Mardi 12 décembre 2 12 /12 /Déc 21:25

E N     V O I T U R E

 

 

- Si, tu fais la gueule, si !… Tu fais la gueule parce que je suis sortie en boîte sans toi… Alors écoute-moi bien !… Que les choses soient claires… On est ensemble, oui… On vit ensemble, oui… Mais je ne t’appartiens pas… Je n’appartiendrai jamais à personne… Je suis à moi… Et si ça te convient pas on en reste là et chacun sa route…

 

 

Ca me convenait pas, non… Mais… Mais c’était toute ma vie Bérénice… J’avais passé trois longues années dans le secret et douloureux espoir qu’un jour peut-être… Et c’était arrivé… Et j’étais comblé… Et j’étais prêt à tout pour la garder… Absolument tout…

 

 

Elle sortait… Tous les vendredis… Tous les samedis… Elle rentrait au petit jour ou en fin de matinée, parfois l’après-midi… Elle ne racontait jamais rien… Les questions qui me brûlaient les lèvres – elle était allée où ?… elle avait rencontré qui ?… elle avait fait quoi ? – je finissais par les hasarder après les avoir contenues aussi longtemps que possible… Elle se contentait de leur opposer un infranchissable silence…

 

 

Un soir, tandis qu’elle finissait de se préparer, j’ai osé suggérer… - Si je venais avec toi ?… Et contre toute attente… - Oh, si tu veux… Ca m’est égal… Mais alors tu me fous la paix… Tu m’ignores… Je te connais pas…

 

 

Elle a rejoint, sur les banquettes, un groupe d’une dizaine de garçons et de filles avec lesquels elle a parlé, elle a bu, elle a ri et puis elle a dansé… Seule d’abord sur des rythmes effrénés… Dans les bras d’un type ensuite contre lequel elle se pressait voluptueusement, la tête enfouie dans son cou… Ils se sont passionnément embrassés… Il l’a emportée en la tenant par la main… Ils ont disparu…

 

 

- Tu viens ?… Elle n’a pas attendu la réponse… Elle a filé à grandes enjambées vers la voiture dont elle a violemment claqué la portière… Musique à fond, elle n’a pas desserré les dents jusqu’à la maison… Dans la salle de bains, sous la douche, elle a explosé… - Quelle bande de petits cons !… A part emmerder le monde !… - Qu’est-ce qui s’est passé ?… - Il s’est passé qu’il y en a quatre ou cinq qu’ont pas arrêté de nous faire chier… A taper sur le capot… A faire les singes derrière les vitres… A pousser des grands cris… Si tu peux même plus baiser tranquillement dans ta voiture maintenant !… Elle s’est enroulée dans la grande serviette de bains jaune… - Et en plus je suis restée sur ma faim, moi, du coup !… J’ai horreur de ça…

 

 

Elle était restée sur sa faim ?… Qu’à cela ne tienne… Dans le lit je me suis lentement approché, j’ai posé une main sur sa cuisse, je suis descendu, descendu… - Fiche-moi la paix !… Tu crois que c’est le jour ?… Et elle s’est tournée de l’autre côté…

 

 

Le vendredi suivant c’est elle qui a voulu que je l’accompagne… - Ben alors, qu’est-ce tu fais ?… T’es pas encore prêt ?… J’ai pris le volant et elle est allée retrouver ses amis sans plus se préoccuper de moi… Comme la semaine précédente elle a langoureusement dansé dans les bras d’un type – un autre – avec lequel elle a fini par s’éclipser… pour presque aussitôt réapparaître… - Amène-toi !… Jusqu’à la voiture… - Prends le volant !… Prends le volant et roule !… N’importe où… On s’en fout…

 

 

Au hasard… Puis en ville… Sous les lumières de la ville… Dans le rétroviseur intérieur, discrètement recentré sur eux, à l’arrière, ils étaient enlacés… Ils s’embrassaient… Il a passé la main sous la robe, il a sorti les seins… Il la lui a relevée haut, il a enfoui sa tête… Jambes largement ouvertes elle a gémi, ondulé… Quand il est venu en elle elle a joui très vite une première fois avec emportement, puis une autre, plus tard, pendant un temps incroyablement long… Elle a remis de l’ordre dans ses vêtements, on a ramené le type à sa voiture et on est rentrés…

