Lundi 6 novembre 1 06 /11 /Nov 06:23

P R E P A R A T I F S

 

 

 

Ca s’est passé un soir qu’il venait encore de me larguer l’autre animal, Marine aussi le sien, la veille, et Vanessa ça allait pas tarder… elle sentait arriver… Il y en avait marre des mecs, mais vraiment marre… Qu’est-ce qu’on s’emmerdait encore avec ça ?… - On sort en boîte, tiens !… Toutes les trois… Et si jamais il y en a qui viennent nous brancher… Oui, mais qui c’est qui allait nous emmener du coup?… - L’autre coincé… Il y a qu’à le siffler… Il va rappliquer… - Oh non !… On va pas se le traîner toute la soirée !… - Il y aura qu’à le poser dans un coin et il attendra sagement que ce soit l’heure de nous ramener… Je l’appelle… Allo, Max ?… Ca va et toi ?… Qu’est-ce tu fous ?… Rien ?… Eh ben amène-toi alors !… On t’attend… Et voilà !… Dans cinq minutes il est là…

 

 

Ce qu’on avait pu lui en faire voir à lui !… Tout ce qu’on voulait on en faisait !… Il disait jamais rien… Il se laissait faire… Et ça, forcément, ça donne toujours un peu plus envie… Mais alors, ce soir-là, de le voir débarquer avec son air de chien battu et sa tête à claques je peux pas dire ce que ça m’a fait… l’envie de passer mes nerfs sur lui, de le faire payer pour l’autre, pour tous les autres… le truc que c’est pas la peine tu peux pas t’empêcher… - Dis-moi, Maxou, jamais on t’a vu avec une nana, toi !… - Ah mais oui, c’est vrai ça !… Comment ça se fait ?… Il est devenu écarlate, s’est mis à danser d’une patte sur l’autre… - T’es puceau, Maxime, c’est ça ?!… C’est pas vrai que t’es puceau !… A vingt-deux ans !… Eh ben dis donc !… Il nous a regardées l’une après l’autre d’un air suppliant… - Oh, mais fais pas cette tête-là !… Ca se soigne… C’est pas grave… Et puis, tu sais, nous, on s’en fout… Complètement… J’ai fait signe aux filles qu’elles bronchent pas, qu’elles me laissent faire… - Non, ce qui compte c’est comment t’es super gentil avec nous… Toujours prêt à rendre service… A te précipiter dès qu’on a besoin… Même quand ça t’embête… Même quand t’as pas le temps… Alors c’est pour ça - on en a parlé toutes les trois tout à l’heure avant que t’arrives – on a décidé de te faire un super cadeau… un truc que tu vas vraiment halluciner, tu vas voir !… Mais d’abord faut qu’on te bande les yeux… ce sera plus une surprise sinon… Il s’est docilement laissé faire sans rien dire, sans poser de questions… - Là… là… ça serre pas trop ?… Donne-moi la main… Et je l’ai emmené tout doucement, pas à pas… - Attention !… Il y a une marche là… jusqu’à la salle de bains… Je l’ai planté à côté du lavabo, bras ballants, tête baissée, et on s’est plus occupées de lui…

 

 

