J’en sais rien… Sûrement… - Comment ça craint !… 

 

 

Mais j’ai rien vu… Malheureusement… Ou pas grand chose… L’année dernière par contre il y en avait deux… C’était en Août… La 118… Ils baisaient sur le lit… Elle m’a vue… Elle a voulu l’interrompre, le repousser… Il n’y a rien eu à faire… Il était tout près de son plaisir… Plus rien d’autre ne comptait… Il ne voyait rien… Il n’entendait rien… Comment il y allait !… Comment elles remuaient ses fesses !… Un vrai régal… Il est retombé sur elle… Il a joui dans un grand râle…

 

 

  Le truc le plus fou que j’aie jamais vu ça a quand même été – au tout début – la femme de la 109… Elle était toute seule… Toute nue sur le lit… Elle s’était bandé les yeux… Elle avait des écouteurs sur les oreilles… Et elle s’amusait avec un gode… Elle le faisait rentrer, sortir, courir le long de sa chatte, s’obstinait sur son bouton… En grands battements de jambes… Ouvertes, déployées, crispées, resserrées… En grandes ondulations éperdues du bassin… En grands gémissements affolés… Je suis restée… Qu’est-ce que je risquais ?… Je suis restée jusqu’à ce que son plaisir la fulgure… J’imagine la tête qu’elle a dû faire après quand elle a trouvé le plateau sur la petite table près de la fenêtre…   

 

 

         

                                                                                                                         19 Juillet

 

 

J’en étais sûre… Ca sentait le couple illégitime à plein nez ça… Et les couples illégitimes c’est la chambre 208… Toujours… Forcément… Chaque fois que je peux… Chaque fois que c’est moi à la réception… Parce que les couples illégitimes neuf fois sur dix ça dure toute la nuit… Et ça fait pas semblant… Et moi, là, au-dessus, je suis aux premières loges… Il suffit de coller l’oreille au parquet et t’entends tout… Jusqu’au moindre soupir… Comme si t’étais dans la pièce avec… Tu vois pas, non, mais c’est presque encore mieux… Parce que t’imagines…

 

 

Ils sont montés tôt… Tellement tôt que j’ai raté le début… Le sommier grinçait déjà à toute allure et elle chantait son plaisir à pleine gorge… Avec un tel abandon que tout l’hôtel devait en profiter… Quelques minutes de répit en mots tendres murmurés doux et c’est reparti de plus belle… Et encore… Et encore… Ils se sont endormis à quatre heures du matin… Moi aussi…

 

 

Ils avaient réclamé le petit déjeuner pour sept heures… J’ai frappé… Un vague grognement… Je suis entrée… Dans la lumière du couloir qui tombait sur le lit, ils dormaient, épuisés… Lui, sur le ventre, à même les couvertures, complètement nu… Elle, dans une nuisette blanche dont les bretelles avaient glissé, découvrant deux seins de rêve dont les pointes étaient encore dressées… J’ai pris tout mon temps pour aller déposer le plateau sur la table près de la fenêtre, pour revenir jusqu’à la porte que j’ai refermée sans bruit après un dernier et long regard… Ils ne se sont pas réveillés…

 

 

A midi, en les servant au restaurant, j’ai eu tout le temps de les observer… Il a un certain charme, oui, mais finalement il est assez quelconque… Ce n’est pas le genre de type que tu remarques dans la rue… Mais alors elle !… D’une beauté à se mettre à genoux devant… Si j’étais un homme je sais pas quelles folies je serais capable de faire pour une femme comme ça… Et ce regard !… Il te transperce… Il s’empare de toi… Tu ne peux pas ne pas être à lui… Et sa voix ! Extraordinaire sa voix… D’un rauque profond, mystérieux, terriblement envoûtant…

 

 

 

 

                                                                                                                           20 Juillet

 

 

Au dessous la nuit a été beaucoup plus calme… Ils ont parlé en long ruisseau de mots ininterrompu… Ils ont fait l’amour… Juste une fois… Et ils se sont endormis…

 

 

