regards.croises

Dimanche 10 septembre 7 10 /09 /Sep 19:59

Bon, allez, on change de registre aujourd'hui... Une petite séquence nostalgie... Du vécu... Un souvenir qui remonte à... Non, c'est pas vrai!... Tant que ça!... Hou la la!...

Bonne semaine à tous...

L E     P A R A P L U I E

 

 

 

A la sortie du métro il pleuvait à torrents. Une pluie d’orage battante et drue… J’ai eu un mouvement de recul pour me mettre à l’abri, me suis arrêté…

 

 

Dissimulée sous un large parapluie rouge et blanc la fille a vu mon hésitation… - Vous voulez que je vous abrite ?… Vous allez loin ?… - Au carrefour là-bas… - Eh bien venez !… C’était une petite métisse aux traits fins, au regard intensément clair… On a marché côte à côte silencieux pendant quelques instants et puis elle a éclaté de rire… - Ca se fait pas ce genre de choses d’habitude… Je sais pas ce qui m’a pris… - Oh, ce qui se fait ou ce qui se fait pas !…

 

 

J’étais beaucoup plus grand qu’elle et elle devait hausser le parapluie à bout de bras… - Vous permettez ?… Je m’en suis emparé… Nos mains se sont frôlées, éloignées… La pluie avait presque cessé…

 

 

Encore quelques pas et nous discutions à bâtons rompus comme de vieux amis… Elle avait un petit copain, oui, oui, mais bof !… C’était pas vraiment ça… Si seulement elle savait pourquoi elle était avec… l’habitude… ou la flemme… ou la peur de rester toute seule… Peut-être – sûrement – que le jour où elle rencontrerait quelqu’un d’autre… mais elle pouvait pas dire qu’elle en avait vraiment envie… Elle était compliquée, hein ?!… Des fois elle se comprenait pas elle-même…

 

 

J’étais presque arrivé… Je l’ai regardée… Son profil… Elle a tourné la tête vers moi, m’a souri, détendue, confiante… On s’est fait face au bord du trottoir… Un moment de silence… - Et maintenant ?… Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?… Je vous invite à boire un verre ?… C’est ce que je devrais faire normalement, non, vous croyez pas ? Qu’on fasse plus ample connaissance… Qu’on échange nos téléphones… Qu’on tombe amoureux l’un de l’autre… De toute façon c’est déjà fait… Et pas qu’un peu… Tu es belle… Tu es désirable… Tu es douce… Ca doit être extraordinairement merveilleux de vivre avec toi… Le bonheur lumineux, permanent, absolu… D’ailleurs si le destin a fait se croiser nos chemins ce n’est pas pour rien… Il a ses raisons, le destin… Et elles sont évidentes ses raisons, non, tu crois pas ?

 

 

Elle n’a pas répondu… Elle se contentait de me regarder, de m’écouter avec la plus extrême attention… - Qu’est-ce qui va se passer ?… On va s’emballer… Se dépêcher de se mettre ensemble sans même se connaître… Ca va durer quelques semaines… Ou quelques mois… le temps de s’apercevoir qu’on s’est trompés… qu’on s’est fait des illusions… On va s’entredéchirer… C’est toujours comme ça que ça se passe… Se quitter… Se reprendre… Se requitter… Se faire souffrir jusqu’au bout à la mesure de notre désillusion… Non ?

 

 

Elle n’a pas cillé… Elle n’a pas baissé les yeux… - Mais il y a une autre solution, c’est qu’on se quitte, là, maintenant, tout doucement, sur la pointe des pieds… Avec juste, au fond du cœur, le souvenir de ces quelques pas sous le parapluie… Pour toujours… Le souvenir de ce qui aurait pu être et qui aura quand même été dans un sens… Et peut-être que dans vingt ans, dans trente ans, ce sera notre seul vrai souvenir d’amour… Tu sauras que quelque part quelqu’un continue à penser à toi… Je saurai que quelque part…

 

 

On est restés silencieux, les yeux dans les yeux… Et puis, hissée sur la pointe des pieds, elle a repris son parapluie, elle a posé ses lèvres sur les miennes… - Merci… Merci beaucoup… Et elle s’est éloignée, sans se retourner, le long du boulevard…

 

Par François - Publié dans : regards.croises
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Vendredi 8 septembre 5 08 /09 /Sep 07:07

L'histoire d'une blogueuse sur un blog?... Quoi de plus naturel?... Mais, selon la formule consacrée, toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite et le résultat du seul hasard...

Bonne journée à tous...

H I S T O I R E     D’U N E     B L O G U E U S E

 

 

 

Elle tenait absolument à créer SON blog… - Mais attends, tout le monde le fait aujourd’hui !… Même des filles bien plus moches que moi… Tiens, écoute !… J’ai préparé un truc… « Je me présente: Séverine, 26 ans, étudiante en Sciences de l’Education… Mes passions ?… La musique… Les chevaux… L’amitié… Et les hommes… Les hommes beaux, intelligents, forts, doux, sensibles, musclés, attentionnés… Les hommes, quoi !… Pourquoi  je saute le pas aujourd’hui ?… Parce que je suis complexée depuis toujours par mon physique… Ca me prend la tête… Ca me rend malade… Ca me bouffe la vie… Et j’en ai marre… Alors j’ai décidé de me montrer… De m’exposer… Telle que je suis… Que ça plaise ou non… Que je plaise ou pas… J’m’en fous… C’est un défi ?… Oui… Un défi envers moi-même… »… T’en penses quoi ?… - Tu vas mettre des photos ?… Elle a haussé les épaules… - Evidemment !… Ca existe pas un blog sans photos…