On se préparait… On discutait… On rigolait… Exactement comme si il était pas là… Marine a pris une douche, s’est aspergée, savonnée… Il écoutait – ça se voyait – tant qu’il pouvait… Ca grimpait et ça descendait sans arrêt sa pomme d’Adam… A toute allure… - Ca va ?… Tu t’ennuies pas trop ?… De la tête il a fait signe que non… - C’est con de rien voir, hein !… Tu veux que je te raconte à la place ?… Ca te passera le temps en attendant… Hein ?… Tu veux ?… - Tu parles si il veut!... - Bon… Alors ce que t’entends là c’est Marine qui se lave… Tu verrais ces jolis lolos qu’elle a, tout ronds, tout mignons, avec des bouts longs, mais longs !… Et en bas !… Comment elle est bien sage la petite touffe, bien régulière, bien coiffée sur la foune… Mais ce qu’elle a de mieux Marine c’est quand même son cul !… Il y a pas photo… Tu vas pas me dire que tu l’as pas remarqué ?!… Tout le monde le remarque… Un cul comme ça ça les rend dingues les mecs !… Toi aussi, dis donc !… Parce que… ouah !… vous avez vu ça, les filles, comment ça grimpe là-dedans ?!… Ca fait pas semblant… Bon, alors à Vanessa maintenant… Tu veux savoir pour Vanessa ?… Oui… Il fait signe que oui… Alors Vanessa elle est assise sur la chaise complètement à poil… Elle se coupe les ongles des pieds… De relever la jambe comme ça pour y arriver comment ça la lui fait baîller, c’est de la folie !… Presque pas de frisettes elle a dessus en plus… Ca cache rien du tout…

 

 

Il déglutissait sans arrêt. De grosses gouttes de transpiration lui dégoulinaient dans le cou… Bon, ben il restait plus que moi alors !… Et moi, il voulait savoir, moi ?… Fallait que je me déshabille alors ?!… Lui aussi !… Tous les deux ensemble on allait le faire alors !… - Ah ben si, attends, si !… C’est normal… Faut une justice… Tu crois pas qu’il faut une justice ?…

 

 

Le haut ça a pas été trop difficile… - Ce torse, Maxou, ce torse !… Quel homme !… On peut toucher ?… Toutes les trois avec nos mains dessus en nous lançant des clins d’œil et en rigolant par en dessous… Le pantalon il voulait pas, il a résisté, mais il a quand même fini par le faire… - Bon, allez, ensemble on finit… Attention !… A la une… A la deux… Et à la trois… Ah ben non, non, t’es pas marrant… Bon, mais tant pis pour lui… Puisque c’était comme ça on allait le ramener à côté, mais il savait pas ce qu’il perdait parce que ce qu’on avait décidé toutes les trois tout à l’heure c’est que ce soir il pourrait une de nous, celle qu’il avait envie… Oh, alors là , comment il l’a quitté le calbut… Ca a pas mis deux heures… On a éclaté de rire… - Visez-moi ça les filles !… Il se dressait tout droit son truc tout gonflé… - Il cache bien son jeu en attendant le Maxou… Il y en a une qui va avoir sacrément de la chance, là, tout à l’heure… Qui ?… Allez, nous fais pas languir, quoi !… Tu vois pas comment on est impatientes ?… Qui ?… Hein ?… Plus fort… On n’a rien entendu… - Vanessa… Ah, elle lui plaisait bien, hein, Vanessa… Ce qu’elle était belle avec ses cheveux blonds et ses yeux dorés en amande… Et ces seins qu’elle avait !… Il les aimait, hein, ses seins !… Comment il arrêtait pas de les reluquer par en dessous quand il croyait qu’on le voyait pas… - Et tu te rends compte ?… Tu vas pouvoir les toucher… tant que tu veux… lui faire tout ce que t’as envie… Sa queue a palpité, battu l’air, comme si elle voulait saluer… - Tu vas pas t’ennuyer, dis donc, Vanessa… A condition qu’il sache y faire quand même… Tu vas savoir t’y prendre au moins ?… Oui ?… T’es sûr ?… Parce que c’est pas le tout d’être monté comme un taureau encore faut-il que… mais tu sais pas le mieux ?… On va vérifier avant… C’est plus prudent… Elle est où aglaé, Marine ?… - J’sais pas… Dans la chambre de mon frère, sûrement… - Tu vas la chercher ?… Mais panique pas, Maxou, hein !… C’est juste une formalité… Ca va très bien se passer, tu vas voir !…

 

 

