Jeudi 15 mars 4 15 /03 /Mars 07:02

J E U     D A N G E R E U X   

 

 

 

- On y va ?… On y allait… On remontait le boulevard… - Non, mais vise-moi celle-là !… On lui voit carrément le cul, oui !… - Et l’autre là-bas… Cette paire de nibards !… Tu te vois trimballer ça toute la journée, toi !… - Et comment c’est attifé, ça !… Là… A gauche… Faut vraiment pas avoir honte… 

 

 

On repartait dans l’autre sens et on recommençait… Au retour, chez nous, là-haut, on balançait nos sacs, on se déhanchait, on les singeait… - Tu viens, chéri ?… On éclatait de rire… - N’empêche… N’empêche qu’est-ce que j’aimerais essayer un jour !… Mais juste une fois, hein !… Juste pour voir… - Et moi être un mec… Pour m’en faire une… Pour savoir ce qu’ils sentent quand ils sont dedans… - On est complètement folles il y a des jours…

 

 

- On va quand même pas rentrer là ?!… - Ben pourquoi ?… Allez, viens !… On a tourné… On en a décroché… - Non, mais tu t’imagines avec ça sur le dos ?… On a reposé… - Et ça !… Non, mais vise-moi ça !… - On essaie ?… On s’est engouffrées dans une cabine… On en a passé plein… En grands éclats de rire… - Tu te verrais !… - Oui, ben tu peux parler, toi !… Tu fais vraiment pute… T’as raté ta vocation… - Ce que tu peux être conne !… - On en prend ?… - On mettra jamais ça… - Mais si… Entre nous… Pour rigoler…

 

 

On l’a fait le soir même… Et on s’est maquillées outrageusement pour leur ressembler le plus possible… - Cette dégaine qu’on a !… - On descend faire un tour ?… - Comme ça ?… Ah non !… Non !… - Juste deux minutes… Juste pour voir si il y a des types qui s’imaginent qu’on en est… - Non, mais ça va pas !… Et si jamais ils nous… - Qu’est-ce que tu veux qu’on risque ?… On n’en est pas des vraies… On les enverra promener… On a quand même encore le droit de s’habiller comme on veut, non ?…

 

 

On s’est approchées tout près de leur quartier là-bas… Seulement dans les rues derrière… On nous a regardées, on s’est retourné sur nous, mais personne ne nous abordées… - C’est peut-être qu’on n’en a pas vraiment l’air finalement… - C’est surtout qu’on n’est pas dans les bonnes rues, oui !…

 

 

Et le lendemain on s’est aventurées plus loin… - Alors les petites chéries, combien on prend ?… - Viens, viens, on rentre… - Mais non, attends, c’est trop marrant… - On vous a toutes les deux pour le prix d’une ?… - Viens, viens, j’te dis… - Vous sucez ?… - Ca marche !… Non, mais t’as vu comment ça marche !… Ils sont trop, les mecs… Ils sont vraiment trop…

 

 

- On y retourne… On y retourne… C’est trop comment ils bavent quand ils nous voient et la tête qu’ils font quand on les plante là… Et on y est retournées… Tous les soirs… On nous abordait… Dix fois… Vingt fois… On nous insultait quelquefois, on nous traitait d’allumeuses… - Qu’est-ce qu’on s’en fout !… On rigole bien, c’est l’essentiel…

 

 

- Qu’est-ce que vous fichez là ?… Trois filles… Qui nous ont arrêtées sur le trottoir… - Nous, on se promène… Pourquoi ?… On n’a pas le droit ?… - Oui, ben vous allez vous promener ailleurs… C’est pas votre secteur ici… - Si elles croient qu’elles vont nous impressionner… - Elles sont jalouses, tu parles !… T’as vu comment on est foutues par rapport à elles…

 

 

C’est arrivé un soir dans une petite rue toute sombre… Une voix de femme a crié quelque part derrière nous… - C’est elles !… Oui, oui, c’est elles !… Deux types sont sortis de sous une porte cochère… Ils nous ont tirées à l’intérieur et on s’est retrouvées la nuque collée contre des compteurs électriques avec chacune un genou dans le ventre… - Qu’est-ce que vous foutez là, hein ?… Qu’est-ce que vous cherchez ?… Des filles ont surgi de nulle part… - Vous les avez coincées ?… Dérouillez-les, ces salopes !… Depuis le temps qu’elles viennent nous narguer… Elles se sont jetées sur nous et on a pris des baffes… des tas de baffes… une raclée de baffes… Ce sont les types qui les ont retenues, arrêtées… Qui nous ont laissé filer… - Et tâchez de plus venir traîner par ici… Sinon… On n’avait plus du tout envie… 

