Jeudi 19 avril 4 19 /04 /Avr 06:17

S U R     L E     P A R K I N G  ( 5 )

 

 

 

7 Mai

 

 

 

Vincent,

 

 

 

Vincent?... C’est encore moi, Delphine... Dis-moi... Il me reste 15 jours à prendre avant la fin du mois... alors j’ai pensé... Et si je venais dès maintenant m’occuper de Maeva?… Est-ce que tu pourrais me recevoir?… Sinon pas d’importance j’irai à l’hôtel... Je peux être là-bas vendredi... Qu’est-ce que tu en penses?… De toute façon je vais t’appeler… Qu’on en parle de vive voix... Qu’on mette tout ça au point...

 

 

Bises… D E L P H I N E

 

 

 

                                     

 

11 Mai

 

 

 

Norbert, mon amour,

 

 

 

 A peine le temps d’arriver - j’ai trouvé sans la moindre difficulté - , de faire un peu mieux connaissance avec Vincent - il est tout à fait « consommable », mais j’attendrai que tu sois là cet été - de m’installer - une superbe chambre vert pastel qui donne directement sur les bois - et nous avons aussitôt embarqué pour le centre commercial, aussi impatients l’un que l’autre… Tu nous aurais vus - et surtout entendus ! - dans la voiture : de vieux amis qui se retrouvent après une trop longue séparation… Une fois là-bas il me l’a montrée de loin - je l’aurais de toute façon reconnue entre mille - et il s’est éclipsé... Quelques emplettes et j’ai fait la queue à sa caisse... - Je peux vous demander quelque chose?… Je suis pas de la région... Où on peut sortir ici le soir?... Il y a une bonne boîte?… - Oh, il y en a plusieurs, mais la meilleure c’est La Valounière... Ca se discute même pas…C’est toujours là que je vais... C’est un peu loin… Mais ça vaut le coup… Elle m’a griffonné rapidement un plan sur le ticket de caisse… Je l’ai remerciée… - On se verra peut-être là-bas ?… - J’y suis tous les week end… J’ai rejoint Vincent… Dans la voiture on a chanté à tue-tête… Ca marchait… Ca marchait…

 

 

Elle est venue droit sur moi… - Alors ?!… Comment vous trouvez ?… Ca vous plaît ?… - Oh oui… Oui… Beaucoup… Je vous offre quelque chose ?… On s’est installées à une petite table à l’écart… Alors comme ça j’étais en vacances ?… Oui… Oui… Ca faisait du bien… Toute seule ?… J’étais pas mariée alors ?… J’avais personne ?… Mais c’était peut-être indiscret ?… Si… Si… J’étais mariée… Et il avait pas voulu venir ?… Il travaillait… Mais ça m’arrangeait plutôt… Ca faisait du bien la liberté de temps en temps… Et je comptais en profiter… Pour me taper des mecs ?… Si l’occasion se présentait, oui, pourquoi pas… Oh, j’allais trouver… Ici j’allais trouver… C’était pas ça qui manquait les mecs… - Je vous piloterai si vous voulez… Ceux que vous êtes sûre de passer un bon moment… Et puis les autres… ceux que c’est vraiment pas la peine de perdre son temps… Parce qu’on finit par savoir à force… Elles parlent les filles… Elles racontent… Et puis… il y en a quand même quelques-uns que j’ai essayés moi-même… - Beaucoup ?… - Pas mal… Oui… Pas mal finalement… Ben oui… attendez… si je fais tous ces kilomètres jusqu’ici… c’est pour être tranquille… pour faire ce que je veux… sans risquer de rencontrer quelqu’un de là-bas…

 

 

Je suis rentrée à 5 heures… Vincent n’était pas couché : il m’attendait… - Alors ?… Alors… ben alors le poisson était ferré… Il n’y avait plus qu’à le ramener tout doucement, sans précipitation, sur le rivage… Qu’est-ce qu’on avait fait ?… D’abord parlé… Et puis dansé… Elle m’avait présenté deux copains à elle… Jeunes… Beaucoup trop jeunes… Et finalement assez insignifiants… Mais j’avais joué le jeu… J’avais fait mine de ne pas être complètement insensible à leurs charmes tout en les maintenant malgré tout soigneusement à distance respectable… Elle, elle avait fini par s’éclipser au bras d’un petit frisé - pas mal du tout… un charme fou - et n’avait fait sa réapparition que deux heures plus tard, les lèvres gonflées, les yeux cernés… - Wouah !… Quel pied !… C’était vraiment trop bon… Je rentre maintenant… Je vais me coucher…

 

 

Moi aussi, Norbert, je vais me coucher… Il est presque 9 heures et on s’est donné rendez-vous toutes les deux à La Valounière ce soir… Alors si je veux être en forme… Vincent postera ma lettre tout à l’heure… Il me l’a promis…

 

 

Je t’embrasse… Je ne t’oublie pas… Bien au contraire…

 

 

 

Ta Delphine

 

 

 

 

 

15 Mai

 

 

 

Norbert, mon amour,

 

 

 