 

 

Elle en avait déjà choisi une où on la découvrait, rieuse, enjôleuse, ses mèches brunes en danse folle autour de son visage de madonne, vêtue d’un jean moulant et d’un tee shirt qui épousaient au plus près ses formes généreuses…

 

 

Il y a eu aussitôt des commentaires… Nombreux… Une trentaine… Des hommes… Uniquement des hommes… Qui poussaient les hauts cris… Comment ça complexée par son physique ?… Alors là c’était la meilleure !… Mais elle était belle comme un cœur, oui !… Du moins pour ce qu’on en voyait… Parce que fallait bien reconnaître qu’elle montrait pas grand chose… Pas assez en tout cas pour qu’ils puissent se faire une idée suffisamment précise… Oui… Non… Fallait voir…

 

 

Ils voulaient voir ?… Bon… Elle allait montrer… - Ah oui ?!… Quand ?… Quand ?… Elle les trouvait bien impatients… Bientôt… - Oui, mais quand ?… Hein, quand ?… - Tu vas vraiment le faire ?… - Ben bien sûr !… Qu’est-ce que ça peut foutre, tu parles !… Elle les a tenus en haleine une longue semaine durant et puis elle leur a offert ses seins exposés-dérobés-retenus dans leur écrin de dentelle blanche…

 

 

Absolument ravissant… Sublime… Ah oui !… Une pure merveille… Mais elle n’allait pas en rester là au moins ?… Les laisser sur leur faim ?… S’il te plaît… Oh oui, s’il te plaît !… Elle savait pas… Elle verrait… Ca dépendait… De quoi ?… D’eux… Il fallait qu’elle sente qu’ils en avaient vraiment envie… Très envie… Tellement envie…

 

 

S’ils en avaient envie ?!… Et comment !… Ils ont enjôlé, supplié, imploré, exigé et finalement convaincu, obtenu : elle est lentement, très lentement, sortie de son jean, photo après photo, jour après jour, s’est dressée face à eux, en petite culotte blanche de rêve, souriante, rayonnante, triomphante… Et comme ça ça leur plaisait ?…

 

 

Il y avait pas de mots… Trop adorable… Trop excitant… Trop bandant… Trop tout… Dans quel état tu nous mets !… T’as pas le droit de t’arrêter maintenant… Ce serait trop cruel… Tu vas continuer, hein ?… Tu vas tout montrer ?… Jusqu’au bout ?… Tu promets ?…

 

 

Elle n’a pas répondu… Mais elle leur a distillé, au compte-goutte, une dizaine de photos d’elle… En maillot de bains… En sous-vêtements noirs, puis rouges qui laissaient soupçonner, de tout près, sans vraiment le laisser entrevoir, ce qu’ils dissimulaient… En nuisette vaporeuse ras des fesses… Nue, de dos, la taille ceinte d’une serviette-éponge prête à lui échapper…

 

 

- 572 commentaires en un mois et demi... T’as vu comment je les tiens ?… C’est de la folie… - Qu’est-ce que tu vas faire ?… - Ben, continuer, tiens !… Seulement s’ils voulaient en voir plus il fallait qu’ils montrent eux aussi… Qu’ils lui donnent des preuves… Des preuves qu’elle leur faisait vraiment de l’effet… Des preuves évidentes que ce n’était pas que des mots tous leurs jolis commentaires…

 

 

Elle en a eu… Sa boîte mail a regorgé de queues de toutes tailles, de toutes formes, de tous âges, qui se tendaient de désir vers elle, qui explosaient à qui mieux mieux sur ses photos, qui s’y répandaient… - Ils sont choux, non, tu trouves pas ?… Et elle les a récompensés d’un minuscule petit string blanc…

 

 

Toute nue maintenant !… Allez, toute nue, quoi !… Ca avait assez duré… Ils avaient assez attendu… Toute nue ?!… Là, sur Internet ?… Oui, ben alors là sûrement pas !… Qu’est-ce qu’ils allaient penser ses parents, sa famille, ses amis ?… Elle en avait déjà beaucoup trop fait… Non… Non… Il n’en était pas question…

 

 

Hein ?… Mais c’était dégueulasse !… Des semaines qu’ils attendaient ça, qu’elle leur faisait miroiter, et au dernier moment… Elle était rien qu’une sale petite allumeuse, oui !… Une mal baisée même en plus si ça tombe… D’ailleurs, tout compte fait, elle était pas si bien foutue que ça… Et puis de toute façon ils s’en battaient l’œil de sa chatte… Il y en avait plein d’autres… Ailleurs… Qui tenaient la route, elles, au moins… Il suffisait de cliquer…

 

 

Bon, on se calmait, là… On se calmait… Elle avait beaucoup mieux à leur proposer… Ah oui ?!… Quoi ?… De se montrer toute nue en vrai… En vrai ?… C’était une blague ?… Non, c’était pas une blague, non… Sur Internet elle voulait pas, mais ailleurs, autrement, oui, pourquoi pas ?… S’il y avait des candidats…

 

 