Par François - Publié dans : regards.croises
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Lundi 12 mars 1 12 /03 /Mars 07:02

U N     A P R E S – M I D I     A     L’H O T E L

 

 

 

- Qu’est-ce que t’as ?… - Il y a que j’en ai marre d’être toute seule… De rentrer dans un chez-moi où personne m’attend… Où je me fais chier comme un rat mort… J’ai que quarante balais, merde !… J’ai le droit de vivre, moi aussi, d’avoir quelqu’un, de m’endormir dans ses bras, de faire des trucs avec… - Tu finiras bien par trouver… - Où ça ?… En boîte ?… Il y a que des gamins… Au boulot ?… Il y a que des nanas… Où tu veux que je le trouve ?… Où ?… Il va pas tomber du ciel… - Et Internet t’as essayé?… - Oui, oh, ça te parle que de cul… - Parce que tu vas pas au bon endroit… T’en as des tas de sites de rencontres sérieuses… Avec plein d’inscrits en plus… Je te filerai des adresses, tu verras…

 

 

- Alors ?!… - Ben alors c’est super… Il y en a un on a tout de suite accroché tous les deux… On a plein de points communs… Des heures et des heures on reste le soir à discuter… Marc il s’appelle… Il est libre… Divorcé… Le seul ennui, c’est qu’il habite loin et si ça doit le faire ça va poser des sacrés problèmes côté boulot… - T’emballe pas quand même !… T’emballe pas… Attends de l’avoir rencontré… Si ça tombe physiquement il te plaira pas du tout…

 

 

- Ca y est !… On s’est vus… - Et ?… - Et… Wouaaah… On t’a passé un de ces week end… De la folie… En tout cas je peux te dire qu’au lit il assure… Et il y a pas qu’au lit… C’est le type pas vraiment canon, non, tu vois, mais qui t’a un de ces charmes !… Et avec lui au moins tu peux discuter… Parler vraiment… Il t’écoute… Il dit les choses… Tu te sens bien… Mais j’ai la trouille maintenant… Tu peux pas savoir ce que j’ai la trouille !… - La trouille ?!… La trouille de quoi ?… - De le décevoir… De pas être à la hauteur… Qu’il me trouve nulle… - Va pas te mettre des idées comme ça en tête… C’est le meilleur moyen de tout flanquer par terre…

 

 

- Alors ?… Raconte !… Tu l’as revu ?… - Oh oui, oui… Plusieurs fois… Chaque fois qu’il peut… Et c’est super… Comment il est calin, tendre, amoureux, attentionné… - Bon… ben, c’est en bonne voie alors… Tu vois que t’as trouvé finalement… - Je sais pas… Je sais pas parce qu’il y a quand même un truc qui me chiffonne… - Ah oui, quoi donc ?… - Son portable… Je peux jamais le joindre… Trois fois sur quatre je tombe sur la messagerie… - Ah !… Et sur le fixe ?… - Il a pas de fixe… - Il a pas de fixe ?… Ben voyons !… Et il se connecte à Internet comment alors ?… - J’avais pas pensé à ça… - Il t’en a poussé une grosse là, oui… T’as intérêt à tirer ça vite fait au clair…

 

 

- Oui… Ben… Bon… Il est marié… Mais en instance de divorce… Les papiers sont faits… Il attend plus que la convocation du tribunal… Ca devrait pas tarder… - Qu’il dit !… Et pourquoi il t’en a pas parlé tout de suite de tout ça ?… - Je sais pas… - Ouais… Ouais… Tu sais ce qui  t’attend là ?… Eh bien le divorce va être sans arrêt reporté à une date ultérieure… D’abord ça sera l’avocat qui traîne… Et puis le juge… Et puis lui… Parce que sa femme est en pleine dépression nerveuse… Parce que les enfants sont encore petits… Parce que la maison n’est pas finie de payer… Ca va durer des années… Et pendant ce temps-là Monsieur aura le beurre et l’argent du beurre… - Mais qu’est-ce qu’il faut que je fasse alors ?… - A mon avis te tirer… Avant qu’il soit trop tard… Avant que tu sois accro… - Oui, mais ça !…

 

 

