regards.croises

Samedi 19 août 6 19 /08 /Août 16:15

Ce qui peut arriver quelquefois quand on se montre un peu trop curieux.... 

 

 

LES TRIBULATIONS D'UN VOYEUR EN HERBE

 

 

C’était décidé : en Août, pendant mes vacances, je passais à l’acte… A mon tour !… A mon tour d’adresser aux sites Internet qui s’en étaient fait une spécialité des photos de rêve : couples surpris en pleine action aux tréfonds d’une clairière reculée… Innocentes naïades abandonnées, dans le plus simple appareil, aux caresses du soleil sur des plages apparemment désertes… Jeunes stringueuses court vêtues penchées trop loin, trop bas dans les bacs à produits surgelés des grandes surfaces… La chance - j’en étais convaincu - me sourirait et je rapporterais, de mon périple, une abondante moisson…

 

 

 

Au jour J - le 1er Août - j’étais fin prêt… Il ne me restait plus qu’à charger tout mon matériel - un imposant arsenal : un appareil numérique, deux appareils optiques, des zooms, des filtres, une douzaine de pellicules - dans la voiture et à gagner Argelès que je m’étais choisie comme base d’opérations…

 

 

 

Dès l’aube, le lendemain, j’étais sur le pont… J’ai parcouru des kilomètres de plage… procédé à de multiples repérages… arpenté les rues… exploré les commerces… quadrillé les environs immédiats… tenté quelques lointaines incursions dans l’arrière-pays… Et je me suis mis résolument en chasse… J’ai consacré à ma quête toutes mes journées, tout mon temps, toute mon énergie, toute ma passion…

 

 

 

Pour de bien piètres résultats… Une semaine plus tard je n’étais en possession que de quelques clichés, pour la plupart décevants : bien loin de se dissimuler, pour m’offrir le plaisir de lui voler secrètement son intimité, le seul couple que j’avais « saisi » cherchait de toute évidence à attirer l’attention… Quant aux baigneuses, dont les plages regorgeaient, elles affichaient trop ouvertement leurs charmes pour susciter mon intérêt… Ce que je voulais c’était m’emparer de ce qu’on cherchait à me dérober… J’avais bien réussi à capturer un petit bout de culotte par ci, le dénivelé d’un sein furtivement à découvert par là… C’était peu… C’était maigre… C’était frustrant…

 

 

 

J’ai alors décidé de marquer une pause et de m’octroyer un jour de « congé » pour aller réaliser, dans les gorges de Galamus, des photos plus traditionnelles… Enthousiasmé par la beauté des paysages je m’arrêtais tous les cent mètres, jouais de l’obturateur, remontais en voiture, repartais…

 

 

 

En début d’après-midi j’ai voulu aller examiner de plus près une vieille bâtisse à demi écroulée que j’avais aperçue de la route, en contrebas, tout au bord de la rivière… On y accédait par un sentier escarpé mangé de ronces… Je touchais tout juste au but quand… deux voix entremêlées, l’une masculine, l’autre féminine, sur la berge, de l’autre côté… Le cœur battant, je me suis précipitamment réfugié à l’abri du seul mur encore valide de ce qui avait dû être autrefois un moulin… Les vestiges d’une minuscule fenêtre constituaient un poste d’observation idéal à l’abri duquel je les ai vus apparaître - un jeune couple, d’une trentaine d’années - au détour d’un bouquet d’arbres…

 

 

 

Ils ont longé la rive, tendrement enlacés l’un à l’autre… Ils ont hésité, longuement parlementé et finalement décidé de s’installer là, juste en face, pour mon plus grand ravissement… Tout près… Si près… Il a soigneusement étalé une couverture dans l’herbe… - On sera bien là… On sera tranquilles… Ils se sont allongés… Ils étaient tournés vers moi… Il l’a attirée contre lui, embrassée, caressée… Les seins ont jailli, superbes, éblouissants dans le soleil… Il les a pris l’un après l’autre dans sa bouche… La robe est remontée haut sur les cuisses… Il a glissé sa main dans la culotte et elle a doucement ondulé… De plus en plus haut… De plus en plus fort… De plus en plus vite… La culotte est enfin tombée… Je prenais cliché sur cliché sans m’accorder le moindre répit… Quand il a été enfin en elle elle a d’abord gémi, à petites plaintes sanglotées, avant d’élancer son plaisir en longues trilles éperdues… Ils sont retombés, comblés, apaisés…  Et elle s’est abandonnée à moi, ouverte, impudique… Longtemps…

 

 

 

Aussitôt qu’ils ont été partis j’ai couru mettre mon trésor à l’abri dans le coffre de la voiture… Je me suis installé au volant, mais j’avais trop envie de prolonger ce moment… Je suis redescendu… J’ai traversé, de l’eau jusqu’aux genoux… Là où ils avaient été l’herbe était couchée… Je m’y suis étendu… Et, nu, je me suis donné mon plaisir, ivre des images qu’ils m’avaient offertes et qui m’emplissaient tout entier… Je me suis vaguement assoupi… endormi…

 

 

 

Au réveil plus loin là-bas la rivière formait une anse où elle paraissait plus ample, plus profonde… J’ai voulu aller y nager… Je me suis laissé porter, dériver… J’étais bien… Plus rien d’autre ne comptait que les caresses de l’eau qui m’épousait au plus près…

 

 

 

Il fallait bien pourtant finir par rentrer… Je suis retourné récupérer mes vêtements… Mes vêtements ?… Ils étaient passés où ?… C’était bien là pourtant, en face des ruines du moulin, que je les avais laissés… Il m’a fallu un bon moment pour l’admettre : ils avaient disparu… Les salauds !… Et… la voiture ?!… Les clés étaient dans ma poche… Je me suis précipité jusqu’à la route… aussi vite que j’ai pu… La voiture !… Avec tout le matériel… et les photos… La voiture !… Elle n’était plus là…

 

 

 

 

 

Bon !… Et maintenant on faisait quoi ?… J’étais nu comme un ver à des kilomètres de tout… Quelle solution ?… Entreprendre la route à pied ?… Inconcevable… Non… Il n’y avait qu’une issue… Arrêter une voiture et expliquer, du moins en partie, ma situation… Allez !… Mais… pas si simple… Dès que j’entendais approcher un moteur je m’avançais jusqu’au bord de la route et… je plongeais dans les fourrés quand la voiture apparaissait au détour du virage… La prochaine, oui, la prochaine… Dix fois… Vingt fois…

 

 

 

Le jour commençait à baisser… Il fallait bien en sortir d’une façon ou d’une autre… J’ai pris sur moi… Je suis resté stoïque, bien en vue… J’ai fait signe… La voiture est passée, klaxon bloqué… La suivante a ralenti, s’est arrêtée… Trois jeunes… Qui m’ont abreuvé d’injures…

 

 

 

La huitième… Un couple… La femme a baissé la vitre… Je les ai tout de suite reconnus… C’était eux… Eux de ce matin… J’ai balbutié… - Je me baignais là en bas… Et… Et… On m’a volé mes vêtements… et la voiture… - Mon pauvre monsieur !… Mais ça semblait follement l’amuser… - Eh bien montez !… On a roulé en silence… C’est lui qui l’a rompu… - Vous voulez qu’on vous emmène où ?… - A la gendarmerie… - Dans cette tenue ?… Et elle a éclaté de rire…