 

 

- C’est ça la solution… Evidemment que c’est ça !… Qu’on roule… Personne peut plus nous emmerder… On fera comme ça à chaque fois maintenant… Tu viendras avec moi et si je suis sur un coup tu nous emmèneras… Tiens, frotte-moi le dos en attendant… J’y arrive pas toute seule…

 

 

Dans le lit elle s’est blottie contre moi… - C’est bien que t’aies arrêté d’être jaloux… Si, c’est vrai… Il y a rien de tel pour foutre un couple en l’air… Non, t’es pas de mon avis ?… - Si !… Et on a fait l’amour…

Par François - Publié dans : Servitudes
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Dimanche 10 décembre 7 10 /12 /Déc 19:32

Au fil des commentaires échangés sur nos blogs respectifs, "Soleil de Juillet" (voir lien ci-contre) m'a proposé d'écrire la suite de l'un de mes textes (c'est en cours)... De mon côté j'ai eu envie de réaliser une version masculine - parmi bien d'autres possibles - de l'un des siens... J'ai choisi "Salle d'attente"... Pour lire le récit d'origine - tout en nuance et suggestion - qu'elle a mis en ligne le 8 Juin il faut se rendre sur son blog ( à la fin de la page 3 des Archives de Juin)...

S A L L E     D’A T T E N T E

 

 

 

Evidemment !… Comme d’habitude c’est plein à craquer… Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à tomber malades en même temps !… Plus qu’une place… Pas le choix… Mais enfin une bonne place, faut pas se plaindre… Plutôt canon la fille en face… Elle pionce… Elle a dû te faire une de ces javas !… C’est le genre ?… Oui… Sûrement… Quel âge elle peut avoir ?… 27, 28 je dirais… A peu près… Ah, elle a ouvert les yeux… Oui, oui, c’est ça, rendors-toi… Que je puisse en profiter un peu… Ces seins !… Non, mais ces seins qu’elle a !… Des seins comme ça, moi… Elle a vu… Elle a vu que je la regardais… T’imagines ?… T’imagines si tu pouvais les toucher ?… T’irais les chercher là-dessous, tu les ferais jaillir, tu les caresserais… et puis après avec la bouche tu… Arrête !… Arrête, tu te fais du mal, là… Elle aussi elle te regarde… Ah si, si !… Faut pas te prendre pour un idiot… T’as peut-être un ticket avec ?… Te raconte pas d’histoires, attends !… Qu’est-ce qu’elle en a à foutre de toi !… Trop jeune… Tu l’intéresses pas, tu parles !… Elle a tout ce qu’il lui faut… Tu ferais mieux de rester tranquille… Tu vas encore te prendre une tôle… Comme l’autre jour… Si seulement tu pouvais voir ses fesses au moins!… Quand elle va se lever tout à l’heure… Savoir si elle s’épile la chatte ?… Il y en a plein qui le font maintenant des nanas… Oui, sûrement, elle se l’épile… Evidemment… C’est trop ça !… Dire que c’est là, tout près, tout lisse, à portée de main et que je peux même pas… Comment ça m’excite… Comment elle m’excite… Et ces yeux !… Wouah, ces yeux !… Wouah, ce sourire !… Faut que j’y aille… Faut vraiment que j’y aille… Faut que je me le fasse… Sinon…

 

 

Elle m’attendait… Je suis sûr qu’elle m’attendait… Elle ne sait pas… Est-ce qu’elle se doute ?… Est-ce qu’elle se doute que je viens de le faire sur elle ?… Tout près… Juste de l’autre côté, là… Sur ses seins, sur son cul, sur sa chatte et que, quand c’est venu, elle a joui aussi, ses yeux dans les miens ?… Elle me sourit encore… Peut-être que je vais passer derrière elle ?… M’allonger sur la table d’examen juste après elle… Là où elle aura été… Peut-être toute nue… J’ai encore envie… C’est fou, l’effet qu’elle me… Je vais lui parler… Il faut… Il faut que… Mais non, arrête, arrête, tu te fais un film, j’te dis !…