- Assieds-toi !… T’es bien assise ?… Alors écoute ça !… Je l’ai connecté ton Marc hier soir… Pour le tester… Pour voir ce qu’il avait dans le ventre… Sans lui dire que je te connaissais évidemment… - Ah oui, et alors ?… - Et alors il m’a draguée tant qu’il a pu… T’aurais vu ça !… - Le salaud !… - Tu peux le dire… Il m’a même proposé un rancart… - Quel fumier !… Et t’as accepté ?… - Bien sûr que non… J’allais pas te faire ça… - T’aurais dû… Qu’on sache jusqu’où il serait allé… - Oh, mais je peux encore, hein !… Il sera pas décu du voyage… En tout cas, toi, maintenant, tu sais à quoi t’en tenir… - Ca !… Il est pas près de me revoir… Non, mais comment il s’est foutu de ma gueule…

 

 

- Bon… Que je te raconte… Alors j’y suis allée… Il m’en a mis plein la vue… Restaurant trois étoiles avec serveurs pingouins… Repas à la carte… Tout ce qu’il y avait de plus cher… Champagne… - Exactement comme avec moi… - Et il a fait le beau… Il a passé la soirée à faire le beau… C’est lui le meilleur… En tout… C’est lui le plus beau… C’est lui le plus fort… Et moi de l’admirer… Tant que je pouvais… J’étais émerveillée… Comment un homme d’une si haute valeur avait-il pu condescendre à jeter les yeux sur une petite chose aussi insignifiante que moi ?… J’étais sous le charme… Subjuguée… Il se rengorgeait… C’était dans la poche… Il avait plus qu’à me passer à la casserole… Il s’est lancé… Il était tard… J’avais un peu bu… Lui aussi… Ils faisaient des tas de contrôles en ce moment… Alors le plus sage c’était sans doute de rester dormir là… Non ?… Qu’est-ce que j’en pensais ?… Oh moi, j’y voyais pas d’inconvénient, mais il fallait quand même qu’il sache… J’avais mes règles… Et plein pot en plus… Il a fait bonne figure… Oui, ben il y avait pas de problème… On se reverrait… Il m’appellerait… Dans les tout prochains jours…

 

 

- Tu sais pas quoi ?… Virginie aussi… - Quoi Virginie aussi ?… - Je lui ai raconté ton histoire avec Marc… Elle a dialogué avec… Et… pareil… Sauf que elle elle passe pas par la case resto… Il lui a filé un rendez-vous à l’hôtel direct… Pour vendredi… Faut dire qu’elle avait mis le paquet aussi… - Et elle compte y aller ?… - Pas question… Elle est pas folle… Elle veut juste lui offrir le plaisir de poireauter pour rien… - Et si on s’y pointait ?… Toutes les trois ensemble ?… Histoire de lui donner une bonne leçon ?… - Oh, ça peut se faire… Ca risque même d’être follement amusant en plus…

 

 

- Bonjour… C’est nous… Tu nous attendais pas, hein !?… Enfin si !… T’attendais Virginie… Mais comme on est de super bonnes copines toutes les trois on n’a pas voulu la laisser toute seule… T’en fais une tête, dis donc !… T’as pas l’air dans ton assiette… Il y a quelque chose qui va pas?… Remarque… Je te comprends… T’as de quoi te faire du mouron… Parce qu’imagine qu’on aille trouver ta femme  toutes les trois et qu’on lui raconte tout… - Vous allez pas faire ça ?… - On sait pas… On n’a pas décidé… Même si un salopard comme toi c’est tout ce que ça mérite… Non, on sait pas encore si on ira… Mais ce qu’on sait c’est qu’on va te donner une bonne leçon, ça, c’est sûr… Pour te faire passer l’envie de nous faire miroiter des tas de trucs à nous, les femmes, juste pour pouvoir tirer ton coup… Tu vois ça ?… Tu sais ce que c’est ?… Eh bien réponds !… - Un martinet… - Un martinet, oui !… Et tu vas gentiment mettre ta croupe à l’air… Allons !… Allons !… Fais pas la mauvaise tête !… Tu préfères qu’on aille trouver Madame ?… Non ?… Eh bien alors tu sais ce qui te reste à faire… Là, voilà… Tu vois que tu peux être un grand garçon raisonnable quand tu veux… Installe-toi !… Bien confortablement… Ca risque d’être long… A toi l’honneur, Sandrine !… Et fais pas semblant… - T’inquiète pas pour ça… Je vais pas le louper…

Par François - Publié dans : histoires méchantes, méchantes histoires
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Samedi 10 mars 6 10 /03 /Mars 07:55