 

 

 

C’était une petite maison un peu à l’écart… - Venez !… Je les ai suivis… Dans l’allée… Sur le perron… Dans leur chambre… Elle a ouvert l’armoire… Elle a pris tout son temps… - Essayez ça !… Elle m’a regardé faire… - Non !… Ca vous serre beaucoup trop… Ca plutôt !… J’ai enfilé… retiré… encore enfilé… Elle prenait un plaisir évident à faire durer… Encore… Et encore… Elle m’a jeté un dernier coup d’œil… - Oui… Oui… Ca devrait aller…

 

 

 

Sur le parking de la gendarmerie ils se sont garés juste à côté de… ma voiture… Les clés étaient au volant… mes vêtements soigneusement disposés sur le siège… les appareils toujours dans le coffre, mais… toutes les pellicules avaient disparu…

Par François - Publié dans : regards.croises
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Vendredi 18 août 5 18 /08 /Août 08:46

Un conte... Juste un conte... Seulement un conte...

 

L E     V A L E T

 

 

 

 

 

 

 

Le même pas feutré et la porte presque aussitôt rouverte… Il s’incline cérémonieux, impassible, indéchiffrable… - Madame s’est donc ravisée ?… Il l’invite à entrer, main ouverte, tendue… Elle avance de quelques pas sur les volutes entrelacées du tapis, s’arrête près du fauteuil de velours rouge, hésite… Il sourit imperturbablement… Les volutes s’entrecroisent et se perdent à l’infini… Rouges… Bleues… Vertes… - Il faut dire que Madame n’avait pas vraiment le choix… Au-delà du tapis s’enfuient les lattes vernies du parquet… - Je suppose qu’il est inutile de rappeler à Madame les conditions de Monsieur ?… Elle fait signe que non… Non… Non… Inutile… - Bien… Il est là sans doute, de l’autre côté, derrière la porte à moulures lambrissées grise…     - Monsieur m’a chargé de mettre moi-même Madame dans la tenue où il souhaite la recevoir… Le salaud !… Quel salaud !… Il se penche, crâne dégarni, épaules écrasées, saisit le bas de la robe, relève… Elle rabat… Une fois… Deux fois… - Que Madame se montre donc raisonnable !… Deux tableaux se font face, dans leurs cadres dorés, représentant l’un - elle lève les bras - un paysage de neige à l’infini et l’autre - il remet les manches à l’endroit, l’étale soigneusement sur le fauteuil, lisse un pli du plat de la main - un bâtiment de ferme avec quelques minuscules silhouettes dans les champs en arrière-plan… Il dégrafe le soutien-gorge… Sur la cheminée une horloge dorée enluminée d’angelots qui voltigent en tendant des couronnes de lauriers à bout de bras… Il pose les mains des deux côtés sur ses hanches… Il les glisse sous l’élastique de la culotte… - Non !… D’un brusque bond en arrière elle lui échappe… - Ce n’est pas vraiment dans l’intérêt de Madame… Il a l’air sincèrement désolé… - Que Madame pense à… Elle renonce… Elle revient…Il la descend… Dans la bibliothèque juste en face les livres à tranches vert empire sont soigneusement alignés… Jusqu’aux chevilles… Elle lève une jambe… l’autre…   - Les chaussures maintenant… Tout… Il a dit tout…

 

 

 

 

 

Le couloir est sombre et étroit… Les lattes du plancher collent légèrement sous la plante des pieds… La lumière est brutale soudain, aveuglante… - C’est cette dame que Monsieur attend… - Fais entrer, Bastien, fais entrer !… Il s’efface, s’incline, referme la porte…

 

 

 

Monsieur n’a pas levé les yeux… Il écrit… Il ne lève pas les yeux… Il est jeune… Très… Tellement jeune… Elle tousse… Une immense baie vitrée, le parement d’un balcon, des toits, des murs, un bout d’avenue… Elle tousse… La pièce est immense et claire… Il lève enfin la tête, la regarde… De haut en bas… De bas en haut… Il continue à écrire, ouvre un dossier, le referme… - J’ai fait le nécessaire… Tout sera rentré dans l’ordre en temps voulu… Il recule sa chaise… - A condition… A condition bien entendu que notre contrat soit très scrupuleusement respecté… Evidemment… Il contourne le bureau… - D’autant plus scrupuleusement qu’il s’agit d’une somme considérable… J’espère que vous avez conscience de l’effort que cela représente pour moi… Sa main sous son coude… Fermement… - Venez vous asseoir… Là… Asseyez-vous !… Il sonne, s’installe, jambes croisées, face à elle… Il se tait… Ils se taisent…

 

 

 

Silencieuse, la jeune servante dépose le plateau entre eux sur la table basse… Sans un mot… Sans un regard… - Merci, Jeanne… Vous avez vraiment beaucoup de chance que ce soit Lambert qui ait découvert le pot aux roses… Un autre que lui… Lait ou citron ?… Lambert est un comptable hors pair qui trouve toujours une solution… Quelle que soit la situation… La preuve !… Penchée presque à l’horizontale, une main ramenée sur la poitrine pour empêcher la robe de bailler, Jeanne verse le thé… - Sans lui - sans moi - vous seriez dans de sacrés beaux draps… Enquête… Scandale… Vous ne vous en releviez pas… Et votre mari… Jeanne lui tend sa tasse… - Merci… Et puis à lui… - Merci, Jeanne… Elle se redresse… s’éloigne à pas feutrés…

 

 

 

Ils boivent… A petites gorgées lentes… Non, mais franchement - entre nous - qu’est-ce qui a bien pu vous passer par la tête ?… Vous êtes financièrement à l’aise… Votre mari occupe une situation en vue… Vous êtes une femme respectable… Insoupçonnable… On vous confie en toute tranquillité la trésorerie d’une importante association charitable… Et vous vous servez allègrement dans la caisse… Ce n’est pas par nécessité… Alors ?… C’est quoi ?… Le plaisir de jouer avec le feu ?… De tenter le diable ?… De rouler tout le monde dans la farine ?… D’être finalement une autre que celle que tout le monde croit que vous êtes ?… Par la fenêtre un avion - point brillant - dessine une longue ligne blanche… Il n’insiste pas… Il se lève, se dirige vers les étagères de bois doré contre la cloison… Il lui tourne le dos… La musique s’élance… gonfle…emplit la pièce… - Liszt… - Liszt, oui !… - Il était au programme du conservatoire l’année où… - Où ?… - Non… Rien… Liszt… Jusqu’au bout…

 

 

 