 

 

Et l’autre à côté qui veut savoir… mes études… mes loisirs… si je fais du sport… et ceci… et cela… Je lui réponds… Je lui dis… Mais c’est à toi que je parle… C’est à toi que je dis… Seulement à toi, là, en face… Et tu m’écoutes… Tu ne peux pas dire le contraire… Tu fais peut-être du sport, toi aussi… Alors peut-être qu’un jour on va se retrouver là-bas… Et ce jour-là…

 

 

Tu me regardes… On se regarde… Tu me souries… Je te sourie… On se sourit… Mais parle, bon sang !… Parle !… Dis quelque chose !… On va pas se laisser partir comme ça, merde, quand même !… Parle !… C’est à toi de parler… T’es l’aînée après tout… Et puis c’est les femmes qui décident aujourd’hui… C’est elles qui demandent… Trop tard… C’est à toi… C’est ton tour… Au revoir…

Par François - Publié dans : regards.croises
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Vendredi 8 décembre 5 08 /12 /Déc 20:58

A     L A     F O R Ê T     D E S     S I N G E S

 

 

Depuis des mois Jeanne rêvait d’une fessée « comme ça »… - Pas vraiment en public, non, tu vois, mais dehors… Assez loin des gens, mais pas trop loin quand même… Qu’on puisse les entendre, savoir qu’ils sont là, se dire qu’il y a un risque, qu’on sait jamais…

 

 

 

On avait eu des occasions… On en avait suscité d’autres, mais toujours, au dernier moment, une circonstance imprévue nous avait empêchés de mettre notre projet à exécution…

 

 

 

Quand, le mois dernier, enfin… On avait décidé de profiter de l’extraordinaire douceur de ce samedi d’Octobre… Rocamadour d’abord… Puis, dans l’après-midi, la forêt des singes… Des macaques de Barbarie vivent là, en liberté, sur vingt hectares, répartis en trois groupes qui guettent les visiteurs pour les détrousser des pop corn dont ils ont fait provision à l’entrée…

 

 

 

Il est en principe formellement interdit de s’aventurer hors de l’artère principale qui mène d’un groupe à l’autre, mais les sous-bois, touffus à souhait, exerçaient sur nous un irrésistible attrait… Un coude… Personne en vue… On s’y est engouffrés… On s’est éloignés… J’ai doucement attiré Jeanne vers moi, plongé mes yeux dans les siens… - Ici ?… Maintenant ?… Tu veux ?… Elle voulait, oui, elle voulait… J’ai pris appui sur un rocher, je l’ai couchée en travers de mon genou, j’ai retroussé la robe, j’ai baissé la culotte jusqu’à mi-cuisses et j’ai commencé à « œuvrer »… Comme elle aime… A rythme lent, soutenu, appuyé…

 

 

 

La fessée avait pris son rythme de croisière quand j’ai soudain eu l’impression que quelqu’un nous observait… Je me suis retourné… Effectivement… Un macaque nous considérait avec curiosité… Et un intérêt évident… On a ri et j’ai continué… Un autre… Un troisième… Une dizaine bientôt qui se sont rapprochés, qui nous ont entourés… L’un d’entre eux a tendu la main vers le derrière de Jeanne, a fait mine de m’imiter… Hou là… Ca prenait une drôle de tournure… Mieux valait battre en retraite… Ce qu’on a fait en toute hâte, escortés par une horde hurlante et gambadante de macaques qui nous serraient au plus près…

 

 

 