Tout se passe a priori comme prévu… On a sympathisé… Elle m’a invitée chez elle… J’y suis allée lundi… Retournée hier… Elle est ravie d’avoir quelqu’un d’extérieur avec qui parler, à qui faire ses confidences… Sa vie est on ne peut plus banale… Le boulot… Les histoires à n’en plus finir avec les collègues… Les soirées seule devant la télé… D’où l’importance que revêtent pour elle les sorties du week end à La Valounière… Elle ne vit que par et pour ça… Elle se figure qu’à force de coucher à droite et à gauche elle finira inéluctablement par trouver quelqu’un… Elle a eu quelques liaisons, essentiellement avec des hommes mariés, qu’elle a crues sérieuses parce qu’elles ont duré plus d’un mois et demi… Elle s’ennuie à mourir… Mais elle n’a pas assez d’imagination pour s’en apercevoir… Bon… Je sais… Tu t’en fiches de tout ça… Pas Vincent… Tu verrais comment il boit mes paroles… Il veut toujours plus de détails… me fait des listes à n’en plus finir des questions qu’il faut impérativement que je lui pose… Il note tout soigneusement au fur et à mesure dans un gros cahier rouge qui ne le quitte pas… Il y en a déjà des pages et des pages…

 

 

Quant au reste… Ah, ça devient intéressant, hein ?… Oui, ben c’est précisément là que ça coince… Je saisis pourtant toutes les occasions qui se présentent… Je les suscite… Je lui tends la perche… J’invente des histoires à dormir debout… La soirée du balcon je la lui ai racontée en long et en large… J’y suis revenue à plusieurs reprises… Et… Rien… Elle ne réagit pas… Au point que j’ai fini par me demander si Vincent n’avait pas tout inventé et pris ses désirs pour des réalités… si ça avait vraiment eu lieu ce matin-là sur le parking… Il m’a juré que oui… Elle ne veut pas en parler… On peut évidemment imaginer pourquoi… Il va bien falloir qu’on l’y amène pourtant… D’une façon ou d’une autre… On a envisagé toutes sortes de solutions pour y parvenir… On y a passé des heures et des heures… Mais je crois qu’on a enfin trouvé…

 

 

16 Mai

 

 

Elle savait pas quoi ?… Je venais de retrouver un vieux copain d’enfance… Comme ça… Par hasard… Dans la rue… Des années qu’on s’était pas vus… On avait passé l’après-midi ensemble… Mais le plus beau c’est qu’il habitait à  deux pas de La Valounière… On pourrait aller y dormir en sortant de boîte si on voulait… Et même y ramener des mecs… Je lui en avais touché deux mots… Il s’en fichait… Dans un bon lit c’était quand même mieux que de se contorsionner dans une voiture, non ?… Et puis ça lui éviterait de faire tous ces kilomètres au petit matin… Elle pourrait boire sans trop se poser de questions en plus… Hein ?… Qu’est-ce qu’elle en pensait ?… - Il est comment le type ?… Il est mignon au moins ?…

 

 

Tu vois où on veut en venir ?… Elle va parler… Je t’assure qu’elle va parler…

 

 

Je t’embrasse, mon Norbert… Tu me manques un peu malgré tout… Non… Je plaisante… Tu me manques beaucoup… Et toi ?… Tu penses un peu à moi ?… Menteur !… Je suis sûre que tu m’as déjà oubliée…

 

 

Je t’embrasse… Ta  D E L P H I N E

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Lundi 16 avril 1 16 /04 /Avr 06:19

S U R     L E     P A R K I N G  ( 4 )

 

 

 

9 Mai

 

 

 

Cher Vincent,

 

                         

 

Moi, j’avais 12 ans. Et j’étais alors une gamine pas bien dégourdie qu’un rien effarouchait... C’était l’été, un été particulièrement chaud et cet été-là, un soir, vers minuit, dans l’un des appartements de l’immeuble d’en face, a éclaté une bruyante dispute toutes fenêtres ouvertes... Qui s’est éternisée... Que la femme ranimait, d’une voix aigue, chaque fois qu’elle semblait vouloir s’apaiser... L’homme suppliait: - Mais enfin, tu vas me laisser dormir à la fin?!... Je bosse à cinq heures, moi, demain!... - Qu’est-ce que tu veux que ça me foute?!... Il y en a que pour ta gueule n’importe comment!... Il y en a jamais eu que pour ta gueule!... Et ça recommençait... jusqu’au moment où... - Cette fois tu vas la fermer!... Je peux te dire que tu vas la fermer... Quelque chose est tombé¼ Elle a supplié d’une petite voix implorante: - Ah non, Seb, non, hein, pas ça!... Pas ça!... Il n’a pas répondu. Ils sont apparus tous les deux dans l’encadrement de la porte-fenêtre. Il la tirait par les pieds. Elle était complètement nue et essayait de s’accrocher à tout ce qu’elle pouvait sur son passage. Ca dégringolait au fur à mesure...Il l’a amenée comme ça jusque dehors sur le balcon, il est rentré, il a tout fermé et il a éteint... Elle s’est relevée aussi vite qu’elle a pu, a couru tambouriner des deux poings: - Seb, ouvre-moi, s’il te plaît, ouvre-moi!... Oh la la... mais c’est pas vrai!... Pas très fort, mais assez fort quand même pour qu’il entende tout en jetant des coups d’oeil derrière elle, vers les fenêtres, par dessus son épaule... Evidemment il y avait du monde partout à regarder, attiré par le vacarme. Juste au-dessus deux types rigolaient... Sur ma droite un vieux en chemise blanche, accoudé à son balcon, contemplait tranquillement le spectacle... Kevin aussi - on était copains et dans la même classe - à l’étage du dessous... Il faisait nuit, mais à la lueur des lampadaires de la rue, on distinguait absolument tout... J’étais tétanisée... Comment faisait-elle pour ne pas mourir de honte, là, tout de suite, sur place?... C’aurait été moi!... Rien qu’à cette idée... Et je l’observais, fascinée et épouvantée... Elle avait fini par aller s’asseoir, de dos, sur un petit fauteuil en rotin dans le coin du balcon... De temps à autre elle se relevait et venait frapper sans conviction, à petits coups, à la porte-fenêtre, avant de retourner s’asseoir... C’est pendant l’une de ces tentatives infructueuses qu’une voiture a tourné en bas... Les phares ont projeté une lumière crue sur le balcon... Quelqu’un a constaté d’une voix forte: - On voit ton cul!... Elle a précipitamment battu en retraite, n’a plus bougé de son fauteuil... Ni moi de ma fenêtre où j’ai fini par m’endormir... Le lendemain, au réveil, elle n’était plus là...