Ca manquait pas… Moi !… Moi !… Moi !… Ils se bousculaient… Ils revenaient à la charge… Dix fois… Vingt fois… Ils voulaient savoir où, quand, comment… Hou la la!… Mais ils étaient beaucoup trop nombreux… On pouvait quand même pas louer le Palais des Congrès !… Non… Elle allait devoir faire un choix… Bien obligée… Les plus motivés… Les plus convaincants… Qu’ils lui écrivent… Elle verrait… Elle déciderait…

 

 

Elle a passé une douzaine de soirées à lire, à répertorier, à classer et elle en a finalement retenu dix-huit… - Qu’est-ce t’en penses ?… Il y aura pas de lézard avec ceux-là… Du moins je crois pas… Et elle a réservé une salle à quelques kilomètres de là pour le samedi suivant…

 

 

Ils sont arrivés un par un… Il y en avait des honteux au regard fuyant… Des conquérants : - Elle est où ?… Elle va pas nous avoir posé un lapin au moins ?… Des impatients qui ne quittaient pas la porte des yeux… Des faussement blasés… - Oui, oh, j’en ai déjà tellement vu… Un cul de plus ou un cul de moins… Ils ont fait connaissance… Ils ont parlé d’elle… Ils se sont animés…

 

 

Elle est entrée… Les conversations se sont figées… Elle a traversé le silence jusqu’à eux, sans un sourire, impériale, et elle a laissé tomber sa robe… Leurs regards se sont affolés, ont couru, avides, du soutien-gorge à la culotte, de la culotte au soutien-gorge, en un éperdu va-et-vient… - Ben alors ?!… C’est tout l’effet que je vous fais ?…

 

 

Il y en a un qui a commencé, à travers son pantalon… Un autre… Un troisième… D’autres encore… Tous… Des braguettes se sont ouvertes… Des queues sont sorties des caleçons… Des mains les ont empoignées, cernées, agitées… Elle a retiré son soutien-gorge…

 

 

- Vous d’abord !… A poil !… Tous !… Complètement… Sinon… je garde ma culotte… Ils se sont fébrilement dépouillés de leurs vêtements qui ont voltigé de droite et de gauche, se sont éparpillés au hasard… Elle les a longuement maintenus sous son regard, les uns après les autres, et puis, avec d’infinies lenteurs, elle a fait glisser sa culotte, l’a retirée… Nue… Nue pour eux…

 

 

Elle m’a fait signe… - Viens !… Viens !… Je veux qu’on le fasse… Tous les deux… Devant eux…

Par François - Publié dans : regards.croises
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Lundi 4 septembre 1 04 /09 /Sep 06:23

On me demande parfois si mes histoires sont réelles ou inventées... Il y a des deux... Mais, même les histoires inventées reposent, au départ, sur un fond de vérité qui a permis à l'imagination de s'élancer... Bonne journée à tous et merci de vos fréquentes visites...

 

A U     C A F E

 

 

 

Au lycée personne n’était jamais sorti avec Alicia… Personne… Jamais… Avec son visage d’ange, ses grands yeux bleu océan, ses longs cheveux noirs qui voltigeaient sur ses épaules, elle suscitait pourtant bien des convoitises et nombreux étaient ceux qui avaient voulu tenter un jour ou l’autre leur chance… En vain… Elle repoussait toutes les avances avec tant de fermeté et de détermination que même le séducteur le plus aguerri ne tardait pas à comprendre qu’il était inutile d’insister… Il n’insistait pas… On n’insistait pas… Chacun en avait définitivement pris son parti…

 

 

J’ai retrouvé Alicia en fac le jour de la rentrée… - Qu’est-ce tu fais là ?… - Ben… et toi ?… On était perdus tous les deux, déroutés par l’immensité des locaux, la multitude des étudiants, la complexité du système des options, la nouveauté des programmes et on s’est aussitôt spontanément arrimés l’un à l’autre… Ensemble en amphi… en T.P… A la bibliothèque… Au resto U… Au café… Où on passait des heures interminables à discuter encore et encore…  A se découvrir et à se raconter…

 

 

Ce n’était pas prémédité… On arpentait le Jardin des Plantes… L’un a voulu tourner à gauche, l’autre à droite… Face à face… Tout près… Les yeux dans les yeux… Et… Elle avait un goût à la fois acidulé et sucré, de feu de bois et d’algue marine… On s’est pris la main… Nos pas nous ont portés, à rythme doux, jusqu’au labyrinthe… Nos bouches s’y sont reprises… On s’est assis sur un banc, enlacés… On était bien… Si bien…

 

 

Et on a eu nos lieux à nous, pour être le plus souvent et le plus longtemps possible à nous… A nous deux… « Notre » Jardin des Plantes bien sûr… Le petit recoin de verdure au-dessus des arènes de Lutèce… Le minuscule square sous l’église Saint Vincent de Paule… Des arrière-salles de café aussi quand il pleuvait : rue Geoffroy Saint-Hilaire… boulevard de l’hôpital… rue des Belges… Tant d’autres au hasard de nos longues errances dans Paris…

 

 

 J’étais fou de désir pour elle… Quand nous nous étions longuement embrassés, pressés, serrés l’un contre l’autre, je n’y tenais plus… Je tentais une incursion dans son corsage, essayais de me faufiler sous la jupe… Elle me repoussait doucement… - Arrête… Non… Arrête… On pourrait nous voir…        - Mais il y a personne… Elle me désignait du menton et du regard les façades des immeubles tout autour ou les consommateurs qui nous tournaient le dos, accoudés au bar… - Mais il font pas attention à nous !… - Non… Non, j’te dis !…

 

 