On la lui a fait gonfler… - Là, c’est bon… Maintenant tu la prends dans tes bras et t’imagines que c’est Vanessa… Qu’est-ce que tu lui fais ?… Rien… Il te fait rien… Ben ça promet !… Bon, allez, c’est pas la peine, on laisse tomber… Tu te rhabilles et pour Vanessa… Ah ben voilà !… Voilà !… Pas si fort!… Pas si fort quand même !… Tu vas l’écraser… Et parle-lui !… On aime les mots d’amour, nous, les femmes, tu sais pas ça ?… - Je t’aime… - Tu l’aimes, oui… Tu l’aimeras toujours… Ils disent tous ça… Et puis après ?… Quoi d’autre ?… - Tu es belle… - Ah ça au moins c’est original… Qu’est-ce que tu sais bien y faire, toi, dis donc, avec les femmes, c’est dingue !… Et maintenant ?… Eh bien descends !… Qu’est-ce que tu peux être empoté !… Va la lécher en bas… Ca nous rend toutes folles ce truc… Là, tu vois… Oh là là comment elle gigote !… Comment elle se trémousse !… Elle en peut plus… Elles mouille à fond, non ?

 

 

Il s’est redressé d’un coup, crispé, et il a déchargé, à grands spasmes blanchâtres, sur le carrelage de la salle de bains… - Ah ben non !… Non !… Déjà ?.. T’es qu’un égoïste, Maxou… Tu penses qu’à toi , qu’à ton plaisir… T’es comme les autres… Alors pour Vanessa eh ben tu repasseras !… Quand t’auras fait des progrès… Et il y a du boulot…

 

 

Par François - Publié dans : histoires méchantes, méchantes histoires
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Vendredi 3 novembre 5 03 /11 /Nov 22:48

L A     P R E M I E R E     F O I S     D’A L E X

 

 

 

A quatre ans je suis tombé éperdument amoureux de Tina Modotti. De sa photo – son visage en gros plan, Hollywood, 1919 – encadrée, suspendue toute seule sur le grand mur blanc au-dessus du bureau de mon père… - C’est qui la dame ?… - C’est compliqué… Elle te plaît ?… Si elle me plaisait ?… Assis par terre, à ses pieds, je restais plongé des après-midi entières dans ses yeux… - Elle viendra nous voir un jour ?… Il souriait… - Je crois pas, non…

 

 

A force de la fixer, là, sous son chapeau bizarre, quelquefois ses lèvres semblaient vouloir s’entrouvrir pour me dire quelque chose, me confier un secret… C’était quoi ce secret ?… - Si c’est un secret, c’est un secret… Il a reposé son stylo… - Elle te le dira peut-être un jour si tu sais attendre… Et j’ai attendu…

 

 

A six ans, quand il est mort, qu’on m’a demandé ce que je voulais à lui, de lui, pour le garder toujours je n’ai pas hésité une seule seconde… Et on l’a installée dans ma chambre juste en face de mon lit… Pour moi tout seul… Elle est devenue ma confidente… Je lui disais tout… Chaque soir, en rentrant de l’école, je m’installais face à elle et je lui racontais ma journée… Mes joies… Mes doutes… Mes chagrins… Mes désespoirs… Elle m’écoutait… Sans jamais se lasser… Avec bienveillance… Elle ne me jugeait pas… Elle ne me grondait pas…

 

 

Plus tard mes premiers élans amoureux elle les a compris, mes premières déceptions elle les a consolées… Au fil du temps il s’était tissé entre nous quelque chose hors de tout que personne ne pouvait comprendre… Que je n’essayais pas d’expliquer… Quand un camarade en visite m’interrogeait… - C’est qui là-haut ?… je prenais l’air mystérieux, lointain, de celui qui sait, mais qui ne peut rien dire… Il n’insistait pas… Nous étions seuls – elle et moi – à pouvoir savoir notre passion partagée…

 

 