J E U X     D E     P L A G E

 

 

 

J’avais rencontré Claire au cours d’une soirée d’anniversaire que nous avons terminée tous les deux chez elle… Si elle n’avait pas fait les premiers pas il ne se serait sans doute jamais rien passé entre nous: à trente ans j’étais encore encombré des principes rigoureux dont m’avait pétri une éducation particulièrement rigide... Elle faisait mine de l’ignorer et affichait sans complexes une tranquille liberté de ton, d’allure et de comportement… Le monde qu’elle me laissait entrevoir me fascinait et m’effrayait tout à la fois : je ne demandais qu’à m’y laisser entraîner, je faisais preuve de la meilleure volonté du monde pour essayer de l’y rejoindre, je m’efforçais de ne m’étonner d’aucune des initiatives sexuelles qu’elle prenait, mais j’étais constamment rattrapé par des pudeurs et des réticences incontrôlables… Elle avait fini par s’en amuser ouvertement et s’était finalement juré de m’en débarrasser : - Toi, va falloir que je te prenne vraiment en mains !...

 

 

Sans doute est-ce dans cette intention qu’elle a voulu m’entraîner à la plage par un bel après-midi de Juin… La plage... Sa plage secrète... Connue d’elle seule et des quelques très rares initiés  auxquels elle avait consenti à en révéler l’existence… - Personne vient t’emmerder… Tu peux te baigner et bronzer à poil tant que t’as envie !... On y accédait par une multitude de petits sentiers abrupts et rocailleux qui serpentaient à travers les pins… C’était un idyllique écrin de sable fin clos sur lui-même… Elle s’est complètement déshabillée, étendue sur une grande serviette de bain, offerte voluptueusement, les yeux fermés, aux rayons du soleil… Et je l’ai imitée…

 

 

J’étais bien… Pris d’une douce torpeur je somnolais délicieusement sans penser à rien quand soudain… des voix derrière dans le bois…de femmes…un rire cristallin… J’ai bondi sur mes vêtements… Claire n’a même pas levé la tête : - Laisse !... C’est les filles !... Elles voulaient faire ta connaissance… Depuis le temps que je leur parle de toi !... Je leur ai dit de passer… Laisse, j’te dis !... J’étais encore figé, abasourdi, le slip à la main quand elles ont surgi tout près…

 

 

Quatre ravissantes jeunes femmes qui se sont avancées résolument vers nous tout sourire… - Coucou !... - Salut !... - C’est nous !... - Ca va ?... Feignant une aisance que j’étais à mille lieues d’éprouver je me suis levé… J’ai vaguement entendu Claire - comme au travers d’un brouillard - égrener des prénoms… Corinne… Valérie… Stéphanie… Amandine…J’ai balbutié quatre « Enchanté » confus, fait claquer mes lèvres sur des joues au hasard et je suis précipitamment retourné à la sécurité toute relative de mon tapis de plage…

 

 

Claire m’y a presque aussitôt rejoint, suivie des quatre filles qui se sont équitablement réparties autour de nous, qui se sont  installées en un tourbillon de petits hauts dépouillés, de jeans abandonnés, de soutien-gorge en voltige, de seins de rêve délicieusement offerts… Les yeux mi-clos, l’air faussement absent, le cœur battant, je ne perdais rien du spectacle…

 

 

 Tout en discutant et en plaisantant avec Claire la petite brunette - Amandine ? - a fini de se déshabiller debout, là, face à nous… Elle a posément fait glisser la culotte découvrant une toison aérienne sombre sur un fendu délicatement ourlé, puis s’est longuement attardée à fourrager dans son sac avant de venir enfin  s’allonger à ses côtés… A ma grande déception ma voisine immédiate, elle, n’a pas quitté le bas… A l’autre bout, par contre, nue, penchée en avant, la belle fille rousse offrait une vue imprenable sur les premiers contreforts de son intimité…

 

 

- Eh, les filles !... Vous avez vu ça ?... C’est que vous lui faites de l’effet à Romain!… Et pas qu’un peu !... Pour ma plus grande confusion tous les regards ont convergé vers moi… Je bandais, oui !... Mais est-ce qu’elle était obligée de le claironner à la cantonnade ?… J’ai esquissé un mouvement pour me retourner sur le ventre… aussitôt abandonné par peur du ridicule…

 

 