La « route » et, là, à quelques mètres, sur sa base, le reste du groupe vers lequel nos acolytes se sont aussitôt précipités… Et d’empoigner derechef leurs congénères… Et de les mettre en position… Et de taper à qui mieux mieux, à fesses-que-veux-tu… Au grand affolement de la responsable qui courait, impuissante, des uns aux autres… - Arrêtez !… mais arrêtez enfin !… Arrêter ?… Ils n’y pensaient pas le moins du monde… C’était bien trop amusant ce nouveau jeu qu’ils venaient de découvrir… C’était tout le groupe qui s’y adonnait maintenant avec délectation tandis que la pauvre femme s’égosillait dans son portable… - Guillaume !… Stéphane !… Venez !… Vite !… Ils sont devenus fous… tout en nous jetant, à Jeanne et à moi, des regards de plus en plus soupçonneux… On a préféré s’éclipser discrètement… 

 

Par François - Publié dans : Fessées
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Mardi 5 décembre 2 05 /12 /Déc 18:54

Elodie ne s'est pas lassée....

Très cher ami,

 

 

            Eh oui, une lettre postée de Paris¼ Je suis partie de là-bas¼ Avant-hier¼ J’ai coupé les ponts¼ largué les amarres¼ mis les voiles¼ Cette fois c’est définitif et sans espoir de retour¼ Pour le moment je suis chez Sébastien¼ Je n’ai pas voulu rentrer « chez moi » : c’est chez eux¼ Je vais me chercher un appartement¼ Loin d’eux¼ Le plus loin possible¼

 

 

 

            Ca a eu lieu lundi¼ Je lézardais sur la terrasse¼ Elle, elle passait l’aspirateur en haut, dans les chambres¼ Tous les jours elle passe l’aspirateur en haut, dans les chambres¼ - Elodie, tu peux venir voir là ?¼ J’ai soupiré¼ Qu’est-ce qu’il y avait encore ?¼ Je suis montée¼ - Quoi ?¼ Qu’est-ce tu veux ?¼ - Tu peux me dire ce que c’est que ça ?¼ Elle m’a brandi la lettre de Jérôme sous le nez¼ - Ca, c’est mon courrier !¼ Et tu n’as pas le droit de¼ - Parce que t’appelles ça du courrier ?!¼ Ce ramassis d’horreurs¼ - C’est mon problème¼ Ca ne te regarde pas¼ - Ah si, ça me regarde, si !¼ Tu es encore ma fille que je sache !¼ Mais ça je m’en doutais !¼ Je m’en doutais !¼ De ta part on peut s’attendre à tout¼ A tout¼ Seulement si tu t’imagines que je vais tolérer ça !¼ - Mais j’ai 42 ans enfin !¼ - Eh bien justement !¼ Raison de plus !¼ Il serait quand même grand temps que tu te plombes enfin un peu la tête, non, tu crois pas ?¼ - Rends-moi ça !¼ - Certainement pas !¼ J’ai voulu la lui reprendre, la lui arracher¼ Elle m’a lancé deux gifles à toute volée¼ Comme la fois de Nicolas¼ Comme quand j’avais 14 ans¼ Comme si j’avais encore 14 ans¼ Et elle a déchiré la lettre en morceaux minuscules qu’elle a laissé tomber dans la corbeille d’un air profondément dégoûté¼ J’ai immédiatement commencé à rassembler mes affaires¼ - Qu’est-ce que tu fais ?¼ - Je m’en vais¼ Elle a haussé les épaules¼ - Tu sais très bien que tu ne le feras pas¼

 

           

 