Le bureau de papa était resté en l’état… Exactement comme au jour de sa mort… J’y allais quand j’avais besoin d’un livre, d’un dictionnaire, d’un document quelconque… Au début je m’en emparais très vite et je m’enfuyais… Et puis, peu à peu, j’y ai passé de plus en plus de temps… J’ai progressivement apprivoisé son fauteuil, ses tiroirs, ses rayonnages que j’ai explorés méthodiquement…

 

 

Et puis un jour… C’était un grand album pas très gros, à la couverture lie-de-vin, qui s’intitulait tout simplement : « Edward Weston » en lettres dorées… Je l’ai feuilleté machinalement… Et refermé d’un seul coup le cœur affolé… Non… Sûrement j’avais rêvé… Ce n’était pas possible… Réfugié dans ma chambre, je l’ai interrogée… - C’est toi ?… Est-ce que c’est toi ?.. Elle n’a pas répondu… Elle s’est contentée de sourire…

 

 

J’y suis retourné le lendemain… Il fallait que j’en aie le cœur net… Et oui… Oui… C’était elle… Tina sur l’azotea, 1923… Allongée toute nue, à même un dallage blanc, endormie, une main sous l’omoplate… Il y en avait d’autres : Nu, Tina, 1924. Sur une couverture effrangée, de face, une jambe légèrement repliée… Nu, Tina, 1924 : sur la même couverture, mais à genoux, légèrement de côté, les fesses offertes…

 

 

Dans la chambre je lui ai agité le livre sous le nez… - Qu’est-ce que c’est que ça ?… Tu peux m’expliquer ?…Ah, tu t’en étais pas vantée, hein ?!… Elle n’a pas baissé les yeux, mais son sourire s’est fait extraordinairement lumineux… Et d’un seul coup j’ai compris : le secret !… On y était le secret… En plein cœur… C’était ça… C’était donc ça !… Et je me suis déshabillé… C’est elle qui l’a demandé… Tout nu, moi aussi… Elle m’a regardé faire sans un mot…

 

 

Et puis je me suis assis à ma table sous son portait, j’ai ouvert le livre et je suis allé de l’un à l’autre… de son portrait aux photos… des photos au portrait… Sans arrêt… Longtemps… C’est venu tout seul… Sans toucher… Sans rien faire… Un premier plaisir… Ample…Profond… Elle a regardé jusqu’au bout… Dans ses yeux il y avait quelque chose qui avait l’air content…

 

 

Et on a été noués pour toujours… Indissolublement… Je me suis mis obstinément en quête d’elle… Partout et tout le temps…Tout ce que j’ai pu trouver comme photos, livres, documents, je m’en suis emparé… Quelquefois à prix d’or… Pas un, je crois, qui m’ait échappé… Je sais tout d’elle… D’elle et de ce qui a fait sa vie… Elle m’aura accompagné tout au long de mon existence… Sans jamais me faire défaut… Et si elle reste éternellement jeune et belle, si elle continue à vivre, à séduire, à êtredésirée, c’est aussi – surtout ? – à moi qu’elle le doit…

Par François - Publié dans : Premières fois
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Mercredi 1 novembre 3 01 /11 /Nov 21:30

Il y a des croisements de regards qui ont, à l'évidence, beaucoup plus d'importance que d'autres...

A D I E U X

 

 

J’étais à l’hosto… le genre d’accident idiot : à un feu rouge le type était arrivé derrière moi comme une bombe et m’avait propulsée au milieu du carrefour… Trois vertèbres il m’avait bousillées ce con… Résultat : huit jours d’observation et une minerve… Qu’est-ce que je pouvais m’emmerder !… Va lire, toi, quand t’es obligée de garder la tête sans arrêt toute droite… En plus, avec la transpiration, ça arrêtait pas de me gratter là-dessous… Une horreur… Je traînais mes journées comme une âme en peine… A regarder les gens passer en bas… A déambuler dans le hall dans un sens, dans l’autre, jusqu’au plus tard possible quand il y avait plus personne…

 

 