Il s’est passé de longs mois avant que je puisse parvenir à mes fins… Ce fut par un après-midi glacial de Janvier… Après avoir longtemps marché nous avions fini par nous réfugier dans la douce chaleur d’un café de hasard… Au sous-sol deux couples de notre âge n’étaient occupés que d’eux-mêmes… Et, cette fois, elle ne m’a pas repoussé… J’ai longuement dessiné, enrobé, modelé, avec ravissement, un amour de petit sein dont la pointe a frémi et durci sous mes doigts… J’ai cheminé lentement tout au long de la cuisse… J’ai frôlé la culotte… Je m’en suis éloigné… J’y suis revenu… J’en ai pris possession… Je l’ai effleurée, caressée, parcourue… Je m’y suis introduit… Elle a fermé les yeux… Son souffle s’est fait plus court…

 

 

J’ai recommencé chaque fois que j’ai pu… Le plus souvent elle laissait mes doigts errer et se faire progressivement audacieux sans opposer la moindre résistance… Elle y prenait même un plaisir évident… Mais, sans que je puisse en déterminer la raison, il lui arrivait aussi parfois de m’interdire farouchement toute approche… Si je l’interrogeais alors à ce sujet elle se murait dans un mutisme boudeur auquel il m’était rigoureusement impossible de l’arracher…

 

 

C’est arrivé par un splendide soir de mai… L’air était d’une infinie douceur… Les martinets tournoyaient haut dans le ciel… Nous nous étions installés sur un banc, dans un square inconnu, et elle m’avait laissé être entreprenant… Mal dissimulé derrière un maigre rideau d’arbustes, tout près, un type nous observait avec une attention hagarde… Je redoutais d’autant plus qu’elle finisse par déceler sa présence qu’elle se montrait, ce soir-là, tout particulièrement réceptive à mes caresses : elle se pressait amoureusement contre moi, se tortillait lascivement sous mes doigts, haletait voluptueusement dans mon cou… Elle a même fini par oser s’aventurer, pour la première fois, dans mon pantalon où elle a exploré, pétri, malaxé, trituré avec une fougue et une ardeur que je ne lui connaissais pas… C’est finalement le gardien du square qui nous a interrompus… - On ferme !… Il faisait cliqueter furieusement ses clés dans l’allée juste derrière… - On ferme !… On a précipitamment remis de l’ordre dans notre tenue et l’inconnu, de son côté, s’est prestement éclipsé… Au regard qu’elle a jeté dans sa direction, en se levant, il m’est venu le soupçon que, depuis le début, elle le savait là…

 

Le lendemain, elle a voulu retourner au même endroit… - Il est sympa ce petit square, non ?… Et puis tranquille… On s’est installés sur le même banc, à la même place… On s’est encore embrassés, caressés… De temps à autre elle le cherchait brièvement, du coin de l’oeil, dans les feuillages… - Il viendra pas… Elle a plongé dans les miens des yeux d’un bleu angélique… - Hein ?… Mais qui ça ?… 

 

 

Il n’est revenu que la semaine suivante… Elle était sur mes genoux, la tête enfouie dans mon cou, la robe relevée haut sur les cuisses… - Il est là… Elle n’a pas bougé… Elle a imperceptiblement frémi… - Il est là… Et, tout en continuant à la caresser, j’ai lentement pivoté pour qu’elle lui fasse très exactement face… Elle ne m’en a pas empêché… - Il fait quoi ?… En chuchotement à l’oreille…       - Rien… Il te regarde… Il te mange des yeux… J’ai ramené les bords de la culotte au pli de l’aine et j’ai palpé, fouillé, écarté, introduit deux doigts… Elle a haleté dans mon cou…

 

 

Il n’est plus jamais revenu…

 

 

 

 

II

 

 

On avait échoué tous les deux lamentablement à nos examens… Ce n’était que justice : nos résultats étaient à la mesure du travail fourni… Alicia avait décidé d’arrêter… - De toute façon j’en ai marre… Ca me sort par les yeux… En septembre elle a trouvé du travail, loué un petit studio… On s’y retrouvait aussi souvent que possible… J’y passais la nuit, les week end… On était bien… On était ensemble… On faisait l’amour… Souvent… De moins en moins souvent… Presque plus… On en avait incompréhensiblement très vite perdu l’envie…

 

 

Elle l’a tranquillement constaté un dimanche d’octobre… - On s’emmerde… Et pas qu’un peu… On va faire un tour ?!… Et d’instinct on a repris nos anciens circuits… Les mêmes cafés… Les mêmes squares… Les mêmes bancs… Tout est redevenu - aussitôt - comme avant… Et on a passé  le plus clair de notre temps dehors…

 

 

L’immeuble juste en face du banc où elle m’avait entraîné comportait dix étages… Et douze fenêtres par étage… Qu’on a longuement contemplées sans rien dire… - Il y a des gens, tu crois, derrière ?… Elle n’a pas répondu… Elle a posé la tête sur mon épaule… - Il y a toujours - partout - du monde à l’affût de ce qui se passe derrière les fenêtres… Tu peux être tranquille qu’on nous a repérés… Qu’il y a des types là, tapis dans l’ombre, - Un ?… Deux ?… Cinq ?… Dix ?… Plus ?… On saura jamais - qui espèrent de toutes leurs forces que je vais finir par te prendre contre moi et par te caresser… Ils sont prêts à attendre des heures s’il le faut juste pour entrevoir la courbe de ton sein… un petit bout de culotte… beaucoup plus peut-être s’ils ont de la chance… Pour te voir te blottir passionnément contre moi… onduler… n’en plus pouvoir de désir, d’excitation, de volupté… Elle a plongé ses yeux dans les miens… Ils étaient embués… Je l’ai attirée et on leur a donné à voir… Beaucoup… Tellement…

