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Lundi 19 mars 1 19 /03 /Mars 07:48

S O I R E E     E N T R E     F I L L E S

 

 

 

 

Pendant quinze jours il y avait eu des affiches partout pour l’annoncer: un spectacle de strip-tease masculin au Fletwood Mac, une boîte, dans la vallée où on allait danser à l’occasion…

 

 

C’est Ophélie qui l’a proposé : - On monte y faire un tour ?… Histoire de rigoler… Et on a embarqué toutes les trois dans la voiture de Stéphanie…

 

 

Il y avait du monde… Plus que d’habitude… Une estrade de fortune avait été dressée au bout de la piste de danse… Juste à côté un groupe d’une quinzaine de filles surexcitées réclamait les Bolero Boys sur l’air des lampions… Le DJ faisait régulièrement monter la pression… - Qu’est-ce qu’on attend les filles, hein ?!… Qu’est-ce qu’on attend ?… Et elles hurlaient…

 

 

On a fini par trouver une place… On a pris nos consos… - Mauvaise nouvelle, les filles !… Les Bolero Boys ont eu un empêchement… Le spectacle est annulé… Et le DJ s’est fait huer… La tension dans la salle était à son comble, l’attente physiquement palpable…

 

 

Tout s’est éteint… Dans l’obscurité presque complète un frémissement d’impatience et d’excitation a pris corps, a couru de groupe en groupe, s’est infiltré partout… De puissants projecteurs ont brusquement éclairé l’estrade… Ils étaient trois, en strings moulants… La grappe des filles agglutinées au premier rang a lancé les bras vers eux en poussant des cris stridents… Ils ont esquissé quelques pas de danse tout en se caressant lascivement d’une main passée sous l’élastique de leurs minuscules cache-sexe… Ils avançaient, reculaient, avançaient chaque fois un peu plus près du bord de la scène… Les filles se tendaient vers eux, penchées en avant, étirées, éperdues…Ils ont fait mine de retirer leurs strings… Encouragements… Clameurs d’approbation… Alors ils nous ont tourné le dos et, à tour de rôle, ils les ont lentement descendus, retirés et lancés par-dessus leurs épaules au beau milieu du groupe qui, chaque fois, ondulait, faisait des vagues et se refermait dessus… Et ils sont restés là, immobiles, leurs trois fessiers musclés alignés côte à côte…

 

 

- Voilà, les filles, c’est fini !… - Oh non !… Non !… - Non ?… Vous voulez voir quoi alors ?… Elles se sont déchaînées… - Leurs queues !… Leurs queues !… - C’est pas prévu au programme… - Hou !… Hou !… - Bon, mais comme vous êtes toutes très sympathiques ce soir les Bolero Boys vont faire une exception pour vous… Il y en a un des trois qui va se retourner, mais un seul… Et c’est vous qui allez le choisir… Alors attenton !… Qui veut que ce sot Pedro ?… Quelques filles se sont manifestées… - Lazario alors ?… Guère plus de succès…  - Ludo ?… Une immense clameur s’est élevée…

 

 

Ludo a pris tout son temps en réticences et remords multiples et simulés sous les encouragements enthousiastes des filles du premier rang… Quand il nous a enfin fait face il avait les deux mains ramenées, en coquille, sur son bas-ventre… - Les mains !… Les mains !… Il les a très lentement retirées, en a ramené une sous les couilles comme pour les offrir aux regards… Les filles n’en pouvaient plus…  Ophélie m’a poussée du coude : - Pas mal, hein !?… Il a fait demi-tour, rejoint les autres… Les projecteurs se sont éteints… La piste de danse s’est rallumée… - On va prendre l’air ?

 

 

On a fait quelques pas sur le parking… - C’est le camping-car de Ludo là-bas au fond… - Comment tu sais ça, toi ?… Ophélie a haussé les épaules… - Il en descendait quand on est arrivées… On s’est approchées… On en a fait le tour avec curiosité… On s’est éloignées… - Je passerais bien la nuit avec, moi, ce type !… - Moi aussi !… - Et moi donc !… On est revenues sur nos pas et on a attendu à côté de la portière… - Il va bien finir par se pointer à force… obligé…

 

 