Ce soir-là il faisait une chaleur torride… J’étais moite et je n’avais pas la moindre envie de retrouver la touffeur de ma chambre… Toute seule sur un banc, dehors, je me laissais bercer par la rumeur de la ville, en arrière-fond, sans penser à rien… Je ne l’ai pas entendu arriver… - Ca vous ennuie pas que je m’assieds là ?… Ben non… Non… Il était à tout le monde le banc… C’était un vieux… Au moins soixante ans… Avec des jambes d’une maigreur là-dessous… Et un teint !… On aurait dit qu’il était transparent… - Faut que je parle à quelqu’un… C’est la dernière fois… Demain je reviendrai pas du bloc… - Oh, mais faut pas dire ça !… Ca se passera très bien vous verrez… - Non, je reviendrai pas… Ils ont été très francs avec moi… J’ai une chance sur dix de m’en sortir… - Ben, c’est toujours ça !… Faut vous battre, hein !… Faut pas vous laisser aller… Il m’a pris le menton dans sa main, m’a tourné la figure vers lui… - Fais-toi voir !… Tu es belle… Tu es la dernière à qui j’aurai parlé… C’est bien que tu sois belle… C’est mieux… Je suis content…

 

 

Hou là là… C’était quoi cette histoire ?… - Qu’est-ce qu’on raconte à quelqu’un qu’on n’a jamais vu quand on n’a plus que quelques heures à vivre ?… Tu sais pas ?… Evidemment que tu sais pas… Tu peux pas savoir… Moi non plus d’ailleurs !… De toute façon il y a rien à dire… Il n’y a plus rien à dire… C’était avant qu’il fallait parler… Tu sais quoi ?… Comment tu t’appelles ?… - Julia… - Tu sais quoi, Julia ?… Eh bien on parle jamais assez… Des choses essentielles je veux dire… Il faudrait pas les garder pour soi… Jamais… Ca te ronge à l’intérieur sinon… Ca te détruit… Tu as un petit ami ?… Non ?… Ca viendra… Tu seras amoureuse… Ou tu croiras l’être… Eh bien si tu veux le garder parle !… Parle !… Parle !… De ce que tu sens… De ce que tu aimes… De ce que tu détestes… De ce qu’on ne dit jamais… N’importe qui – tu sauras ça un jour – n’importe qui peut s’entendre avec n’importe qui… N’importe quel homme avec quelle femme… A condition de parler… De ne jamais laisser s’installer le silence… C’est simple… Tout est simple en fait…Toujours… On complique tout… Comme à plaisir… On oublie de vivre… Qu’est-ce qu’on attend pour vivre ?… D’avoir fait ci, d’avoir fait ça… D’avoir eu ci, d’avoir eu ça… On reporte toujours à après, à plus tard… Comme si après ça devait toujours être mieux pour profiter de la vie… plus approprié au bonheur… C’est toujours maintenant le bonheur si on le veut… C’est toujours à conquérir sur ce qui vient se mettre en travers… Sur ce qui voudrait l’étouffer… Quand on a compris ça on en a compris des choses !… On a presque tout compris en fait… Il y en a pas beaucoup des choses importantes à savoir dans la vie… Elles se comptent sur les doigts d’une main… Est-ce que tu as peur de mourir, Julia ?… Oui… Sûrement… On a toujours peur de mourir à ton âge… On se pourrit la vie avec ça… Et quand le moment est vraiment arrivé, est vraiment là, tu n’as plus peur… Tu te sens tranquille… serein… Tout est dans l’ordre des choses… Ca devait être comme ça… Eh bien c’est comme ça… C’est l’orgueil – encore lui !… - qui gâche la mort, qui la rend insupportable… Parce qu’on veut laisser une image de soi… avoir fait quelque chose de sa vie… marqué son époque… Quelle idiotie !… Quelle prétention !… N’attends rien de toi-même et tu n’auras pas de regrets… Tu partiras tranquille… Plus tu te seras incrustée dans ton présent et plus… Mais tout ça pour toi c’est… Tu as quel âge ?… - 22… - Ca peut pas encore te parler, c’est normal… Plus tard… Un jour…