            Je l’ai fait¼ Je me l’étais juré il y a tout juste sept ans¼ Je m’étais juré que si jamais elle levait à nouveau une seule fois la main sur moi je partirais¼ Et qu’ils ne me reverraient pas¼ C’était l’été de mes 35 ans¼ J’avais été prise d’une frénésie de sorties¼ Le besoin de m’étourdir¼ D’oublier¼ Que j’étais seule¼ Que je le resterais sans doute toujours¼ Que ma vie tournait désespérément à vide¼ Je sortais¼ Je m’éclatais¼ Je couchais¼ Avec un peu n’importe qui¼ Et, ce soir-là, avec Bertrand, un gamin de 20 ans qui me tournait obstinément autour¼ Il a absolument voulu m’emmener chez son grand-père¼ - Il y est pas en ce moment¼ On sera tranquilles¼ Tu verrais cette villa que c’est en plus !¼ Avec piscine et tout¼ Il a éprouvé mille difficultés à ouvrir la porte, ce qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille, mais je ne me suis pas posé la moindre question¼ On s’est déshabillés¼ On s’est jetés dans la piscine¼ On y a fait les fous¼ On s’est poursuivis sur la margelle tout autour¼ Quand les gendarmes sont arrivés on venait juste de commencer à faire l’amour¼ Dans le faisceau des torches longuement braquées sur nos corps nus il a fallu expliquer ce qu’on faisait là et comment on était entrés¼ Je me sentais profondément humiliée, ridicule et furieuse contre ce Bertrand qui m’avait entraînée à mon insu dans cette histoire¼ On a passé le reste de la nuit au poste¼ A répondre à une foule de questions toutes plus saugrenues les unes que les autres¼ - Ca va durer longtemps ?¼ - Mais, Madame, il y a violation de domicile !¼ Avec effraction¼

 

 

 

            Au petit matin j’ai reconnu la voix de mon père dans la pièce à côté¼ Il parlait avec le brigadier¼ Il m’a ramenée à la maison sans m’adresser le moindre mot, sans me jeter le moindre regard¼ Un bloc de réprobation muette¼ Dans la cuisine ma mère m’a ignorée¼ Pas un reproche¼ Pas une allusion¼ Je n’existais pas¼ J’ai voulu aller prendre une douche pour me laver de tout ça, pour m’en débarrasser, pour me retrouver¼ Elle a presque aussitôt surgi et… non… je ne peux pas vous raconter… non… c’est au-dessus de mes forces… un jour… plus tard peut-être… Je suis restée confinée deux jours dans ma chambre¼ A pleurer¼ De honte¼ D’humiliation¼ De remords¼ De tout¼ J’ai pensé à me supprimer : je ne méritais pas de vivre¼ Et puis, le matin du troisième jour, j’ai pris ma décision : la prochaine fois je m’en irais¼ Pour toujours¼ C’était irrévocable¼ Et je suis redescendue¼ Ils n’ont pas fait le moindre commentaire¼ Comme s’il ne s’était rien passé¼ Jamais¼

 

 

 

            Que de temps perdu !¼ Si vous saviez comme je me sens bien maintenant¼ Libérée¼ Sereine¼ Epanouie¼ Au large en moi¼ Je commence enfin à vivre¼ Il était temps¼ Je n’avais jamais formé de vrais projets : je ne m’en reconnaissais pas le droit¼ J’en ai plein aujourd’hui : ça part dans tous les sens¼ Bref, je vis¼ Je suis heureuse¼

 

 

 

            Je vous embrasse                                                    

 

           

 

            E L O D I E

Par François - Publié dans : petites annonces
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Samedi 2 décembre 6 02 /12 /Déc 18:52

A P  E R C U S

 

 

 

- Qu’est-ce tu fais là, toi ?… C’était Silène… - Ben et toi ?… -  J’habite la résidence juste derrière… - Et moi sur la butte là-haut… On a éclaté de rire… Alors là c’était la meilleure !… Quatre ans qu’on était collègues, dans la même boîte, et on ne savait même pas qu’on était voisins… - A peine cinq cents mètres, tu te rends compte !… Du coup on a décidé de rouler ensemble… A tour de rôle…  Parce que la route tout seul!… - Et ça finit par revenir cher à force !…

 

 

Elle passait me chercher… Je passais la chercher… On profitait des cinquante kilomètres de trajet pour faire vraiment connaissance… Parce qu’il fallait bien reconnaître que dans le cadre du boulot ça ne s’y était pas, jusque là, vraiment prêté… Elle était restée mariée six ans, vivait seule depuis dix mois et n’envisageait pas le moins du monde de refaire sa vie… Elle tenait beaucoup trop à sa liberté fraîchement reconquise… - Pour en faire quoi ?… - Plein de choses… - Mais encore ?… Il n’y avait pas moyen d’en savoir plus… 