- Bonsoir !… - Bonsoir !… - Vous voulez quelque chose ?… - Non !… Enfin,si !… Si vous avez envie… une de nous trois… vous pouvez !… Il nous a détaillées, à tour de rôle, attentivement… - Pas facile de faire un choix… Vous êtes plus mignonnes les unes que les autres… On a ri… - La seule solution, c’est de vous essayer… Et il a attiré Ophélie contre lui… Il l’a embrassée à pleine bouche… Un long moment… Puis Stéphanie… Et puis ça a été mon tour… il embrassait bien… A la fois léger et insistant… Sucré et acide… Il m’a lâchée, s’est un peu reculé… - Non, je sais vraiment pas laquelle… Il faut encore approfondir les recherches… Et il a repris Ophélie… Tout en l’embrassant il a glissé une main dans son soutien-gorge, l’autre sous sa robe… Stéphanie aussi… plus longtemps… Moi, il a dégrafé mon pantalon… Il est entré dans ma culotte… - Mais c’est que tu mouilles comme une vraie petite cochonne !… Et pourtant c’est Stéphanie qu’il a emmenée… Elle nous afait signe de la main, sur le marchepied, juste avant de disparaître à l’intérieur…

 

 

On est allées l’attendre dans la voiture garée là-bas, à l’écart… Ophélie devant et moi derrière, comme à l’aller… - Je sens qu’il va y en avoir pour un moment !… Elle a soupiré… - Qu’est-ce qu’il m’a donné envie ce salaud !… On s’est tues… Longtemps… Et puis je l’ai entendue respirer plus fort.. plus vite… Sa main s’activait sous la robe remontée haut sur les cuisses… Alors la mienne aussi avec impétuosité Plus rien d’autre que nos chuintements humides… Que nos doigts à la conquête effrénée de notre soulagement… - Tu penses à quoi ?… Sans se retourner.. – Rien de spécial… Je laisse flotter… La soirée… Le climat… Sa main sur moi tout à l’heure… Et toi ?… - Moi ?… A sa bite… Je peux penser qu’à ça… Que je l’ai vue… Au bout rose qu’on apercevait juste un peu sous la peau… Comment j’aime ça quand ils se décalottent les mecs !… Ou quand moi je leur fais… Et elle a joui, cabrée, la tête renversée en arrière, avec un imperceptible râle de fond de gorge… Moi aussi, juste après… meilleur que jamais…

 

 

Stéphanie a ouvert la portière, s’est installée au volant… - Quel pied, les filles !… Quel pied !… Je peux vous dire : ça valait le coup… - Nous aussi… C’était pas mal non plus !…

Par François - Publié dans : regards.croises
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Jeudi 15 mars 4 15 /03 /Mars 07:02

J E U     D A N G E R E U X   

 

 

 

- On y va ?… On y allait… On remontait le boulevard… - Non, mais vise-moi celle-là !… On lui voit carrément le cul, oui !… - Et l’autre là-bas… Cette paire de nibards !… Tu te vois trimballer ça toute la journée, toi !… - Et comment c’est attifé, ça !… Là… A gauche… Faut vraiment pas avoir honte… 

 

 

On repartait dans l’autre sens et on recommençait… Au retour, chez nous, là-haut, on balançait nos sacs, on se déhanchait, on les singeait… - Tu viens, chéri ?… On éclatait de rire… - N’empêche… N’empêche qu’est-ce que j’aimerais essayer un jour !… Mais juste une fois, hein !… Juste pour voir… - Et moi être un mec… Pour m’en faire une… Pour savoir ce qu’ils sentent quand ils sont dedans… - On est complètement folles il y a des jours…

 

 

- On va quand même pas rentrer là ?!… - Ben pourquoi ?… Allez, viens !… On a tourné… On en a décroché… - Non, mais tu t’imagines avec ça sur le dos ?… On a reposé… - Et ça !… Non, mais vise-moi ça !… - On essaie ?… On s’est engouffrées dans une cabine… On en a passé plein… En grands éclats de rire… - Tu te verrais !… - Oui, ben tu peux parler, toi !… Tu fais vraiment pute… T’as raté ta vocation… - Ce que tu peux être conne !… - On en prend ?… - On mettra jamais ça… - Mais si… Entre nous… Pour rigoler…

 

 