 

                         

 

Longtemps il m’a été impossible de penser à autre chose qu’à ça, qu’à elle, qu’à cette nuit-là... Elle habitait toujours en face... Je pouvais l’apercevoir quelquefois. Cela me sidérait... Il me semblait que, moi, à sa place, si je n’étais pas morte d’humiliation, j’aurais couru... couru... couru... le plus loin possible... toujours... sans plus jamais m’arrêter ni me retourner... Moi, à sa place... J’essayais de m’y imaginer... C’était impossible... Trop bouleversant... Trop effrayant... Et pourtant si ça lui était arrivé à elle ça pouvait aussi m’arriver à moi un jour... Cette idée me terrorisait... Je fuyais Kevin, je rasais les murs, je m’isolais comme si ça devait forcément m’arriver, comme si c’était effectivement à moi que c’était arrivé cette nuit-là...

 

                         

 

Je suis partie quinze jours en colonie de vacances. Là-bas je racontais encore et encore, sous le sceau du secret, à qui voulait l’entendre la femme traînée toute nue sur le balcon et abandonnée là, sous les regards de tous, des heures entières... Les réactions des filles me confortaient toujours davantage dans mon opinion: c’était l’épouvante...

 

                         

 

J’étais à peine rentrée que Kevin a surgi, pour être sûr d’être le premier à m’annoncer la nouvelle: ça avait recommencé... - Hein?... Quoi donc?... - La femme en face... Comme l’autre fois... Pareil... Et il a raconté. Avec délectation. Avec jubilation... Ca avait d’abord gueulé... Pire que l’autre fois... Et si elle la fermait pas il allait la refoutre à poil sur le balcon pour pouvoir dormir qu’il disait le type... Oui, ben alors là qu’il essaie pour voir cet espèce de connard!... Et il l’avait fait. Sauf que cette fois elle avait continué à brailler un bon moment dehors en tapant de toutes ses forces pour qu’il ouvre... Et qu’il y avait des gens qui avaient râlé que c’était pas bientôt fini ce bordel?... Et que ce coup-là il y avait plus le fauteuil en rotin... Et bien plus de gens qui regardaient. Presque tout le monde... Et ça faisait des tas de commentaires... Et une voiture arrêtait pas de passer et repasser en bas pour la mettre dans la lumière des phares... Et maintenant tout le monde disait qu’elle le faisait exprès, que c’était pas possible autrement... - Exprès?!... Comment ça exprès?... Il m’a toisée avec un petit air supérieur… - Parce qu’elle aime ça, tiens!...

 

                         

 

Qu’elle aime ça, non, c’était complètement impossible... Mais tout de même ça me faisait me poser des tas de questions cette histoire... Pourquoi elle l’avait relancé quand il l’avait menacée?¼ Elle savait ce qui l’attendait¼ Moi, à sa place, j’aurais encore préféré m’écraser, même si j’avais été sûre d’avoir raison, plutôt que de devoir revivre ça... Qu’est-ce qui s’était passé dans sa tête?... Ca me donnait le vertige... J’y comprenais plus rien... J’y comprends toujours rien... C’est pour ça aujourd’hui les filles dans les cabines d’essayage... et tout le reste... Pour essayer d’entrevoir ce qui se passe en elles à ce moment-là...  Pour comprendre...  C’est pour ça aussi que ta Maeva du parking me fascine tant... Elle, elle sait… Elle doit savoir… Alors oui… Oui… Tu as raison… Vivement cet été… Je vais m’occuper d’elle et je te jure qu’elle va se déboutonner… On va s’occuper d’elle et tes attentes seront comblées - tu verras - bien au-delà de tes espérances…

 

 

 

A très bientôt… Bises… D E L P H I NE

 

 

 

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Jeudi 12 avril 4 12 /04 /Avr 08:26

S U R    L E     P A R K I N G  ( 3 )

 

 

 

5 Mai

 

 

 

Chère Delphine, Cher Norbert,

                         

 

J’avais 10 ans... Du vasistas du grenier, chez mes parents, on avait une vue imprenable sur la machine à laver de la maison voisine, accotée au  mur, juste en face de la fenêtre d’une  petite pièce dans le prolongement de la salle de bains. Tous les vendredis soirs, à six heures précises, en rentrant du travail, Muriel - je la trouvais fabuleusement, exceptionnellement, divinement belle - mettait la lessive en route. Elle remplissait d’abord consciencieusement la machine et puis, quand elle avait fini, elle se déshabillait -complètement - pour y ajouter ses vêtements de la journée. J’avais attendu ce moment-là toute la semaine, j’en avais longuement rêvé, j’allais l’emporter pour de longues heures avec moi. J’écarquillais les yeux, le coeur battant, pour ne rien en perdre. Elle était d’abord nue quelques instants, de dos, penchée sur le tambour avant de se retourner, de faire deux ou trois pas dans ma direction pour attraper la poudre à laver sur l’étagère... A nouveau de dos le temps de manipuler les différents boutons... Elle venait - ultime vision - remettre la grosse boîte de carton en place et disparaissait... C’était fini...