- Venez !… Une autre pièce… Aussi claire et spacieuse que la première… Il soulève le couvercle du piano… avance le tabouret… l’invite à prendre place… - Il y a si longtemps… Je sais plus… Je saurai plus… Elle enfonce une touche… une autre… d’autres… une à une… en pluie… Ses mains se font pressantes, insistantes sur ses épaules… la forcent à s’asseoir… Il ouvre la partition devant elle… Dans ses doigts ce sont exactement les mêmes fourmillements qu’avant… la même envie… le même désir… Une première tentative presque aussitôt abandonnée… Une seconde… Et tout revient d’un coup… Léger… Fluide… Evident… Le même plaisir… Le même bonheur… Ils se sourient… Elle se lève… Il la raccompagne jusqu’à l’entrée du couloir, lui baise la main… - A demain… Le valet est là qui l’attend…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Madame fait déjà beaucoup moins de difficultés on dirait… Madame a bien raison… Ca l’avancerait à quoi ?… Il la déshabille… Méthodiquement… Consciencieusement… Cela fait partie de ses attributions… Il ne laisse rien paraître de ce qu’il peut éprouver… Il ne s’autorise sans doute pas à éprouver quoi que ce soit…         - Monsieur a trouvé Madame très à son goût… « Tu as vu ce cul, Bastien ?… Et ces nichons !… Jamais tu lui donnerais 50 ans !… Jamais… Ah non, je regrette pas… Elle me coûte cher… très cher… mais je regrette pas… »… Il dépose la culotte bien à plat sur le tas des vêtements… - Mais, si je peux me permettre de donner un conseil à Madame… Il la fait passer devant lui dans le couloir…    - Monsieur est maître du jeu… Il peut faire venir Madame aussi longtemps qu’il lui plaira… Et il la fera venir aussi longtemps qu’il n’en aura pas eu pour son argent… Alors… si Madame ne veut pas que cette situation s’éternise Madame devrait se résoudre à montrer davantage à Monsieur… Le plus possible… avec Monsieur Madame est beaucoup trop pudique… beaucoup trop refermée… 

 

 

 

- Vous ne m’avez toujours pas dit… Jeanne leur sert le thé… Avec les mêmes gestes immuables… Jeanne lui tend sa tasse en la fixant d’un regard qui ne la voit pas… Jeanne s’éloigne… - Oui… Vous ne m’avez toujours pas dit ce qui vous avait poussée à détourner des sommes aussi considérables… - Oh, vous avez vu juste… L’ennui… Parce que ma vie… On me jalouse : j’ai tout pour être heureuse… Si on savait !… Et je n’ai même pas la ressource d’incriminer qui que ce soit : tout est ma faute… Quand on renonce à ses rêves… - Le piano ?… - Le piano, oui !… - Mais vous avez fait quoi de tout cet argent ?… Vous n’en aviez pas besoin…       - J’ai… J’ai aidé quelqu’un… J’aide quelqu’un… Qui les vit ses rêves… Qui n’existe que pour eux… Qu’à travers eux… Qui les réalisera ses rêves… J’en suis sûre… Grâce à moi… Quoi qu’ils doivent me coûter… Il faut qu’ils me coûtent… Le plus possible… Il faut… Pour qu’il les réalise…

 

 

 

- On passe à côté ?… Au piano… Elle s’assied… Elle joue… Plus rien d’autre ne compte… Plus rien d’autre n’a d’importance… Elle joue… Il tourne les pages au fur et à mesure… Elle joue… Elle joue enfin… Elle joue encore… Encore… Encore… Elle est heureuse… Elle s’arrête… Une salve d’applaudissements éclate derrière elle… Il la fait lever, se tourner, saluer… Bastien… Jeanne… Le chauffeur en livrée… La cuisinière… Le jardinier… Elle salue…

 

 

 

- Monsieur a demandé que demain Madame se présente avec la chatte rasée… Il lui tend un à un ses vêtements… - Que Madame n’oublie pas… Monsieur y tient beaucoup… Il lui ouvre la porte sur le palier, s’incline…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Ca va très bien à Madame… Vraiment très bien… Monsieur sera content… Il va beaucoup apprécier… Il la précède dans le couloir… - Entrez… Monsieur sera un peu en retard aujourd’hui… Venez… Jusqu’au milieu de la pièce… Il la fait s’agenouiller, se prosterner front contre sol, la croupe en l’air… C’est comme ça que Monsieur veut découvrir Madame tout à l’heure… Il s’éloigne… - J’avais prévenu Madame… Madame n’a pas assez montré…

 

 

 

Elle attend… Elle ne bouge pas… Son corps s’engourdit… Elle a des crampes dans les bras, dans les cuisses… Elle ne bouge pas… Longtemps… la porte… Une odeur de tabac… On l’attrape par les cheveux… On l’oblige à relever la tête… - Fais-toi voir, toi !… Ouais !… D’habitude il les préfère nettement plus jeunes… Et moins bien en chair… De toute façon je le comprendrai jamais… Je suis sa mère, mais je le comprends pas… Parce qu’il est beau garçon on peut pas dire le contraire… Il est jeune… Il pourrait avoir toutes les filles qu’il veut… Eh ben non… il y a que les putes qui l’intéressent… Des sommes colossales il passe là-dedans… Tant mieux pour toi, remarque !… Il faut bien que tout le monde gagne sa vie… Même si… ça doit pas être drôle tous les jours pour vous parce qu’il est vraiment tordu… c’est rien de le dire… Non, mais ces idées qu’il peut avoir des fois !… Si tu savais !… Un jour il avait quoi ?… Tout juste 15 ans et… Tiens, le voilà justement… Je te le laisse…

 

 

 

Jeanne… Le thé… Comme d’habitude… - Et c’est quoi ces rêves que vous tenez tant à le voir réaliser ?… - Ce sont les siens et je n’ai pas le droit de… - Vous êtes sûre qu’ils tiennent vraiment la route au moins ?… - Je ne sais pas… C’est un domaine que je ne connais pas… Mais ce n’est pas ça l’essentiel… L’essentiel c’est que ses rêves le portent… C’est qu’ils soient sa raison de vivre… C’est que rien d’autre ne compte pour lui… - Et vous êtes sûre qu’ils nécessitent des sommes aussi considérables ?… Qu’il ne les utilise pas pour autre chose ?… Pour faire la fête avec ses copains par exemple ?… Elle le regarde droit dans les yeux… - Je suis prête à en prendre le risque… Il sourit… - Il baise bien au moins ?…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il la déshabille… Toujours selon le même rituel dont il ne s’écarte pas d’un iota… - Par ici !… Si Madame veut bien se donner la peine… Par l’autre porte… Une autre plus loin… - Aujourd’hui Monsieur reçoit et Monsieur a décidé que Madame ferait le service… Un escalier qui descend à l’office… Jeanne… Jeanne qui la laisse faire… Jeanne qui lui montre… - Là tu as le plateau… là les tasses… là les cuillers… N’oublie pas le lait… Ni le citron… Et ébouillante bien la théière… Sinon… Là… C’est bon… Tu peux y aller… C’est par là… Attention !… Oh là là… T’as vraiment pas l’habitude, dis donc !…

 

 

 

Deux couples… Très jeunes… De son âge… Et lui… Elle les sert… L’un après l’autre… Ils poursuivent leur conversation… Comme si de rien n’était… Elle est transparente… Ils ne la voient pas…            - Merci, Bénédicte !… Tenez, allez donc servir une collation au personnel… Il l’a bien méritée…

 

 

 