 Claire a avancé la main, l’a posée, légère, juste au-dessous du nombril et a entrepris une savante progression, à caresses lentes, vers ma queue de plus en plus résolument dressée… Elle l’a atteinte, effleurée, contournée, puis logée dans la paume de sa main, soupesée… - Un beau morceau quand même, les filles, hein, vous trouvez pas ?... Il y en a une qui a dit quelque chose à mi-voix et une autre a ri… Claire a refermé sa main, enserré, décalotté à fond, imprimé un premier mouvement… - Non, non, attends !... Arrête !... Pas ici !... - Tu parles !... Mais qu’est-ce qu’elles s’en foutent !... Au contraire… Et elle a entrepris de me branler en un lent va-et-vient régulier, appuyé et obstiné… Je me suis abandonné… J’aurais de toute façon été parfaitement incapable de résister… Tout était silencieux… Appuyée sur un coude, la fille à côté regardait, de tout près, avec une attention avide...  Claire a accéléré et c’est venu… très vite… - Là… tu vois… c’était quand même pas la mer à boire !...

Par François - Publié dans : regards.croises
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Mercredi 7 mars 3 07 /03 /Mars 08:17

L’A P P A R T E M E N T

 

 

 

Sabrina passait sa vie calfeutrée chez elle, volets fermés, rideaux tirés… - A cause de l’autre con, là, en face !… Il arrête pas de mater avec ses jumelles… A longueur de journée… Il a que ça à foutre… Ce que ça peut m’énerver… Tu peux même pas être tranquille chez toi…

 

 

Elle me l’a montré un jour qu’il passait sur le parking en bas… - Regarde-le cet obsédé !… C’était un bel homme avec de la prestance, la quarantaine séduisante… - On croirait jamais pourtant à le voir comme ça… Elle a haussé les épaules… - C’est les pires…

 

 

En Juin elle m’a demandé de lui garder son appartement quelques jours, le temps qu’elle aille régler la succession de son père à Lorient… - Je préfère… Avec tout ce qui se passe… Je serai plus tranquille…

 

 

Il faisait un temps magnifique… J’ai commencé par tout ouvrir en grand… L’autre en face j’en avais rien à foutre… Je le connaissais pas… Et puis j’étais pas censé savoir…

 

 

Quand on n’est pas chez soi on manque de repères… On vient toujours buter sur quelque chose… Les objets ne sont jamais là où on les aurait mis soi-même… J’étais obligée de multiplier les allées et venues… Il m’observait, il m’épiait – je le sentais, j’en étais sûre – avec une attention extrême… Ce n’était pas vraiment désagréable d’ailleurs ce regard suspendu à moi en permanence… Ca me conférait une importance particulière, différente…

 

 

J’ai diné sous haute surveillance… Quand l’obscurité est tombée j’ai allumé un peu partout… J’ai erré… Il attendait – je le savais – il attendait que je me déshabille… Il espérait de tout son être que j’allais le faire, là, en pleine lumière… J’ai commencé : j’ai déboutonné ma robe et puis, avant de continuer, j’ai tout refermé, j’ai éteint et j’ai senti – physiquement – sa déception…

 

 

Il a passé la journée du lendemain à m’observer… Sans m’accorder le moindre répit… Et c’était un peu comme si nous la vivions ensemble cette journée… Comme s’il était avec moi, près de moi… Au fil des heures se nouait entre nous une complicité forte, pleine… Vers le soir j’ai quitté ma robe : sa patience méritait bien une récompense… La mienne c’était l’intensité de son regard, c’était sa gratitude palpables quelque part dans l’atmosphère autour de moi… J’ai vaqué à mes occupations en petite culotte et soutien-gorge… Avant de me coucher j’ai laissé descendre complètement la nuit…

 

 

Le lendemain matin, le mercredi, j’ai dû descendre faire quelques courses au Super Marché d’à côté… Le temps que je prenne un chariot et il était là, entre les rayons, l’air faussement affairé, à me croiser chaque fois qu’il le pouvait, comme par hasard, à me déshabiller tant et plus du regard… A distance c’était moi qui menais le jeu, mais là, si près, cette attention qui s’était emparée de moi et qui ne voulait pas me lâcher me mettait profondément mal à l’aise… Je me suis dépêchée… A la caisse il a poussé son chariot derrière le mien et il m’a regardée décharger gauchement mes achats, fébrile et empruntée… Fuir… Fuir le plus vite possible… Dans ma précipitation j’ai oublié la moitié des articles sur le tapis de caisse… C’est lui qui m’a rappelée d’une voix grave et envoûtante… - Mademoiselle !… Mademoiselle !… Qui m’a aidée à rassembler mes affaires… - Faut toujours finir ce qu’on a commencé… Toujours !… Je me suis enfuie écarlate…