On l’a fait le soir même… Et on s’est maquillées outrageusement pour leur ressembler le plus possible… - Cette dégaine qu’on a !… - On descend faire un tour ?… - Comme ça ?… Ah non !… Non !… - Juste deux minutes… Juste pour voir si il y a des types qui s’imaginent qu’on en est… - Non, mais ça va pas !… Et si jamais ils nous… - Qu’est-ce que tu veux qu’on risque ?… On n’en est pas des vraies… On les enverra promener… On a quand même encore le droit de s’habiller comme on veut, non ?…

 

 

On s’est approchées tout près de leur quartier là-bas… Seulement dans les rues derrière… On nous a regardées, on s’est retourné sur nous, mais personne ne nous abordées… - C’est peut-être qu’on n’en a pas vraiment l’air finalement… - C’est surtout qu’on n’est pas dans les bonnes rues, oui !…

 

 

Et le lendemain on s’est aventurées plus loin… - Alors les petites chéries, combien on prend ?… - Viens, viens, on rentre… - Mais non, attends, c’est trop marrant… - On vous a toutes les deux pour le prix d’une ?… - Viens, viens, j’te dis… - Vous sucez ?… - Ca marche !… Non, mais t’as vu comment ça marche !… Ils sont trop, les mecs… Ils sont vraiment trop…

 

 

- On y retourne… On y retourne… C’est trop comment ils bavent quand ils nous voient et la tête qu’ils font quand on les plante là… Et on y est retournées… Tous les soirs… On nous abordait… Dix fois… Vingt fois… On nous insultait quelquefois, on nous traitait d’allumeuses… - Qu’est-ce qu’on s’en fout !… On rigole bien, c’est l’essentiel…

 

 

- Qu’est-ce que vous fichez là ?… Trois filles… Qui nous ont arrêtées sur le trottoir… - Nous, on se promène… Pourquoi ?… On n’a pas le droit ?… - Oui, ben vous allez vous promener ailleurs… C’est pas votre secteur ici… - Si elles croient qu’elles vont nous impressionner… - Elles sont jalouses, tu parles !… T’as vu comment on est foutues par rapport à elles…

 

 

C’est arrivé un soir dans une petite rue toute sombre… Une voix de femme a crié quelque part derrière nous… - C’est elles !… Oui, oui, c’est elles !… Deux types sont sortis de sous une porte cochère… Ils nous ont tirées à l’intérieur et on s’est retrouvées la nuque collée contre des compteurs électriques avec chacune un genou dans le ventre… - Qu’est-ce que vous foutez là, hein ?… Qu’est-ce que vous cherchez ?… Des filles ont surgi de nulle part… - Vous les avez coincées ?… Dérouillez-les, ces salopes !… Depuis le temps qu’elles viennent nous narguer… Elles se sont jetées sur nous et on a pris des baffes… des tas de baffes… une raclée de baffes… Ce sont les types qui les ont retenues, arrêtées… Qui nous ont laissé filer… - Et tâchez de plus venir traîner par ici… Sinon… On n’avait plus du tout envie… 

Par François - Publié dans : regards.croises
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Samedi 10 mars 6 10 /03 /Mars 07:55

J E U X     D E     P L A G E

 

 

 

J’avais rencontré Claire au cours d’une soirée d’anniversaire que nous avons terminée tous les deux chez elle… Si elle n’avait pas fait les premiers pas il ne se serait sans doute jamais rien passé entre nous: à trente ans j’étais encore encombré des principes rigoureux dont m’avait pétri une éducation particulièrement rigide... Elle faisait mine de l’ignorer et affichait sans complexes une tranquille liberté de ton, d’allure et de comportement… Le monde qu’elle me laissait entrevoir me fascinait et m’effrayait tout à la fois : je ne demandais qu’à m’y laisser entraîner, je faisais preuve de la meilleure volonté du monde pour essayer de l’y rejoindre, je m’efforçais de ne m’étonner d’aucune des initiatives sexuelles qu’elle prenait, mais j’étais constamment rattrapé par des pudeurs et des réticences incontrôlables… Elle avait fini par s’en amuser ouvertement et s’était finalement juré de m’en débarrasser : - Toi, va falloir que je te prenne vraiment en mains !...