Quand je leur ai apporté le petit déjeuner ils étaient levés, habillés, prêts à profiter d’une journée qui s’annonce tout particulièrement belle… Elle a voulu savoir ce qu’il y avait d’intéressant dans la région… - Vous qui êtes du pays… Ils ont eu droit à tout… Je ne leur ai pas fait grâce de la moindre curiosité locale… 

 

 

Dès qu’ils ont été partis – je les ai suivis du regard tout au long de l’allée, puis sur la route, après, en contrebas – je suis montée faire leur chambre… C’est hallucinant la quantité de parfums qu’elle a… J’en ai essayé quelques-uns sur le dos de ma main… Et les sous-vêtements !… Un sac entier… Je les ai brassés… Avec volupté… Examinés un à un… J’ai fermé la porte à clé… Devant la glace de la salle de bains j’ai enfilé le string rouge avec le soutien-gorge assorti… Et puis la culotte de dentelle noire… Je n’ai pas pu me résoudre à la quitter… J’ai tourné de ci de là avec dans la chambre… J’ai examiné le reste de leurs affaires avec curiosité… Tout… Méthodiquement… J’ai ouvert le lit… Je m’y suis allongée… Il y avait son odeur… Mes mains m’ont cherchée… Quand je suis revenue à moi on m’appelait en bas…

 

 

 

 

                                                                                                                        21 Juillet

 

 

Ils sont rentrés à minuit, se sont aussitôt couchés, endormis…

 

 

Il feuilletait une revue tout habillé sur le lit… Il m’a souri… - Ah, le petit déj… La porte de la salle de bains était restée ouverte… Elle sortait de la douche… Elle était tournée vers moi… Un trop bref regard, au passage, à ses seins sublimes… Un autre, tout aussi rapide, en dessous… Et… Et je me suis immobilisée, pétrifiée : là, en bas, elle avait une bite et une paire de couilles !… Derrière moi il a ri de bon cœur… - Eh oui !… Ca surprend, hein, quand on sait pas… Oh, mais vas-y !… Vas-y !… Reluque !… Te gêne pas !… Instruis-toi !… C’est pas elle que ça dérange… Au contraire… Je me suis enfuie… Aussi vite que j’ai pu…

 

 

A midi ils n’ont pas mangé là… Le soir non plus…

 

 

 

 

                                                                                                                           22 Juillet

 

 

Ils étaient complètement nus tous les deux… - Bonjour… - Bonjour… Je suis allée jusqu’à la table, près de la fenêtre, en regardant droit devant moi… Je suis revenue vers la porte et… Ca a été plus fort que moi… J’ai levé les yeux sur elle… Impossible de m’en empêcher… Impossible de m’arrêter… - Elle vaut le coup d’œil, ça c’est sûr … J’ai rougi, bafouillé… - Excusez-moi !… Je ne voulais pas… Je m’en vais… Je… Excusez-moi !… - T’en es pas encore revenue, hein ?… - Si… Non… Mais c’est qu’il… c’est qu’elle… il fait tellement femme aussi… Elle a plongé ses yeux droit dans les miens… - C’est le plus beau compliment qu’on puisse me faire… - Pour être femme elle est femme, ça, on peut pas dire… Jusqu’au bout des ongles… Non, mais regarde-moi cette paire de lolos !… Il a passé la main dessous… -  Regarde !… Il y en a beaucoup qui aimeraient en avoir des comme ça, non, tu crois pas ?… - Oh si !… Il les a doucement caressés, en a fait durcir la pointe, y a posé ses lèvres… Leurs deux queues se sont élancées, déployées… - Tu veux nous regarder ensemble ?… Hein ?… Tu veux ?… Allez, va fermer la porte…
Par François - Publié dans : regards.croises
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Vendredi 29 décembre 5 29 /12 /Déc 09:07

C U L T U R E

 

 

 

Je l’ai tout de suite senti que c’était une connerie… Tout de suite… Ca te trompe pas, ça… Seulement comment j’étais flattée !… Qu’un type comme lui… trente ans… un intello en plus… il s’intéresse à moi… Et pas que pour mon cul pour une fois !… Alors j’ai voulu tenter le coup… On savait jamais après tout… On m’avait toujours prise pour une conne… depuis l’école… toujours… J’avais fini par y croire à force… Et voilà que celui-là…