 

 

Elle était tombée en arrêt devant un pantalon dans la vitrine d’un magasin du boulevard saint-Michel… - Il te plaît ?… Je te l’offre… Il ne lui allait pas…     - Ca me boudine… Mais il y en avait d’autres… Des quantités d’autres… - Une vraie mine, dis donc, là-dedans !… Une mine qu’elle a voulu explorer, d’essayage en essayage, de fond en comble… J’apportais… Je soulevais le rideau… Je remportais… J’apportais encore… La cabine faisait face à la caisse… Le type derrière ne pouvait pas en détacher les yeux… Au gré de mes incursions le rideau glissait insensiblement et progressivement sur la tringle, lui offrant des perspectives de plus en plus intéressantes… Elle faisait mine de ne pas s’en apercevoir… Elle enfilait, ajustait, retirait, recommençait… Un dernier pantalon, beaucoup trop étroit, dans lequel elle s’est malgré tout obstinée à rentrer en se tortillant… Dont elle a éprouvé les pires difficultés à sortir… La culotte a suivi… Elle a brusquement relevé la tête, croisé son regard, tiré le rideau… Au retour on a aussitôt fait l’amour avec infiniment de passion…

 

 

On avait choisi le cinéma devant lequel s’étirait la file d’attente la plus longue… On attendait l’ouverture du guichet… Elle observait les gens tout autour avec une attention extrême… Tout à l’heure, dans la salle, celui-ci ou celui-là serait assis juste derrière nous ou à côté… Il ne verrait rien du film, bien trop préoccupé de nous, d’elle, de nos caresses… Chaque fois que, sur l’écran, l’image se ferait plus claire il se tendrait, toute attention, pour capturer - goulûment - tout ce qu’il pourrait d’elle… - Tais-toi !… - Ils ne peuvent pas entendre… Combien ils seraient, là, à n’avoir d’yeux que pour elle ?… Et puis, le film terminé, quand la lumière reviendrait, que la salle s’évacuerait lentement - si lentement - ils auraient encore le plaisir de ses joues en feu, de son regard baissé qu’ils s’efforceraient en vain de saisir… On a pris nos billets et on s’est installés en bas dans les tout premiers rangs…

 

 

Comme tous les jours j’étais allé l’attendre, sur le trottoir, en bas de son bureau, pour passer avec elle les deux heures de sa pause déjeuner… Il pleuvait à verse et on s’est engouffrés, en toute hâte, dans le premier café venu… L’arrière-salle était comble… La seule table libre faisait face au comptoir auquel une dizaine d’hommes en bleu de travail étaient accoudés… - Oh non !… Non !… Quand même pas !… Mais elle s’y est laissé entraîner… On s’est assis côte à côte, sur la banquette, et je l’ai attirée contre moi… Elle a enfoui sa tête dans mon cou, comme à son habitude, et j’ai entrepris la lente ascension de la cuisse… J’ai voulu aller plus loin, plus haut… Elle s’est dérobée, défendue, genoux obstinément serrés, et puis abandonnée d’un seul coup… Au comptoir toutes les conversations s’étaient interrompues… - Ils regardent… Tous… Elle a haleté dans mon cou…              - Arrête !… S’il te plaît, arrête !… Dans la culotte… J’ai lissé longuement les contreforts, le pourtour, l’intérieur des lèvres… - Arrête !… Arrête !… Je vais jouir… Un peu plus fort… Un peu plus vite…  Elle s’est crispée, raidie… Un râle… un seul, mais vibrant, venu du tréfonds d’elle-même… Plein… Entier… Ils ont éclaté de rire… Et puis le patron a exigé, péremptoire… - Oui, ben vous allez faire vos cochonneries ailleurs !… C’est pas un bordel ici !… Il a fallu passer devant eux, goguenards, rigolards… Quand on est arrivés à sa hauteur celui du bout de la rangée a tranquillement constaté… - Eh ben dis donc, ma fifille, toi, faut pas t’en promettre…

 

 

Au-dehors la pluie avait encore redoublé de violence et on a précipitamment trouvé refuge sous une porte cochère… On s’y est enlacés… Le désir s’est élancé, nous a enveloppés, submergés… Et elle m’a voulu en elle… Là… Tout de suite… Il y a eu une cavalcade sur le palier juste au-dessus… La minuterie a brusquement illuminé la cage d’escalier… Quelqu’un s’y est précipité… Elle m’a retenu… Et elle a eu son plaisir juste au moment où a surgi un homme entre deux âges qui s’est figé à nos côtés, médusé…

Par François - Publié dans : regards.croises
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Vendredi 1 septembre 5 01 /09 /Sep 07:05

Toujours d'aussi nombreuses visites... Merci à tous ceux qui passent me voir et à ceux qui me laissent quelques mots d'encouragement en commentaires ou en mail...