 

 

Je suis remontée là-haut furieuse… Puisque c’était comme ça il allait voir !… C’était fini… Il pouvait toujours attendre alors là !… Et j’ai tout refermé… Je me suis calfeutrée, moi aussi, comme Sabrina, avant de tout rouvrir presque aussitôt… Non, mais attends !… Il allait quand même pas m’obliger à vivre dans le noir, ce con !… De toute façon… non… il allait payer plutôt… J’allais faire gonfler son attente toute la journée jusqu’aux limites du supportable… J’allais l’allumer, oui, l’allumer… et puis, le soir venu, me coucher sans lui avoir rien accordé, rien… J’ai joué avec la salle de bains… Entrées… Sorties… Sans arrêt… Avec les tenues… J’en ai changé vingt fois… J’ai indéfiniment étiré la soirée et puis j’ai éteint avant de me déshabiller, de me coucher, intérieurement ravie : comme il devait être déçu !…

 

 

La sonnerie du téléphone a presque aussitôt retenti… Je n’ai pas bougé… Un copain à Sabrina sûrement… Il rappellerait quand elle serait là… Longtemps… Ca s’est arrêté… Ca a recommencé… Encore arrêté… Repris… Insisté… Et si c’était important ?… Et si c’était elle ?… J’ai allumé, bondi, traversé l’appartement, décroché… - Allo… oui ?… - C’est moi !… Je l’ai aussitôt reconnu… cette voix… cette voix qui te prenait aux tripes… - Qui ça, moi ?… Qui êtes-vous ?… - Tu le sais très bien… Je te vois, tu sais !… Raccroche, mais raccroche, espèce de folle !… Qu’est-ce que t’attends ?… - Comment t’es bien foutue ?… Si, c’est vrai, on se lasse pas de te regarder…

 

 

Il s’est tu… Il respirait régulier, profond… Enlève ta culotte !… Ni suppliant ni impérieux… Non… Sur le ton de la simple demande… Comme si ça allait de soi… Avec la tranquille conviction que j’allais le faire… Et je l’ai fait… Mécaniquement… Sans réfléchir… Dans une sorte d’état second… Le soutien-gorge aussi… Il me dirigeait maintenant, péremptoire, sûr de lui… - Mets-toi dans le fauteuil !… Juste à côté du téléphone… J’ai obéi… - Les jambes… Par-dessus les accoudoirs les jambes… Allez !… De chaque côté, ouverte, obscène… Et ce silence… éprouvant ce silence… si lourd… si plein… Longtemps… - Branle-toi !… Et je lui en ai offert le spectacle…

Par François - Publié dans : regards.croises
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Dimanche 4 mars 7 04 /03 /Mars 06:25

Suite du récit mis en ligne le 15 Septembre dernier dans la catégorie Servitudes...

Bonne lecture à tous...

L A     V E N D E U S E  ( 2 )

 

 

 

- Tu te la coules douce, toi, hein, finalement!… C’est moi qui fais tout… Les ventes… T’es pas fichue d’en réussir une… Les représentants… Si je t’avais laissé faire c’était la faillite assurée… La vitrine… Avec le goût que tu as !… Et même la compta… Il y avait un tel bordel là-dedans que pour s’y retrouver… Alors tu pourrais au moins te charger du ménage, non, tu crois pas ?… Ce serait un minimum…

 

 

- T’as oublié de faire les glaces… - Non… Non… Je les ai faites… - Ah oui ?!… Eh ben dis donc !… Elle a soupiré… - Même ça t’es pas capable de le faire correctement… Même ça… En tout cas, moi, à ta place je recommencerais… Parce que c’est dans un état… Mais c’est ton magasin après tout… Si c’est crade c’est ton problème… Moi, j’m’en fous complètement…

 

 

- Finalement, je suis arrivée au bon moment, moi, hein ?!… Parce que tu te rends compte où t’en serais aujourd’hui ?… T’aurais été obligée de vendre en catastrophe, ça, c’est sûr… T’aurais pas droit au chômage… Personne t’aurait embauchée… Tourte comme tu es… Et aucun type aurait jamais voulu de toi… Ah, tu serais dans de beaux draps… Tu peux me remercier… Ca, tu peux me remercier… Mais le problème c’est que je sais pas si je vais rester… - Hein ?!… Tu vas pas me laisser ?… - Si !… Peut-être… Sûrement même… On m’a proposé quelque chose de beaucoup plus intéressant… - Pars pas !… S’il te plaît, pars pas !… - Je sais pas… Je vais voir… Je vais réfléchir…