 

 

- Mais non !… T’es pleine de qualités, si, si, je t’assure !… On t’a pas appris à les exploiter, c’est tout… Tu vas voir… Fais-moi confiance, tu vas voir… Il m’apportait des tas de bouquins… - Tiens, tu liras ça… Et ça… Des trucs énormes… « Histoire de la philosophie occidentale »… « Méthodologie et rationalité »… Ca me tombait des mains au bout de deux pages… - Insiste !… Fais un effort !…

 

 

J’essayais, mais franchement… - C’est où que tu comprends pas ?… Tout… Partout… Les mots… Les phrases… Ca voulait rien dire… - Mais si !… C’est que… Il voulait m’expliquer… - Tu vois ?… - Non… Ca compliquait encore plus… Il s’énervait… - Tu le fais exprès, c’est pas possible !… - Laisse tomber, Marc, j’y arriverai jamais… - Mais si !… Allez, on recommence…

 

 

On y passait des journées entières. Pour rien… A quoi ça pouvait bien servir la philo n’importe comment ?… Ils étaient même pas d’accord entre eux tous ces types… Il y avait qu’une chose qui les intéressait c’était d’avoir raison… Et il y avait pas de preuves… De rien du tout… C’était des inventions tout ça… - Mais tu veux pas comprendre, c’est pas possible !… Comprendre quoi ?… Qu’ils étaient tous bourrés de préjugés et que pour les en faire démordre…

 

 

Alors il a décidé que… Bon… Bon… c’était pas la peine la philo… Il me fallait du concret… du solide… du scientifique… Et il m’a ramené tout un tas de trucs sur l’origine de l’Univers… Il y avait des fois il était plat… d’autres fois en forme de selle de cheval… d’autres fois encore c’était une bulle en expansion… Pour les uns il y avait eu un Big Bang… pour les autres non… Ils pouvaient pas se mettre d’accord une bonne fois pour toutes, non ?… Non… Ils pouvaient pas… parce que c’était justement comme ça qu’elle avançait la Science… en échafaudant des hypothèses… en se trompant…

 

 

Oui, ben moi, j’avais pas que ça à faire… J’attendrais qu’ils soient sûrs alors… A quoi ça servait de se farcir la cervelle avec des trucs que tu savais même pas si ça tenait la route… Mais c’était ça la culture enfin !… Ah, ben si c’était ça on pouvait s’en passer alors !… Moi, je pouvais en tout cas… Très très bien…

 

 

- Mais c’est ridicule enfin !… Quand tu penses à toutes ces générations qui ont cherché la vérité avec passion, à tous ces gens qui sont morts pour elle… alors pour toi tout ça ça a servi à rien ?… A pas grand chose… La preuve !… Ils avaient rien vraiment trouvé… Et si c’était tâtonner dans le brouillard pour arriver nulle part ça valait vraiment pas la peine… - Tu comprends rien à rien… Tu m’agaces, tiens !… Et pas qu’un peu… - Toi aussi, tu m’énerves !… Et arrête de me casser les pieds avec tout ça… Tu vois pas comment j’en ai rien à foutre de toutes ces conneries ?… - Des conneries ?… Ah, parce que passer ses journées à se pomponner et à traîner les boutiques de fringues ça valait mieux peut-être ?!… Sûrement, oui !… Au moins tu la ramenais pas… Tu passais pas ta vie à vouloir avoir l’air intelligent… De toute façon quand on voulait avoir l’air en général c’était que… Oui… Alors lui il faisait tout ce qu’il pouvait pour moi, pour me sortir de… Pour me sortir d’où ?… Je lui avais rien demandé, moi, rien du tout !… Oh, mais si je préférais… Si je préférais quoi ?… - Dis-le !… Mais dis-le !… - Non… rien… - M’envoyer en l’air avec tout ce qui passe, c’est ça ?… Eh bien oui je préfère… oui… au moins je m’éclate… au moins je perds pas mon temps… Et il aurait mieux fait de me tirer un peu plus, tiens, plutôt que de passer sa vie dans ses bouquins… Ca lui aurait remis les idées en place…

 

 

Et on s’est engueulés… Ca tapait trop juste ce queje lui disais… En tout cas ça m’a servi de leçon… Je suis pas près de me remettre avec un intello, moi !
Par François - Publié dans : regards.croises
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Vendredi 22 décembre 5 22 /12 /Déc 22:21

Excellentes Fêtes de fin d'année à tous...