 

L A     P E T I T E     C U L O T T E

 

 

 

- Ca te coûte rien d’essayer!… Tu vas quand même pas passer ta vie avec des migraines comme ça à te taper la tête contre les murs !… Parce que je peux te dire que pour moi ça a été drôlement efficace… C’était tous les jours ou presque mes crises de colique hépatique… Et depuis rien… Pas une !… - Il te fait quoi ?… - Il cherche d’abord d’où ça vient… Avec son pendule… Il te le passe partout… Des pieds à la tête… Parce que c’est rarement là où tu as mal que ça siège… C’est presque toujours ailleurs… C’est pour ça que les médecins c’est rare qu’ils trouvent… Moi, c’était dans la nuque… Alors t’as qu’à voir !… Après, quand il sait où c’est, il te travaille là… Avec ses mains… Et ça te fait un bien !… Tout de suite tu le sens, tu peux pas dire le contraire…

 

 

Il l’a fait asseoir… Des migraines… Bon… Qui survenaient quand ?… Dans des occasions particulières ?… - Non… Non… Pas spécialement…. Ca durait depuis ?… - Deux ans… A peu près… Et elle n’avait pas songé à s’en préoccuper avant ?… - Si !… Si !… Mon médecin m’a fait suivre un traitement… Qui n’avait rien donné… Evidemment !… Elle avait quel âge?… - 39 ans… Elle avait des enfants ?… - Oui… Deux… Pas d’autres problèmes de santé ?…            - Non… Non… Aucun… - Bon… Venez avec moi… Dans une petite pièce attenante… - Vous allez vous déshabiller, vous allonger là et faire le vide en vous… Le plus possible… Je reviens d’ici une vingtaine de minutes… Et il a refermé la porte sur elle…

 

 

Elle s’est déshabillée… Le pull… Le pantalon… Elle s’est arrêtée… Est-ce qu’il fallait aussi enlever le reste ?… Il n’avait pas précisé… Oui… Sûrement il fallait… Il passait son pendule partout elle avait dit Emilie… Si les vêtements le gênaient ailleurs ils le gênaient là aussi… Forcément… C’était logique…

 

 

Elle a tout enlevé… Elle s’est allongée… Et elle a aussitôt été prise d’un doute… Et s’il fallait pas ?… Des petits bouts de tissu comme ça ne l’empêchaient sûrement pas de poser un diagnostic… C’était ridicule… Ca tenait pas debout… Elle s’est sentie nue… Terriblement nue… Plus nue que jamais toute seule dans cette petite pièce… Non, sûrement fallait pas… Elle s’est précipitamment relevée, elle a renfilé sa culotte et elle est retournée s’allonger…

 

 

Et s’il fallait quand même ?… C’était agaçant à la fin !… Comment savoir ?… Elle aurait l’air fine s’il fallait quand même… Elle l’imaginait…  Elle le voyait… Elle l’entendait… - Enlevez votre culotte… Avec son petit air supérieur… Il était imbuvable ce type en fait… Puant de suffisance… - Enlevez votre culotte !… Et c’est devant lui qu’il faudrait le faire… Ah non !… Non, elle n’allait sûrement pas lui offrir cette satisfaction… Et elle l’a à nouveau retirée, dissimulée, sur la chaise, sous ses autres vêtements…

 

 

C’était idiot… Complètement idiot… Elle allait se relever pour la récupérer quand… son pas dans le couloir… qui s’est rapproché… Il est entré…   - Oh, mais fallait garder votre culotte !… - Je savais pas, je… - On vous l’avait pas demandé… - Ben oui, mais… - Vous êtes la première… En quinze ans… Toutes les autres jusqu’ici elles l’ont toujours gardée…

 

Par François - Publié dans : regards.croises
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Jeudi 24 août 4 24 /08 /Août 11:40

Dès qu’elle a su que j’avais ouvert un blog Alexiane y a couru… - C’est du vrai ou c’est du flan les trucs que tu racontes ?… - Ca dépend… Il y a des deux… - Le coup de la douche au camping c’est du vrai ?… - A ton avis ?… Elle a haussé les épaules… - J’en sais rien… Et puis je m’en fous !… Non, parce qu’avec Melissa un jour on a eu un truc comme ça avec des trous dans le plafond de son appart… Ce délire !… Elle s’est perdue dans ses pensées, un sourire de nostalgie ravie, fiché au coin des lèvres… - C’était trop… Tu veux que je te raconte ?… Je demandais pas mieux… Et elle l’a fait… Avec jubilation… Avec force détails… Avec des reprises et des retours… Elle s’est brusquement interrompue au beau milieu d’une phrase… - Et si tu la mettais sur ton blog mon histoire, hein ?…

 

 

Je la vois tous les jours et tous les jours, depuis, j’ai droit à la même question…           - Alors ?!… Ca y est ?… T’as fini ?…

 

 

Ca y est… J’ai fini…

L A     M E Z Z A N I N E

 

 

 

 

 

 

 

- Benjamin?… Pas tant que ça!… - Pourtant Morgane elle raconte partout qu’il est sacrément bien monté… - Oui, oh, Morgane, elle exagère toujours tout et elle arrête pas de prendre ses désirs pour des réalités… Non… Benjamin, elle est dans une toute toute petite moyenne… - Comment tu le sais ?… T’as couché avec ?… - Oui, ben ça, ça risque pas!… Non, s’il y en a une que tu peux dire qu’elle vaut vraiment le coup d’œil c’est celle de Kevin… Là il y a du matériel… C’en est impressionnant… Une qu’est toute minuscule, par contre, c’est Nico… Ca fait vraiment bizarre costaud comme il est… - Mais c’est pas vrai, tu les connais toutes !… - J’en ai vu pas mal, oui !… J’ai pas à me plaindre… - Et celle de mon Nounours alors ?… Elle est comment ?… - Ca, j’en sais rien… T’es encore jamais venue dormir à la maison avec lui… - Ah, parce que… Non, mais quelle salope tu fais!… - Qu’est-ce que tu veux !… Ca sert de rendre service aux copines des fois quand elles rentrent de boîte!… Tu leur laisses ta chambre et t’en profites… - T’es vraiment immonde !…