Ils sont tous réunis autour de la table de l’office… Ils l’attendent… Bastien… Jeanne… Le chauffeur… Le jardinier… La cuisinière… Le chauffeur a pris Jeanne sur ses genoux… Il essaie d’introduire dans son corsage une main qu’elle repousse en gloussant… Elle refait les mêmes gestes que tout à l’heure… Assis à califourchon sur le banc, le jardinier lui pince les fesses chaque fois qu’elle passe à sa portée… - Comment tu dois être bonne, toi !… Non, mais comment tu dois être bonne !… Elle ne dit rien… Elle ne proteste pas… Elle les sert…

 

 

 

- Voilà… Elle vient de renfiler sa robe… - C’est fini… C’était la dernière fois… Monsieur estime que Madame a épongé sa dette… A titre personnel - et si Madame le permet - je dois dire à Madame que je vais infiniment le regretter… Il lui ouvre la porte… Il s’incline…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle sonne… Les pas sur le tapis se font attendre… surgissent enfin, familiers, rassurants…                    - Madame ?… Madame désire ?… Elle ne répond pas… Il reste impassible… - Mais c’est que Madame aurait pris goût à la chose ?… Je comprends Madame… Je vais voir si Monsieur peut recevoir Madame… Elle fixe les volutes du tapis… Il revient… - Si Madame veut bien se tourner… Et, d’un geste précis et sûr, il descend la fermeture éclair de la robe jusqu’au bas du dos…

 

Par François - Publié dans : regards.croises
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Dimanche 13 août 7 13 /08 /Août 08:53

Pour tous ceux qui visitent mon blog et qui continuent à le visiter la suite et la fin de ce premier texte avant de passer à un autre...

R E G A R D S    C R O I S E S  (3)

 

 

 

 

 

- Qu’est-ce tu fabriques ?!… Tu m’oublies ?… T’avais promis…  - Hein ?!… Mais on s’est quittés hier… - Justement !… Ca fait long… Pas pour toi ?… - Si !… Pour être franc, si !…  - Eh ben alors !… Arrive !… Je t’attends…

 

 

 

 

 

Elle avait acheté des huîtres et des moules et du vin blanc… - Et du bon !… Qu’on ait l’impression d’être encore un peu là-bas… - Tu étais si sûre que je viendrais ?… Elle m’a fixé droit dans les yeux… - Oui…  Je te connais un peu quand même maintenant !… Mais dis-moi… Je voudrais te demander quelque chose… Qu’est-ce que tu penses de moi ?… Mais tu me réponds vraiment, hein, sans tricher!… - Comment ça qu’est-ce que je pense de toi ?… - Si t’avais mon âge et que tu saches tout ce que tu sais sur moi tu sortirais quand même avec moi ?… - J’hésiterais pas une seule seconde…      - Je peux leur dire aux mecs alors, tu crois ?… - Surtout pas !… - Eh ben voilà !… Je le sais en plus… Pourquoi ils sont aussi cons ?… Bon, mais laisse tomber… On s’en fout…

 

 

 

 

 

- T’as vu ce que je fais ?… Des moulages… De visages… De branches d’arbres…D’objets de toutes sortes… Des quantités de moulages… De toutes tailles… De toutes… - Mais c’est autre chose que je voudrais faire en moulage… Tu devines pas quoi ?… Mais ça à qui tu veux que je demande à part toi ?

 

 

 

 

 

- Ca y est !… Elle est finie… Elle l’a victorieusement brandie, posée entre nous sur la table, délicatement parcourue, effleurée, de bas en haut, de haut en bas du revers de la main…        - Elle sera à moi quand je voudrai maintenant… Comme je voudrai… Même que tu sois pas là… Tout le temps je pourrai la regarder si j’ai envie… Elle a refermé les doigts dessus… Je peux coucher avec toi sans coucher si je veux… Sans même que tu le saches… Mais tu sais ce que j’aimerais surtout un jour?… C’est l’avoir dedans et la regarder en même temps en vrai… Tu me trouves tordue, hein ?!… Non ?… On le fait alors ?… Et elle a sorti le bandeau…

 

 

 

 

 

Elle a bougé, haleté, gémi, bougé plus vite et puis elle s’est approchée, m’a effleuré la joue avec dans l’obscurité, l’a lentement promenée sur mon front, mes paupières, mon nez, mes lèvres… - C’est encore plein de moi dessus… Tu sens ?… Salée acide en long va-et-vient tiède dans la bouche… - C’est bon ?… Tu aimes ?… Elle l’a fait glisser tout au long du torse, à petites pressions douces, jusqu’en bas… Là, elle l’a pressée contre l’autre, caressée avec l’autre tout du long… Et puis longtemps bout contre bout… - Qu’est-ce que ça te fait ?… Ca te plaît ?… Elle l’a poussée plus bas entre les fesses jusqu’à l’entrée qu’elle a cernée avec obstination… Elle s’est éloignée, est revenue… - Tu voudrais pas ?… Tu voudrais pas que je te le fasse ?… Que je te mette, moi, toi en toi ?… Et je me suis retourné sur le ventre… Elle a pris tout son temps… Elle a longé, parcouru et reparcouru le sillon, s’est approchée toujours plus près, encore plus près, a délicatement fouillé, écarté, exploré… Et puis il y a eu ses doigts avec quelque chose de liquide, d’humide et de froid… Et elle l’a entrée, l’a très lentement poussée avec d’infinies précautions… Loin…

 

 

 

 

 

Au réveil sa main était posée sur moi… - Comment ça vit une bite finalement !… Ca arrête pas de bouger, hein !… Même quand tu dors… Elle est venue nicher sa tête au creux de mon épaule… - Il doit pas y en avoir beaucoup qui se sont eus eux-mêmes dedans comme ça !… Ca t’a plu en tout cas!… Et pas qu’un peu !… Mais ça j’en étais sûre… Et puis c’est le seul moyen pour vous d’essayer de savoir un peu ce que nous on sent quand on vous a à l’intérieur… Elle s’est brusquement redressée sur un coude… - Tu sais pas ?… Tu sais pas quoi ?… Je vais en faire une deuxième… Comme ça on pourra se le faire l’un l’autre, l’avoir tous les deux dedans derrière en même temps… Sentir exactement la même chose ensemble… Et ce sera avec la tienne en plus… Personne aura jamais connu ça… Personne… Que nous…

 

 

 

 

 

On l’a fait… Penchés tout près l’un sur l’autre… Ouverts, offerts, tendus, impudiques… On s’est simultanément pénétrés… Avec une infinie douceur… Une infinie lenteur… Un infini bonheur… Et on s’est rejoints en haut… Enlacés… Visage contre visage… Elle a souri…- Tu te verrais !… Dans tes yeux il y a un truc qu’il y a jamais eu… Que ça fait remonter… De tellement loin ça vient… Tu peux pas savoir ce que ça me fait que ça te fasse ça… On n’a pas bougé… Nos plaisirs ont surgi l’un derrière l’autre… Elle m’a retenu… - Reste !… Reste comme ça!… On les garde…       

 

 

 

 

 