 

 

Sans doute est-ce dans cette intention qu’elle a voulu m’entraîner à la plage par un bel après-midi de Juin… La plage... Sa plage secrète... Connue d’elle seule et des quelques très rares initiés  auxquels elle avait consenti à en révéler l’existence… - Personne vient t’emmerder… Tu peux te baigner et bronzer à poil tant que t’as envie !... On y accédait par une multitude de petits sentiers abrupts et rocailleux qui serpentaient à travers les pins… C’était un idyllique écrin de sable fin clos sur lui-même… Elle s’est complètement déshabillée, étendue sur une grande serviette de bain, offerte voluptueusement, les yeux fermés, aux rayons du soleil… Et je l’ai imitée…

 

 

J’étais bien… Pris d’une douce torpeur je somnolais délicieusement sans penser à rien quand soudain… des voix derrière dans le bois…de femmes…un rire cristallin… J’ai bondi sur mes vêtements… Claire n’a même pas levé la tête : - Laisse !... C’est les filles !... Elles voulaient faire ta connaissance… Depuis le temps que je leur parle de toi !... Je leur ai dit de passer… Laisse, j’te dis !... J’étais encore figé, abasourdi, le slip à la main quand elles ont surgi tout près…

 

 

Quatre ravissantes jeunes femmes qui se sont avancées résolument vers nous tout sourire… - Coucou !... - Salut !... - C’est nous !... - Ca va ?... Feignant une aisance que j’étais à mille lieues d’éprouver je me suis levé… J’ai vaguement entendu Claire - comme au travers d’un brouillard - égrener des prénoms… Corinne… Valérie… Stéphanie… Amandine…J’ai balbutié quatre « Enchanté » confus, fait claquer mes lèvres sur des joues au hasard et je suis précipitamment retourné à la sécurité toute relative de mon tapis de plage…

 

 

Claire m’y a presque aussitôt rejoint, suivie des quatre filles qui se sont équitablement réparties autour de nous, qui se sont  installées en un tourbillon de petits hauts dépouillés, de jeans abandonnés, de soutien-gorge en voltige, de seins de rêve délicieusement offerts… Les yeux mi-clos, l’air faussement absent, le cœur battant, je ne perdais rien du spectacle…

 

 

 Tout en discutant et en plaisantant avec Claire la petite brunette - Amandine ? - a fini de se déshabiller debout, là, face à nous… Elle a posément fait glisser la culotte découvrant une toison aérienne sombre sur un fendu délicatement ourlé, puis s’est longuement attardée à fourrager dans son sac avant de venir enfin  s’allonger à ses côtés… A ma grande déception ma voisine immédiate, elle, n’a pas quitté le bas… A l’autre bout, par contre, nue, penchée en avant, la belle fille rousse offrait une vue imprenable sur les premiers contreforts de son intimité…

 

 

- Eh, les filles !... Vous avez vu ça ?... C’est que vous lui faites de l’effet à Romain!… Et pas qu’un peu !... Pour ma plus grande confusion tous les regards ont convergé vers moi… Je bandais, oui !... Mais est-ce qu’elle était obligée de le claironner à la cantonnade ?… J’ai esquissé un mouvement pour me retourner sur le ventre… aussitôt abandonné par peur du ridicule…

 

 

 Claire a avancé la main, l’a posée, légère, juste au-dessous du nombril et a entrepris une savante progression, à caresses lentes, vers ma queue de plus en plus résolument dressée… Elle l’a atteinte, effleurée, contournée, puis logée dans la paume de sa main, soupesée… - Un beau morceau quand même, les filles, hein, vous trouvez pas ?... Il y en a une qui a dit quelque chose à mi-voix et une autre a ri… Claire a refermé sa main, enserré, décalotté à fond, imprimé un premier mouvement… - Non, non, attends !... Arrête !... Pas ici !... - Tu parles !... Mais qu’est-ce qu’elles s’en foutent !... Au contraire… Et elle a entrepris de me branler en un lent va-et-vient régulier, appuyé et obstiné… Je me suis abandonné… J’aurais de toute façon été parfaitement incapable de résister… Tout était silencieux… Appuyée sur un coude, la fille à côté regardait, de tout près, avec une attention avide...  Claire a accéléré et c’est venu… très vite… - Là… tu vois… c’était quand même pas la mer à boire !...