 

 

 

 

 

 

- Non… Parce que comment ça m’emmerde les films de cul finalement … C’est toujours pareil… Et puis c’est des acteurs… Ils font semblant… Ou c’est tout comme… Tandis que là !… C’est du vrai au moins, il y a pas photo… Ils savent pas en plus… Ils se doutent de rien… Et tu les connais… Tu les vois tous les jours… Tu te prends un de ces pieds… - Comment tu fais ?… Par le trou de la serrure ?… - Oh ben non, attends !… Tu vois rien par le trou de la serrure… Viens !… Viens, je vais te montrer… On est montées là-haut, sur la mezzanine… Elle a soulevé la moquette… Des trous… Parfaitement circulaires… Cinq…         - Comme ça t’es sûre de toujours être exactement juste au-dessus d’où ça se passe… Et on peut rien deviner d’en bas… Ca se confond complètement dans les motifs du plafond… Mais viens la prochaine fois si tu veux… Viens dormir là… On se regardera ça ensemble… Vendredi… Il y aura Ophélie et Martial vendredi… Et alors là avec eux je te dis pas comment c’est chaud !…

 

 

 

 

 

 

 

 

Six heures du matin… - Ils sont là… Ils arrivent… En chuchotement… On s’est levées sans bruit, allongées côte à côte, l’œil rivé chacune à un trou… Ophélie est entrée la première, s’est déshabillée, étendue sur le lit et elle a attendu… Et on a attendu… Dix bonnes minutes… - Qu’est-ce tu faisais ?…         - Rien… Je fumais une clope… Elle l’a attiré vers elle… - Laisse-moi faire !… Laisse-moi faire ce soir… Elle a lentement - très lentement - dégrafé son pantalon, le lui a fait glisser, avec le slip, le long des cuisses… Elle était dressée, toute droite, toute gonflée… A côté Melissa a murmuré… - T’as vu ça ?… Ophélie a fait rouler les couilles dans la paume de sa main, décalotté complètement le bout… Quand elle l’a enfouie dans sa bouche il a renversé la tête en arrière… Elle a agacé, enrobé, enserré, englouti… Melissa, tout près, faisait bouger ses doigts sur elle en clapotis chuinté… Je suis descendue, moi aussi, me chercher en bas… Il s’est cabré, a doucement râlé… Ca s’est répandu au dehors sur les lèvres, les joues, le menton, le cou d’Ophélie…

 

 

 

 

 

 

Il l’a serrée contre lui, calinée, caressée… Longtemps… Et puis il a pris la pointe de ses seins entre ses lèvres… Elle a respiré plus fort… De plus en plus fort… Soupiré… Haleté… Sa tête a moutonné entre ses cuisses… Elle a gémi, ondulé, psalmodié… Il l’a chevauchée… On a accéléré toutes les deux… Elle s’est ruée contre lui à grands coups de bassin, cuisses grandes ouvertes… - Oh, c’est bon… C’est bon… C’est bon… Comment c’est bon la bite !… Et elle a hurlé son plaisir… Nous aussi… Presque en même temps… En silence…

 

 

 

 

 

 

On s’est levées à midi… On a déjeuné dans la cuisine… On les a entendus presque aussitôt, en grands rires, dans la salle de bains… - Tu vas voir… C’est maintenant le meilleur… Quand tu les as devant toi comme ça après… Que tu discutes avec eux… De tout… De rien… Et que t’arrêtes pas d’y repenser… De tout revoir… Ce qu’ils ont fait… Comment ils ont joui… Ce que ça peut te redonner envie…

 

 

 

 

 

 

Il y a eu Léa et Maxime… Chloé et Justin… Aurore et Antoine… Bérénice et Aurélien… - Comment tu y as pris goût finalement… T’es encore plus acharnée que moi… D’autres encore… Toutes les semaines… Plusieurs fois par semaine… - Il dit rien Loulou que tu sois tout le temps fourrée ici ?… - Je fais encore ce que je veux, non ?… Manquerait plus que ça !… On vit pas vraiment ensemble de toute façon… Et puis il a pas le temps de s’ennuyer… Il a son colacataire… Ils passent leur vie à la console tous les deux… Alors!… - Et si tu l’amenais un jour ?… - Loulou ?!… On voit que tu le connais pas !… Comment il serait choqué… Là-dessus Monsieur a des principes… - Non, mais je veux dire… Pas en haut !… Avec toi… Dans la chambre… En dessous…

 

 

 

 

 

 

- Comment ça m’excitait de penser que t’étais en train de regarder, tu peux pas savoir!… - Si, j’ai vu… - J’étais à la fois en haut et en bas… Avec toi et avec lui… Je t’ai pris un de ces pieds… Comme jamais… Il se demandait ce qui m’arrivait… T’as vu cette tête qu’il faisait ?… - Il en a bien profité en tout cas…  - Et toi au-dessus?… - Moi, je me suis régalée… J’ai joui trois fois… - Ce qui est dommage c’est que je pouvais pas te voir en même temps… Et que je pouvais pas le voir, lui, du dehors, et me voir, moi… T’imagines si on pouvait ?… Comment ce serait trop…