C O N T E     D E     N O Ë L

 

 

Le salaud!... Non, mais quel salaud!... Me faire ça comme ça… Par SMS… « Tout est fini… Définitivement fini… C’est sans appel… Adieu… »… Le 24 Décembre en plus !… Il peut pas baisser ses phares ce con en face ?!… Et dire qu’ils devaient passer le réveillon tous les deux en amoureux !… Une semaine qu’elle mettait les petits plats dans les grands, qu’elle faisait tout pour que ce soit le plus… Et le clignotant celui-là il connaît pas ?… Crétin, va !… Elle allait faire quoi maintenant ?… Aller là-bas ?… Sûrement pas… Ils triompheraient… Elle les entendait déjà… On te l’avait bien dit… On te l’avait pas dit qu’on le sentait pas celui-là ?… Qu’il t’attirerait que des ennuis ?… Seulement tu veux jamais en faire qu’à ta tête… Ca a toujours été comme ça… Toute petite déjà… Merci bien !… Non… Elle allait se le faire toute seule le réveillon… Il y avait assez à manger… Et à boire… Surtout à boire… Elle allait se mettre sur le toit, tiens !… Quelque chose de propre… Une reculée comme jamais… Et puis après, une bonne séance de gratouilles… Une orgie de gratouilles… Toute seule… Elle en avait soupé des mecs… Elle était pas près d’y remettre le nez… Ah, ça non alors !… Tiens, c’était quoi, là, sur le bas-côté ?… Mais oui, c’est un type… Un SDF… Avec tout son barda… Qu’est-ce qu’il fabrique là, en pleine pampa ?… S’il compte aller en ville comme ça, à pied, il va pas être déçu du voyage… Il en a pour dix bornes… Et si je le…? Parce que tu trouves que t’as pas assez d’emmerdes comme ça ?… Faut en plus que t’ailles en chercher ?… Oh, mais fallait pas toujours voir le mal partout non plus… Et puis zut, c’est Noël !… Si on peut pas rendre service à son prochain à Noël… Il a bien droit à un peu de chaleur humaine, lui aussi !…

 

 

- Vous allez loin ?… Il a fait un vague signe de la main devant lui… - Par là… - Vous voulez que je vous avance ?… - C’est pas de refus, oui, merci… Il s’est assis tout au bord du siège, a fixé la route sans un mot… - Il y a longtemps que vous marchez comme ça ?… - Je sais plus… J’ai quelquefois l’impression que c’est depuis toujours… - Vous avez bien fait quelque chose avant quand même ?… Vous aviez de la famille ?… Un logement ?… Non ?… - Si !… J’étais comme tout le monde… J’avais une femme… Une entreprise… - Et ?… - J’ai tout perdu… Ca va vite, vous savez quand la poisse s’y met… Ca va très vite… Et tout le monde vous fuit… Vous restez seul avec vos dettes… Que vous êtes incapable de payer… Vous n’avez droit à rien… Aucune aide… Aucun secours… Rien… Et vous vous retrouvez à la rue… Au propre comme au figuré… - Tout espoir n’est peut-être pas perdu… La roue tourne dans la vie et un jour… - Pas quand vous êtes au fond du trou… Pas quand il n’y a d’issue nulle part… Que chaque matin, quand vous vous réveillez, vous vous demandez comment vous allez bien pouvoir manger, boire, dormir… Vous savez de quoi je rêve depuis trois semaines ?… D’une bonne douche chaude et de vêtements propres… - Ca… dans un quart d’heure ce sera fait…

 

 