- Ca y est !… Ca y est !… Je l’ai retrouvé Maxime… Depuis le temps que je le cherchais… Depuis qu’on est revenus de Bretagne la première fois… Mais ça y est!… On a passé l’après-midi à discuter… De plein de choses… De toi aussi… On va se revoir… On se l’est promis… Et je te le ferai rencontrer… Je lui ai dit… Tu verras… Tu sais que c’était mon premier amour Maxime… Il était en première, moi en troisième… C’est avec lui que tout a commencé… Son père était gardien de stade…  Et un dimanche: - Je vais te montrer quelque chose, mais tu me jures que tu diras rien ?… Jamais… A personne… - Non… C’est quoi ?… - Viens !… Et on est allés s’enfermer dans une sorte de placard à balais qui donnait, en les surplombant légèrement, sur l’alignement des douches… On a attendu… Longtemps… Sans parler… On entendait des cris, des applaudissements, les coups de sifflet de l’arbitre… Un coup de sifflet plus long, strident… Maxime a murmuré… - C’est fini… Il s’est mis à respirer plus vite… Il y a eu une cavalcade… Un grand brouhaha… Et ils sont arrivés… Se sont précipités tous ensemble sous la douche… Maxime avait des yeux de fou… Alors moi aussi j’ai regardé… regardé tant que j’ai pu… En course avide et affolée de l’un à l’autre… Après, dans sa chambre, il a voulu savoir… J’avais aimé ?… - Hein ?!… Ah non… Non… Je ne le lui aurais avoué pour rien au monde… - C’est dégoûtant de faire des choses pareilles… Ca ne l’a pas empêché de vouloir y retourner… Aussi souvent que possible… Je me faisais un peu tirer l’oreille pour la forme, mais je finissais toujours par céder… J’en avais tout autant envie que lui… De plus en plus envie… Pour ma plus grande honte… Et puis un jour il a déménagé… Il m’a laissée sans nouvelles… J’ai continué toute seule, en secret… Chaque fois que je pouvais… partout où je pouvais… Comment je me sentais coupable !… Insupportablement coupable… Jusqu’à ce que te rencontre cet été et que tout devienne tellement simple d’un seul coup… Il fallait que je lui dise tout ça à Maxime… Qu’on en parle… Qu’il sache…

 

 

 

 

 

- Tiens, c’est la sienne à Maxime, regarde !… En moulage, elle aussi… - Comment tu la trouves ?… Tu voudrais pas que je te le fasse avec ?… A lui je lui ai fait hier… Et puis avec la tienne après… Comment j’aimerais ça vous voir vous faire des trucs l’un à l’autre tous les deux… Plein de trucs… Tout… Il sera là demain soir… Tu viendras ?…

 

 

 

 

 

 

 

 

Par François - Publié dans : regards.croises
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Jeudi 10 août 4 10 /08 /Août 07:37

Merci à tous les visiteurs de ce blog qui en est encore à ses tout premiers balbutiements... N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires ici ou en mail...

En attendant voici la "suite" de ce premier récit...

 

R E G A R D S     C R O I S E S  (2)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle a appelé trois jours plus tard… - Salut !… C’est moi… Morgane… Dis-moi un truc : il y a un pont pour le 15 août… Tu fais quelque chose de spécial ?… Non ?… Si on retournait là-bas alors ?… Tous les deux… Mais tu dis rien à personne, hein !… Ca les regarde pas… Alors ?… C’est oui ?… Super !… Tu passeras me chercher ?… Je serai prête…

 

 

 

 

 

Elle était prête… - Mais on a bien deux minutes… Je les ai reçues les photos de la plage aux soldats… Tu veux les voir ?… Elle leur avait consacré tout un album… D’abord une multitude de vues d’ensemble prises à des moments différents, sous des angles toujours différents… Et puis une vingtaine d’entre eux, en gros plan, saisis au moment où ils étaient innocemment tournés vers l’objectif… - Il est super ton zoom… Et enfin un grand brun des dizaines et des dizaines de fois répété, à satiété… - Tu crois qu’il y sera encore, lui ?… Oui… Sûrement… On les change pas comme ça n’importe comment…

 

 

 

 

 

- T’as pris une tente ?… Non ?… Comment on va faire alors ?… - Il y a des hôtels…       - Oui, mais on couche pas, hein !… Ca gâcherait tout… C’est vraiment trop bien comme c’est maintenant entre nous… Tu m’as donné le droit… Si, c’est vrai !… Parce qu’avant comment j’avais honte !… Je me disais que j’étais pas normale… complètement cinglée… Comment ça pouvait me prendre la tête d’être comme ça !…

 

 

 

 

 

Elle a voulu qu’on y aille aussitôt en arrivant… - Il est même pas six heures… Il y en aura encore… Une petite demi-heure et puis elle est revenue, le feu aux joues, les yeux brillants d’excitation… - Il y en avait encore… Pas beaucoup, mais il y en avait encore… Et c’était bien… Beaucoup mieux que les autres fois… Tu verras sur les photos…

 

 

 

 

 

A côté de moi, dans le lit, elle feuilletait négligemment une revue…   - Je te demanderais bien quelque chose… - Quoi donc ?… - Tu voudrais pas me laisser regarder ?… J’ai repoussé draps et couverture, retiré mon pyjama… Elle s’est accoudée, tout près, la joue dans la paume de la main… Je pouvais sentir son souffle sur moi, léger et chaud… - Comment j’aime ça !… Des heures j’y passerais… Elle s’est longuement absorbée dans sa contemplation… - Il y en a pas deux pareilles si on étudie bien… Vous êtes tous différents… Elle s’est légèrement redressée, a cherché mon regard… - Tu sais ce qui serait bien ?… C’est que nous, les filles, on ait le droit de vous regarder comme on voudrait… quand on voudrait… Tous… Il suffirait qu’on vous demande et vous auriez pas le droit de refuser… Ou bien encore qu’il y ait un jour dans la semaine où vous seriez obligés de vous promener complètement tout nus… Partout… Oui, mais bon… Faut pas rêver… Elle est retournée en bas… - Ca te fait de l’effet en tout cas que je te regarde… Elle arrête pas d’être toute droite… Elle a passé la main dessous, y a promené ses doigts, à petites touches légères… - Tu voudrais pas te le faire ?… Elle ne l’a pas quittée des yeux… Jusqu’à la fin…

 

 

 

 

 

Derrière les rideaux tirés on devinait que le soleil était déjà haut, la matinée largement entamée… Elle avait repoussé les draps et dormait paisiblement, couchée sur le ventre, tournée de trois-quarts vers moi… Avec d’infinies précautions, centimètre par centimètre de peau, j’ai remonté son éternel tee shirt, sur les fesses, jusqu’au-dessus des reins… Elle a marmonné quelque chose et lancé une jambe au large vers l’extérieur du lit… Replis rosés, dentelés, merveilleusement ciselés… Longtemps… Un aspirateur a mugi dans le couloir… Un soupir… Un bâillement… Elle a ouvert les yeux, tourné la tête vers moi… - T’es réveillée ?… - Oh, il y a un moment… Bien avant toi… Et elle a ramené les draps sur elle…

 

 

 

 

 