 

 

- Bon… Alors voilà… Voilà ce que j’ai décidé… Je reste, mais à une seule condition, c’est que tu me supplies de le faire, là, maintenant, à genoux… Sinon… - Tout ce que tu voudras… Je veux que tu restes… Tout ce que tu voudras… - Eh bien, allez !… A genoux… J’attends… C’est bien… C’est très bien… Tu es très obéissante… Il faudra que tu sois toujours très obéissante… De plus en plus obéissante… Hein ?!… Tu promets ?… - Oui… Je promets… Oui… 

 

 

Le lendemain elle est arrivée avec trois grands sacs de voyage qu’elle m’a fait monter à l’étage… - Je m’installe ici… Avec toi… J’aurai plus toute cette route à faire… Je serai sur place… Avec tout ce que j’ai à gérer !… Et comme ça je pourrai t’avoir à l’œil… Tout le temps…

 

 

Le soir, en haut, après la fermeture, elle s’est jetée sur un fauteuil… - Hou… Je suis vannée… Et elle a balancé ses chaussures, l’une après l’autre, au milieu du salon… - A piétiner comme ça toute une journée aussi… Elle a soupiré, levé les yeux au ciel… - Si seulement j’étais secondée !… Seulement ça !… Elle a allumé la télé, s’est glissé un coussin sous la tête… - Tu m’appelleras quand ce sera prêt la bouffe… Et ramasse mes godasses… J’ai horreur des trucs qui traînent comme ça partout…

 

 

- Finalement… T’as pas de la moutarde ?… Eh bien va la chercher !… Finalement comment c’est nul chez toi… Du sel aussi… La décoration… Les meubles… Tout… Mais ça j’aurais dû m’en douter… Quand on te voit on a tout de suite compris… J’aime pas ces verres… Trouve-m’en un autre… Mais je vais te virer tout ça à la décharge vite fait… Parce qu’il est hors de question que je vive au milieu d’un tel ramassis d’horreurs…

 

 

- Viens !… On passe à côté… Mets-toi à genoux, là, près de la télé, pendant que je regarde le film… C’est comme ça, à genoux, que tu te ressembles le plus, que tu ressembles le plus à celle que tu es vraiment tout au fond de toi… Non ?… C’est pas vrai ce que je dis là ?… - Si !… - Ah, tu vois…

 

 

- Là… C’est pas mieux ?… Honnêtement ?… Elle avait fait livrer de nouveaux meubles, les avait mis en place… - Mais aide-moi au lieu de rester plantée là comme une bûche… avait tout transformé de fond en comble… - Ca prend enfin tournure… Encore quelques détails de ci de là et ce sera bon… - Habille-toi !… On sort… On va fêter ça…

 

 

- Qu’est-ce que t’as ?… T’en fais une tête !… Et t’as chialé… Ah oui, je vois, c’est Stéphane, hein ?!… Parce qu’il a entrepris l’autre espèce de frisée là-bas… Non, mais qu’est-ce que t’imaginais ?… Que vous alliez filer le parfait amour tous les deux ?… Les yeux dans les yeux… Qu’il n’y aurait plus que toi qui compterait pour lui ?… Non, c’est pas ça ?… C’est quoi alors ?… C’est sa queue ?… Elle te manque ?… Oh, mais il y en a d’autres des queues… Tant qu’on veut… Qui demandent qu’à servir… Attends, tu vas voir !… - Oh non, non !… - Mais si !… C’est moi qui décide n’importe comment… Raphaël !… Raphaël !… Tu peux venir là ?… Tu voudrais pas nous rendre un service ?… A ma patronne plutôt… C’est une grosse gourmande et elle est en manque… Ca t’ennuierait de la tirer ?…

 

 

- Non, mais tu te rends compte de ce que t’as fait ?… Un type que tu connaissais même pas, que t’avais jamais vu… Ah, c’est beau !… - Hein ?!… Mais c’est toi qui… - C’est moi qui quoi ?… Sois pas de mauvaise foi en plus, s’il te plaît !… J’ai horreur de ça… Personne ne t’a obligée à quoi que ce soit… Il a  claqué des doigts et toi t’as couru écarter les cuisses… Dans les chiottes en plus !… Non, mais de quoi j’avais l’air, moi ?… Me recommence jamais un truc comme ça parce que alors là… alors là tu te prendrais une de ces volées…