Il a vu la table dressée avec les deux assiettes, le chemin de table brodé, les bougies, les cadeaux… - Oh, mais je vous dérange !… Vous attendez quelqu’un… - J’attendais… J’attends plus… On a rompu il y a deux heures… Venez !… Dans la salle de bains… Vous avez les serviettes là… Les gels et les shampooings ici… Il y a un rasoir dans le tiroir… Je vais vous déposer des vêtements devant la porte… Et si vous avez besoin de quelque chose vous n’hésitez pas… Vous m’appelez…

 

 

Une véritable métamorphose… Mais c’est qu’il était beau en plus !… C’était rien de le dire… - Je sais pas comment vous remercier… Je suis redevenu pour quelques heures, grâce à vous, celui d’avant… Vous pouvez pas savoir comment c’est important pour moi… Je suis heureux… - Vous voulez boire quoi ?… Whisky ?… Champagne ?… Autre chose ?… - Non… Je vais y aller… J’ai déjà assez abusé comme ça… - Vous allez me laisser passer le réveillon toute seule ?… Bravo… Merci… C’est sympa… Allez, asseyez-vous !… - Votre ami va peut-être se raviser et s’il me trouve là… - Il se ravisera pas… C’est pas le genre… Et puis de toute façon… Et votre femme à vous elle a jamais cherché à savoir ce que vous étiez devenu, à vous recontacter ?… - Non… Non… Elle le fera pas sauf… sauf si elle apprenait un jour que je m’en suis sorti et que j’ai fait fortune… Mais ça…

 

 

- Allez, à table… Foie gras… Langoustines… Riesling… - Si j’avais pensé ce matin que ce soir je passerais le réveillon comme ça !… - Et moi donc !… On a ri… - Vous voyez bien… On ne sait jamais ce que réserve l’avenir… Jamais… Personne… Il faut garder espoir… - Il y a des jours, comme ce soir, où c’est possible et puis d’autres…

 

 

Après la bûche on a trinqué… Au champagne… Ses yeux se sont embués… - Merci… Merci pour tout… Ces moments-là je ne les oublierai jamais… Et demain quand je serai sur la route… - Chut !… N’y pensez pas !… Vous êtes ici maintenant… - Vous savez ce qui est le plus dur pour moi ?… Ce n’est pas le froid… Ce n’est pas la faim… Ce ne sont pas les insultes… Non… Ce sont les femmes… Qui sont partout… Belles et désirables… Que je suis condamné à regarder sans jamais pouvoir espérer quoi que ce soit d’autre… Qui pourrait vouloir de moi maintenant ?… Ca fait deux ans… Deux ans que je n’ai pas… Vous savez qu’on finit par oublier à force ?… Par ne plus arriver à se rappeler comment c’est vraiment fait une femme… Et ça c’est terrible… Bon, mais allez, parlons d’autre chose… Parlez-moi de vous… Ou  de ce que vous voulez…

 

 

Je me suis levée… Je suis venue m’appuyer, derrière lui, contre le dossier de sa chaise… Il n’a pas bougé… Mes doigts se sont introduits sous la chemise, ont doucement lissé un petit carré de peau… Il a respiré plus vite… Un bouton… Un autre… Son torse de haut en bas… De bas en haut… A petites touches légères, puis à caresses lentes, appuyées… Plus bas… Encore plus bas… Elle était dressée… Je l’ai doucement dégagée… Je me la suis longuement appropriée… Je l’ai contourné… Contre lui… Sur lui… - Laisse-toi faire… Laisse-moi faire… Il a eu son plaisir très vite, les yeux emplis d’une infinie gratitude… Je l’ai gardé en moi… Et puis à mon tour… Et puis ensemble…

 

 

Au matin, dans le lit, on s’est réveillés enlacés…  

Par François - Publié dans : regards.croises
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Dimanche 10 décembre 7 10 /12 /Déc 19:32

Au fil des commentaires échangés sur nos blogs respectifs, "Soleil de Juillet" (voir lien ci-contre) m'a proposé d'écrire la suite de l'un de mes textes (c'est en cours)... De mon côté j'ai eu envie de réaliser une version masculine - parmi bien d'autres possibles - de l'un des siens... J'ai choisi "Salle d'attente"... Pour lire le récit d'origine - tout en nuance et suggestion - qu'elle a mis en ligne le 8 Juin il faut se rendre sur son blog ( à la fin de la page 3 des Archives de Juin)...