On a flâné sans but sur le port, longé la plage et, à midi, on a déjeuné dans un immense restaurant à baies vitrées en bord de mer… - Tu sais que je l’ai largué mon copain ?… - Ah oui ?!… - C’est de ta faute aussi… - De ma faute ?… Allons bon !… - Ben oui… Oui… C’est quelqu’un comme toi que je voudrais trouver, mais de mon âge… Quelqu’un qui comprend tout… Que tu sois pas obligée de cacher sans arrêt ce que tu penses et ce que t’as envie… Mais des comme ça ça court pas les rues… Comment on les gêne finalement les mecs dès qu’on veut vraiment exister …

 

 

 

 

 

Elle a claqué la portière, s’est recroquevillée sur le siège… - T’en fais une tête !… Qu’est-ce qui se passe ?… - Il y avait personne… Ils sont pas venus… - Ils sont peut-être en manœuvres… - C’est gai!… Tu te tapes 500 km exprès et quand t’arrives… - Ils étaient là hier… Ils seront là demain…    - Oui… Oh, ça !… Je m’en fous n’importe comment !… Allez, roule !…

 

 

 

 

 

- Eteins !… Eteins et viens voir… Elle s’est approchée, penchée par-dessus mon épaule… - C’est quoi que tu regardes ?… - Là… En bas… Juste en dessous… Un couple… Jeune… Une trentaine d’années… Elle, elle fumait une cigarette assise au bord du lit… Lui arpentait la chambre de long en large, complètement nu, en lui parlant… Elle a fini par se lever, par se déshabiller, de dos, ses vêtements soigneusement étalés sur le fauteuil devant elle… Elle s’est retournée… Il est venu vers elle, l’a enlacée… Morgane s’est appuyée résolument contre moi… Ils se sont passionnément embrassés… - Ils vont le faire… Je suis sûre qu’ils vont le faire… Ses seins vivaient, à rythme doux, dans mon dos… Il s’est brusquement détaché d’elle, est venu vers la fenêtre, a tiré les rideaux… - Et merde !… Merde !… Quand ça veut pas ça veut pas… Il y a des jours comme ça… Et elle a rallumé…

 

 

 

 

 

- Tu dors ?… - Non !… - Tu sais ce que j’aimerais un jour ?… C’est voir deux hommes le faire ensemble… Mais pas des homos… Non… Deux qui l’auraient jamais fait… Ce serait la première fois… Alors ça ce serait un truc !… Seulement pour en trouver !… Toutes les histoires qu’ils te font avec ça !… Parce que pour nous prendre derrière, nous, ils sont toujours d’accord… Mais qu’on leur fasse la même chose à eux alors là c’est plus la même… Ils savent pas ce qu’ils perdent d’ailleurs !… C’est vraiment trop bon… Elle est restée un long moment silencieuse… Une moto est passée dans la rue, poussée à plein régime… - Et toi ?… - Quoi, moi ?… - Ben… On te l’a déjà fait ?… - Non !… - Et t’aimerais pas ?… - Je sais pas… Peut-être… Ca dépend… - Ca dépend de quoi ?… - De qui le ferait… Et comment…

 

 

 

 

 

Je me rasais dans la salle de bains… Elle a dit quelque chose du lit là-bas… - Quoi ?!… J’entends pas… Elle a encore parlé… Plus longuement…   - Qu’est-ce tu dis ?… Je me suis avancé jusqu’à l’entrée de la chambre… Et… j’ai failli bousculer la jeune serveuse qui apportait le petit déjeuner… Elle a fait un écart, m’a jeté un regard stupéfait, a rétabli en catastrophe l’équilibre compromis du plateau qu’elle a précipitamment abandonné sur le bord du lit avant de s’enfuir, écarlate… A peine la porte refermée Morgane a éclaté de rire… - C’était trop !… Sa tête !… T’as vu sa tête ?!… Et toi qui bandais en plus !… Et pas qu’un peu…

 

 

 

 

 

L’après-midi elle a voulu aller à la plage… - Ca se fait quand même des fois au bord de la mer… Surtout que… On rentre quand ?… - Demain matin… - Déjà ?… - Eh oui… J’ai un métier, moi !… - On reviendra ?…       - Il y a plus de ponts avant… novembre… - Oui, ben on se verra là-haut alors !… Je te lâche plus, moi, maintenant… Non, parce qu’avec toi je baigne tout le temps complètement dedans… Tandis que toute seule… il y a des moments, oui !… Et vachement forts… Mais c’est que des moments… - T’as vu l’heure ?… - Oui… et alors ?… - Si tu veux aller là-bas… - Ils y seront pas n’importe comment… Oh, et puis j’ai pas envie… J’en ai fait le tour d’eux…

 

 

 

 

 

On s’était installés à une terrasse de café dans la nuit tombante… Autour de nous les gens allaient, venaient, en flot ininterrompu… - Tu crois que j’en trouverai vraiment un un jour ?… - Un quoi ?… - Ben un type, tiens !… Avec qui me promener main dans la main comme les deux là… Qu’ont l’air hyper amoureux à les voir comme ça… Mais va savoir !… Tu paries qu’elle passe sa vie à faire des concessions ?… Sur tout… Juste pour le garder… Pour pas être toute seule… De plus en plus de concessions… Parce que une fois que t’as commencé tu t’arrêtes plus… Il arrive à te faire faire tout ce qu’il veut l’autre…  Il a même pas besoin de demander… Tu le fais toute seule comme une grande… Je le sais, j’ai donné… Elle a suivi un autre couple des yeux, haussé les épaules… - De toute façon…

 

 

 

 

 

  Dans la chambre elle a encore voulu… Comme le premier soir…     - Mais ça t’ennuierait si je te bandais les yeux ?… Que tu me voies pas en train de te voir… J’aimerais mieux… Elle n’a pas attendu la réponse…          - Là… Ca te serre pas trop ?… Non ?… Et elle est descendue… Le silence nous a tout entiers enveloppés… Elle était tout près… Si près… De longues minutes… Et puis elle a posé sa joue dessus… Elle a respiré plus fort… plus vite… Il y a eu des chuintements, des clapotis… Elle a haleté… Et s’est décidée d’un coup : elle a passé une main entre mes fesses, a cherché… fouillé… écarté… introduit un doigt enduit de mouille… un autre… les a enfoncés… laissés… bougés… Il y a eu mon plaisir… Et puis le sien…      Elle a déposé un baiser tout au bout, retiré le bandeau… - Tu vois bien que tu aimes !…  Elle est venue se blottir dans mes bras… - Mais c’est encore mille fois mieux avec une queue… Et elle s’est endormie…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par François - Publié dans : regards.croises
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Samedi 5 août 6 05 /08 /Août 22:03

Depuis toujours je suis fasciné par les regards... Regards volés... Regards offerts... Regards capturés...

Et par les au-dessous du regard: ce qu'ils suggèrent... ce qu'ils retiennent... ce qu'ils abandonnent...

Depuis longtemps j'aime écrire des "histoires" qui mettent en scène le regard... Histoires vraies ou rêvées... Douces ou cruelles ou... les deux à la fois...

J'ai eu envie de regards sur elles... D'où - aujourd'hui - ce blog... et un tout premier texte qui devrait être suivi de beaucoup d'autres...  