 

                         

 

Je redescendais chaviré. Etendu sur mon lit, les yeux fermés, je la faisais revenir. Je contemplais ses fesses, ses seins, la toison brune sur la fente, éperdument, jusqu’à ce qu’on m’appelle: - Vincent!... Viens mettre la table!... Je l’abandonnais à regret, n’avais rien de plus pressé que de venir la retrouver le plus vite possible. Je passais la soirée et une bonne partie de la nuit avec elle... C’est incontestablement là qu’est née pour moi une passion qui, par la suite, ne devait jamais plus se démentir...

 

                         

 

Je vivais avec elle... Le lendemain - elle faisait systématiquement ses courses le samedi matin - j’avais toujours une bonne raison pour aller traîner au Supermarché du coin. J’élaborais des stratégies compliquées pour croiser sa route... Elle se penchait, parfumée et douce, pour embrasser le « petit voisin » dont le coeur battait à tout rompre. J’offrais mes services pour porter les packs d’eau minérale ou... les bidons de lessive!... jusqu’à sa voiture... Elle me remerciait d’un sourire: - Tu es gentil!... Inutile de vous préciser que s’il y avait quelque chose à aller chercher ou à porter « à côté » j’étais toujours volontaire. Elle m’offrait un verre d’orangeade que je sirotais à petites gorgées lentes pour rester avec elle le plus longtemps possible... Surtout si son mari n’était pas là... Je la regardais et je pensais que je l’avais vue nue, que le vendredi suivant je la verrais encore nue. C’était mon secret et, d’une certaine façon, même si elle l’ignorait, NOTRE secret...

 

 

 

J’étais à l’affût de tout ce qui pouvait la concerner. Dès qu’on parlait d’elle j’étais tout ouïe... Je collectais sur elle toutes les informations possibles et imaginables. Je les mettais bout à bout, les interprétais, les décortiquais... J’aurais tout voulu savoir d’elle. Je quadrillais discrètement sa vie... Je connaissais son emploi du temps, ses amis, ses loisirs, ses habitudes, tant et tant de choses... Ce n’était jamais assez...

 

                         

 

Surprendre une femme à son insu n’est jamais pour moi une fin en soi¼ Bien au contraire : la vision initiale suscite le désir impérieux - même s’il ne peut jamais être complètement satisfait - de descendre au coeur de ce qu’est celle qui m’offre le spectacle de sa nudité ou de sa jouissance. Je voudrais tout savoir d’elle¼ absolument tout¼ la pénétrer par tous les pores de son existence jusque dans ses moindres replis. Pour vous - si je vous ai bien compris -  il FAUT qu’on sache qu’on est vu... C’est absolument nécessaire¼ Vous voulez que votre victime vous voit la voir¼ Pour moi c’est exactement l’inverse : il vaut mieux - il est presque indispensable - qu’elle l’ignore... C’est ce qui m’est apparu de façon évidente  avec cette fille du parking... Si je m’étais contenté de rester dissimulé dans mon bois à observer la scène sans me manifester - je ne cesse de me demander d’ailleurs ce qui se serait alors passé: combien de temps cela aurait-il duré? Quelqu’un serait-il intervenu? Dans quelles conditions? Et si ça n’avait pas été le cas à quoi aurait-elle fini par se résoudre? Je n’aurai évidemment jamais de réponse à ces questions... Je ne peux que me livrer à toutes sortes de supputations et je ne m’en prive pas... - si donc j’étais resté seul avec mon secret j’aurais eu les coudées franches pour investir sa  vie sans éveiller le moindre soupçon... J’aurais pu invoquer n’importe quel prétexte, pour peu qu’il soit plausible, pour rôder autour d’elle et faire mon miel du moindre indice, la soumettre à une surveillance aussi efficace que discrète et apparemment détachée¼ Au lieu de quoi je me suis complètement grillé à ses yeux: ce matin-là est irrémédiablement et définitivement entre nous. Je lui rappelle inéluctablement, par ma seule présence, ce qu’elle s’efforce désespérément d’oublier. D’emblée je suis suspect. Il suffit que j’apparaisse à proximité de sa caisse pour que je la sente - quasi physiquement - se replier, se recroqueviller et mettre toutes ses défenses en batterie... Comment pourrais-je espérer, dans ces conditions, parvenir à l’approcher vraiment, me baigner dans ses eaux à elle, la cerner, m’en emparer ?¼ C’est mission parfaitement impossible¼

 

                         

 