S A L L E     D’A T T E N T E

 

 

 

Evidemment !… Comme d’habitude c’est plein à craquer… Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à tomber malades en même temps !… Plus qu’une place… Pas le choix… Mais enfin une bonne place, faut pas se plaindre… Plutôt canon la fille en face… Elle pionce… Elle a dû te faire une de ces javas !… C’est le genre ?… Oui… Sûrement… Quel âge elle peut avoir ?… 27, 28 je dirais… A peu près… Ah, elle a ouvert les yeux… Oui, oui, c’est ça, rendors-toi… Que je puisse en profiter un peu… Ces seins !… Non, mais ces seins qu’elle a !… Des seins comme ça, moi… Elle a vu… Elle a vu que je la regardais… T’imagines ?… T’imagines si tu pouvais les toucher ?… T’irais les chercher là-dessous, tu les ferais jaillir, tu les caresserais… et puis après avec la bouche tu… Arrête !… Arrête, tu te fais du mal, là… Elle aussi elle te regarde… Ah si, si !… Faut pas te prendre pour un idiot… T’as peut-être un ticket avec ?… Te raconte pas d’histoires, attends !… Qu’est-ce qu’elle en a à foutre de toi !… Trop jeune… Tu l’intéresses pas, tu parles !… Elle a tout ce qu’il lui faut… Tu ferais mieux de rester tranquille… Tu vas encore te prendre une tôle… Comme l’autre jour… Si seulement tu pouvais voir ses fesses au moins!… Quand elle va se lever tout à l’heure… Savoir si elle s’épile la chatte ?… Il y en a plein qui le font maintenant des nanas… Oui, sûrement, elle se l’épile… Evidemment… C’est trop ça !… Dire que c’est là, tout près, tout lisse, à portée de main et que je peux même pas… Comment ça m’excite… Comment elle m’excite… Et ces yeux !… Wouah, ces yeux !… Wouah, ce sourire !… Faut que j’y aille… Faut vraiment que j’y aille… Faut que je me le fasse… Sinon…

 

 

Elle m’attendait… Je suis sûr qu’elle m’attendait… Elle ne sait pas… Est-ce qu’elle se doute ?… Est-ce qu’elle se doute que je viens de le faire sur elle ?… Tout près… Juste de l’autre côté, là… Sur ses seins, sur son cul, sur sa chatte et que, quand c’est venu, elle a joui aussi, ses yeux dans les miens ?… Elle me sourit encore… Peut-être que je vais passer derrière elle ?… M’allonger sur la table d’examen juste après elle… Là où elle aura été… Peut-être toute nue… J’ai encore envie… C’est fou, l’effet qu’elle me… Je vais lui parler… Il faut… Il faut que… Mais non, arrête, arrête, tu te fais un film, j’te dis !…

 

 

Et l’autre à côté qui veut savoir… mes études… mes loisirs… si je fais du sport… et ceci… et cela… Je lui réponds… Je lui dis… Mais c’est à toi que je parle… C’est à toi que je dis… Seulement à toi, là, en face… Et tu m’écoutes… Tu ne peux pas dire le contraire… Tu fais peut-être du sport, toi aussi… Alors peut-être qu’un jour on va se retrouver là-bas… Et ce jour-là…

 

 

Tu me regardes… On se regarde… Tu me souries… Je te sourie… On se sourit… Mais parle, bon sang !… Parle !… Dis quelque chose !… On va pas se laisser partir comme ça, merde, quand même !… Parle !… C’est à toi de parler… T’es l’aînée après tout… Et puis c’est les femmes qui décident aujourd’hui… C’est elles qui demandent… Trop tard… C’est à toi… C’est ton tour… Au revoir…

Par François - Publié dans : regards.croises
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