 

 

- Ca t’ennuie pas de te lever tout le temps de table comme ça pour aller chercher ce qui manque ?… - Non… Oh, non !… - Il y aurait une autre solution… Bien meilleure… C’est que tu manges après… Quand moi j’aurais fini… Tu pourrais tranquillement faire le service comme ça… Elle est pas bonne mon idée ?… Hein ?… Qu’est-ce que t’en penses ?… - Comme tu voudras… - Comme je veux, oui… Et je veux… Et on commence tout de suite…

 

 

- Qu’est-ce tu fais ?… - Tu vois bien… Je vide ton armoire… Faut faire un peu de tri là-dedans… Il y a des trucs que tu mettras jamais… Et d’autres que je veux pas que tu mettes… C’est moi qui décide n’importe comment… Tiens, c’est quoi ce sac, là ?… - C’est à moi… C’est à moi… - Lâche !… Laisse-moi voir… Lâche, j’ai dit !… Ah ben, bravo !… Bravo !… Madame ne s’ennuie pas à ce que je vois… Mais c’est qu’il y en a toute une collection !… De quoi bien s’amuser pendant les longues soirées d’hiver… Confisqué… Dorénavant tu ne jouiras que quand je voudrai, comme je voudrai… Et t’avise pas de passer outre… Même avec tes doigts… De toute façon je surveillerai… Et tu me feras le plaisir de laisser la porte de ta chambre ouverte… Celle de la salle de bains aussi…

 

 

- Frotte !… Frotte !… Mieux que ça… Tu fais semblant là… A quatre pattes, au magasin, juste avant l’ouverture… - Je veux que ce soit nickel et t’as intérêt à te dépêcher en plus… Parce que, moi, à neuf heures, j’ouvre… Que tu aies fini ou pas… Et t’imagines la tête des clients s’ils te trouvent comme ça ?…

 

 

Elle a brusquement reculé sa chaise au moment où je passais derrière elle avec le plat de bourguignon… - Tu peux pas faire attention !?… Regarde-moi ça !… Ah, tu es belle maintenant !… Ah, tu es propre !… Ben, retire-la, qu’est-ce t’attends ?… Tu vas quand même pas rester comme ça… Faut vraiment tout te dire à toi, hein ?… Bon, et puis tu sais pas ?… Puisque tu es si maladroite dorénavant tu me serviras à poil… comme ça au moins tu risqueras pas de te salir… Et ce sera beaucoup mieux…

 

 

- Finalement je suis assez contente de toi… Si !… C’est pas parfait, non, loin de là… Avec toi, de toute façon, ça le sera jamais… Mais enfin tu fais des efforts… Tu y mets du tien… Tu fais preuve de bonne volonté… Ca mérite une récompense… Tu as bien le droit de te distraire un peu… Alors, tiens, choisis… Celui que tu veux… Celui que tu préfères… Celui-là ?… Tu es sûre ?… Oui ?… Eh bien non… Non… Je suis pas d’accord… Ce sera les deux boules là… Avec la télécommande… Et je la garde… C’est moi qui l’activerai… Qu’est-ce que tu fais ?… - Ben je… - T’es bien pressée… J’ai pas dit que ce serait maintenant… Est-ce que j’ai dit que ce serait maintenant ?… - Non, mais je croyais que… - Tu croyais mal… Non… Demain… Au magasin… Ce sera beaucoup plus drôle…

 

 

Tout au long de la matinée elle m’a assaillie de courtes vibrations saccadées, irrégulières, sorties du fin fond de sa poche où elle gardait en permanence la main… - Juste pour te maintenir ce qu’il faut en forme en attendant Moreau… Il est arrivé à onze heures et, penchée sur les bons de commande avec lui, elle m’a habitée de longues zébrures colorées qui m’ont enveloppée toute… Un premier gémissement m’a échappé… Moreau a levé sur moi un regard surpris… Elle leur a fait donner leur pleine mesure… Un autre… Un troisième… J’ai caché mon visage dans mes mains…

 

 

- Je t’avais prévenue… La prochaine fois que tu recommencerais un truc comme ça… Que tu te donnerais en spectacle… Et t’as recommencé… Et t’as pas fait semblant… Alors tu sais ce qui t’attend… - Oui… Un martinet est sorti de je ne sais où… - Déshabille-toi !… Complètement… A genoux !… Elle a levé le bras…

Par François - Publié dans : Servitudes
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