 

 

- T’es pressé ?… - Non… Pourquoi ?… On passait, ce soir-là, sur la route du retour, à proximité d’un centre commercial… - J’ai du monde ce soir et j’ai plus d’apéro… - Ca tombe bien… Moi aussi j’aurais deux ou trois bricoles à acheter… Au rayon alcools elle s’est accroupie, genoux serrés dans sa petite robe rouge, pour examiner ce qui était exposé tout en bas…  - C’est là qu’ils mettent ce qu’il y a de moins cher… Pas fous !… Elle s’est emparée d’une bouteille de whisky… Elle a mal assuré sa prise… La bouteille lui a échappé… Elle a voulu la rattraper en catastrophe… Son équilibre s’en est trouvé un instant sérieusement compromis… Pour le rétablir elle a, d’instinct, en un réflexe spontané, ouvert les jambes au large… Et j’ai vu… - brièvement, trop brièvement - mais j’ai vu… la délicieuse encoche ciselée à nu…

 

 

On a regagné la voiture… - Faut bien reconnaître qu’on touche des salaires de misère, hein !… Elle m’a coulé de côté un long regard interrogateur…  - Ben oui !… Même pas de quoi se payer une culotte… - Oh, c’est vraiment le truc idiot… Tu vas rire… J’en avais pas sous la main quand je me suis habillée… Fallait que je remonte là-haut… Je me suis dit que j’irais après… Mais j’étais complètement à la bourre ce matin… J’ai couru à droite… J’ai couru à gauche… Je voulais pas te faire attendre… Et… pour finir j’ai complètement oublié… - Et t’as pas pensé à profiter de la pause de midi pour courir en acheter une ?… Faut croire que ça te manquait pas beaucoup… Que c’était pas si désagréable que ça finalement… Elle n’a pas répondu… Elle a fixé la route droit devant elle… - Non, c’est bien imaginé ton histoire, mais ça tient pas debout une seule seconde… Un petit rire un peu gêné…  - Oui… Bon… Je suis grillée, quoi !… - Mais t’inquiète pas !… Ca restera entre nous…

 

 

Le lendemain, à peine étions-nous montés dans la voiture que j’ai voulu savoir… - T’en as une aujourd’hui ?… - A ton avis ?… - Oui… Non… J’en sais rien, moi !… Elle a haussé les épaules… - Qu’est-ce que ça peut te faire n’importe comment !… - Quel pied on doit prendre quand même à se balader comme ça, sans rien en dessous, pendant des journées entières !… Non ?… - Si !… Tu te sens libre… Sans contraintes… - Et se dire en plus que personne ne sait rien, ne se doute de rien quel sentiment fabuleux ça doit être!… J’imagine quand Magnier te convoque dans son bureau ou que tu restes penchée des heures et des heures sur les maquettes avec les types de la section B… Ah, je vais regarder tout ça d’un autre œil, moi, maintenant, là-bas!… Sauf que j’arrêterai pas de me demander douloureusement si t’en as une ou pas… Tu veux pas me dire ?… Vraiment ?…   - J’en ai jamais quand je suis en robe ou en jupe… Toujours quand je suis en pantalon… - Merci…

 

 

Elle n’éprouvait pas de véritable réticence à en parler… Et je m’étais allègrement engouffré dans la brèche… - C’est la première fois ?… - La première fois que quoi ?… - Que tu te fais prendre sur le fait ?… - Par quelqu’un que je connais, oui !… - Un jour ou l’autre ça devait arriver… Tu savais qu’un jour ou l’autre ça arriverait… Forcément … Comment ça doit contribuer à l’excitation… Comment ça doit faire monter l’adrénaline… Se dire qu’à tout moment n’importe quoi peut se produire… Sans qu’on puisse prévoir où… Ni dans quelles conditions… Avec quelles conséquences… Ce qu’on doit le redouter !… Tout en en ayant, en même temps, terriblement envie… Non ?… - Comment tu sais ça, toi ?… - Tu te rends compte si ça t’arrivait au boulot ?… Ta robe qui s’accroche quelque part… Ton siège qui se renverse… Ou autre chose… Ne me dis pas que tu n’y as pas pensé… Que tu ne l’as pas mille et mille fois délicieusement appréhendé… - Oui, ben alors là, au boulot, ça me ferait pas rire du tout… - N’empêche que tu en prendre quand même le risque…