Par François - Publié dans : regards.croises
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Mercredi 7 mars 3 07 /03 /Mars 08:17

L’A P P A R T E M E N T

 

 

 

Sabrina passait sa vie calfeutrée chez elle, volets fermés, rideaux tirés… - A cause de l’autre con, là, en face !… Il arrête pas de mater avec ses jumelles… A longueur de journée… Il a que ça à foutre… Ce que ça peut m’énerver… Tu peux même pas être tranquille chez toi…

 

 

Elle me l’a montré un jour qu’il passait sur le parking en bas… - Regarde-le cet obsédé !… C’était un bel homme avec de la prestance, la quarantaine séduisante… - On croirait jamais pourtant à le voir comme ça… Elle a haussé les épaules… - C’est les pires…

 

 

En Juin elle m’a demandé de lui garder son appartement quelques jours, le temps qu’elle aille régler la succession de son père à Lorient… - Je préfère… Avec tout ce qui se passe… Je serai plus tranquille…

 

 

Il faisait un temps magnifique… J’ai commencé par tout ouvrir en grand… L’autre en face j’en avais rien à foutre… Je le connaissais pas… Et puis j’étais pas censé savoir…

 

 

Quand on n’est pas chez soi on manque de repères… On vient toujours buter sur quelque chose… Les objets ne sont jamais là où on les aurait mis soi-même… J’étais obligée de multiplier les allées et venues… Il m’observait, il m’épiait – je le sentais, j’en étais sûre – avec une attention extrême… Ce n’était pas vraiment désagréable d’ailleurs ce regard suspendu à moi en permanence… Ca me conférait une importance particulière, différente…

 

 

J’ai diné sous haute surveillance… Quand l’obscurité est tombée j’ai allumé un peu partout… J’ai erré… Il attendait – je le savais – il attendait que je me déshabille… Il espérait de tout son être que j’allais le faire, là, en pleine lumière… J’ai commencé : j’ai déboutonné ma robe et puis, avant de continuer, j’ai tout refermé, j’ai éteint et j’ai senti – physiquement – sa déception…

 

 

Il a passé la journée du lendemain à m’observer… Sans m’accorder le moindre répit… Et c’était un peu comme si nous la vivions ensemble cette journée… Comme s’il était avec moi, près de moi… Au fil des heures se nouait entre nous une complicité forte, pleine… Vers le soir j’ai quitté ma robe : sa patience méritait bien une récompense… La mienne c’était l’intensité de son regard, c’était sa gratitude palpables quelque part dans l’atmosphère autour de moi… J’ai vaqué à mes occupations en petite culotte et soutien-gorge… Avant de me coucher j’ai laissé descendre complètement la nuit…

 

 

Le lendemain matin, le mercredi, j’ai dû descendre faire quelques courses au Super Marché d’à côté… Le temps que je prenne un chariot et il était là, entre les rayons, l’air faussement affairé, à me croiser chaque fois qu’il le pouvait, comme par hasard, à me déshabiller tant et plus du regard… A distance c’était moi qui menais le jeu, mais là, si près, cette attention qui s’était emparée de moi et qui ne voulait pas me lâcher me mettait profondément mal à l’aise… Je me suis dépêchée… A la caisse il a poussé son chariot derrière le mien et il m’a regardée décharger gauchement mes achats, fébrile et empruntée… Fuir… Fuir le plus vite possible… Dans ma précipitation j’ai oublié la moitié des articles sur le tapis de caisse… C’est lui qui m’a rappelée d’une voix grave et envoûtante… - Mademoiselle !… Mademoiselle !… Qui m’a aidée à rassembler mes affaires… - Faut toujours finir ce qu’on a commencé… Toujours !… Je me suis enfuie écarlate…

 

 

Je suis remontée là-haut furieuse… Puisque c’était comme ça il allait voir !… C’était fini… Il pouvait toujours attendre alors là !… Et j’ai tout refermé… Je me suis calfeutrée, moi aussi, comme Sabrina, avant de tout rouvrir presque aussitôt… Non, mais attends !… Il allait quand même pas m’obliger à vivre dans le noir, ce con !… De toute façon… non… il allait payer plutôt… J’allais faire gonfler son attente toute la journée jusqu’aux limites du supportable… J’allais l’allumer, oui, l’allumer… et puis, le soir venu, me coucher sans lui avoir rien accordé, rien… J’ai joué avec la salle de bains… Entrées… Sorties… Sans arrêt… Avec les tenues… J’en ai changé vingt fois… J’ai indéfiniment étiré la soirée et puis j’ai éteint avant de me déshabiller, de me coucher, intérieurement ravie : comme il devait être déçu !…