  

 

REGARDS    CROISES 

 

 

 

 

 

 

 

Les Duval avaient beaucoup insisté : - Mais si, viens avec nous !...C’est fabuleux la Bretagne… Et puis tu vas voir ce petit camping qu’on a découvert… Mais si, allez, viens!... Ce sera sympa…  

 

 

C’était sympa… On ne parlait pas boulot… On prenait le temps de vivre : apéritifs interminables devant la tente, ventrées gigantesques d’huîtres et de moules, après-midi de plage ensoleillée…

 

 

Leur nièce Morgane les avait suivis… C’était une petite brunette de 20 ans aux yeux de feu qui examinait tout et tout le monde avec beaucoup d’attention, parlait peu et s’absorbait des heures entières dans ses lectures…

 

 

 

  

 

J’aimais me lever tôt quand tout dormait encore, que le soleil n’était pas trop haut, la chaleur pas trop étouffante… Avant de partir seul pour une longue promenade en front de mer j’allais prendre une douche rapide… Dans toutes les parois qui séparaient les cabines de petits trous circulaires avaient été amoureusement et soigneusement percés, à bonne hauteur - sans doute par un voyeur impénitent - et le soir, au retour de la plage, j’en profitais, quand la chance me souriait, pour contempler avec ravissement les charmes de mes voisines de hasard… Mais le matin, à cette heure-là, il n’y avait généralement personne…

 

 

Sauf que ce matin-là… Un trottinement sur le ciment… Qui s’est arrêté… Quelqu’un est entré à côté… La porte métallique s’est refermée avec fracas… Un raclement de gorge… féminin !... Une aubaine… J’ai continué à me doucher tranquillement pour laisser à l’inconnue le temps de se déshabiller, de se mettre en place… Et je me suis penché d’un coup, l’œil brusquement rivé à l’orifice, pour me trouver nez à nez - si on peut dire - avec un autre œil en gros plan, vert, tout irisé de reflets dorés, un autre œil à la pupille dilatée qui s’est aussitôt évanoui…

 

 

Le silence de part et d’autre de la cloison… Un silence plein, compact, immobile qui s’est éternisé, figé dans l’attente… l’attente d’on ne savait trop quoi… De toute façon tant que je serais là elle ne se doucherait pas… Elle ne sortirait pas non plus… Alors je me suis décidé… J’ai quitté la cabine, puis le bloc sanitaire en traînant des pieds pour revenir aussitôt m’asseoir silencieusement sur le banc juste en face, déterminé à attendre le temps qu’il faudrait pour mettre un visage sur cet œil furtivement entraperçu…

 

 

A l’intérieur elle s’était rassurée… L’eau a longuement coulé… Elle s’est lavée, rhabillée… Elle est sortie… C’était Morgane !… Morgane qui a poussé un petit cri d’épouvante en m’apercevant… qui a esquissé un mouvement de repli précipité vers la cabine… qui a renoncé… A quoi bon ?... Trop tard… Je l’avais vue…

 

 

Ecarlate, elle est passée devant moi sans un mot, sans un regard… Et elle a fui… fui vers nos tentes là-bas… tête baissée… aussi vite qu’elle pouvait… Elle s’en est arrêtée à quelques mètres, m’a attendu sans se retourner… Quand je suis arrivé à sa hauteur elle a interrogé d’une voix blanche - Tu vas le dire ?... Le regard implorant… - Je sais pas… Ca dépend… Oui, ça dépend… Je vais faire un tour… Tu viens avec moi ?... On décidera…

 

 

 

 

 

 

On a marché côte à côte, sans un mot, jusqu’à la mer qu’on a longuement contemplée… - Tu fais ça souvent ?… - Oh non, non !… C’est la première fois… J’ai éclaté de rire… - Forcément !… C’est la première fois… Tu vas pas dire le contraire… Elle m’a jeté un bref regard, s’est absorbée dans l’observation attentive d’un voilier qui dérivait lentement là-bas… - Tu caches bien ton jeu, hein, finalement !… A te voir comme ça on te donnerait le bon Dieu sans confession… Et dès que l’occasion se présente tu vas examiner l’anatomie des messieurs… Oh, mais fais pas cette tête-là !… Ca t’intéresse… Et alors ?!… C’est parfaitement normal… C’est le contraire qui le serait pas… Deux mouettes furieuses nous ont survolés en hurlant… - Mais dis-moi un truc… là… entre nous… Tu savais que c’était moi dans la cabine à côté ou bien c’était le hasard… Elle a longuement joué avec ses mains, m’a regardé droit dans les yeux… - De toute façon tu me croiras pas… On est descendus sur la plage et on a longé la mer de tout près… Les vagues nous ont léché les pieds… - Tu sais ce qu’on va faire ?… Demain matin on retournera là-bas… Et je te regarderai de la cabine d’à côté… Sinon je raconte tout… - Tu diras rien… Tu serais aussi emmerdé que moi… Toi aussi t’as voulu voir…

 

 

Au retour les Duval étaient levés… - Ben alors ?!… Où vous étiez passés ?… Oh, ils ont ramené les croissants… Vous êtes des amours…

 

 

 

 

 

 

Le lendemain matin, là-bas, j’ai attendu… Longtemps… Elle ne viendrait pas… Non, elle ne viendrait plus… J’allais renoncer quand… des pas enfin !… La porte juste à côté… Les frôlements soyeux des vêtements qu’on quitte… Et, à travers le petit orifice circulaire, elle est apparue plein cadre, de profil, du haut des cuisses aux hanches… L’eau a ruisselé… Tout en se savonnant elle a lentement… très lentement… progressivement… pivoté sur elle-même pour finalement m’abandonner complètement deux amours de petites fesses tendues et bombées à souhait… Longuement… Un brusque demi-tour sur elle-même… Quelques heureuses et brèves secondes pour me repaître avec bonheur de la fine toison en treillis sur le fendu délicieusement ciselé… Et elle a disparu… Le râpement de la serviette de bains sur la peau… C’était fini… A nouveau les vêtements… Je suis sorti… Elle aussi… Presque aussitôt… - Bonjour !… Ce n’était pas Morgane, mais la fille d’une grande  tente bleue à l’autre bout du camping là-bas…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A midi on a gratté les moules tous les deux devant la tente… On était seuls : les Duval étaient partis chercher de la glace… - Tu n’es pas venue ce matin… - Non… Je me suis pas réveillée… - Ce qui veut dire que si tu t’étais réveillée tu serais venue ?!… - J’ai pas dit ça… - Tu veux pas que je te voie, hein, c’est ça ?!… Elle a haussé les épaules… - Oh, j’m’en fous de ça !… - Mais c’est pas ça qui t’intéresse… Ce qui t’intéresse c’est… - De toute façon c’est parfaitement normal, c’est toi qui l’as dit… - Je l’ai dit, oui !…    - Non, c’est vrai, pourquoi vous, vous pourriez avoir envie de nous voir sans arrêt toutes nues et que nous on aurait pas le droit ?… On s’est tus… Des gamins sont passés en courant dans l’allée… Elle a chassé une guêpe, avec agacement, du revers de la main… - N’importe comment ça servirait à rien que je fasse semblant avec toi maintenant puisque de toute façon tu sais… - Et ça t’ennuie que je sache ?… Elle s’est penchée un peu plus bas encore sur la bassine… - Oui… Oui et non… Personne savait jusque là… Mais d’un autre côté toi aussi tu fais pareil… Et ça peut être bien quand même que quelqu’un sache des fois… Même que ce soit un homme… Tu te sens moins toute seule… - T’en as jamais parlé avec tes copines ?… - Oui, oh ben alors là !… Pour quoi je passerais !… - Et pourtant tu paries qu’elles font la même chose ?… - Non… Mais elles en crèvent d’envie…