J’ai bien sûr pu grapiller malgré tout de ci de là quelques éléments d’information¼ En province tout se sait¼ sans se savoir vraiment¼ Chacun y va de sa version, de son interprétation, de son commentaire et - très vite - il devient impossible de démêler le vrai du faux¼ Il s’est dit qu’une fille s’était promenée toute nue sur le parking après s’être barbouillée de peinture rouge tellement elle était saoule¼ Il s’est dit aussi qu’elle avait été surprise en pleine action, avec un homme marié, dans une voiture, par l’épouse bafouée qui l’en avait extirpée sans lui laisser le temps de récupérer ses vêtements¼ Il s’est dit encore que sa petite promenade dans le plus simple appareil était le résultat d’un pari qui lui avait rapporté une grosse somme d’argent¼ Qui elle était ?¼ Personne n’en savait rien au juste¼ On l’a prétendue une touriste en vacances, la fille d’un notable lyonnais qui s’était empressé d’étouffer l’affaire, la jeune maîtresse d’un médecin clermontois qui les collectionnait¼ Elle n’était pas « d’ici »¼ On l’a oubliée¼ On est passé à autre chose¼ Tout cela ne pouvait pas, de toute façon, me servir à grand chose¼ Je suis allé tourner sans succès autour de l’appartement de la fille chez qui je l’avais ramenée ce matin-l༠En vain : elle avait déménagé, quitté la région¼ Personne ne savait où elle était passée¼ Et j’ai donc dû me contenter de très maigres indices sans espoir de pouvoir jamais en obtenir d’autres : je connais son prénom - Maeva - pour avoir entendu l’une de ses collègues l’appeler¼ Je sais où elle habite - un petit studio au dernier étage d’un immeuble vétuste - pour avoir pris le risque, un soir, de la suivre jusque chez elle¼ Je lui soupçonne un petit ami¼ Sans avoir là-dessus la moindre certitude¼ C’est tout¼ Et, à moins d’un improbable miracle, ce sera tout¼ Et c’est désespérément frustrant¼

 

                         

 

Mais peut-être - on peut toujours rêver ! - votre présence cet été permettra-t-elle de débloquer la situation d’une façon ou d’une autre ?¼ Après tout elle ne vous connaît pas et vous auriez, vous, les coudées franches¼ On verra¼ On en reparlera¼ En attendant je suis absolument ravi du tour que cette correspondance est en train de prendre entre nous et je vais attendre votre réponse avec infiniment d’impatience...

 

                         

 

Amitiés à tous les deux...  V I N C E N T

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Lundi 9 avril 1 09 /04 /Avr 06:25

S U R     L E     P A R K I N G  ( 2 )

 

 

 

29 Avril

 

 

 

Cher Vincent,

 

                         

 

C’est peu dire que votre lettre nous a ravis... Elle nous a enchantés... Delphine l’a encore relue, pour la trentième fois, avant de se coucher et... et elle a largement contribué - avec mon aide malgré tout! - à la conduire au septième ciel...

 

                       

 

C’est sans la moindre hésitation - bien au contraire! - que nous acceptons votre invitation pour cet été et nous nous faisons déjà une fête des délicieux moments que nous allons passer ensemble dans ce bois... Et après!... Parce que nous ne serons pas trop de deux pour satisfaire ma délicieuse épouse quand elle aura assisté aux spectacles que vous évoquez... Nous devrons l’un et l’autre « assurer »...

 

                         

 

Nous sommes, elle et moi, résolument et inconditionnellement voyeurs... Ce qui présente une foule d’avantages... D’abord cela nous assure une complicité que très peu de couples, je crois, connaissent... Il est rare qu’on puisse partager, et aussi intensément, cette passion avec son conjoint... Ensuite notre connivence nous facilite singulièrement les choses: autant un homme seul éveillera les soupçons dans bien des circonstances intéressantes autant un couple passera inaperçu ou disposera d’un alibi évident...

 

                         

 

La palette de nos goûts et de nos attentes est variée et très étendue... Si nous apprécions infiniment d’assister à des ébats amoureux - et nous connaissons, dans notre région, à peu près tous les endroits où il est possible de « surprendre » des couples en action - nous raffolons aussi de situations ou de spectacles plus « simples » et quelquefois d’autant plus excitants qu’ils sont inattendus¼ L’un de nos terrains de chasse privilégiés ce sont... les Halles aux chaussures... Côté femmes bien sûr!... Une femme qui essaie des chaussures, assise sur un tabouret, devant une petite glace basse, se contorsionne forcément, relève une jambe, l’autre, se penche, se redresse, bref, accomplit toutes sortes de mouvements qui, si elle est en robe ou en jupe, révèlent nécessairement et longuement, à un moment ou à un autre, des dessous dont on peut alors se repaître tout à loisir... Ce sont des heures et des heures que nous y passons souvent le samedi...

 

 

 

Nous fréquentons aussi assidûment les magasins de vêtements ou de lingerie. Un rideau mal tiré, un moment d’inattention peuvent parfois offrir d’inoubliables perspectives... Et Delphine est remarquablement douée pour les provoquer quand elles ne se présentent pas d’elles-mêmes... Un article quelconque sur le bras elle fonce délibérément vers une cabine dont elle écarte résolument le rideau, d’un seul coup, jusqu’au bout - Oh, pardon!... Je croyais qu’il n’y avait personne... Et pour peu qu’elle soit tombée au bon moment... Et si c’est l’époque des maillots!... Ou bien une boutique de sous-vêtements!...