 

 

 

 

 

 

- Il y a un truc - tu vas me prendre pour une folle - mais il y a un truc : comment j’aimerais ça le voir avec une autre !… - Je peux me dévouer si tu veux… C’est de bon cœur… - Oui, ben ça !… C’est même pas la peine d’y penser… « Mon chéri, tu voudrais pas faire l’amour à Melissa devant moi ? »… J’imagine sa tête… Il me prendrait pour une tordue… C’est un coup à me faire larguer, ça, oui !… - Et derrière ton dos ?… Si t’étais pas au courant ?… Je le drague en douce… Quand c’est mûr je l’amène dans mon lit et tu te planques là-haut… - Ca marchera pas non plus… Il est à principes, Nounours… Il a été élevé comme ça… Quand il sort avec une fille il sort avec une fille… Les autres il les voit pas… - Je peux essayer quand même ?… - Oh, si tu veux… Mais ça m’étonnerait que tu y arrives…

 

 

 

 

 

 

- Alors ?… - Alors ben quand t’as été partie j’ai attendu d’entendre le ronronnement du rasoir dans la salle de bains… Je me suis précipitée comme une folle… - Le réveil a pas sonné… Comment je suis à la bourre !… Ca te dérange pas, Nounours, que je me douche pendant que tu te rases ?… Ca avait pas l’air… Pas du tout… Il a pas arrêté de se rincer l’oeil dans la glace… Oh, il est bien rasé… Je peux te dire qu’il y a passé du temps… Et c’est bien parti… Oui, je crois que c’est bien parti…

 

 

 

 

 

 

C’était bien parti… C’était tellement bien parti qu’elle m’a envoyé un texto trois jours plus tard sur le coup de deux heures… - On est au resto… C’est dans la poche !… T’as les clés… File chez moi… Monte là-haut… On arrive…

 

 

 

 

 

 

J’ai attendu… Trois heures… - Mais qu’est-ce qu’ils foutent ?… Quatre heures… - C’est pas possible ça !… Cinq heures… - T’es là ?… - Ben oui, je suis là !… Oui… T’es toute seule ?… Il est où ?… Qu’est-ce qui s’est passé ?… - Il s’est passé qu’il a jamais voulu venir ici !… Pas moyen… - Il se doute de quelque chose, tu crois ?… - Non, ça m’étonnerait… - Vous l’avez fait quand même ?…   - Oui… Chez lui… Vu comment je l’avais branché c’était difficile de reculer… Et si on veut garder une chance de… - Oh, j’m’en fous !… Nounours, tu sais, moi !… C’est sans plus… Non, mais du coup j’ai rien pu voir !… - Oh, on finira bien par réussir à l’amener ici… En tout cas il y en a qui en a pas perdu une miette là-bas c’est le colacataire qui faisait semblant de jouer à la console à côté… Il devait avoir l’oreille collée au mur… T’aurais vu comment il était rouge et ce qu’il transpirait quand je suis sortie de la chambre…     

 

 

 

 

 

 

- Tu croyais pas si bien dire !… Pour Damien, le colacataire… Parce que t’as rien remarqué dans la chambre ?… - Non !… - Evidemment tu pouvais pas… Il y a un carreau dans le mur… comme un carreau de fenêtre… Avec des bouquins devant qui le bouchent pas complètement… T’y fais pas attention… Et de l’autre côté c’est là où il met ses cassettes vidéo… Si tu les enlèves tu vois tout ce qui se passe sur le lit… Pas étonnant qu’il voulait absolument que t’ailles chez lui Nounours… Pour que l’autre il puisse tranquillement se rincer l’œil…              Et moi aussi j’ai dû y attraper souvent… - Comme quoi on est pas les seules finalement !… - Quels salauds ils font quand même !…

 

 

 

 

 

 

Et on se l’est partagé Nounours… Elle, de temps en temps, l’après-midi…    - J’aime vraiment trop sa tête à Damien quand il me voit arriver… Il en salive déjà… Et moi, le soir, quand j’en étais… - Mais c’est lui qu’en est pas toujours quand t’es passée avant !… Oui, et en attendant t’as toujours pas réussi à l’amener ici…

 

 

 

 

 

 

Elle a appelé, un matin, à 8 heures… - T’es où ?… Elle parlait tout bas…  - Chez moi… - Alors rapplique chez Nounours!… T’es tout près… Mais vite !… Vite !… - Qu’est-ce qui se passe ?… - Tu verras… Viens !… Dépêche-toi !… Elle m’attendait sur le palier, un doigt sur les lèvres… - J’ai voulu lui faire une surprise au saut du lit à Nounours, mais c’est moi qui l’ai eue la surprise… Et de taille !… Fais pas de bruit!… Viens voir !…

 

 

 

 

 

 

Ils étaient sur le lit… Nounours avait la bouche posée sur la queue de Damien… Il la léchait, la contemplait, la parcourait, l’enveloppait, l’absorbait, l’aimait, tout du long, encore et encore… Il a flatté, poli, dessiné délicatement les couilles… Il est encore descendu… Il a promené un doigt derrière, a joué avec l’entrée, l’a longuement cernée, apprivoisée, s’y est tout doucement introduit… Melissa s’est appuyée contre moi… Sa main est remontée sous ma robe, posée sur mes fesses…

  

Par François - Publié dans : regards.croises
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