 

 

Il s’est levé… - Bon… Il est temps… Je me suis levée aussi… Il m’a fait face, a posé les deux mains sur mes épaules, m’a attirée tout près… - La dernière… Derniers yeux… Dernier regard… Dernier sourire… S’il te plaît, souris !… Je l’ai fait… - Merci… Il m’a déposé un baiser sur le front… - Vis !… Sois heureuse !… Et il est parti… Au moment de disparaître, au détour du couloir, il s’est retourné une dernière fois avec un petit signe de la main…

 

 

Le lendemain il n’est pas revenu du bloc…

 

Par François - Publié dans : regards.croises
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Mardi 31 octobre 2 31 /10 /Oct 07:33

Ce blog a vu le jour en Août dernier... Vous êtes - depuis hier - plus de 10.000 visiteurs uniques à en avoir franchi la porte...

Mon but était d'être lu... Il est d'ores et déjà atteint au-delà de mes espérances... Du fond du coeur soyez-en remerciés... Vos passages, vos commentaires, votre présence constituent pour moi un formidable encouragement à écrire encore et encore... Pour mon plaisir et, je l'espère, longtemps encore pour le vôtre...

Bonne journée à tous...

François

Par François - Publié dans : regards.croises
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Lundi 30 octobre 1 30 /10 /Oct 17:31

L A     P R E M I E R E     F O I S     D E     M E L A N I E

 

 

Il était beau, mais beau !… Le plus beau de tous… Et c’est avec moi qu’il a dansé… Rien qu’avec moi… Toute la soirée… Tendre… Si tendre… Doux… Si doux… C’était lui… Forcément c’était lui… Depuis le temps que je l’attendais… Il était arrivé… Enfin… Il était là…

 

 

Dans la chambre, à l’hôtel, il a été follement, passionnément amoureux, en baisers gorgés de soleil, en mots murmures de rivière, en caresses brise dans les feuillages… - Tu es le premier, tu sais… Il l’a été…

 

 

Blottie contre sa poitrine, je n’ai pas dormi… Je l’ai écouté respirer, paisible… On avait des jours et des jours, des mois et des mois, des années à nous devant nous… Je les ai habitées de bonheur… A petites gorgées lentement savourées…

 

 

Au matin il a encore été à moi… Et puis… Il m’a prise dans ses bras… Il a posé son front contre le mien… - Ne pleure pas !… Ne pleure pas !… On va  se revoir… - Quand ?… - Bientôt… Le plus tôt possible… Je te ferai signe… Je t’appellerai… Et il a voulu une photo… Que j’ai arrachée de ma carte d’étudiante… Et ma culotte… - Pour t’avoir avec moi… Pour dormir contre toi…

 

 

Il y a eu un lendemain… Et puis un autre… Une foule de lendemains vides… A perte de vie… Il n’était pas là… Il ne venait pas… Il ne téléphonait pas…

 

 

Alexia connaissait sa sœur… Qui m’a écoutée longtemps sans rien dire… Qui s’est levée… - Viens !… Viens avec moi… On a roulé longtemps… On est entrées dans un immeuble… On a pris un ascenseur… Elle a ouvert une porte… - Entre !… Là-bas, au fond, c’est sa chambre… Vas-y !… Vas-y, j’te dis !…

 

 

Et… Epinglées sur les murs, des culottes… Des strings et des culottes… Une vingtaine… Surmontées chacune d’une photo et d’une petite fiche de bristol… La mienne était tout au bout : Mélanie, 19 ans, étudiante, pucelle… 4 sur 20… Seins quelconques… Fesses plates… Ne se rase pas la chatte… Très peu de dispositions… Aucune initiative… Progrès très improbables… Affaire classée…    

 

 

Par François - Publié dans : Premières fois
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