                         

 

Delphine, même si elle s’en défend parfois, apprécie infiniment ces situations troubles, aux confins de l’exhibitionnisme et de la pudeur, si inextricablement mêlés que personne - et surtout pas la « victime » - n’est capable de démêler ce qui l’emporte du plaisir ou de la honte... à moins que - c’est en tout cas ce qu’elle prétend - les plaisirs les plus vifs et les plus subtils ne soient ceux qui procèdent justement de la honte... Nous sommes quelques-uns - en couple ou non - à nous retrouver, quand les beaux jours arrivent, à l’abri d’une petite crique, connue de nous seuls, où nous pouvons bronzer et nous baigner nus... L’an dernier elle a invité à nous y rejoindre une collègue de travail dont elle m’avait quelquefois parlé comme d’une fille particulièrement coincée... Nous sommes passés la chercher... Manifestement la pauvre s’était imaginé une plage classique avec maillots, parasols multicolores et vendeurs ambulants de beignets... Je ne vous dis pas son désarroi quand elle a découvert nos amis dénudés sur le sable, qu’elle nous a vus aller les rejoindre et nous dévêtir tranquillement... Elle nous a suivis à contrecœur et a prolongé son installation aussi longtemps qu’elle a pu avant de venir s’allonger toute habillée aux côtés de Delphine qui s’est patiemment employée à la convaincre de nous imiter... Elle s’y refusait obstinément... Tous les regards étaient braqués sur elle, amusés et vaguement moqueurs... Toutes les conversations s’étaient arrêtées pour suivre les efforts de Delphine qui                      - finalement, après une très longue résistance opiniâtre - se sont trouvés couronnés de succès à l’approbation bruyante de tout le groupe. Sans doute avait-il fini par lui être plus insupportable encore d’être ainsi la cible de plus en plus ridicule de l’attention générale que de s’avouer vaincue et de se montrer nue malgré ce qu’il lui coûtait...

                                   

 

Voil༠Nous allons attendre avec impatience de vos nouvelles et rêver à ces prochaines vacances en votre compagnie¼

 

                       

 

Amicalement¼ N O R B E R T

 

                       

 

                       

 

Salut, Vincent… C’est Delphine… Norbert a tenu à vous répondre le plus vite possible et j’avoue que ces jours-ci je suis trop bousculée pour pouvoir vous écrire aussi longuement que je le souhaiterais¼ Ce n’est que partie remise… Mais je tiens malgré tout à compléter dès maintenant le récit qu’il vient de vous faire… Le lundi, au bureau, Iris n’a pas soufflé mot de cet après-midi à la plage… Comme si ça n’avait jamais eu lieu… Jamais existé… Ce n’est que quelques jours plus tard qu’elle y a fait une vague allusion que je me suis empressée de saisir au vol: - Comment elle les avait trouvés tous? - Oh, sympas... sympas... Et elle a replongé le nez dans son dossier... On y retournait samedi... Elle voulait pas venir? Eux aussi l’avaient énormément appréciée... Samedi ?... Non... Elle était prise samedi... La semaine d’après alors!... Elle verrait... Elle verrait... Elle savait pas... Elle avait tort parce que… elle s’en était peut-être pas rendu compte… mais il y en avait un il avait flashé correct sur elle... - Ah oui, lequel? ... Le grand brun qui avait parlé presque tout le temps avec Norbert... J’avais tapé juste... La constante obsession d’Iris c’est de se trouver quelqu’un... Elle m’a posé une foule de questions sur lui, ce qu’il faisait, ce qu’il aimait... Et est-ce qu’il n’y avait pas moyen pour elle de le rencontrer ailleurs qu’à la plage?… Parce que au milieu de tout ce monde... Je me suis montrée intransigeante... Je trouvais toujours d’excellents arguments pour repousser toutes les autres solutions qu’elle pouvait envisager... Et, le samedi suivant, elle nous a accompagnés à la plage... Elle s’est bravement déshabillée, toute seule, comme une grande, pour éviter d’y être finalement contrainte à force d’inébranlable insistance… Elle l’a attendu… Il n’est pas venu… Je le savais… Ca ne m’a pas empêchée d’en avoir l’air profondément,désolée… Je suis garce, non ?…

 

           

 

J’ai infiniment apprécié votre lettre et je me fais une fête de tout ce que nous allons pouvoir envisager ensemble en toute complicité…

 

 

 

 Bises… D E L P H I N E     

 

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Jeudi 5 avril 4 05 /04 /Avr 04:51

S U R     L E     P A R K I N G  ( 1 )

 

                         

 

 « Couple 39-36 ans cherche lieux d’exhibition pour mater tout son saoul. Lieux originaux souhaités. Recherche aussi femme, couple ou homme voyeurs pour partager notre passion. Age indifférent. Photos évidemment appréciées. Réponse assurée à tout courrier conforme… »

 

           

 

             

 

  24 Avril

 

                                                                                                                     

 

Chers amis,

 

                         

 

A dix minutes de chez moi, en pleine nature, s’élève une boîte de nuit localement réputée. Juste au-delà du parking, derrière un rideau d’arbres, un petit pré constitue un « terrain de jeux » idéal, en été, pour les couples d’un soir  - ou davantage - en mal d’ébats amoureux. Du bois qui le surplombe on voit, quand les conditions sont favorables, absolument tout ce qui se passe dans ce pré... Et les conditions sont très souvent favorables... D’abord parce que le puissant projecteur de l’établissement entretient jusque là une clarté suffisante pour distinguer bien des choses palpitantes... Ensuite, parce que les nuits de pleine lune, à cette époque de l’année, on y voit pratiquement comme en plein jour... Un vrai régal!... Enfin parce que de temps à autre les phares d’une voiture qui manoeuvre sur le parking projettent une lumière crue sur des scènes du plus haut intérêt...