 

 

La sonnerie du téléphone a presque aussitôt retenti… Je n’ai pas bougé… Un copain à Sabrina sûrement… Il rappellerait quand elle serait là… Longtemps… Ca s’est arrêté… Ca a recommencé… Encore arrêté… Repris… Insisté… Et si c’était important ?… Et si c’était elle ?… J’ai allumé, bondi, traversé l’appartement, décroché… - Allo… oui ?… - C’est moi !… Je l’ai aussitôt reconnu… cette voix… cette voix qui te prenait aux tripes… - Qui ça, moi ?… Qui êtes-vous ?… - Tu le sais très bien… Je te vois, tu sais !… Raccroche, mais raccroche, espèce de folle !… Qu’est-ce que t’attends ?… - Comment t’es bien foutue ?… Si, c’est vrai, on se lasse pas de te regarder…

 

 

Il s’est tu… Il respirait régulier, profond… Enlève ta culotte !… Ni suppliant ni impérieux… Non… Sur le ton de la simple demande… Comme si ça allait de soi… Avec la tranquille conviction que j’allais le faire… Et je l’ai fait… Mécaniquement… Sans réfléchir… Dans une sorte d’état second… Le soutien-gorge aussi… Il me dirigeait maintenant, péremptoire, sûr de lui… - Mets-toi dans le fauteuil !… Juste à côté du téléphone… J’ai obéi… - Les jambes… Par-dessus les accoudoirs les jambes… Allez !… De chaque côté, ouverte, obscène… Et ce silence… éprouvant ce silence… si lourd… si plein… Longtemps… - Branle-toi !… Et je lui en ai offert le spectacle…

Par François - Publié dans : regards.croises
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Samedi 27 janvier 6 27 /01 /Jan 07:45

Que faire quand il y a 32cm de neige, qu'il n'y a plus de courant - donc plus d'ordi - que les routes ne sont que très difficilement praticables?... Eh bien écrire un texte de circonstance - à la bougie et à la plume - pour se réchauffer...

Bonne lecture à tous...

L A     B A R A Q U E     D E     C H A N T I E R

 

 

 

Tout était uniformément blanc… Et ça continuait à tomber… A gros flocons… Elle était où la route ?… Ah, là… D’un peu plus… Faudrait t’arrêter, ma fille… Ca va finir mal cette histoire…  Faudrait t’arrêter… Sauf que si tu t’arrêtes là-dedans tu pourras jamais repartir… Non… Faut y arriver… Coûte que coûte…

 

 

Ca a filé d’un coup… Où ça a voulu… Elle n’a rien pu faire… La voiture a emporté des barbelés, les piquets qui les maintenaient, dévalé une petite pente, filé jusqu’à un ruisseau dans lequel elle a piqué du nez et s’est immobilisée… T’as rien… T’as rien… Descendre maintenant… Descendre… Quelque chose bloquait la portière… Elle a poussé, forcé, pesé de tout son poids… Ca a cédé d’un coup…Elle a perdu l’équilibre et s’est étalée, de tout son long, au beau milieu du ruisseau… Trempée des pieds à la tête, ruisselante, elle est remontée sur la route en trébuchant à chaque pas, dans la neige, sur ses talons hauts… Quelqu’un… Trouver quelqu’un… N’importe qui… Une maison quelque part… 

 

 

Il n’y avait rien ni personne… Nulle part… Le désert… Mais c’était pas possible ça !… Un moteur… Si, un moteur… Une camionnette… Il faut qu’il s’arrête… Il faut… - Eh bien, ma petite dame, on est perdue ?… - Oui… Non… C’est ma voiture… Elle est tombée dans le ruisseau là-bas… - Et ça vous étonne ?… Quand il fait un temps comme ça on reste chez soi… Bon, ben montez en attendant… Il a roulé en silence, tourné à droite… - Vous grelottez… Et pas qu’un peu !… Vous allez attraper la mort trempée comme vous êtes… Encore à droite… - On est presque arrivés… Vous allez pouvoir vous sécher… Et vous réchauffer… Ca s’impose… - Et la voiture ?… - Pour le moment elle restera où elle est la voiture… De toute façon personne n’accepterait de venir vous dépanner ici par un temps pareil…

 

 