 

 

 

 

 

 

- Tu viens ?… Je vais te montrer quelque chose… - C’est quoi ?… - Viens !… Tu verras bien… Et on a abandonné les Duval sur la plage dans la touffeur de l’après-midi…       - Où ils vont encore courir ces deux-là ?… - On rentre… On a trop chaud… J’ai pris la route de la corniche… Elle n’a plus rien demandé… plus rien dit… J’ai garé la voiture dans un petit chemin ombragé et on a attaqué le sentier à pied… - T’as pas vu là?… Zone militaire. Entrée interdite… - T’occupe pas !… Viens !… Tout au bout on s’est arrêtés, on s’est allongés côte à côte à plat ventre dans les ajoncs… - Eh ben ?!… Qu’est-ce qu’il y a à voir ?… - Attends !… Attends !… Ca va venir !… A peine dix minutes et les premiers sont apparus en course échevelée vers la mer. Nus. Tout nus… Suivis d’une dizaine d’autres… D’autres… D’autres encore… Je lui ai tendu les jumelles… Elle les a prises sans un mot, sans détourner la tête…  - Dis… S’il te plaît… Ca t’ennuierait de me laisser toute seule ?… Je te rejoindrai après… A la voiture…

 

 

Après… Longtemps après… Deux heures après…

 

 

 

 

 

 

Au retour dans les douches c’était l’affluence… On a sagement attendu notre tour, sur le banc, aux côtés d’un jeune homme qui lui coulait timidement par en dessous des regards enflammés… Trois cabines se sont presque simultanément libérées et elle s’est emparée, d’autorité, de celle du milieu… Je l’ai regardée regarder par l’autre trou, de l’autre côté, en face… La chevelure en pluie… La nuque… Le haut du dos dénudé… Longtemps… Et puis elle s’est redressée et elle est venue vers moi… Œil contre œil aussitôt… Comme la première fois… Œil dans l’œil… Mais elle ne s’est pas retirée… J’ai cédé… Je me suis relevé… Et je me suis douché tourné vers elle…

 

 

 

 

 

 

On est remontés lentement ensemble vers les tentes… - Il s’est fait couler, lui, à côté !… Sur un ton de tranquille constatation… - Et sûrement en pensant à toi… Vu la façon dont il te regardait… - En tout cas toi, même que tu croies le contraire, c’était la première fois que je te voyais… Si, c’est vrai, hein !… Elle a marqué une pause… - J’aime bien quand vous vous déshabillez complètement le bout comme ça… Tu peux pas savoir ce que ça me fait… Elle s’est arrêtée pour rattacher la lanière de sa sandale… Je te choque ?… - Ce qui me choque, c’est que tu regardes… tu regardes… mais tu montres pas beaucoup… - Ca viendra… - Quand ?… C’est après-demain qu’on rentre… - C’est vrai… Déjà… Et merde !… Juste quand ça commençait à devenir intéressant… 

 

 

 

 

 

 

- Tu m’y remmènes?… - Où ça ?… Ben… à la plage des soldats, tiens !… Elle a fixé la route droit devant elle… - Ca me déprime qu’on s’en aille… - Tu vas retrouver tes copines… ton petit ami… - Oh lui !… La seule chose qu’il a de bien, c’est quand ses potes viennent dormir chez lui… Il a pas de porte à sa salle de bains… Et c’est juste en face du lit…  Jérémie… tu verrais ça ce truc qu’il a!… T’arrives même pas à croire que ça existe… Mais c’est pas ça que je préfère en fait… C’est quand ils savent pas qu’on les regarde les types… Qu’ils se croient tout seuls… J’ai éteint le moteur… - Je t’attends là, je suppose… Comme hier…  - Oui… Oui… Je préfère… Elles sont où les jumelles ?… - Dans le coffre… - Je te prends ton appareil photo aussi… J’y ferai gaffe…. J’te promets…  

 

 

 

 

 

La dernière soirée on l’a interminablement prolongée au-dehors devant les tentes… Il faisait exceptionnellement chaud et elle n’était vêtue que d’un grand tee shirt blanc qui lui arrivait à mi-cuisses… Quand la nuit a commencé à tomber les Duval ont regagné leur lit… Nous, on a continué à chuchoter, plus d’une heure durant, face à face, dans la pénombre…      - On s’entend bien quand même !… Et puis tu comprends tout… Dommage qu’on se reverra plus… - Bien sûr que si !… Si on veut… - Oui, oh !… On dit toujours ça en vacances… Et puis après quand on est rentrés… Les lampadaires du camping se sont éteints… La nuit s’est faite intense brusquement… - Allons nous coucher, tiens !… - Et dire que je t’aurai même pas vue toute nue… - J’enlève mon tee shirt si tu veux… J’ai rien en dessous… Elle l’a fait, en doux frôlement soyeux… - Tu vois ?… Et elle a ri tout bas, de bon cœur… De la main, à tâtons, dans l’obscurité tout autour je me suis mis en quête de ma lampe de poche… Du bout du faisceau lumineux, dense et concentré, j’ai cherché ses pieds dans l’herbe… Ils n’y étaient pas : elle les avait relevés sur la chaise… Alors je suis lentement… très lentement remonté… J’ai trouvé les orteils… minutieusement détaillés… J’ai suivi la courbe du mollet, j’ai dessiné le genou, à petites touches rapides de lumière… Je me suis amoureusement attardé tout au long de la cuisse,  encore et encore parcourue et reparcourue…Elle ne bougeait pas… Elle ne parlait pas… J’ai hésité et puis j’ai finalement pris la direction de la hanche, suivi les côtes, bifurqué vers le bras longé jusqu’à l’épaule, jusqu’au cou… Une lente, très lente descente mille et mille fois reprise… Les premiers contreforts du sein approché avec hésitation et puis franchement, délibérément enrobé et conquis… Tout ferme… Tout rond… Si émouvant… Je m’y suis installé… J’en ai doucement agacé et mordillé la pointe à petits suçons de lumière… L’autre… Et puis la pente du ventre jusqu’à la lisière de la toison où j’ai longuement séjourné… J’y ai pénétré… Je m’y suis enfoui avec volupté… L’encoche enfin jalousement refermée sur ses secrets… Lissée sur toute sa longueur avec obstination… Avec insistance… Avec délectation… Elle s’est imperceptiblement entrouverte… Alors j’ai éclairé mon désir dressé… ma main sur lui à la recherche de mon plaisir… Et je suis revenu aussitôt entre ses jambes… Elle… Moi… Elle… Moi… En un vertigineux va-et-vient… Elle s’est plus franchement… plus généreusement ouverte… écartée du bout des doigts… Ca a surgi sous son regard…  

 

  

Par Fabien - Publié dans : regards.croises
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