 

                         

 

Inutile de vous préciser, je suppose, que je “ campe “ très souvent dans ce bois. Je ne suis pas le seul. Il bruisse d’ombres silencieuses et passionnément attentives qui se croisent parfois sans toujours oser vouloir se discerner...

 

                         

 

Est-ce que les couples là en dessous ont conscience de ces regards qui les étreignent? A moins d’être singulièrement naïfs ils les savent au moins virtuellement possibles et cette perspective contribue sans doute à leur excitation... A moins qu’ils soient tellement insérés dans leurs instants à eux qu’ils aient totalement gommé le monde extérieur...

 

                         

 

Seriez-vous tentés par l’idée de venir me rejoindre dans ce bois l’été prochain ? Rien ne vous empêchera d’ailleurs, si vous le souhaitez, de jouer sur les deux tableaux et d’aller faire une incursion de temps à autre dans le pré du bas. J’en serais pour ma part ravi: la photo qui accompagne votre annonce m’a sérieusement mis l’eau à la bouche et je rêve de contempler de beaucoup plus près les charmes qui y sont généreusement exposés. J’en aurai peut-être aussi l’occasion chez moi dans la grande maison où je pourrai vous héberger sans aucun problème. J’espère que vous y passerez  - que nous y passerons - des vacances inoubliables.

 

                         

 

Je ne peux évidemment pas vous garantir que le spectacle sera systématiquement assuré tous les soirs. J’ai parfois passé là-bas des nuits totalement  blanches. Dans tous les sens du terme. Rien, absolument rien, à se mettre sous la rétine. C’est malgré tout assez exceptionnel. D’une façon générale il y a en moyenne, quand le temps s’y prête, deux à trois visites par nuit dont la durée est extrêmement variable. Dans les meilleurs des cas c’est jusqu’à sept ou huit couples qui viennent successivement s’ébattre avec plus ou moins de fougue. Il arrive assez fréquemment qu’un couple, en arrivant, trouve la place déjà prise. Certains battent alors en retraite. D’autres s’installent malgré tout à distance respectable. Pour le spectateur attentif cette situation est toujours délicieusement troublante...

 

                         

 

Pour ma part je n’ai jamais regretté les longues heures d’attente consenties même infructueuses... C’est souvent au moment où l’on pense finalement à renoncer que surgit enfin ce qu’on espérait. Et la vision des corps peu à peu dénudés, leur enchevêtrement exalté, la fougue avec laquelle ils vont chercher leur plaisir, les soupirs, les halètements, les gémissements, les plaintes éperdues parfois de la femme qui atteint l’extase dédommagent largement de la patience dont on a longuement dû faire preuve jusque là... L’année de la canicule c’était d’ailleurs fréquemment au tout petit matin, juste après la fermeture, quand il faisait encore     - pour peu de temps - délicieusement bon que se jouaient les partitions les plus débridées, celles dont je profitais le mieux parce que le jour était levé...

 

                         

 

Au fil du temps se tisse tout un entrelacs de liens ténus, mais pourtant forts,  - qu’il est le seul à connaître - entre celui qui observe et ceux qu’il observe. Telle jeune femme est une inconditionnelle du « pré du bas » qu’elle fréquente assidûment avec des partenaires chaque fois différents. Telle autre fera quatre apparitions successives, au cours de la même nuit, avant de s’éclipser pour de longues semaines. Une autre encore a systématiquement des orgasmes bruyants et ravageurs. Parfois - rarement, trop rarement - on voit survenir  une « tête connue » qu’on n’aurait jamais osé espérer contempler en pleine action...

 

                         

 

De temps à autre surgissent des situations totalement inattendues et, par là même, particulièrement cocasses... Un jour un homme d’une cinquantaine d’années est venu récupérer manu militari une jeune femme - sa fille? sa maîtresse? son épouse? - d’une vingtaine d’années qu’il a entraînée fermement derrière lui tandis qu’elle essayait désespérément de se reculotter en protestant mollement... Une autre fois c’est une femme brune - elle avait à l’évidence dépassé largement la trentaine -  qui a surgi et interrompu un tête à tête amoureux... Sa rivale a voulu prendre la fuite, à la course, vers le fond du pré, nue de la taille aux pieds. Elle a été presque aussitôt rattrapée. Gifles, griffures, tirage de cheveux. Tout y est passé. Elles ont fini par rouler par terre comme des furies dans un corps à corps qui, pour n’avoir vraiment rien d’amoureux, n’en dévoilait pas moins bien des choses.