C’était au milieu des bois… Une grande baraque-logement de bûcheron, toute d’une pièce, avec quatre couchettes symétriquement disposées le long des parois, un coin cuisine dans un renfoncement tout au fond et, juste à côté, dissimulé derrière un rideau, ce qui devait être une minuscule salle de bains… - Entrez… Entrez… Bon… D’abord… Le plus urgent, c’est de retirer tout ça… Si vous restez là-dedans c’est 40 de fièvre garantis demain matin… Il a approché deux chaises devant le poêle… Vous n’avez qu’à mettre vos affaires à sécher là-dessus… Je vais vous préparer quelque chose de chaud pendant ce temps-là… Et il lui a tourné le dos…

 

 

- Là… Un bon grog… Ca va vous faire du bien, vous allez voir !… Il le lui a tendu, l’a regardée boire… - Vous devriez pas la garder la culotte, vous savez, c’est pas bien prudent… Il a haussé les épaules… - De toute façon trempée comme elle est on voit tout à travers… Bon, mais faut pas rester comme ça… Faut vous sécher maintenant… - Je pourrais pas prendre une douche ?… - Si, si, bien sûr !… C’est là, juste en face… Vous avez des serviettes dans le placard en bas…

 

 

- Videz pas le ballon quand même !… Comment on va faire, nous, sinon, après ?… Il était tout près, de l’autre côté du rideau… - J’ai fini… Elle s’est tout entière enveloppée dans une grande serviette de bain mauve trouvée au-dessous de la pile… Il l’attendait avec une couverture qu’il lui a jetée sur les épaules… - Venez au chaud… Près du poêle… Là… Vous serez bien… Bon… Et maintenant vous pouvez m’expliquer ce que vous fabriquiez dans ce coin perdu par ce fichu temps de chien ?… Vous écoutez jamais la météo ?… - Oh si, si !… Mais je pensais pas que ce serait à ce point… - Faut reconnaître qu’il y a longtemps qu’on n’avait pas vu ça… D’ici à ce que mes collègues soient restés coincés quelque part eux aussi… Il y a un moment qu’ils devraient être là… - Faut absolument que je rentre!… - Ah oui ?!… Vous allez faire comment ?… Parce que comptez pas que je vous emmène… Dans l’état où c’est !… Je tiens pas à me foutre en l’air – et vous avec par la même occasion – pour vos beaux yeux… - Mais on m’attend !… - Eh bien on vous attendra… Sinon il vous reste une solution : dès que vos vêtements sont secs vous attaquez courageusement la route sur vos petits talons hauts… Le village le plus proche n’est qu’à 18 kilomètres… Ca vous va ?… Non ?… Alors mon portable est là, derrière vous, sur l’étagère… Et la batterie est chargée…

 

 

- Venez voir !… Non, mais venez voir !… C’est de la folie !… Elle l’a rejoint à la fenêtre… A ses côtés… - Il y en a au moins trente centimètres… Et ça y va !… Comment ça y va !… Il a entouré ses épaules de son bras… Mais repousse-le !… Qu’est-ce t’attends ?… Repousse-le !… - On est bloqués là pour un sacré moment… Ils dégagent jamais par ici… Il a posé sa joue contre la sienne… Elle l’y a laissée… Tu es folle… Complètement folle… Tu le connais même pas ce type… Il a cherché ses lèvres… Elle les lui a abandonnées… Des phares ont brusquement transpercé la nuit, illuminé la neige… - Les voilà… Mes collègues… Les voilà… Elle est retournée s’asseoir près du poêle…

 

 

Ils ont tapé leurs chaussures l’une contre l’autre… - L’enfer !… Trois heures… Trois heures pour redescendre de là-haut… C’est de la folie!… En tout cas qu’ils comptent pas qu’on y retourne demain… C’est niet… On reste ici… Ils ont relevé la tête, l’ont vue, ont aperçu ses vêtements sur les chaises… - Eh ben dis donc tu t’ennuies pas, toi, quand on n’est pas là !… - Madame a voulu apprendre à nager à sa voiture… Dans le ruisseau là-bas derrière… Mais la voiture y a mis beaucoup de mauvaise volonté… Ils se sont approchés… Elle a étroitement resserré la serviette autour d’elle, réajusté la couverture… - Lui, c’est José… Et le jeune, là, c’est Benjamin… Et vous ?… Je sais même pas comment vous vous appelez, vous… - Jasmine… - Bon, eh bien je vous présente Jasmine alors… Ah oui, à propos, moi, c’est Luc… On mange ?… J’ai une de ces faims…  