 

 

- Et des inconnus ?… Il y en a qui se sont déjà rendu compte ?… - Tu fais moins attention avec des inconnus… - Ce qui veut dire que tu t’arranges pour qu’ils s’en aperçoivent tout en ayant l’air de ne pas le faire exprès… Elle a ri… De bon cœur… - C’est à peu près ça… Mais faut quand même pas exagérer.. C’est pas systématique… - Et ils réagissent comment ?… - Ca dépend… Il y en a qui font semblant de rien… Il y en a qui écarquillent de grands yeux stupéfaits… Mais la plupart tu sais pas… Tu peux quand même pas aller les regarder sous le nez pour voir quel effet tu leur fais… - Tu sais ce qu’il te faudrait ?… C’est un espion… Un espion attentif et discret qui surveillerait les réactions des uns et des autres et te ferait, après, un rapport circonstancié… Et c’est un rôle qui me conviendrait parfaitement, non, tu crois pas ?…

 

 

Elle a traversé le parking du centre commercial jusqu’à la voiture, en poussant tranquillement son chariot… Elle a ouvert le coffre, s’est penchée pour y ranger les courses… La jupe est remontée haut, découvrant les fesses… Un vieux monsieur, juste en face, les a goulûment fixées… Sa femme a suivi son regard et, la bouche arrondie en un « Oh » de muette réprobation, l’a furieusement tiré par la manche… Elle s’est penchée plus avant encore, jusqu’au fond du coffre, offrant une vue imprenable, insolente, sur ses replis secrets… Une camionnette a ralenti, klaxonné… A l’intérieur les trois ouvriers, en bleu de travail, étaient hilares… Un jeune homme qui courait, tête baissée, l’a brusquement relevée… Toutes ses provisions se sont éparpillées à ses pieds… Elle s’est lentement redressée, a claqué le coffre, contourné la voiture, s’est installée au volant… Je l’ai rejointe… - Alors ?!…

 

 

Pour son pot d’adieu – il partait enfin à la retraite – Mélisson avait fait les choses en grand… Buffet titanesque… Champagne à gogo… Toute la boîte était là… Le grand directeur était même tout spécialement revenu de Bratislava… Ce qui n’a pas empêché Barbier d’engloutir une quantité impressionnante de coupes de champagne… Et presque autant de verres de whisky… Il était persuadé qu’il avait de l’humour… Beaucoup d’humour… L’occasion ou jamais pour lui de briller de tous ses feux… Il était entouré d’une cour d’admiratrices qui gloussaient à chacun de ses bons mots… Avec de moins en moins de retenue… Un grand éclat de rire… Tous les regards ont convergé vers eux : il en avait capturé une qu’il promenait sur ses deux bras tendus tout autour de la salle… A côté de moi Silène a murmuré… - Quel crétin ce Barbier!… La même chose avec une autre qui a battu tant et plus des jambes en poussant de grands cris… Il l’a reposée et il est venu vers nous… - Ben alors !… C’est quoi ces têtes d’enterrement ?… On sait pas s’amuser dans ce coin ?… Je vais vous arranger ça, moi !… Silène a senti le danger… Elle a voulu discrètement s’éclipser… C’est ce qui l’a perdue… Il l’a happée au passage… - Allez, hop !… Elle a voulu résister, s’est débattue… Il a insisté,  l’a soulevée, renversée… La robe est remontée haut, très haut… Tout le monde a vu…

Par François - Publié dans : regards.croises
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