 

                       

 

Et puis il y a eu ce matin d’Août 2003... La boîte venait de fermer... J’avais attendu encore un peu là-haut... Au cas où... On sentait qu’il allait faire exceptionnellement chaud... J’ai entendu une voiture arriver en trombe... Tout un remue-ménage... Des cris... Des supplications... Des rires... Des claquements de portières... La voiture est repartie. Le silence. A tout hasard je suis descendu dans la direction du parking à travers le bois.  Il n’y restait qu’une 205 dont le pare-brise et la lunette arrière avaient été intégralement barbouillés d’une épaisse couche de peinture rouge. Et, à côté, l’air complètement désemparé, une fille d’une vingtaine d’années, totalement nue, dont la poitrine et le derrière avaient été, eux aussi, abondamment enduits de peinture rouge... Elle marchait de long en large en faisant de grands gestes... De temps à autre elle secouait la portière avec rage, abandonnait, impuissante, semblait se décider d’un coup, marchait d’un pas décidé vers la route pour battre presque aussitôt en retraite... Perplexe, j’ai observé très longuement la scène, d’autant plus longuement que mes jumelles me confirmaient que la fille était particulièrement bien faite... Et sa tête me disait quelque chose en plus... Je l’avais déjà vue... sûrement... mais où?... Ca m’est revenu d’un coup: elle était caissière dans une grande surface où j’allais quelquefois faire mes courses, à une centaine de kilomètres de là, à l’occasion de déplacements professionnels... La situation ne manquait pas, à l’évidence, d’un certain piquant...

 

                         

 

C’est ce qui m’a décidé... J’ai fait demi-tour à travers le bois, je suis redescendu par l’autre côté, j’ai récupéré ma voiture à l’entrée du petit chemin de terre où je la laisse toujours, par souci de discrétion, et j’ai pris la direction du parking... Je m’y suis résolument engagé, me suis arrêté juste à côté de la 205 derrière laquelle elle s’est aussitôt précipitamment dissimulée¼ Je suis descendu¼ - Vous êtes en panne?¼ - Non, non!... C’est bon!... Juste sa tête par-dessus le toit.... J’ai voulu contourner la voiture... Elle aussi¼ Dans l’autre sens¼ Pour me dissimuler son « état »... On en a fait trois fois le tour et elle a finalement capitulé... J’ai fait mine de découvrir sa situation: - Mais qu’est-ce qui vous est arrivé?¼ Qu’est-ce qui s’est passé?... - Rien... rien... Des conneries... - Mais faut pas rester comme ça!... C’est toxique ces peintures souvent! On peut attraper n’importe quoi!... Allez, je vous emmène chez moi... Vous pourrez vous laver... Vous... Elle n’a jamais voulu... Pas question... - Chez vous alors? - Oh non!... Non!¼ Surtout pas !¼ Il fallait bien trouver une solution pourtant!... On en a cherché une... Un bon moment... J’avais beau m’efforcer de m’en défendre, mes yeux ne cessaient pas de vouloir aller se poser en bas sur la petite foune à découvert très légèrement ombrée d’une toison châtain clair frisottante... A deux reprises elle y a ramené ses mains en coquille un court instant, a renoncé... Finalement est-ce que je pouvais l’emmener chez une copine?¼ Mais c’était loin... Quatre-vingts kilomètres... - Allez, on embarque!...

 

                       

 

Dans la voiture elle a enfin consenti à me raconter ce qui s’était passé... Une  « pétasse » lui avait soufflé son mec au cours de la soirée. Folle de rage, elle avait voulu se venger. C’est elle qui avait consciencieusement barbouillé la 205 de rouge... Mais l’autre lui avait tendu un piège... Ils s’étaient mis à cinq pour la ramener sur le parking une fois la boîte fermée. Là, ils l’avaient déshabillée, lui avaient fait subir le même sort qu’à la voiture et l’avaient abandonnée en emportant ses vêtements... Oh, mais ça allait pas se passer comme ça !... Ils exigeaient qu’elle la nettoie la 205... Ils pouvaient toujours courir... Et puis elle avait sa petite idée: ils allaient voir ce qu’ils allaient voir... Ils s’en souviendraient... Il était près de sept heures... Les villages qu’on traversait étaient encore déserts... Pourtant, par précaution, chaque fois elle ramenait ses mains sur ses seins... - Tu sais qu’on se connaît? - Ah oui?!... Elle s’est tournée vers moi, stupéfaite... - Oui!... Plusieurs fois je suis passé à ta caisse... Elle est devenue écarlate… - Oh, il y en a tellement des clients... On y fait pas attention... Mais vous direz rien au moins?...    - Mais non!... - Non, parce que alors là ça me ferait avoir des tas d’ennuis!... - Mais non, j’te dis!...

 

                         

 

A droite... A gauche... A droite... C’était en plein centre ville... Encore désert, mais... - Je peux quand même pas descendre comme ça!... C’est moi qui suis allé sonner... Qui ai été obligé d’insister longtemps... Une fille en peignoir toute ébouriffée, ahurie, a fini par m’ouvrir, par rassembler quelques vêtements sans vraiment comprendre ce que je lui racontais... Elle ne pensait manifestement qu’à retourner se coucher au plus vite... Dans la voiture elle s’est habillée - Bon, ben au revoir, merci... Elle s’est retournée avec un petit signe de la main avant de disparaître dans l’immeuble...

 

                         

 

Je la revois chaque fois que je vais faire mes courses là-bas... On échange quelques mots, quelques banalités sans jamais faire la moindre allusion à ce dimanche d’Août...

 

                         

 

Voilà... J’ai été long. Trop peut-être... J’espère beaucoup une réponse de vous en attendant que nous puissions - je l’espère - partager bien davantage...

 

                         

 

Amitiés à tous les deux...   V I N C E N T

 

Par François - Publié dans : petites annonces
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