 

 

Ils ont pris tout leur temps pour dîner, ils ont parlé, ils ont ri, ils se sont enveloppés de fumée… Longtemps… Elle était bien… Elle se sentait bien… Différente… Protégée… Ailleurs n’existait plus… José a sorti une bouteille de marc… - Et c’est du vrai… Pas du trafiqué… Méthode artisanale… Elle en a bu avec eux… Ils ont chanté… - Bon, mais c’est pas tout ça… Faudrait peut-être aller dormir… Parce qu’après une journée pareille!…

 

 

- C’est celle de Seb… Il est en congé…  La plus proche du poêle… - Mais ne vous inquiétez pas… Les draps sont propres… Ils ont été changés… Elle s’y est coulée avec délices… Ils sont allés tous les trois à la douche… Luc d’abord… Benjamin ensuite… Puis José qui en est revenu complètement nu… Qui est allé éteindre la lumière tout au bout, de l’autre côté… - Bonsoir tout le monde !… - Bonsoir !… 

 

 

  Elle a rêvé… De Luc… Il lui faisait l’amour… Tout en douceur… En effleurements légers… En baisers déposés tout au long de sa nuque, de son dos, de ses fesses… Il s’arrêtait… Mais pourquoi il s’arrêtait ?… C’était trop bon… Continue !… Il s’éloignait… Mais reviens !… Elle partait à sa recherche… Elle le retrouvait… Elle se tendait de tout son corps vers lui… Encore !… Caresse-moi encore !… Comme il savait !… Et sa queue s’est posée au creux de ses reins… Et ses mains sur ses seins… Reste !… Reste !… Ne t’en va plus !… S’il te plaît, reste !… Et… Mais… Mais il était vraiment là… Oui, il était là… Tout contre elle… Sa chaleur d’homme… Son souffle dans son cou… Ses lèvres tout au long de son épaule… - Tu ne dors plus… Elle n’a pas répondu… - Non… Tu ne dors pas… Il a lentement bougé contre elle… A l’entrée… Elle a haleté, gémi… Elle l’a voulu, elle s’est ouverte, elle l’a happé… - Eux non plus ils ne dorment pas… Ils écoutent… Et elle a eu son plaisir… Elle l’a chanté… A pleine gorge…

 

 

Elle a posé la tête sur sa poitrine, s’est blottie contre lui… Il lui a caressé la joue… Longtemps… Le jour s’est levé, gorgé de neige, s’est lentement infiltré à travers les volets, a habité peu à peu la pièce… - Tu as aimé qu’ils t’entendent ?… Elle a souri… Elle lui a posé un doigt sur les lèvres… - Et qu’ils te voient ?… Tu aimerais qu’ils te voient ?… Qu’ils nous voient ?… Elle s’est pressée contre lui… Il a repoussé drap et couvertures… Elle ne l’en a pas empêché… Elle est venue sur lui…

 

 

Quand elle a commencé à doucement se plaindre José s’est levé, approché… Tout près… Il était nu… Il s’est assis à la tête du lit et il l’a regardée… Il les a regardés… Il a posé une main sur elle… Dans ses cheveux… Sur ses yeux… Sur sa bouche… Il y a glissé un doigt… Elle a refermé les lèvres dessus, l’a enrobé, mordillé, englouti… Et puis il y a eu aussi Benjamin, debout derrière lui, les yeux exorbités, le souffle court, qui s’activait frénétiquement en bas… Sa semence a jailli, s’est éparpillée au hasard sur elle, sur son dos, sur ses reins, sur ses fesses… Elle aussi c’est venu… Elle est retombée sur Luc… Elle a crié… Le plaisir de José, c’est elle qui le lui a donné, après, sous la douche, avec sa bouche…

 

 

Ses vêtements étaient secs… Elle a voulu les remettre… Luc l’a arrêtée… - S’il te plaît, reste comme ça… Reste comme ça pour nous… Il est allé jusqu’à la fenêtre… - Il en est encore tombé… Et pas qu’un peu… On est bloqués là pour un sacré moment tous les quatre…      

 

Par François - Publié dans : regards.croises
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